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Le sans-Dieu que je suis voit bien que le monastère fonctionne comme une machine à fabriquer de l’éternité sur terre - justement avec les ritoumelles de la règle. Quand chaque journée ressemble à chaque journée, que la veille, le jour même et le lendemain seront, à peu de chose près, identiques, que chaque mois ressemble à chaque mois, chaque année à chaque année, chaque vie à chaque vie, que ceux qui sont entrés dans le cimetière ont vécu la même vie que les vivants qui s'en souviennent dans le monastère et ceux qui les remplaceront quand ils seront morts, le temps fond, se dilue, se dissout, se métamorphose comme un métal en fusion et génère dans son athanor quelque chose qui ressemble à l’éternité. Le peu de temps que j'y ai passé m'a mis en contact avec l'éther de cette éternité qui enivre les plus amoureux du temps comme moi. Mais cette éternité renvoie chez moi à de l’immanence, encore et toujours, et nullement à la transcendance - en l'occurrence aux temps ouverts par la physique quantique qui, elle-même, dégage les perspectives d'une métaphysique quantique.
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Le règne du mensonge ne signifie pas que tout ce qui est écrit et dit n'est que tromperie. Accentuer une partie de la vérité et omettre le reste peut la transformer en mensonge. Et souvent l'auteur de ces opérations est convaincu de dire la vérité. Sans doute chacun se rend compte que ce qu'il dit lui-même ne peut être la vérité objective, matérielle, pleine et entière, mais seulement une vérité subjective, une représentation personnelle, partiale de la réalité. Quand toutes ces vérités subjectives, personnelles, donc incomplètes et partiales, se complètent, se contrôlent, se critiquent les unes les autres et que la plupart des gens se voient ainsi contraints de se critiquer eux-mêmes, il s'en dégage un aspect plus général des choses que l'on peut accepter comme s'approchant davantage de la vérité objective. Mais lorsque ce contrôle est rejeté et que la critique est rendue impossible, lorsque seule une opinion bien particulière est reçue, la possibilité d'atteindre à une vérité objective s’évanouit entièrement.
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D'une manière générale, j'aime toutes les îles. Il est plus facile d'y régner.
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Lennie, c'était un sourire d'enfant, un regard d'innocent et un cœur de géant.
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Si les souteneurs et les voleurs étaient toujours et partout condamnés, les honnêtes gens se croiraient tous et sans cesse innocents.
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- La vérité ? Voyons, c'est de la télé ! On est là pour divertir les gens et ce que les gens veulent, ce sont des histoires : des histoires à faire pleurer, des histoires d'amour, des histoires drôles, des histoires effrayantes... Personne ne veut la vérité !
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L'ennui offre une bulle d'où peut émerger la créativité, où nous pouvons nous livrer à des réflexions profondes.
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Alors, il se laissa couler dans l'océan vert de ses yeux et enfouit son visage dans le flamboiement de sa chevelure. Dans un dernier sursaut, ardent et passionné, il s'abandonna en elle.



Toute guerre engendre des blessés. Personne ne connaissait mieux la gloire, le chagrin ou le prix inhérents à toute bataille que les Irlandais. 
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Les costumes Fillon



Bonjour Patrick, Bonjour monsieur Védrine,



Je voudrais revenir à tête reposée sur l’affaire des costumes de François Fillon.

Sachez que je me fiche de l’impact politique de la chose. De toute façon, avec tout ce qui lui est tombé dessus les semaines précédentes, l’affaire des costumes, il s’en fout.



Il s’en fout, ses électeurs s’en foutent et même ses détracteurs s’en foutent ! L’affaire des costumes après le Penelope Gate, c'est l'équivalent du médecin qui vous diagnostique un cancer généralisé, mais qui vous recommande de faire attention à la petite verrue qui pointe son nez sous votre pied gauche.



De même, je me fiche du prix des costumes. Ce n’est pas de l’argent public, ça fait travailler des gens, ce n’est pas le propos. En revanche, je voudrais revenir sur l’aspect profondément humain de celte affaire... Avouez, Patrick, c’était quand la dernière fois qu’un ami vous a offert des costumes ?



Je ne pose pas la question à Augustin parce que, quand on voit comment il s’habille, on se dit qu’il ne doit pas avoir des masses d’amis. Quant à Bernard Guetta, à voir ses seyants gilets en laine, je me doute que personne ne s’immisce dans la question de leur choix…



Se faire offrir trois costards… C’est très gênant. C’est aux pauvres qu’on offre des vêtements ! Pour moi, un ami qui me fait ressentir par un cadeau que je suis un pauvre, ce n’est pas un ami. Qu’est-ce qu’il sous-entend ? « Tiens, maraud, habille-toi un peu décemment ! »

.../...C’est humiliant. Imaginez à quel point il faut marcher sur son ego pour les accepter… Qui imagine le général de Gaulle se faire offrir ses képis ?



Ce qui est problématique, c’est que ce ne soit pas la marque elle-même qui offre le cadeau. Quand Smalto offrait des costumes à Belmondo, il n’y avait rien à dire. D’ailleurs, parmi les soutiens de Fillon, il y a Alain Afflelou. S’il lui offre une ou deux paires de lunettes, pourquoi pas ? C’est lui qui les fait. Et franchement, suite à la manif du Trocadéro, où Fillon avait compté 200 000 personnes alors qu’il y en avait 45 000, Afflelou lui aurait envoyé une belle boîte de Tchin-Tchin, on aurait tous trouvé ça bien !

C’est vraiment étrange, cette histoire… Déjà, comment l’ami en question lui a amené le fait qu’il allait lui offrir des costumes ?

« Allez, viens, François, on va prendre des mesures.

- Ah bon, on va supprimer 50 000 postes de fonctionnaires… ?

– Non, non, tends ton bras ! »



.../... Dernier pan de celle analyse humaine : Pénélope Fillon. Mettez-vous à la place de l’épouse, qui a sans appris ça par la presse dimanche matin (elle apprend tout par la presse. C’est même par la presse qu’elle a appris qu’elle travaillait). Vous imaginez la surprise ? Que va-t-elle penser la prochaine fois que Fifi va lui offrir une robe ? Obligatoirement. Elle va se dire que c’est un ami qui la lui a offerte…



.../... En conclusion, si François Fillon nous écoute, je voudrais juste lui dire ceci : c’est couillon de demander à un ami de dépenser 48 000 euros pour des costards alors que moi, je reste disponible, comme ce matin, pour lui en tailler un gratuitement.
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Par la fenêtre, je suis la lisière de la forêt, ou plutôt la cicatrice de la forêt, puisque la route est venue la couper en deux. Nous roulons chez une femme qui a dynamité un barrage de castors sur son terrain. La hausse du niveau d’eau, engendrée par la construction de bois et de boue des mammifères, a déséquilibré la vie de cette femme. L’eau, devenue clandestine, a franchi la frontière invisible du domaine humain. La propriétaire a fermé les yeux sur ce que les castors apporteraient de bon à ses terres. Le cours d’eau gonfle oui, le lit s’élargit, et c’est une aubaine pour la biodiversité, m’explique Jeff, mais l’humain s’en fout de ça, ce qu’on veut, c’est que rien ne bouscule l’ordre de nos choses. Il se racle la gorge. Trois petits sont toujours vivants, l’explosion n’a pas atteint la hutte.

Les parents sont en morceaux. J’aimerais lui dire qu’il peut pleurer devant moi, que de toute façon je suis du côté de l’œil qui ne pleure pas, je ne verrai rien. Nous roulons à la rencontre d’une femme qui parle l’explosif. Bombarderions-nous le niveau de la mer, les tempêtes et la chaleur, si nous le pouvions ? Nous ne parlons pas, parce que les mots pour décrire ce que nous ressentons sur cette route sont laids, vulgaires et violents. Il nous faut garder de la douceur et de la force pour une portée orpheline dont le monde s’est effondré.

Arden est déjà là. C’est elle qui parle avec la femme aux explosifs. On n’entend pas ce qu’elles se disent, la femme nous a simplement adressé un mouvement de menton. Jeff n’a pas dit bonjour, j’ai hoché la tête. Arden a déjà récupéré les petits, chacun dans une caisse de transport. Nous les calons à mes pieds dans le camion. Il faut faire vite, les ramener au refuge et les installer ensemble. Limiter le stress. Je demande à Jeff si sans parents les castors sauront instinctivement construire une hutte, se nourrir, préparer l’hiver. Il dit oui. Il dit juste oui. Après tout ce temps passé à chercher les mots jutes, finalement face à la cruauté de l’humain, se taire reste peut-être la meilleure chose à faire.
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Le rire d’Arden part au galop comme un coyote en fuite.
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Jeff sourit, un sourire tordu. Il dit C’est marrant, avec ses r un peu mâchés, when I asked you where you came from, t’as rien su me répondre et là je te demande où tu vas et tu réponds finalement à ma première question. Il me fait signe de continuer. La rivière Babine, elle, ne s’est pas interrompue.
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Incipit :

Quand le vent reprend son souffle, l’air se fige au-dessus du lac Petit. La glace soliloque sous le ciel blanc, parfois elle grince des dents, se met à rire et sa mâchoire claque. Sa peau blanche gercée de bleu semble forte et prête à recevoir les baisers ardents du printemps. Il y a d’abord une expiration de brume sur les sapins baumiers, puis le froid bondit d’un bout à l’autre du lac à la manière des chevreuils en fuite. Le chant de la glace rencontre le rire de la sittelle. Les trembles nus se tendent la main, si blancs et lourds d’une neige glacée. Dans la forêt, le pas silencieux des biches alertes, le ventre rond d’une mésange sur une branche tordue, une petite martre baille, dents minuscules et poils hérissés par une couverture de neige fondue tombée d’en haut. Le matin pointe le long de la rivière Babine.
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Quand un bateau quitte une plage, c'est à la fois un début et une fin.
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Relecture...

Pas le temps de s'ennuyer. Ça déménage. Ça cogite. Quels lascards 😂 Ça donne un bon moment de lecture imagée et décomplexée 👌
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Bonjour Hervé Le Bras,

Vous êtes démographe, et spécialiste du vote Front national. Je m’interroge : comment devient-on spécialiste du vote Front national ? Je ne peux pas croire que c’était votre rêve de gosse… J’imagine la tête de vos parents… ou votre entretien avec le conseiller d’orientation : « Alors Hervé, on a regardé ton dossier, tu aimes la charcuterie française, tu es plutôt bon en histoire de France période Jeanne d’Arc et tu regardes le dessin animé « Albator », dont le héros est borgne… Nous te conseillons donc de devenir Spécialiste du vote Front national. »

Il y a comme cela quelques métiers improbables, je pense notamment à joueur de cymbales dans un orchestre. Soit vous êtes mélomane, soit non, mais quelle idée de choisir un instrument qui intervient trois fois sur 3 h 58 de symphonie… C’est comme en médecine : comment peut-on croire qu’un étudiant choisisse sciemment la proctologie ? Je ne peux pas imaginer que le jour du choix des spécialisations, quand tous les élèves sont réunis pour devenir chirurgiens, pédiatres ou neurologues, il y en ait un qui se lève en hurlant : « Proctologie, moi, s’il vous plaît ! « Proctologie, ne me donnez rien d’autre, c’est le rêve de ma vie ! »

J’en reviens à vous, et je comprends très bien que vous n’ayez pas fait proctologie : quand on s’appelle Le Bras, c’est un brin angoissant pour les patients. En même temps, vos métiers ont des points communs, puisque, vous aussi, vous analysez la vague brune. Le FN serait une sorte d’hémorroïde de la démocratie qu’on attraperait quand on reste trop longtemps assis à ne rien faire devant BFM TV… (8 décembre 2016, 7/9)
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Le silence des morts exprime le sentiment d’une finalité; c’est un silence auquel il faut se résigner. Mais on ne veut pas se résigner à celui d’un enfant disparu, et comme on ne peut pas l’accepter, il vous hurle à la figure.

Le silence des morts dit : Adieu

Le silence des absents crie : Retrouvez-moi!
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-Raymond Queneau est mort. La radio l'a annoncé ce matin. Un court instant j'ai cru qu'il se payait ma tête. Qu'il puisse pleurer à cause de la disparition d'un écrivain, fût-il son préféré, me paraissait incroyable. Pourtant j'ai bien dû me rendre à l'évidence , la mort de Raymond Queneau l'affectait de la même manière que s'il avait été le plus proche de ses amis.
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- Vous savez, monsieur Khandelwal, je suis photographe.

- Et ? lâche-t-il avec impatience.

- Tout est une question de point de vue. Certains diront que tout a été bousculé, d’autres penseront que tout est enfin revenu à sa place. Il ne tient qu’à nous de nous placer dans l’angle souhaité.
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Ben moi, c'est Naruto Uzumaki ! J'adore les nouilles instantanées. Mais j'aime encore plus celle du resto où m'emmène de temps en temps le professeur Iruka ! Ce que je déteste, c'est les trois minutes d'attente après avoir versé l'eau chaude dans le récipient. Mon rêve pour le futur ...

... C'est de surpasser tous les hokages !! Comme ça, le village sera bien obligé de reconnaître mon existence !!
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