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EAN : 9782350684505
272 pages
Cairn (02/11/2016)
3.8/5   10 notes
Résumé :
Paco n'a que 5 ans lorsqu'il rejoint le petit séminaire des jésuites à Huesca. C'est une véritable opportunité pour cet enfant pauvre de paysans aragonais. Les années passent. Paco grandit dans l'enfermement des règles jésuites, coupé du monde extérieur et loin de l'amour maternel. Heureusement, au séminaire, il tisse des liens d'amitié très forts. À l'issue de ses études, il parle couramment le latin, maîtrise le français et le chant grégorien. Mais il doute de sa ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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La vie de l'Aragonais Paco de 1923 à 1939 c'est sa vie de séminariste chez les Jésuites et sa vie de combattant aux côtés des républicains face à ceux qui soutiennent Franco.
Un virage à quatre-vingt-dix degrés qui m'a attiré vers ce livre.

On devine beaucoup de choses dans ce roman. La souffrance de devoir grandir loin de sa famille. L'hésitation et le doute face aux idéologies religieuses puis politiques. Les décisions hasardeuses pour choisir son camp. Les actes tronqués en temps de guerre. La souffrance physique. La douleur de l'exil...

C'est forcément touchant.

Le hic, c'est le mot « deviner » que j'utilise. Je suis certainement victime de mon stoïcisme pour les survols et de mon goût prononcé pour les plongeons prolongés au coeur d'individus donnés, mais j'aurais au moins voulu pouvoir utiliser le verbe « saisir » à défaut de « ressentir ».
En revanche, les lecteurs qui aiment être libre de vibrer en rajoutant leur propre vécu ou imagination dessus risquent, eux, d'apprécier.
Parce que Sylvie Anahory a quand même une jolie plume poétique à l'image de l'impression du livre sur papier glacier avec une police sans serif. Plume que j'ai bien appréciée malgré les reflets qui m'ont éblouie. Pour vous dire.

Bien sûr, je garde la même affection pour les éditions Cairn qui, en plus d'avoir le plus joli nom des maisons d'édition, sentent bon les Pyrénées.
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Inspirée de faits réels, Sylvie Anahory nous propose un roman très documenté d'une construction originale.
Le récit s'ouvre en 1996. Paco écrit à son petit-fils qui pour les besoins d'un tournage veut savoir tout sur ses origines. C'est l'occasion pour cet ancien séminariste, devenu combattant républicain, de feuilleter son journal et de lui faire découvrir son histoire qui commence en 1923.
Trois fils narratifs sont présents dans ce roman. L'alternance est habile, car le lecteur ne se perd pas et l'écriture reste fluide.
C'est une histoire émouvante qui parle d'exil, de guerre, d'amitiés et trahisons, sans oublier le rôle qui joue l' Eglise.
J'ai apprécié la plume à la fois poétique et précise qui exprime bien le vécu des personnages ainsi que la souffrance causée par l'exil et la guerre.
Malgré tout, il m'a manquée quelque chose. J'ai trouvé que dans la dernière partie du livre, le récit s' essouffle. Il s'agit du troisième fil narratif, celui qui raconte les recherches effectuées par le petit- fils avant qu'il écrive à son grand-père. Mais il faut dire que l'ensemble est intéressant et je salue le travail remarquable de recherche sur la guerre civile espagnole.
Je remercie Babelio et les éditions ‘ Cairn' pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la masse critique du mois de janvier. Et merci également pour le petit mot et le marque- page.
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Autant ne pas faire durer le suspens (oui, je m'enflamme un peu) mais je n'ai pas aimé cette lecture outre mesure.

C'est comme ça, cela arrive. le livre n'est pas mauvais mais pas à mon goût.

Le résumé, pourtant, m'avait séduite : l'histoire d'un jeune garçon nommé Paco, fils de paysans pauvres, qui est envoyé à l'âge de 5 ans dans un séminaire, tout à la fois pour recevoir une éducation et devenir une bouche de moins à nourrir pour sa famille.
Cependant la guerre gronde, nous sommes en Espagne et républicains et franquistes s'opposent. Paco va abandonner le chemin tout tracé d'ecclésiastique qui s'offrait à lui pour rejoindre la lutte armée républicaine.

Les points de vue du récit alternent entre Paco, à travers son journal intime, et son petit-fils qui, pour les besoins d'un documentaire remonte le cours de l'histoire familiale.

Cette particularité conduit cependant à des lenteurs, notamment au début du récit.

Ce qui m'a le plus gêné est cette sensation que trop d'éléments étaient effleurés comme l'arrière plan historique ou le cheminement intérieur de Paco. J'avais envie de plus de détails, plus d'éléments pour pouvoir m'immerger complètement dans le récit. Je n'ai pas ressenti d'émotions particulières à ma lecture alors que le sujet abordé est tragique.

La plume de l'autrice est agréable, et même si je n'ai pas adhéré à ses choix, je pense que le récit pourrait plaire, ce qu'il a déjà fait aux vues des critiques précédentes.

Livre lu dans le cadre de la masse critique - je remercie les éditions du Cairn et Babelio pour cet envoi.

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Cette nuit, j'ai terminé votre livre. J'ai été emballé et du coup, je l'ai lu très vite.

> J'ai aimé son ancrage historique, fort bien documenté, me semble-t-il.

> Je connais le cadre de la guerre d'Espagne, ayant fait des recherches aussi. Rien remarqué de suspect !

> J'ai aimé sa construction, avec ce dosage savant entre les lettres, la chronique et l'oeil du petit-fils

> J'ai surtout apprécié votre écriture, fluide comme j'aime ... et comme j'essaie d'écrire moi-même (Vous me direz si j'y ai réussi dans le Nom du Père.)

> Et avec du rythme (phrases très courtes, sans verbe, percutantes). Aucun relâchement dans le rythme.

> Sur le fond, c'est un beau témoignage de ce que fut l'Espagne en 1936, jusqu'en 39 avec ces luttes intestines entre les Républicains.

> Je me dis qu'hélas, s'ils l'avaient remporté sur les Phalangistes, ils se seraient battus entre eux.

> Tant d'exemples dans L Histoire !

> Ce qui m'a vraiment touché, c'est cette découverte lente et progressive de Paco à la sensualité.

> Vos pages 126 et 127 sont très belles, touchantes et me paraissent justes.

> Beaucoup aimé aussi le paragraphe sur le vieille femme page 164. Juste aussi, hélas !

> de même ces insertions-énumérations de "vers" ou mots les uns sur les autres, comme les marches d'un escalier.

> Bref, je tenais à vous dire combien je me suis réjoui de vous découvrir comme auteure.

> de même votre éditeur Cairn, qui me semble très sérieux.

> Avec mes félicitations (prix du jury Mirepoix amplement mérité)
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Très belle écriture pour ce livre qui raconte l'histoire d'un enfant placé dans un séminaire pour ne plus être à la charge de ses parents. L'action se déroule dans les années 20 et 30, en Espagne. le jeune homme refuse de devenir prêtre mais se range aux côtés des républicains à l'arrivée de Franco.
Style d'écriture très fluide, souvent poétique, parfois dur. Un livre à lire au-delà des circonstances de la guerre d'Espagne, car le thème de l'exil est toujours d'actualité.
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Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Le travail des champs est harassant. Sous la chaleur accablante, la terre devient poussière et s’agrippe à vous au moindre souffle de vent. La région est sèche, presque désertique. [...] Des masures surgies de terre s'agglutinent sans laisser d'autre végétation que quelques minuscules jardinets. La terre poudreuse enferme les habitants sur eux-mêmes et le ciel s'ouvre en panoramique, semé de crêtes montagneuses vers un infini tout aussi inaccessible. L'homme qui vit dans ces lieux ne peut échapper à son destin : prisonnier d'un atavisme, il gardera en mémoire, toute sa vie, la présence pesante de sa terre aragonaise. C'est dans ces conditions de vie très sommaires que les liens humains se tissent avec loyauté.
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Le haut clergé se rangeait au côté du pouvoir le plus dur, le plus intransigeant, le plus militaire. L’ensemble de l’épiscopat espagnol, archevêques et évêques de toutes les villes, avait signé une lettre en juillet 1937 qui reconnaissait et approuvait la dictature de Franco. Ainsi, l’Eglise trouvait un défenseur contre les forces du Mal, contre les défenseurs d’une république légitimement élue par le peuple.
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Lorsque la religieuse lui proposa de confier l’enfant au séminaire, ce fut un arrachement, mais l’extrême dénuement lui laissait peu de choix. En raison de la fragilité du garçonnet, elle devait accepter ce sacrifice et lui laisser la possibilité d’une vie meilleure.(…) Pour le père c’était un soulagement. Il pensait également que d’autres enfants pourraient naître et aideraient aux travaux des champs : celui- ci était vraiment trop frêle. Malgré son jeune âge, Paco comprit qu’on lui imposait une vie qui deviendrait l’acte fondateur de son exil intérieur.
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On dit que la musique adoucit les mœurs, certainement pas les mœurs de la guerre. Mais au milieu des combats, il fallait des moments de répit pour que la vie, à défaut de l’espoir, puisse continuer. Les soldats ne pouvaient désespérer de tout alors qu’ils étaient encore vivants. Si les jeunes ne croyaient plus à rien, il leur semblait bon de … vivre.
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Mon périple a duré un mois dans le plus grand dénuement, survivant comme une bête traquée. Un mois pendant lequel il fut impossible de se laver. Lorsque nous sommes arrivés en France avec quelques camarades qui m’avaient suivi, nous avons ressenti un soulagement mais aussi beaucoup de honte de nous présenter ainsi, dépenaillés, affamés et puants. Honte rassurante dans le peu d’humanité qui nous restait.
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