Jeanne est amoureuse depuis le premier jour d'un garçon ayant rejoint sa bande de potes dans le village de sa grand-mère, d'un amour qui n'a cessé de grandir et de se révéler à elle depuis 3 ans. Lucas et Jeanne ont beaucoup de points communs, ils sont très sensibles et tournés vers les choses du passé notamment. Elle trouve par ailleurs la qualité de leurs silences aussi belle que leurs discussions. Mais Lucas ne semble pas être amoureux, elle pense que cela se révélera à lui tôt ou tard, comme pour elle. Ils vont finir par coucher ensemble pendant des vacances, puis être séparés par la reprise des cours, se revoir normalement avec le groupe lors des petites vacances suivantes, mais s'échapper parfois pour être à deux et à nouveau coucher ensemble. Cela durera un an. Ils ne se protégeront pas. Elle y pense la première fois, mais elle a peur de briser la magie du moment et inconsciemment -en y repensant- elle se dit qu'elle voulait un enfant de lui. Mais elle se rendra compte que c'est un peu une « folie » quand lors d'un retour un peu surprise elle surprend Lucas embrassant Tom lors d'une fête. Il le fait au grand jour, contrairement à leur relation qui a toujours été clandestine au grand regret de Jeanne. Elle est alors confrontée à un violent chagrin d'amour qui l'amènera à revenir sur cette relation et ce qu'ils ont partagé ou non, ce qu'elle a vécu seule de son côté surtout.
C'est une belle histoire, sensible et avec du style. le monologue est fort et assez poignant. On partage bien la violence du sentiment amoureux ressenti par la narratrice, ainsi que son chagrin. Malgré la colère et la profonde tristesse qui ont du mal à s'estomper c'est aussi le récit d'une renaissance.
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Madeline Roth, avec ce premier roman, tape juste.
Lire la critique sur le site : Ricochet
J’ai froid – et puis moi je croyais qu’il allait venir et ça serait comme dans les films, il dirait même pas un mot, juste il prendrait ma main et il m’emmènerait avec lui, là en général y a une musique qui vous arrache des larmes des trucs avec un piano ou un violon – mais il ne vient pas. Je ne sais pas quelle heure il est. Sur les routes qui serpentent dans la vallée en face, je ne vois plus aucun phare. Il doit être tard. Il faut que je rentre. Je sais. Je sais mais c’est l’horreur. J’arrive pas trop à savoir. Ce qu’on fait des rêves quand ça devient moche. Si je m’acharne à lui trouver des excuses. Ou à me chercher des reproches. Ça rime. J’ai pas fait exprès. Il ne m’aide pas. C’est tout moi qui pense. Lui, il ne dit rien. Il touche. Il aime avec ses yeux, et ses mains. On a des chansons juste à nous deux. C’est comme des messages codés. C’est la nuit, tout le monde danse, il est à l’autre bout de la salle, mais je vois ses yeux. Je ne vois que lui. Et ses yeux disent – je t’aime, même si en vrai c’est rien que dans la chanson.
Mais je l’entends quand même, dans ses yeux. Je m’en fous.
C’est août et les étoiles par milliers. Je me suis allongée dans le pré en pente, sous le cerisier. J’ai ôté mes chaussures. En quelques heures, les brides ont ceinturé les chevilles, les marques sont là, sur la peau blanche. Je me fais le sentiment d’être une
espèce de Cendrillon qui se serait trompée de bal. Ou de jour. Ah non, revenez demain !
J’ai le corps tout mouillé, les heures peuvent passer, les heures et même les bruits que l’on n’entend que la nuit, je n’arrive plus à bouger.
J’ose à peine remuer. J’ai la main droite sur mon ventre. Je ne sens rien. Mais je sais.
il y a quelque chose que tu ne sais pas. Que je dois te dire. Après, seulement, je pourrai peut-être continuer à vivre, ou pas continuer, mais juste vivre, autrement.
"Que l'on avançait seul, tout le temps, et que l'amour, l'amitié, c'était rien que comme des livres, des chansons, des chemins, ça faisait juste croire un moment qu'on n'était pas vraiment seul, qu'on pouvait être deux, ou plusieurs. Mais juste un moment" p.58
"Et puis je l'ai vu.
Dans un coin de la salle, là. Vers l'escalier.
Je l'ai vu qui l'embrassait.
Et en plus, je crois...Je crois que je les ai trouvés beaux, tous les deux.
Tom et lui."
Pas une histoire d'amour. Une histoire d'amitié. Sévère. Inséparables, forcément. Bancals, des failles, des fous rires, des zones d'ombres, des mensonges sans doute, des nuits blanches, des mains, sans cesse dans d'autres mains.
La rentrée littéraire d'hiver vue par @Jacques Lindecker
493 romans ont été publiés en janvier/février. Des premiers romans aux têtes d'affiche, suivez le guide pour vous y retrouver. En avant-première la liste des livres présentés :
« Les indésirables », Kiku Hughes, éditions Rue de Sèvres
« le smartphone et le balayeur », Emmanuel Guibert, éditions Les Arènes BD
Littérature française
« Serge », Yasmina Reza, éd. Flammarion
« On était des poissons », Nathalie Kuperman, éditions Flammarion
« Les jours voyous », Philippe Mezescaze, éd. du Mercure de France
« le dernier enfant », Philippe Besson, éd. Julliard
« L'odeur d'un père », Catherine Weinzaepflen, éd. des femmes
« Aller aux fraises », Eric Plamondon, éd. Quidam
« La brûlure », Christophe Bataille, éd. Grasset
« Avant le jour », Madeline Roth, éd. de la fosse aux ours
« Les orages », Sylvain Prudhomme, éd. L'arbalète Gallimard
« le démon de la colline aux loups », Dimitri Rouchon-Borie, éd. du Tripode
« Danse avec la foudre », Jérémy Bracone, éd. de L'Iconoclaste
« Des diables et des saints », Jean-Baptiste Andrea, éd. de L'Iconoclaste
« Presqu'îles », Yann Lespoux, éd. Agullo
« Certains coeurs lâchent pour trois fois rien », Gilles Paris, éd. Flammarion
« Un dimanche à Ville-d'Avray » Dominique Barvéris, éd. folio (en poche)
Littérature étrangère
(« Ce genre de petites choses », Claire Keegan, éd. Sabine Wespieser)
« Jane, un meurtre », Maggie Nelson, éd. du Sous-sol (parution le 4 mars)
« Dans la ville provisoire », Bruno Pellegrino, éd. Zoé
« Tu auras dû t'en aller », Daniel Kehlmann, éd. Actes sud
« C'était le jour des morts », Natalia Sylvester, éd. de L'Aube
« Jolies filles », Robert Bryndza, éd. Belfond Noir
Sur les mers
« Mauvaise étoile », Christophe Migeon, éd. Paulsen
« Tout l'or des braves », Clifford Jackman », éd. Paulsen
Diffusion lundi 22 février 18h30 (durée 40 mn)
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#colmarandyou
#festivaldulivredecolmar
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