Ainsi parlait Shakespeare

 
 
   Être, ou ne pas être, c’est là la question. Est-il
plus noble pour l’esprit de souffrir les coups et les
flèches d’une fortune outrageante, ou de prendre
les armes contre une mer de tourments et, en s’y
opposant, d’y mettre fin ? Mourir, dormir, rien de
plus, et par ce sommeil dire que nous mettons fin
aux souffrances du cœur et aux mille attaques
naturelles dont hérite la chair : c’est un accomplis-
sement qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir,
dormir, dormir, rêver peut-être ? Ah, c’est là
l’écueil. Car dans ce sommeil de la mort, quand
nous sommes délivrés de l’étreinte de cette vie
mortelle, les rêves qui peuvent nous venir sont
pour nous arrêter
(Hamlet, 3, 1.).

p.111

S'aimer soit-même, mon suzerain, est un péché moins vil que de se mépriser.
(Henri V, 2, 4)

 
 
    À trouver la perdrix dans le nid du milan, qui
ne saurait imaginer comment elle est morte, quand
bien même le rapace envolé n'aurait pas de sang
sur le bec ?
(WARWICK – 2-H6, 3, 2)

p.21

 
 
   Je pardonne ma mort à celui qui me tue s'il me
voit fuir ou reculer d'un pas.
(CHARLES – 1-H6, 1, 2)

p.17

Je tiens le monde pour ce qu'il est, Gratiano, un théâtre où chacun doit jouer un rôle, et le mien est d'être triste.
(Le Marchand de Venise, I, 1)