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EAN : 9782228883177
451 pages
Payot et Rivages (22/11/1990)
3.75/5   8 notes
Résumé :
Le capitalisme peut-il survivre ? Le socialisme peut-il fonctionner ? La démocratie est-elle compatible avec le socialisme ? A ces questions, un des plus grands économistes du XXe siècle, Joseph Schumpeter (1883-1950), apportait en 1942, dans ce célèbre ouvrage, des réponses iconoclastes, dont l'une est que le capitalisme finira dévoré par son propre triomphe. Ce livre conserve aujourd'hui toute sa force, moins par l'exactitude de ses prédictions que par la validité... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce livre est intéressant à plusieurs titres.
D'abord l'auteur, J.Schumpeter, dispose d'une connaissance encyclopédique de l'économie. Il parvient à vulgariser un approche globale : conceptuelle, macro et micro-économique, mais aussi historique. Ce livre écrit en 1944 s'appuie sur les grandes théories qui émergent alors : le marxisme bien sûr (avec la révolution bolchévique de 1917), mais aussi les pensées de Keynes, Smith et Stuart-Mill.
Schumpeter, bien qu'il n'ait guère réussi en tant qu'acteur dans l'économie (cf sa biographie), aborde trois études dans ce livre :
1- le Marxisme : 'religion' dont K.Marx est le prophète, qui nie l'existence de Dieu (créé par les hommes) mais considère que le 'paradis' est sur terre, et que sa venue est inéluctable comme l'atteste la théorie du matérialisme historique.
2- le Capitalisme : comme bienfait pour l'humanité, 'ayant permis à un ouvrier du 20èS de profiter de bien dont Louis XIV n'aurait osé rêver'...Mais, le capitalisme contient en lui-même les germes de sa propre disparition, étant un cycle incessant de 'destructions créatrices', qui finiront par épuiser la population. Cette population, qui va de moins en moins accepter ces contraintes, au fur et à mesure qu'elle profitera des bénéfices et apports matériels dus au capitalisme.
3- L'avènement du socialisme, défini comme une organisation de la société où une entité centrale (qui peut avoir à rendre compte à une ou des représentations populaires) organise l'économie, qui n'est plus régie par la seule loi du marché. Cette entité décide des prix, des volumes de production, des investissements etc...Et son avènement viendra à la fois d'une volonté populaire, avec la perte de sens et d'attractivité du métier d'entrepreneur, mais aussi de l'anonymisation des salariés dans un mode professionnel où il sera de moins en moins attaché à son entreprise.
Il faut bien tenir compte de l'époque de la rédaction de l'ouvrage, car en 1944 l'URSS et ses dérives totalitaires ne sont pas encore survenues. L'auteur modère ses propos en précisant qu'il est délicat de comparer le capitalisme, déjà éprouvé, avec l'expérience socialiste, qui reste un concept.
Ainsi, en 1944, Schumpeter ne peut connaître le destin tragique des expériences socialistes (URSS, Corée du Nord, Cambodge..) - le socialisme étant entendu comme le communisme moderne -, mais n'aborde pas non plus la question de la liberté, pourtant condition sociale fondamentale pour le développement d'un pays....Il ne peut prévoir avec quel essor la mondialisation va précipiter les pays socialistes dans la faillite (le socialisme ne pouvant survivre que s'il devient international), pas plus que le réchauffement climatique va faire émerger les théories de la décroissance et réclamer la venue d'un capitalisme vertueux....
Le style est celui de Schumpeter.....à savoir des phrases qui peuvent être longues, très nuancées, parfois contenant des propos elliptiques pour revenir ensuite à l'idée principale. Je ne vous cacherai pas avoir parcouru rapidement les 100 dernières pages....
Toutefois, j'adresse mes félicitations au traducteur, pour lequel ce livre a du puiser dans sa patience et son professionnalisme les plus profonds.
Pour ceux qui souhaitent aborder cette thématique de fin probable de du capitalisme, ou comme moi ont une sympathie pour Schumpeter, c'est un livre à lire...Mais, si le lecteur souhaite connaître le Marxisme je recommande le livre de R.Aron (le Maxisme de Marx), s'il souhaite avoir une vue plus large de l'économie et de son évolution au cours de l'histoire alors voir cet ouvrage que je trouve très réussi : Histoire impertinente de la pensée économique de Alexis Karklins-Marchais.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
S'étant mis à regarder leurs phénomènes de plus près, les économistes ont fini par découvrir que, même dans les actes les plus courants de la vie quotidienne, les consommateurs ne répondent pas tout à fait à l'idée flatteuse que s'en faisaient les manuels d'économie politique. D'une part, leurs besoins ne sont rien moins que définis et leurs réactions à ces besoins ne sont rien moins que promptes et rationnelles. D'autre part, ces consommateurs se prêtent si docilement aux influences de la publicité et d'autres méthodes de persuasion que les producteurs paraissent fréquemment dicter leurs volontés à leurs clients, plutôt que de se laisser diriger par eux.
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Le peuple est sans raison, ni intelligence manipulé par les partis, conditionné par la publicité, occupé de ses affaires personnelles…
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Video de Joseph Alois Schumpeter (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Joseph Alois Schumpeter
Philippe Aghion, professeur du Collège de France et titulaire de la chaire Économie des institutions, de l'innovation et de la croissance, présente son cours de l'année 2017-2018 : Croissance, réallocation, et dynamique des entreprises.
Retrouvez les vidéos de ses enseignements : http://www.college-de-france.fr/site/philippe-aghion
Cette année, je vais essayer de voir comment la croissance économique, et notamment la croissance par l'innovation, est reliée à ce qu'on appelle la dynamique des entreprises, c'est-à-dire l'entrée de nouvelles entreprises, la croissance ou non croissance d'entreprises, et la faillite ou la sortie d'entreprises.
J'ai développé, il y a trente ans, un nouveau modèle de croissance économique qui s'appelle le modèle de croissance schumpétérien inspiré de l'idée de Joseph Schumpeter. La première idée c'est que la croissance de long terme c'est l'innovation qui en est la source principale, surtout dans les pays développés… dans les pays moins développés c'est plutôt l'imitation qui est la source de croissance. Deuxième idée : l'innovation résulte d'investissements par des entrepreneurs qui innovent et ces entrepreneurs répondent aux incitations qui leur sont fournies par les institutions qui existent et par les politiques économiques. Et puis la troisième idée, c'est la destruction créatrice c'est-à-dire que les nouvelles technologies rendent des anciennes technologies obsolètes, ou les nouveaux produits rendent les anciens produits obsolètes et donc ça veut dire qu'en fait la croissance par l'innovation c'est une croissance où il y a du nouveau qui remplace de l'ancien. D'où l'importance de la dynamique des entreprises, c'est-à-dire si vous avez une économie où les gros sont les mêmes qu'avant et ceux qui essayent de venir, les nouveaux qui essayent de s'établir, n'arrivent pas vraiment à s'établir ou disparaissent ou demeurent très petits, ça veut dire que la destruction créatrice ne fonctionne pas comme il faut et que votre économie n'est pas suffisamment dynamique.
J'ai créé un modèle, c'est-à-dire avec des équations, et ensuite j'ai confronté ce modèle aux données et, si vous voulez, tout ça n'existait pas, donc tout ça nous l'avons fait, d'abord moi et mon co-auteur Peter Howitt qui est canadien, et maintenant une jeune génération, qui sont à Standford, qui sont à Chicago, qui développent ces idées-là. C'est vraiment nous qui avons commencé à établir ce dialogue entre données… et des données très microéconomiques d'entreprises, d'individus et les modèles de croissance et ça nous a permis de mieux comprendre le rôle de la concurrence, le rôle de l'éducation supérieure, de comprendre que pour devenir vraiment une économie de l'innovation il fallait transformer nos institutions économiques et d'autres modèles économiques et sociaux.
En France on sait qu'il y a beaucoup de start-up qui se créent mais elles ne croissent pas. La question est de savoir pourquoi en France il y a moins de dynamique des entreprises que dans d'autres pays. C'est qu'en France, d'abord, il y a des barrières à l'entrée, des choses qui découragent la création de nouvelles entreprises. Il y a des coûts administratifs, il y a des réglementations… Ensuite, il y a des facteurs qui inhibent la croissance des entreprises. Par exemple : le manque de finances. En France il y a du capital-risque mais beaucoup moins qu'aux Etats-Unis ou dans d'autres pays. Les capital-risques c'est des gens qui aident les jeunes pousses à croître en leur donnant des financements. Un autre facteur qui inhibe la croissance des entreprises c'est les réglementations sur le marché du travail. Il n'y a pas un climat favorable à la croissance des entreprises.
Se pose, évidemment, la question du rôle de l'État dans l'innovation. Certainement que pour conclure mon cours j'essaierai de rassembler quelques implications que l'analyse que j'aurai développé peut avoir sur comment penser l'État dans une économie de l'innovation. Il faut que l'État joue un rôle dans l'éducation, la formation et aussi dans l'organisation du marché du travail pour permettre une flexibilité, mais une flexibilité et une mobilité qui soient qualifiantes. Et là l'État a un rôle très important à jouer donc il ne s'agit pas du tout d'une politique de laisser faire où l'État se retire et fait confiance entièrement aux agents privés. L'État a un rôle très important à jouer pour protéger et permettre et favoriser la mobilité sociale, ce qui aide à la fois à réduire les inégalités et en même temps à accroître la croissance par l'innovation.
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