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Critiques de William Irish (185)
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L'heure blafarde

Quinn, un jeune homme instable et désoeuvré, découvre par hasard un coffre-fort à l'intérieur d'un appartement privé. Il se retrouve alors sans savoir pourquoi – et le lecteur non plus – en possession de la clé de l'appartement. Il décide d'y retourner histoire de faire un sort au contenu du coffre.

Chose faite, et maintenant doté d'un copieux pactole qu'il trimballe dans ses poches, le remord le ronge insidieusement. Il décide de retourner une nouvelle fois sur les lieux du cambriolage, cette fois-ci pour remettre le butin à sa place. Là, un cadavre l'attend et il s'enfuit, effrayé. Puis il y retourne, pour mener sa propre enquête de peur de se voir accuser à tort de ce crime…

Bon, soyons clair, il faut être vraiment bon public pour suivre Quinn dans cette errance un peu ridicule.



Aidé de Bricky, une jeune femme rencontrée dans un dancing au début de la nuit et dont l'unique but dans la vie semble être de quitter New-York impérativement par le prochain bus de 6h du matin, ils vont se lancer sur la piste du ou de la criminelle. Une enquête à boucler avant le lever du jour, donc, ce qui ne devrait pas poser trop de problèmes, New-York ne comptant que quelques millions d'habitants. Ce n'est pas comme si c'était une grande ville !



- Essayons d'y voir clair. Quinn, tu es un homme. J'imagine que tous les hommes doivent agir à peu près de la même façon dans une circonstance donnée.



Le ton est donné. C'est à partir de ce postulat fumeux que Bricky et Quinn comptent s'y prendre pour, à partir de la scène de crime, suivre la piste (quelle piste ?) et confondre le coupable. On n'est pas rendu !

On le voit, ce n'est pas vraiment le souci de vraisemblance qui anime William Irish, dans cette cavalcade nocturne rythmée, de chapitre en chapitre, par le défilement de l'horloge (puisque, ne l'oublions pas, tout doit être bouclé avant 6h du matin !).

Reste un style fluide et agréable, assurance de passer un bon moment sans prise de tête superflue. Pour amateurs d'invraisemblances, de déductions hasardeuses, de coïncidences fortuites et de grosses ficelles.

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Lady Fantôme

Pas le meilleur Irish que j'ai lu.

Il faut dire que notre écrivain est une référence. Il est l'un des pères du roman et du film noirs autant en Europe qu'en Amérique. Nombre de ces quinzes romans ont été adapté au cinéma.

On se souvient de "Fenêtre sur cour" (Alfred Hitchcock), "La mariée était en noir" et "La Sirène du Mississippi" (François Truffaut), ou "J'ai épousé une ombre" (Robin Davis) qui sont devenus des classiques de la littérature noire et du ciné.

Lady Fantôme a elle été adapté et porté à l'écran par Robert Siodmak, mais j'avoue je ne l'ai pas vu.

Nous sommes ici dans une histoire de couple, notre auteur s'attache ici à l'intime. Il dépeint les affres simples et les turpitudes de la vie, il met à mal ses protagonistes. Il nous donne à lire leurs inquiétudes et leurs névroses. Pour autant j'ai eu du mal à m'attacher cette fois à ses personnages. Et je crois que le coté femme fatale m'est devenu insupportable. J'ai du coup trouvé le propos et le style daté.

Bref je suis passé à coté


Lien : https://collectifpolar.com/
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La Sirène du Mississipi

La Sirène du Mississippi, Waltz into Darkness dans la version originale parue en 1947, traduit par Georges Belmont, a été publié par les éditions Gallimard dans la collection Blême en 1950; réédité par Le Livre de Poche Policier en 1964, puis par les éditions Folio en 1973 et en Folio Policier en 2001. Le style de l'auteur est tantôt haché, les mots étant séparés par de nombreux points-virgules, presque télégraphique,: "Grand soleil et ciel bleu; au mois de mai; La Nouvelle-Orléans était un vrai paradis; le paradis ne pouvait être qu'une réplique de La Nouvelle-Orléans: car imaginer plus beau panorama était impossible. Dans sa garçonnière de Saint-Charles Street, Louis Durand s'habillait. Il ne procédait pas à sa toilette matinale: le soleil était déjà haut; notre homme était debout depuis des heures; il était sorti, rentré." (Page 9)..."Ce n'était pas elle. Une autre femme. Pas elle: le mari suivait sur ses talons. Ensuite, toute une famille, dans l'ordre hiérarchique. Une femme encore; et l'espace d'un instant...Non, pas elle." (Page 26)...

...Alternant avec des passages dans une langue plus choisie: "Poing sur la hanche, il inclina le bras, l'offrant avec un sourire et un galant rond de taille qui voulait passer sans doute pour un persiflage badin, mais où l'on pouvait cependant déceler une intention sincère." (Page 37).

Construction: les chapitres assez courts s'enchaînent à un rythme oscillant entre lenteur et accélération du récit, comme une danse suit la cadence musicale.

Thèmes: usurpation d'identité; manipulation psychologique.

L'intrigue:

Mai 1880. Quinze après la mort de sa fiancée, Louis Durand, lassée de sa solitude, veut se marier. Voyant les années défiler inexorablement, cela devient une urgence. Il répond à une annonce matrimoniale. C'est ainsi qu'il entre en contact avec Julia Russel de Saint-Louis. Ils se rencontrent et se marient dans la foulée.

Le jeune couple s'installe dans la maison que Louis a fait construire pour eux et dans leur nouvelle vie. Tout se passe pour le mieux. Mais d'infimes détails, comme de minuscules grains de sable invisibles à l'oeil nu, s'immiscent dans leur existence lisse et lumineuse. Le café que Julia dit adorer alors qu'elle lui avait écrit ne jamais en boire; son canari qu'elle néglige au point de le laisser mourir de faim; sa malle dont elle prétend avoir perdu la clef et qu'elle semble si peu désireuse d'ouvrir...

Un jour, Julia reçoit une lettre de sa sœur dont elle ne semble pas reconnaître l'écriture...Et à laquelle elle n'a pas écrit depuis son arrivée à La Nouvelle Orléans et son mariage. Bizarre!! Louis reçoit à son tour une lettre de la sœur de Julia qui déclare que la lettre que Julia lui a envoyée n'est pas de la main de sa sœur. Elle menace d'alerter la police. La foudre s'abat sur le jeune homme. Si Julia n'est pas celle qu'elle prétend être, qui est cette femme qu'il a épousée? Et surtout, qu'est-il advenu de la vraie Julia?



Le +: Un chef d'œuvre de suspense mis en scène par William Irish, notamment la scène de la visite de la maison par l'agent de location qui nous ferait presque couler la sueur sur le front et se crisper notre estomac d'appréhension.

Un roman qui mérite d'être re-découvert et apprécié à sa juste valeur: suspense et tension dramatique, descente aux enfers, manipulation psychologique, un portrait de femme très fouillé. A chaque instant, on se demande si Jane est seulement une femme sans scrupules prête à tout pour parvenir à ses fins, si elle est le jouet des circonstances de la vie qui l'ont poussée à commettre l'irréparable ou si elle est une criminelle pervertie jusqu'à la moelle. A vous de voir...



Pour en savoir plus, cliquez sur le lien ci-dessous
Lien : https://legereimaginarepereg..
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Irish liberty

Ce livre est un recueil de 6 histoires plus ou moins courtes, histoires policières, fantastique ou science fiction.

Moi qui n’est pas une fan des nouvelles, j’ai apprécié ces histoires courtes, elles sont bien écrites et c'est sympa de temps en temps d’avoir la fin de l’histoire rapidement. Certaines font sourire et d’autres font peur mais en tout cas elles ne laissent pas indifférentes.

Ma préférée est celle où la femme d’un flic qui en a marre de le voir rester devant la télé lui demande d'aller dans un musée. Celui ci va alors visiter la statue de la liberté en même temps qu'un homme qui lui ne revient pas de la visite. Il va alors devoir résoudre l’énigme.
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Crains la femme avant le serpent

William Irish est un auteur que je pensais découvrir mais je connaissais son œuvre sans le savoir car il a souvent été adapté au cinéma notamment par Alfred Hitchcock (Fenêtre sur cour) et François Truffaut (La mariée était en noir, La Sirène du Mississipi).

J'ai trouvé à la bibliothèque ce livre audio "Crains la femme avant le serpent" qui contient en fait deux nouvelles du talentueux auteur américain. On peut dire qu'il fait partie de ceux que l'on nomme les maîtres du suspense et on comprend pourquoi il a été immortalisé au cinéma.



Il sait créer une tension palpable dans ces deux nouvelles même si j'ai préféré la première au titre éponyme. Pourtant, "Crains la femme avant le serpent" commence plutôt mal avec la description de deux bourgeoises, femmes futiles qui causent chiffons au salon de thé. Mais quand le narrateur se rapproche pour écouter leurs propos on est surpris par leur conversation. Mary suggère insidieusement à Pauline qu'elle peut tuer son mari par l'imagination, en le terrorisant. Ce dernier, avec qui elle entretient des relations de haine, a pour seul point faible la phobie des serpents. Un plan d'action va se mettre en place dans sa tête et même si on se doute un peu de la chute elle est particulièrement bien amenée.



Si les femmes sont au centre de la première nouvelle, il n'y a que des hommes dans la seconde intitulée "Parions une vie !" dont le titre en dit long.

Un riche parieur dont la perversité est à la hauteur de sa grande fortune va entraîner un pauvre bougre à accepter un pari basé sur son manque de confiance en l'espèce humaine. Pour lui l'appât du gain peut inciter au meurtre n'importe quel individu. Il reste à le démontrer.

Évidemment on ne peut pas en raconter plus pour laisser le lecteur en haleine...





Challenge Riquiqui 2023

Challenge Solidaire 2023

Challenge Multi-défis 2023

Challenge XXème siècle 2023

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Une incroyable histoire

Le jeune Buddy raconte toujours des histoires incroyables, tout droit sorties de son imagination. Ce qui exaspère ses parents. Jusqu’au jour où il raconte celle de trop. Le voilà enfermé à clé dans sa chambre. Mais cette histoire là est vraie et Buddy s’enfuit par la fenêtre prévenir la police.



Une très agréable lecture, vive, haletante et efficace. La course poursuite d’un enfant pour échapper à des adultes est forcément insupportable, sa détresse est émouvante.



On ne peut s’empêcher au cours de cette lecture de penser à un autre livre de William Irish « Fenêtre sur cour » dont Alfred Hitchcock a fait un chef d’œuvre. Les héros de William Irish ont tendance à regarder par les fenêtres pour y voir des meurtres.

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La Mariée était en noir

Les films "Fenêtre sur cour" d'Alfred Hitchcock ou "La mariée était en noir" de Trufaut ont pour origine un livre de William Irish.

Celui-ci est un roman sans un très grand suspens qui raconte l’histoire d’une veuve qui assassine plusieurs hommes afin de se venger du meurtre de son mari. Plus que déterminée, elle se transforme en une véritable machine à tuer sans être inquiétée.

L’inspecteur Wanger aura la puce à l'oreille et finira par remettre les pièces du puzzle en place.

Rien d'exceptionnel, mais j'avoue avoir été quand même surpris pas le dénouement final.

N'est-ce pas l'essentiel ?

Lu agréablement dans le cadre du challenge "Solidaire"2023.
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La Sirène du Mississipi

Un roman noir qui est aussi un roman d'amour. De toute beauté il est très réussi et fascine jusqu'à la dernière page alors que le propos (une aventurière usurpe l'identité d'une autre et plume un homme amoureux) peut paraître banal à première vue. Du grand art même si le roman noir n'est pas mon genre favori.
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La Mariée était en noir

Une belle découverte grâce au challenge solidaire. William Irish pose simplement les choses, et c'est efficace, tout comme son découpage du roman. J'ai eu plaisir à suivre cette meurtrière mystérieuse, implacable avec ses victimes mais soucieuse des à-côtés (pensait-elle, comme Hercule Poirot, que le plus difficile est parfois d'être soupçonné de meurtre sans pouvoir s'en défendre ?).

Le suspens n'est pas insoutenable, mais c'est un roman noir bien sympathique. Je relirai cet auteur et j'espère regarder bientôt l'adaptation de François Truffaut.
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Une incroyable histoire

William Irish, je ne le connaissais que de nom, grâce à tous les thrillers excellents adaptés de son œuvre (dont le fameux Fenêtre sur cour). Il s’agit ici d’un court roman, publié maintenant tout seul et classé en littérature jeunesse. A l’origine, en 1948, il faisait partie d’un recueil de nouvelles. L’histoire est assez simple, mais avec un suspense très efficace. On n’est pas très loin de l’histoire de Pierre et le loup, mais dans les années 40 dans le Bronx. Il est intéressant de constater que les sociétés ont tendance à passer cycliquement de la croyance du fait que la vérité sort toujours de la bouche des enfants à la croyance en l’affabulation permanente des enfants. A méditer… C’est très bien écrit, avec un rythme soutenu, des descriptions juste comme il faut pour suggérer l’atmosphère et des rebondissements nombreux qui nous maintiennent en haleine. Malgré la simplicité de l’histoire l’auteur a réussi à rendre le dénouement spectaculaire. Pourquoi ne pas avoir traduit le titre (Escape fire) par «Issue de secours» tout simplement ?

Une lecture qui m’a donné envie d’aller plus loin dans la découverte de cet auteur !
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Rendez-vous en noir

Johnny et Dorothy s'aiment d'amour tendre dans une petite ville des Etats-Unis au début des années 1940. Ils doivent bientôt se marier. Ils se donnent rendez-vous tous les soirs devant la pharmacie à 20h. le 31 mai, Johnny arrive un peu en retard. Il y a un attroupement sur la place et, devant la pharmacie, Dorothy, morte.

Johnny jure de venger sa bien-aimée, de la manière la plus cruelle qu'il soit. Il ne tuera pas les hommes qui auraient tué Dorothy, mais la femme qu'ils aiment le plus : épouse, maîtresse ou fille et ce le 31 mai de chaque année.
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La Mariée était en noir

Ce roman, publié en 1940 mais dont la traduction française "complète" n'aura lieu qu'en 2001, est le premier roman de William Irish. Je trouve important de le préciser tant il est surprenant, dénouement y compris. Il y aurait des choses à dire, à redire sur ce dénouement, mais le révéler, ce serait gâcher la lecture pour ceux qui se lanceraient dans la découverte de ce polar. 

Kenneth Bliss tombe de son balcon le jour de ses fiançailles - du dix-septième étage, cela ne pardonne pas. Quelques temps plus tard, Mitchell est assassiné, avec du cyanure placé dans une de ses boissons favorites. Puis, c'est au tour d'un brave père de famille de mourir au cours d'une partie de cache-cache effectué avec son fils. Si certains voient trois affaires distinctes, ce n'est pas le cas de l'inspecteur Lew Wanger. Lui, qui a déjà pensé que le premier décès n'était ni un accident ni un suicide, est persuadé que les trois affaires sont liées par la mystérieuse femme qui était à chaque fois sur les lieux et qui, à chaque fois, n'a pas pu être retrouvée. Elle s'est aussi bien gardée de se présenter comme témoin, comme elle aurait pu le faire si la mort de Kenneth Bliss avait été purement accidentelle. 



Il faut de la patience, il faut de l'acharnement pour découvrir l'identité de la coupable et plus encore pour découvrir pourquoi elle a agi ainsi. Elle a toujours veillée, de manière fort étonnante parfois, à ce qu'aucune innocente ne se retrouve incriminée. Cherchez la femme, déjà, à l'époque, la femme la plus proche, pas une autre, parce que c'est forcément elle la responsable. Pour d'autres, la femme est totalement invisible, juste une compagne, et encore. Rester invisible jusqu'au bout, c'est ce qu'a réussi à accomplir la mystérieuse meurtrière. 

Et si vous ne l'avez pas déjà vu, je ne peux que vous conseiller de regarder le film de François Truffaut. 
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Manhattan love song

Au détour d'une rue, en plein milieu de New-York, Wade croise le chemin de Bernice. Et c'est immédiatement le coup de foudre, enfin surtout pour Wade qui pense avoir trouvé la femme de sa vie. Ils entament alors une relation ponctuée de hauts et de bas, de je t'aime moi non plus. Mais petit hic : Wade est marié à Maxine depuis 8 ans. Et Maxine l'aime malgré leurs engueulades, leurs coups de sang. Pourtant, Maxine n'est qu'un petit caillou dans la chaussure de Wade. Rien ne pourra le détourner de sa passion pour Maxine, passion qui vire parfois à l'obsession. Passion qui va l'emmener à faire et dire des choses insensées.



Manhattan Love Song est un livre qui me laisse dubitative. Car pendant toute la 1ere moitié du livre, j'étais certaine de ne laisser qu'une note d'1 étoile à la fin de ma lecture. Cette première moitié ne m'a vraiment pas plu. Le personnage de Wade est désagréable au possible, violent tant dans ses propos que dans ses actes et ceci autant avec des hommes qu'avec des femmes. Quant à Bernice, je n'ai pas pu la blairer. Elle dit aimer Wade mais à des activités louches qui impliquent d'autres hommes (mais on ne sait pas réellement ce qu'elle fait). Quant à la pauvre Maxine, elle m'a fait de la peine. A subir un mari qui n'en a plus rien à faire d'elle.

Donc une moitié de roman pendant laquelle je me suis même demandé si j'allais pouvoir aller jusqu'au bout.

Et puis BOUM! Arrive le meurtre. Et là, tout à changé. J'ai quasiment lu la deuxième moitié d'une seule traite alors qu'il m'avait fallu 4 jour pour venir à bout, péniblement, des 120 premières pages. J'ai même eu le cœur serré en refermant le livre.

A tous les amateurs de roman noir, si vous attaquez cette lecture, soyez patients et vous serez récompensés 😄.
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Une incroyable histoire

On le surnomme Buddy, ce garçon de douze ans qui vit au cinquième étage d’un immeuble plutôt sordide d’un quartier de New York. Pour colorer sa petite vie monotone, il s’invente un monde beaucoup moins étriqué, un monde où son imagination fait déferler des histoires palpitantes auxquelles il finit par croire au grand désespoir de ses parents. Son père, considérant qu’il est bien trop grand maintenant pour raconter des histoires à dormir debout, ne manque pas de le corriger, à coup de taloches, afin de lui ôter définitivement toute envie de mensonges.

Un soir de canicule, la chambre de Buddy s’apparentant à un four, il tente de trouver un peu de fraîcheur et se réfugie sur l’escalier d’incendie pour essayer de saisir un soupçon de brise au dernier étage de l’immeuble. Bien qu’inconfortablement installé il s’endort, croit se réveiller par la clarté du jour naissant mais c’est juste un rai de lumière qui filtre sous le store à demi baissé de l’appartement du sixième étage. Saisissant par cet interstice le comportement plutôt bizarre de deux personnes entrevues, il regarde plus attentivement et voit un homme endormi, un rouleau de billets de banque faisant briller les yeux d’une femme, une dispute… puis un meurtre !

Tremblant, non pas de froid mais de peur, en s’appliquant à ne pas faire grincer l’escalier d’incendie, Buddy regagne sa chambre en claquant des dents.

Le matin, le garçon ne peut garder ça pour lui, il doit en parler. Mais qui va croire à une telle histoire sanglante ? Sûrement pas le père déjà furieux contre les mensonges de son fils !



Pour le jeune lecteur aimant le suspense et les courses-poursuites aux rythmes soutenus, ce petit polar jeunesse fait défiler les séquences, tel un scénario de thriller, ramenant même le lecteur adulte dans le champ visuel de l’enfant lorsqu’il s’adresse aux grandes personnes.

L’intrigue s’enrichit et rebondit autour de la perte totale de confiance de la part des adultes face à une imagination fertile. Pauvre Buddy, on lui demande de mentir en reconnaissant qu’il a inventé ce meurtre de toute pièce, le comble pour un jeune garçon sévèrement puni, d’habitude, parce qu’il ment continuellement !



Le décor new-yorkais caniculaire n’est pas sans évoquer les premiers plans du film d’Hitchcock « Fenêtre sur cour » inspiré par une nouvelle écrite par William Irish également. En effet, on trouve les escaliers de secours typiquement américains et deux locataires qui dorment sur leur balcon afin de trouver un peu de fraîcheur. D’autre part, le thème du spectateur unique persuadé d’avoir vu un meurtre et que personne ne veut croire est similaire ainsi que d’autres petits détails que je tairais afin de ne pas spoiler.

Conseillé aux lecteurs et lectrices de plus de dix ans, ce polar est sans aucun doute un petit régal très bien orchestré qui donnera sûrement le goût, à qui s’y frottera, de continuer à lire ce genre d’aventures.

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Manhattan love song

Dans le New-York des années 30, Wade rencontre Bernice. C'est le début d'une histoire d'amour passionnelle et maudite. Wade, dont le mariage avec la douce Maxine a perdu tout attrait et plonge dans la monotonie part au vau l'eau, s'amourache d'une jeune femme au mode de vie dissolu et un peu mystérieux. Par amour pour elle, il est prêt à accepter toutes les humiliations qu'elle lui impose. En quelques semaines, Wade ne peut plus se passer d'elle. Il met un terme à son travail et à son mariage, traitant la pauvre Maxine de la même façon que Bernice le traite.

Entre des soirées seul dans l'appartement de Bernice en attendant que la donzelle veuille bien rentrer, et d'autres où il est humilié par la jeune femme, des trajets en taxi jaune en déambulations dans la métropole tentaculaire aux lumières artificielles de la nuit et celles naturelles du jour quand le soleil darde ses rayons dans les appartements à travers les jalousies et les persiennes, Wade va un jour lâcher une remarque en forme de boutade qui va condamner à mort sa Dulcinée. Il n'aura alors de cesse de s'accuser du meurtre perpétrer par la mafia pour finir sur la chaise électrique car il n'a plus aucune raison de vivre.



Publié à l'orée des années 30, "Manhattan Love Song" fait partie des romans littéraires que William Irish a écrit au début de sa carrière, inspiré par Scott Fitzgerald, comme "Cover Charge" et "Children of the Ritz". Pourtant on sent déjà chez l'auteur de "la mariée était en noir", "Lady Fantôme" et "Retour à Tillary Street" les prémisses de ce que seront ses oeuvres de maturité et le genre qui fera sa renommée, à savoir le roman noir, le vrai, celui où le désespoir le plus profond le dispute à l'amour le plus fou, celui où l'avenir est sans issue et où l'amour ne conduit qu'à la mort. "Manhattan Love Song" comporte toutes les caractéristiques du roman noir : des personnages de paumés manipulateurs dans une ville aux multiples facettes de couleurs qui les écrase, une tension dramatique qui va crescendo mais dont on sait dès l'incipit que toute cette histoire finira mal, que le destin de chacun des protagonistes est le plus sombre et le plus glauque qui soit. Et on plonge, presque malgré soi, avec délectation, dans cette passion amoureuse sans espoir de retour pour paraphraser un autre grand maître du roman noir, car cette forme de littérature est pour beaucoup d'entre nous, la forme la plus romancée du roman policier mais aussi celle qui s'approche le plus de la vraie vie.
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Une incroyable histoire

Parfois qualifiée de nouvelle (120 pages quand même), cette histoire date de 1954. Elle a figuré dans un recueil cette année-là. Et elle a été republiée en roman en 1998.



Buddy est un garçon doté d'une imagination très fertile et d'un goût prononcé pour le cinéma. Ses parents en ont marre qu'il raconte n'importe quoi. Alors quand il dit qu'il a vu les voisins du dessus tuer un homme et qu'ils prévoyaient de le découper, personne ne le croit. Ni ses parents, ni la police.



Personne ne le croit? Eh bien, si... les voisins du dessus le croient, eux. Car ils savent ce qu'ils ont fait... Et quand ils finissent par kidnapper Buddy, il se dit que sa dernière heure est arrivée...



Un roman jeunesse où William Irish fait preuve de toute sa science littéraire. Ecriture nerveuse, directe, angoissée, sans fioritures inutiles. On laisse prédominer l'émotion, la peur de Buddy, le piège dans lequel il est ferré par ce couple de meurtriers. Très chouette.
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Lady Fantôme

J’aime de temps à autre retourner vers ces auteurs américains qui ont fait du roman noir ce qu’il est aujourd’hui : David Goodis, Jim Thompson, Dashiell Hammett… Cette fois, j’ai choisi « Lady Fantôme » de William Irish, l’un des maîtres du genre.



Le roman date de 1942 mais, mis à part quelques commentaires qui pourraient nous paraître misogynes sur la faiblesse et la délicatesse des femmes ainsi que l’un ou l’autre terme dans la traduction qui, courants à l'époque, sont aujourd'hui considérés comme raciste, ce roman n’a pas pris une ride.



Il s’agit d’une course contre la montre où l’urgence de la situation est accentuée, au fil des chapitres, par le décompte des jours avant l’exécution du principal protagoniste.



Un suspense palpitant de la première à la dernière page, un style efficace et des personnages crédibles, voilà ce qui me rend heureuse de sortir de l’oubli un roman qui le mérite vraiment
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Concerto pour l'étrangleur

William Irish fait partie de cette génération d'auteurs (avec Goodis, Hammett, Thompson...) qui dépouillent gaillardement leur récit des fioritures inutiles (doux pléonasme). On est à l'os, selon l'expression consacrée. Pas de bla-bla, on avance dans le récit, au point parfois d'être un peu trop abrupt ou elliptique. On est très très loin des polars scandinaves, par exempe, de 600, 700 pages, voire davantage, hyper dilués.



Prescott s'est pris une balle. Il a droit à quelques semaines de repos. Il arrive à Joseph's Vineyard, une île au large du Massachusetts. Il espère y passer une paisible période de convalescence. Mais rapidement, un pensionnaire du B&B où il a élu domicile est retrouvé pendu dans le grenier. Meurtre.



Juste avant il a croisé un attardé sifflant Yankee Doodle. Et lorsque les meurtres vont s'accumuler, cette rengaine sera entendue. Le coupable est tout désigné. Pourtant Prescott va prendre l'enquête à sa charge, faisant fi des maigres forces de police de l'île, et fera même tout pour disculper l'innocent du village que tout et tout le monde accusent. Y compris au péril de sa vie lors d'une séance de lynchage en bande. Au passage, il en profitera pour compter fleurette (à sa manière de grand timide) à la seule beauté de l'île, qui l'aidera dans son enquête.



L'écriture est nerveuse. On ne s'embarrasse pas de détails. On va à l'essentiel. C'est parfois un peu trop bref. Mais les dialogues sont percutants et les scènes d'action particulièrement vives et réussies.
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J'ai épousé une ombre

Une femme profite d’un accident de train pour changer d’identité et de vie. Mais son passé la rattrape et les remords aussi. Un polar des années 50 qui est plus une étude psychologique qu’un récit d’action. On est pris par l’atmosphère et le style de l’auteur.
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Marihuana

C'est l'histoire d'un groupe d'amis qui vont fumer de l'herbe. L'un d'eux est invité malgré lui, il a le pressentiment que quelque chose de grave lui arrivera s'il les accompagne. On peut déjà deviner qu'il a vu juste ! Je ne vous dévoilerai pas exactement ce qu'il va se passer. Je peux seulement dire que des personnages innocents trouveront la mort, alors que tout ce drame aurai pu être évité. Cette histoire nous montre que certaines blagues peuvent vite tourner au cauchemar. Je n'ai pas particulièrement aimé les personnages, on ne s'attache pas nécessairement à eux. L'histoire en tant que tel est loin d'être super. Je donnerai quand même 3 étoiles car j'aime l'ambiance réaliste qu'on retrouve dans les oeuvres de William Irish. En lisant cette auteur j'ai toujours l'impression qu'on accompagne des personnages de la vie de tous les jours. J'aime comment il décrit les rues, comment il décrit chaque détails de la vie, qui aurait passé inaperçue chez d'autres auteurs. Bonne lecture pour passer le temps, mais ce n'est pas la meilleure.
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