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EAN : 9782842636616
224 pages
Le Dilettante (02/02/2011)
4.67/5   3 notes
Résumé :

D'un livre, on demande en général : " Ça parle de quoi? " De ce livre-ci, ce serait plutôt : Ça parle de qui? " Comme il est des préséances qui ont du bon, ça parle d'abord des écrivains. A côté des Flaubert, Mauriac, Malraux, Beauvoir, Brandys, Calaferte, Frank, Brenner, Cabanis, j'ai fait une place à plusieurs auteurs toujours parmi nous. - Des noms ! - Holà! Ne mâchons pas la curiosi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
« C'est cela, lire: être accueillant, tout visiter afin de mater nos préjugés, voire en débusquer, sans quoi on reste et crotté et encroûté. (p. 27)”. Juste cette simple phrase…et tout est dit de l'Amour fou d'André Blanchard pour la Littérature !

Je replonge avec jubilation dans sa prose , tour à tour, acide , ironique, tonique , moqueuse, exaltée, polémique, passionnée, rieuse, désabusée …Pas de temps mort !!!

Humour potache, mauvaise foi dans ses coups de coeur ou de coups de gueule, mais ce n'est pas grave… C'est tout le charme de cet écrivain aussi talentueux que discret et rebelle. Ce n'est pas pour rien qu'on le qualifie de digne «petit- neveu de Léautaud » !!...

Lui aussi, amoureux des chats, chineur invétéré des brocantes [ nous offrant ainsi la "résurrection" d'auteurs "mal-aimés", qu'il lit ou relit avec attention], misanthrope confirmé...,"ange-gardien" dans une galerie d'art ,municipale, pour vivre...[ce qui nous vaut des morceaux savoureux et des descriptions moqueuses des organisateurs, artistes et tutti quanti !!]

Cela reste drôle, jubilatoire, car l'auteur égratigne tout et tous : nos comportements quotidiens, les comédies du monde littéraire, la politique, … La Comédie humaine, en somme !...
Tout est passé au crible au fil de ses humeurs. Reste le bonheur absolu de son goût constant, authentique de la littérature, lisant sans cesse, relisant beaucoup (en dehors des modes et des courants du moment)… Comme à chacun des Carnets, je fais des découvertes des plus réjouissantes ; la plus savoureuse est celle de l'auteur italien, Arbasino , qui fut également l'éditeur d'italo Calvino…Et comme j'ai un goût immodéré pour les livres qui nous amènent à d'autres livres… Ma prochaîne lecture sera celle de la prose d'Arbasino ! !

« Je lis -Paris, ô Paris- d'Alberto Arbasino, l'auteur promène ses vingt-ans dans le Paris artiste des années cinquante, et du côté de chez ceux qui vitaminent son idéal: les écrivains. Cela se comprend, les écrivains tenaient encore le haut du pavé, et leur prestige semblait à jamais de l'or en barre. (...) Soyons la petite souris. -Céline (en 1957): fringué clodo mais l'esprit toujours sur son trente et un, passant au crible ce qui seul lui tient à coeur, la littérature, se désolant qu'elle soit depuis longtemps devenue chromo à cause de la langue "desséchée par les académiciens et les jésuites" (...) (p. 139)

Toutefois, si André Blanchard m'a fait découvrir un certain nombre d'écrivains méconnus ou délaissés, il aura aussi induit des relectures… et dans ce volume, cela aura été Simone de Beauvoir… dont j'ai repris la lecture de « La force de l'âge ». Si l'auteur a une mauvaise foi certaine, par moments, il possède aussi une qualité indéniable : une honnêteté intellectuelle, reconnaissant humblement que souvent on « déboulonne les idoles »…qu'il est cependant parfois nécessaire et équitable de « les re-boulonner « !!!

Fin lettré, misanthrope joyeux… et passeur de textes, des plus convaincants. .. !

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Flairer et dénicher les maîtres-livres.
Les carnets d'André Blanchard paressent à bonne allure. Avec ce nouvel opus intitulé Autres directions, on atteint les années littéraires 2006-2008, beaucoup plus fraîches à l'esprit. Hélas, comme l'auteur dans ses tergiversations azimutées, le lecteur marque le pas et cherche l'autre direction prônée dès le titre, mauvais au demeurant. Peut-être s'agit-il d'une pause avant une nouvelle attaque du terrain, nécessairement miné, de la vie littéraire vue depuis Vesoul ? André Blanchard reprend-il des forces avant d'amorcer un virage le propulsant dans l'actualité littéraire autrement plus délicate à commenter. Il faut atteindre la page 96 avant de goûter à la justesse du coup d'épée du Dédé qui jamais n'abolira le bazar. A propos de Nourissier, François, emporté dernièrement par Miss P., Blanchard écrit : « Nourissier, type d'écrivain au-dessus de ses moyens… ». Être lapidaire, c'est lapider et Nourissier vient de se manger une grosse pierre dans la tête, tombale, enterré avant l'heure, ici-bas. La suite des carnets devient ensuite bien plus nourricière, roborative même. On y découvre des auteurs en passant et l'envie de s'attarder devient très forte, ainsi de Kazimierz Brandys, exilé polonais, qui sait « peser au plus juste le prix des choses » et pour qui « la culture remplace la religion », ce qui « se paie par l'angoisse mais vous vaccine contre la haine ». Quand André Blanchard chine chez un libraire en liquidation de stock, on découvre ébloui des petites pépites charriées dans des flots d'inepties imprimées : « Je suis reparti avec cinq livres. 1) Lait noir de l'aube, de Jean Clair… 2) Dérive, de Vallejo… cette lecture nous laisse comme les contes : bouche bée. 3) Contre-enquête sur la mort d'Emma Bovary, de Philippe Doumenc… 4) Faits divers, de Robert Belleret… 5) Pharanoïa, de Vincent de Swarte… » Quand André Blanchard s'échine dans son musée, l'art contemporain des fonds régionaux est fustigé : « Il y eu l'art, il y aura son commerce. » On reste incrédule quand le jargon stupide, creux et prétentieux des plasticiens performers s'écrit sur les notices de présentation de leurs oeuvres exposées : « Mon écriture est une glande explosive qui suinte dans les ourlets fictionnels de la langue ondoïde… ». le lecteur glane sa glandée et glande en attendant la tannée, cette volée de bois vert qui sied si bien au fessier des outranciers plumitifs et autres vomitifs plasticiens. Blanchard vole, court et nous venge un peu, beaucoup, avec passion, contenue mais perceptible, donc transmissible et source de plaisir. C'est une des nombreuses vertus contenues dans ces carnets de franc-tireur de la littérature. En joue ! Feu ! Rouge ! Passez ! Et revenez-y !
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Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Comme , dans ces -Carnets 2003-2005, j'évoque -La Force de l'âge- et -La Force des choses-, prétendant que, d'après mon souvenir, cette Beauvoir-là ne jurerait pas dans la Pleïade, l'envie m'a pris d'y retourner, malgré tout. (...)
Cette relecture in extenso, dont je me félicite tant ce furent des heures en excellente compagnie, où un demi-siècle palpite tel un coeur gros comme ça, aura restauré ce qui, recouvert par des images tirées à la va-vite et en droite ligne d'un Saint-Germain-des-Prés chromo, tenait lieu de pose officielle: une Beauvoir raide, revêche, potiche de Sartre, et son ventriloque. Eh bien, pas du tout, en sont pour leurs frais ceux qui aimeraient en rester à cette dépréciation, les uns parce qu'il n'y a que Sartre qui compte, les autres parce que ce couple-là leur sort par les yeux. Comme quoi, cela arrive, de devoir reboulonner les idoles. (p; 8)
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" Ce qui est perdu " de Vincent Delecroix.Une fois finie la lecture, je me renseigne sur l'auteur tant j'ai été sidéré, je ne suis pas étonné d'apprendre que c'est un crack en philo, et incollable sur Kierkegaard, dont le narrateur entreprend la biographie afin de meubler le vide dû à son largage par la femme aimée, et afin surtout, de continuer à lui parler entre les lignes, par le truchement de ce Kierkegaard qui lui-même vécut pareille destinée amoureuse. Tout le charme vient de ce côté pince-sans-rire qu'a Delecroix, ce qui aère son sujet et nous rend complice.C'est irrésistible, l'humour qui s'acoquine avec l'érudition.

( p.88)
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juillet (2008)

Je lis -Paris, ô Paris- d'Alberto Arbasino, l'auteur promène ses vingt-ans dans le Paris artiste des années cinquante, et du côté de chez ceux qui vitaminent son idéal: les écrivains. Cela se comprend, les écrivains tenaient encore le haut du pavé, et leur prestige semblait à jamais de l'or en barre. (...) Soyons la petite souris. -Céline (en 1957): fringué clodo mais l'esprit toujours sur son trente et un, passant au crible ce qui seul lui tient à coeur, la littérature, se désolant qu'elle soit depuis longtemps devenue chromo à cause de la langue "desséchée par les académiciens et les jésuites" (...) (p. 139)
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[2007]
[A propos de l'auteur polonais Kazimierz Brandys ]

A Paris, s'il vit sans chichis, c'est du moins sans manquer de rien; mais voilà: l'énergie, le goût de vivre même, sont quelquefois à la traîne; alors il se rappelle la vie là-bas qui, parce qu'elle nécessite de lutter pour à peu près tout, donne de la force, de l'allant. C'est là quelque chose que notre génération n'est pas sans avoir senti, nous qui avons toujours vécu dans la paix, la liberté, et la satisfaction de nos besoins, d'où le risque d'avoir l'esprit engourdi ou ballant, sans parler de l'autre, l'esprit critique. (...) La réaction contre cet endormissement, c'est d'avoir une vie, où, comme le dit Brandys de la sienne, " la culture remplace la religion", ce qui "se paie par l'angoisse mais vous vaccine contre la haine". (p. 101)
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C'est cela, lire: être accueillant, tout visiter afin de mater nos préjugés, voire en débusquer, sans quoi on reste et crotté et encroûté. (p. 27)
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