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Daniel Casanave (Autre)
EAN : 9782221264690
292 pages
Robert Laffont (03/11/2022)
3.5/5   10 notes
Résumé :
Quel est le point commun entre la Nouvelle-France floridienne, l’île de Sable, l’Australie-Occidentale française ou la République de Counani au Brésil ?
Leurs noms ne vous diront absolument rien et pourtant ces territoires ont été français !
Parce que si nous connaissons les anciennes colonies de France, telles que la Louisiane ou le Canada, il a en effet existé des dizaines de courts établissements coloniaux que notre mémoire collective a occultés, q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Livre très intéressant qui nous replonge dans notre histoire, loin de ce qui est enseigné dans nos écoles (si tant est que...)
En vingt-sept chapitres très enlevés, où l'humour point à chaque détour de mésaventure, on se replonge avec délectation dans cette période où l'aventure était la norme, et l'empire colonial français s'édifiait. Pour donner un aperçu, voici ce qu'on peut y trouver (moins détaillé) :
-Dans les années 1630, les premiers explorateurs français parviennent sur les côtes du royaume d'Anosy, qui forme la pointe sud-est de « Saint-Laurent », vaste île découverte par les portugais, rapidement renommée «isle Madagascar». Ici, les tribus indigènes sont en guerre perpétuelle avec leurs voisins, et les habitants pratiquent des rites animistes. Un explorateur Normand (d'où mon choix), François Cauche, a visité toute la côte sud-orientale et s'est installé sur place, ayant une femme au sein de l'élite des familles malgaches, combattant avec eux contre leurs ennemis héréditaires, les Machicores au sud, les guerriers de la vallée de Manampanihy au nord.
En septembre 1642, une mission appuyée par le Cardinal de Richelieu avec à sa tête Jacques Pronis, un huguenot de la Rochelle, débarque sur l'île avec une petite centaine de colons. Ils élèvent un village de cabanes de bois ; «Fort Saint-Pierre» est né. Il s'agit de créer ici, à Madagascar, une «France orientale» qui serait le point de convergence de toutes les activités commerciales et diplomatiques du royaume dans l'océan Indien. L'explorateur Pronis prend donc possession des lieux au nom du drapeau à fleur de lys. Il déplace rapidement la petite colonie dix kilomètres plus au sud, sur la baie de Tôlanaro, emplacement beaucoup plus sain. Ainsi naît «Fort-Dauphin», première colonie malgache, dont Pronis s'autoproclame «gouverneur».
Le problème est de trouver les ressources à exploiter au sud de l'île car Richelieu veille à en tirer des richesses. Jacques Pronis, pour éviter de voir la colonie massacrée, a conclu un pacte avec la famille royale, bénéficiant d'une protection pour Fort-Dauphin, à condition de combattre les concurrents des Anosy dans les terres nord et sud, précisément ces contrées où les Français pouvaient espérer aller faire du commerce....
Impossible par exemple d'aller échanger du bois d'ébène, marchandise de valeur sur laquelle on compte beaucoup, en pays Antaimoro, zone en guerre permanente avec Anosy... Bref, c'est l'enlisement.
Le résultat est catastrophique : des colons se mutinent, d'autres désertent, certains partent tenter l'aventure ailleurs sur l'île, plusieurs se font mercenaires. Pour remplir les cales du premier bateau ravitailleur, Pronis, doit organiser des razzias et récupérer ce qu'il peut en bois, gomme, peaux... C'est la misère...
Étienne de Flacourt est dépêché par Paris pour remplacer Pronis au poste de gouverneur mais trop tard... Les colons sont devenus des mercenaires incontrôlables. Plus aucun bateau ne touche Fort-Dauphin pendant des années étant donc plus isolé que jamais. Même la mission d'évangélisation des tribus locales par les missionnaires lazariste échoue. Les évangélistes préfèrent rester bien au chaud entre les palissades de Fort-Dauphin pour ne pas risquer d'être découpés en morceaux.
En 1665, la colonie est reprise par la toute nouvelle Compagnies des Indes orientales, qui y débarque deux mille colons pour relancer les affaires. Peine perdue, en 1672 la monarchie française ordonne son évacuation. Les derniers occupants du site sont massacrés dans la soirée du 27 août 1674 par une révolte indigène de plus. Seulement une petite trentaine de survivants échappent à la tuerie et parviennent à s'enfuir, embarquant pour l'île Bourbon, future île de la Réunion, constituant ainsi l'une des souches originelles de peuplement de ce département français d'outre-mer.
Voilà le genre d'histoires dont on se régale dans ce livre, alimentant la réflexion sur la grandeur et la décadence...
Les illustrations qui ponctuent chaque histoire n'apportent rien, on se demande même quel peut en être l'intérêt, c'est dommage.
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Benoist Simmat, journaliste, nous invite ici à une découverte amusante de territoires, parfois minuscules parfois immenses, qui ont, pendant un temps, été revendiqués par la France. Aujourd'hui, plus aucun de ces lieux n'appartient à la France mais c'est une plongée dans l'exploration et le colonialisme du XVIème siècle au XXème siècle et sur chaque continent !

Ce livre a le mérite de nous faire voyager dans le monde entier. A travers plus de 27 histoires, l'auteur nous permet de comprendre comment certains lieux ont été réclamés par des Français ou cédés à la France. Avant la lecture de ce livre aucune histoire ne m'était connue. Ca a donc été une belle découverte et j'ai apprécié les notes de bas de pages qui permettent d'avoir des références bibliographiques si jamais nous voulons en savoir plus. Ces aventures méconnues permettent de comprendre les raisons des grandes explorations de notre pays : l'économie, la géopolitique ou la science ont été autant de raisons de coloniser des terres à l'autre bout de la planète. L'auteur raconte avec légèreté ces évènements et surtout les acteurs qui, bien souvent, vont menés ces expéditions à un échec.

Toutefois ces aventures ratées ne sont que peu nuancées par les possessions d'outre mer encore possédées aujourd'hui par la France. L'auteur a cherché à rendre ses histoires un peu farfelus et à les tourner en dérision. C'est dommage car c'est le principal point négatif de ce livre : un discours un peu trop familier et surtout avec des anachronismes et en portant un jugement sur des actions d'il y a plusieurs années mais avec le regard qu'on a aujourd'hui ! On reconnait bien l'écriture d'un journaliste et non d'un historien.

C'est dommage mais ça n'enlève pas le plaisir de la découverte de ces lieux. Une surprise garantie pour les lecteurs !
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critiques presse (1)
Lexpress
21 novembre 2022
Atlas des territoires éphémères, ou les explorateurs aventuriers au destin brisé.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Kerguelen est déjà reparti dans les mers du Sud pour revisiter sa « France australe » qu’il espère peupler des colons embarqués dans ses cales, entreprise qui s’avérera un échec monumental. Sans doute un rien mythomane, l’officier de marine a largement survendu sa découverte : un pays de Cocagne sur lequel il suffit de débarquer pour le coloniser. Devant le froid, la désolation de la nature et le maigre cheptel local (manchots et veaux de mer), l’expédition abandonna la colonisation le jour même de son arrivée !
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Yves de Kerguelen est resté dans les livres comme le découvreur de l'archipel des îles lointaines qui porteront, un peu plus tard, son nom. Une concession de l'explorateur anglais James Cook, qui parvient sur ces îles en 1776, et trouve des preuves de la prise de possession française.
Louis de Saint-Aloüarn, lui, n'y est très injustement pas associé, à l'exception d'un pic de l'archipel dont personne n'a jamais entendu parler : le pic Saint-Allouarn.
Quant au souvenir de son aventure en éphémère "Australie française", il ne s'est pas complètement évanoui dans les nuées des grandes découvertes. En 1998, deux cent vingt-six ans après son débarquement à l'île Dirk Hartog, une équipe de chercheurs franco-américains découvre une bouteille et deux écus époque Louis XV, sans doute des vestiges de l'expédition de 1772.
La nouvelle fait le tour du monde et l'Australie, bonne joueuse, appose une plaque commémorative narrant brièvement l'aventure de ces lointains explorateurs français.
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Quatre siècles plus tard, les Brésiliens du Nord se souviennent avec une nostalgie étonnante que leur capitale, São Luis, fut créée par des colons français. Les signes de l'équipée oubliée de la France équinoxiale sont paradoxalement nombreux. Le bâtiment de la mairie centrale, élevé à quelques encablures de l'ancien fort Saint-Louis, se nomme Palácio de La Ravardière, du nom seigneurial de Daniel de La Touche. Celui-ci, il est vrai, était resté au Brésil après la défaite pour guider les Portugais à travers le mystérieux Amazone, ouvrant la voie à la conquête de l'intérieur des terres. À l'entrée de la ville, se trouve aussi une grande statue... du roi français Saint-Louis (!), qui est toujours le saint patron de la ville.
Les jeunes Brésiliens apprennent à l'école les aventures de La Touche, Razilly ou même des Vaux, les explorateurs français amis des Indiens. Dans les livres d'histoire de France, la saga de la France équinoxiale fut par contre trop brève pour avoir laissé des traces.
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Ils font encore penser à cette aventure redécouverte dans les années quatre-vingt par un historien passionné : celle du navigateur Jean de Verrazane, missionné dès 1524 par François ler pour explorer les côtes de l'Amérique du Nord - quelques années avant Fort-Alexis. Au cours de son périple, Jean de Verrazane aperçoit une terre qu'il baptise La Nouvelle Angoulême (ou "Terre d'Angoulême"). Il débarque pour découvrir les environs, fait connaissance avec les autochtones, plante le drapeau français et puis... plus rien. Verrazane s'en va très rapidement - sa mission n'est pas de créer une colonie - mais l'amateur de récit historique ne peut s'empêcher d'être consterné : la France vient de découvrir la baie de l'actuelle New York et l'île de Manhattan ! Elle sera colonisée cent ans plus tard par des Hollandais qui la baptiseront Nouvelle-Amsterdam avant que les Anglais ne s'en emparent définitivement.
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Anecdote savoureuse, Thevet rapporta de son voyage en France antarctique une plante inconnue très prisée des populations indiennes : le tabac. Juste quelques années avant que son compatriote Jean Nicot ne la fît connaître aux cours européennes et que son patronyme y soit associé pour les siècles à venir.
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Vidéo de Benoist Simmat
Dans le 152e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente La sage-femme du roi, album que l'on doit au scénario d'Adeline Laffitte, au dessin d'Hervé Duphot et c'est édité chez Delcourt dans la collection Mirages. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l’album Deviens quelqu’un ! Que l’on doit à Daniel Blancou et aux éditions Sarbacane - La sortie de l’album Dehors ! que l’on doit au scénario de Ludovic Piétu, au dessin de Jika et c’est sorti aux éditions Rouquemoute - La sortie du cinquième tome de la série Stern que l’on doit au scénario de Frédéric Maffre, au dessin de son frère Julien Maffre, un cinquième tome baptisé Une simple formalité qu’édite la maison Dargaud - La sortie de l’album L’animateur que l’on doit à Juanungo et aux éditions Delcourt dans la collection Shampooing - La sortie de L’incroyable histoire de la bière que l’on doit au scénario de Benoist Simmat, au dessin de Lucas Landais et c’est sortie aux Arènes BD - La sortie de l’intégrale de War ans dreams que l’on doit au scénario conjoint de Maryse et Jean-François Charles dont ce dernier en signe aussi le dessin, une intégrale sortie chez Casterman.
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