Boxing-Club

Rondeau Daniel – "Boxing-club" – Grasset, 2016 (ISBN 978-2-246-85997-0)

De cet auteur, j'avais lu et apprécié son volume autobiographique "Les vignes de Berlin", pour oublier ensuite mon idée de lire d'autres ouvrages (ça arrive, il y a tant et tant à lire !). C'est donc au hasard des piles confectionnées par "ma" petite libraire (elle est vraiment toute petite, dans sa modeste librairie, mais y déploie une énergie à laquelle il convient de rendre hommage ici de temps à autre – que serait Babelio sans ces gens dévoués à la lecture ?) que je retrouvai ce livre : le titre n'avait rien pour m'attirer, mais le nom de son auteur fut déterminant.

Pas de regret : c'est bien écrit, l'auteur déploie un certain style, il aime son sujet, il rend bien hommage à l'activité de ce "boxing club" d'Epernay. Je puis même admettre et comprendre que la boxe nécessite une grande finesse de gestes, une tactique réfléchie et toutes les qualités qu'il met ainsi en avant.

Il n'empêche que je ne puis suivre l'auteur dans son admiration pour ce sport, qui – reconnaît-il entre les lignes – détruit physiquement ses adeptes. L'auteur lui-même nous narre abondamment ses séances d'entraînement, mais se garde bien de monter vraiment sur un ring pour y subir un combat réel.
Je ne sais plus où ni quand, j'avais vu une restitution vidéo du choc que subit le cerveau d'un boxer lorsqu'il reçoit un coup en pleine face : il est à mes yeux inadmissible de tolérer de telles pratiques mettant la santé mentale en danger (sans oublier bien évidemment la menace sur l'intégrité physique).
Je suis aussi très déçu de voir Rondeau céder aux modes qui – après "million dollar baby" – se félicitent de voir des femmes embrasser cette activité : pour moi, une sottise reste une sottise, fût-elle pratiquée par la gent féminine...

D'autant plus que Rondeau évoque fugitivement une autre activité, tout aussi astreignante physiquement et mentalement par rapport à son propre corps, à savoir la danse. Il en ignore visiblement d'autres tout aussi prenantes, comme la pratique approfondie d'un instrument de musique...
Déception donc que la lecture de cet opuscule.

Daniel Rondeau nous propose une immersion dans le monde de la boxe. Celui du noble art avec ses valeurs et non celui de la boxe-business où "les boxeurs finissent mal .......en général" (tiens cela me rappelle une de mes autres lectures sur le monde de la boxe).
L'auteur, de part sa pratique de l'entrainement boxe, sait parfaitement mettre en évidence les valeurs de ce sport et des hommes et femmes qui le pratiquent ou l'encadrent.
Son style littéraire prend souvent des formes pugilistiques avec des phrases directes et courtes, des mots ciblés qui atteignent la sensibilité du lecteur.
Ce que ne dit pas l'auteur , c'est qu'il doit probablement regretter de ne pas avoir lui-même combattu sur un ring.
Ce qui lui aurait permis de retranscrire ses propres impressions plutôt que celles des champions qu'il a rencontrés.
Ce livre est un reportage pétillant au pays du champagne avec des champions qui vivent leur passion à fond.

Formidable petit livre sur la boxe et ses pratiquants, pas besoin d'en être, il suffit juste de se laisser porter par le regard tendre mais jamais condescendant de l'auteur.

Tous ces athlètes représentent les valeurs du noble art: humilité, courage, respect. Au milieu des vignes champenoises, le contraste n'en est que plus goûteux!

Je crois avoir découvert une petite pépite, les amis.