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EAN : 9782371000186
141 pages
Le nouvel Attila (17/03/2016)
3.59/5   11 notes
Résumé :
Un jour, un consultant d’une grande banque multinationale perd son téléphone, rentre en dépression, puis s’aperçoit qu’il se dissout : littéralement, qu’il se transforme en sable. Quelques jours après, une de ses collègues d’une compagnie pétrolière voit disparaître son nom des systèmes informatiques de son entreprise, puis de la Sécurité sociale, de l’Etat, etc. Commence une vague de disparitions à l’échelle mondiale.
Pourtant, Francis Kiu, Lorraine Delvaux,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
« Être ou ne pas être », voilà peut-être la question que pose « Carrières de sable » dont le récit autour de la disparition de Francis Plan se construit dès le titre sur la double acception du mot : une carrière, c'est à la fois ce parcours professionnel que tout individu aspire à construire, et cet espace de déconstruction que l'on évide peu à peu de son matériau, jusqu'à épuisement.

Francis Plan est cadre supérieur dans la grande banque new-yorkaise Anton Brothers. Il fait carrière. Tout se bouleverse le jour où il perd son téléphone portable d'entreprise : coupé du reste de la banque et du reste du monde, il devient vite un météore, jusqu'au soir où il ne ressort pas de l'immeuble de la banque dans lequel il est entré le matin. Et pour autant, son existence virtuelle sur Excel, Outlook, Powerpoint et autre Facebook se poursuit sans la moindre défaillance. Très vite il s'avère que Francis Plan n'est que le premier d'une longue liste de cadres brusquement rayés de la carte sans disparaitre tout à fait, tandis que, dans le même temps, les principaux fleurons de l'économie et du net sont la cible d'attaques mystérieuses dont les auteurs demeurent tout aussi introuvables. Ces hommes, ces femmes, qui disparaissent, sont-ils pulvérisés ? Deviennent-ils l'armée secrète d'une révolution visant la cyber-société ? « Carrières de sable » est le récit de l'enquête conduite par le jeune magistrat Nurani.
J'ai lu « Carrières de sable » comme un polar, dévorant les chapitres dans le suspens sans pose d'une écriture vigoureuse. Mais il ne faudrait pas réduire « Carrières de sable » à la seule narration de la traque de Francis Plan. Car ces cadres qui disparaissent, leur effacement devient de moins en moins évident à mesure que l'enquête se déploie, inondant, selon les mots-mêmes du juge Nurani, les moindres recoins, jusqu'à démanteler ce funeste mécanisme du terrorisme qui conduit Francis Plan (et ses complices) à « finalement trouver ce néant qu'il avait tant recherché ». Lorsque l'histoire est finie, on je rigole plus, on a simplement compris avec le juge Nurani que « c'était bien l'Histoire qui s'effaçait, par pans entiers, jusqu'au moment où l'on put sincèrement penser qu'elle n'avait jamais eu lieu ».
« Être ou ne pas être », voilà peut-être la question que pose « Carrières de sable ». Une aventure qui embarque le lecteur bien plus loin que prévu !
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Francis Plan a disparu. le « Directeur en Strategy Consulting » pour Lehman Brothers, Goldman Sachs et enfin Anton Brothers avait perdu son portable. Coupé du reste de l'entreprise même s'il était de toute évidence dans ses bureaux, il a tout bonnement fini par se volatiliser ou par s'effacer faute d'être intégré dans les réseaux de communication. Nurani, juge d'instruction au pôle financier est chargé d'enquêter sur cette disparition d'autant plus étrange que Plan continue malgré tout de faire son travail, des dossiers continuent d'arriver sur les ordinateurs de l'entreprise qui est d'autant plus rétive à admettre sa disparition que cette annonce risquerait de saper sa valeur boursière. Car, et Nurani s'en aperçoit assez vite, d'autres employés de grandes multinationales se volatilisent, sont là sans ne plus y être. En se demandant pourquoi, Nurani met au jour des vérités dont tout le monde voudrait qu'elles demeurent cachées.
Étrange roman d'enquête et d'anticipation prenant pied dans un monde qui résonne fort avec le nôtre, Carrières de sable met en scène une société occidentale minée par les attentats à répétition, incapable de voir autrement ceux qui poussent à ses portes, réfugiés, tsiganes, que comme des hordes barbares venues la renverser. Mais renverser quoi ? Un système devenu totalement indépendant de ceux qui l'ont créé et qui s'est finalement longtemps suffit à lui-même. Un monde déshumanisé dans lequel l'homme n'existe pas pour lui-même mais seulement par sa capacité à représenter un maillon de l'entreprise. Que ses rapports disparaissent des serveurs, que son téléphone soit coupé, que son numéro de sécurité sociale soit effacé, et il n'est plus rien. Asservi a son travail, n'existant que par lui, y compris lorsqu'il ne sert à rien, l'être humain de la société décrite par Baccelli ne se construit plus par ses qualités ou ses défauts, ses sentiments ou ses passions. Mais que ces numéros au service de l'économie commencent à disparaitre et c'est tout le système qui vacille. C'est cela que met à jour Nurani dans sa vertigineuse enquête.
Chronique d'un monde en train de disparaître par l'effet de sa propre inhumanité, Carrières de sable est plus un enquête métaphysique qu'un roman policier, mais il est indéniablement noir et d'une froideur à tout le moins déstabilisante. Passée la première impression désagréable qui, à force de notes de bas de page en anglais et références à des travaux d'économistes donne un ton pompeux aux premiers chapitres, on finit par se laisser aller à suivre les pas de Nurani et à plonger avec lui dans cette troublante investigation au coeur d'un monde qui s'effondre. Angoissant, inconfortable mais pas dénué d'une certaine poésie, Carrière de sable est un étrange objet littéraire dans lequel le lecteur s'enfonce – au risque de s'y perdre, d'ailleurs – mu par la curiosité suscitée, par le besoin de savoir, quitte à s'apercevoir en fin de compte que dans un monde devenu virtuel il n'y a peut-être plus grand-chose à comprendre.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Je ne suis absolument pas férue de roman contemporains, encore moins de ceux qui traite du monde capitaliste et du terrorisme.. Cependant, celui-ci qui m'a été gentiment offert par les éditions du Nouvel Attila m'a subjugué.

Le narrateur fait partie du parquet d'Évry, il a décider de rejoindre la brigade anti-terroriste. Il enquête sur la mystérieuse disparition de Francis Plan, Vice-Président d'une banque américaine. Ce dernier s'assoie jusqu'au crash boursier de 2008, sur la modeste somme de 2 millions de dollars... Mais voilà, il s'est volatilisé et personne, que ce soit sa femme, sa fille, ses collègues, ne sait où il a pu s'échapper. De plus, aucun contact avec le Réseau n'est effectué. Francis Plan continue encore et toujours de répondre à ses mails, à twitté et à suivre les comptes bancaires de ses clients... Où diable est-il passé ?

Dans une société où l'être humain n'est réduit qu'à un numéro de sécurité sociale, à des suites numériques, où le papier se fait rare voire inexistant, nous découvrons de quelles manières la pression sociétale, le lobbying, la routine du travail peut rendre fou allié un homme qui semble bien sous tout rapport et en fait un traître au yeux de sa nation, son pays.

Francis Plan a trahi son pays, mais pourquoi et surtout comment ?

Un bijoux de littérature, l'écrivain nous tient en haleine du début à la fin, même lorsque l'intrigue principale est dévoilée, on se demande encore quelle péripéties il peut se tramer pour le personnage principale et comment un homme si droit et silencieux à pu devenir le mal incarné ?

Excellent ouvrage qui se dévore en une bonne soirée !

Bravo les éditions du Nouvel Attila.
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Enquête sur la disparition d'un cadre de haut niveau : une fiction sur la déshumanisation contemporaine d'une poésie glaçante.

Tandis que les attentats prolifèrent sur un territoire français attaqué de toutes parts, un juge d'instruction est chargé d'enquêter sur la disparition de Francis Plan, cadre supérieur de la banque Anton Brothers, une disparition passée inaperçue dans un environnement où la communication n'est plus que digitale et où les relations humaines semblent avoir été dématérialisées en même temps que les postes de travail individuels.

«Il s'était senti tour à tour satellitaire, météorique. Puis nomade.»

Acteur de la crise financière de 2008, occupé depuis à fabriquer avec frénésie «des tableaux sous Excel, des graphes, des camemberts en trois dimensions légèrement ombrés» dans un environnement de bureaux paysagers et modulaires impersonnels, Francis Plan est devenu comme totalement poreux, sous le feu roulant des SMS, textos et emails, dont Jonathan Crary parlait dans «24/7 le capitalisme à l'assaut du sommeil», avant de s'évaporer tout à fait.

La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/03/19/note-de-lecture-carrieres-de-sable-jerome-baccelli/

Lien : https://charybde2.wordpress...
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Une fois encore, le Nouvel Attila publie une oeuvre de qualité pleine de profondeur, une plongée en apnée dans les eaux froides et glaçantes du virtuel-roi, et où l'on est tenu en haleine tout au long du texte.
Bref, Jérôme Baccelli a écrit avec génie un livre qui personnifie l'impersonnel.

Critique complète à lire sur le webzine.
Lien : http://www.undernierlivre.ne..
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Pyramides ou iPhone6, la grandeur d'une civilisation se mesure à la taille de ses monuments. Alors que de Bagdad à Budapest on avait déjà et de manière systématique pulvérisé la moindre chapelle, le moindre musée, le moindre témoignage cité au patrimoine national ou de l'humanité, je me demandais selon quelle logique branlante avaient été érigés ces campus, ces gratte-ciel où, de promotion en promotion, on bâtissait sa carrière. On sait bien pourtant qu'une carrière , fût-elle de sable, de marbre ou de granit, ne se bâtit pas: une carrière s'évide à mesure qu'on la creuse jusqu'à tout à fait disparaître.
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Video de Jérôme Baccelli (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jérôme Baccelli
Jérôme Baccelli, Tribus modernes .Interview de Jérôme Baccelli par Anne-Sophie Demonchy http://www.lalettrine.com
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