L'été c'est la saison idéale pour sortir son calebar (ou bikini pas de sexisme) fétiche et se caler pépère à l'ombre d'un platane (le châtaignier je valide aussi) afin de s'abandonner corps et âme à la lecture. Mais attention, le contexte est primordial. Un petit cocktail citronné (tout doux sur l'alcool je vous vois venir) à portée de main, une brise délicate pour nous rafraichir de la chaleur écrasante et un bon vieux polar ou thriller des familles sont indispensables à la session lecture parfaite. Ne vous insurgez pas, la fantasy ça passe, le roman graphique aussi, mais le reste c'est non ne cherchez pas.
Bref, cela tombe bien car il y avait un
Chevy Stevens qui trainait dans la valise. Coïncidence ? Je ne crois pas. Au vu des notes élogieuses des Babélionautes, j'étais tout excité d'attaquer ce petit pavé. Bon, crevons l'abcès tout de suite, j'aimerais vous dire que l'histoire est aussi trépidante que son auteure est jolie (mesdames, pas de mauvaise foi et messieurs, on se passe un petit coup d'eau fraiche sur le visage), mais malheureusement non. Mais commençons avec le positif, car il y en a.
Tout d'abord, le rythme est soutenu et l'histoire se suit avec plaisir, très bon point d'entrée. Ensuite, l'héroïne est (très) attachante et l'écrivaine offre une belle palette de personnages secondaires somme toute sympathiques. Enfin, la plume se veut agréable, sans être des plus raffinées, grâce à un calibre sobre et nerveux parfaitement adapté au genre. Malgré tout, une identité plus marquée de la part de l'auteure eut été plus appréciable.
Rentrons dans le dur à présent. Primo, la trame est très (trop ?) linéaire, malgré la construction alternant les espaces spatio-temporels qui donne un peu l'impression de (faussement) meubler. Deuxio, la vie de Tonie (le personnage principal ndlr) c'est un peu celle de Scrat m'voyez ? En gros c'est une succession d'emmerdes telle qu'on se demande si elle n'est pas née sous une échelle. du coup, la crédibilité en prend un sacré coup. Il en va hélas de même pour le dénouement, à la limite du ridicule.
Brefff, je ne vais vous mentir, je n'ai pas boudé mon plaisir devant ce bon petit thriller des familles qui se lit tout seul, mais à côté de certains poids lourds du genre c'est un peu léger à mon goût. Malgré tout, les moins exigeants y trouveront parfaitement leur compte et puis, quand on y regarde de plus près, ce roman réunit suffisamment de critères pour être apprécié à l'ombre d'un platane lors d'une belle journée d'été.
PS : Soyons solidaires, une minute de silence pour nos camarades bretons qui ne connaissent pas (ou très peu) la joie de savourer un bon petit bouquin à l'ombre d'un châtaignier en plein été vu qu'ils ne connaissent qu'une saison, l'automne. Parole d'un semi-breton.