Marc, un père démissionnaire, a laissé Tim, son enfant autiste, à la seule charge de sa mère, parce que trop accaparé par les affaires. Sa femme disparait pour se remettre d'un burn-out, seule de son côté, le laissant devant ses responsabilités. le dessin est simple, presque grossier et brut, un trait cerné épais, le manque de finesse d'un premier abord cache en réalité une belle sensibilité : les intrusions colorées
dans la tête de Tim viennent ponctuer le récit par des motifs apaisants, de grands mandalas en pleine page dessinés par Tim, ils semblent envahir l'espace tout entier, décrivant un monde parallèle dans lequel évolue Tim. Il a un air de Petit Prince, les cheveux en pétard, et il ne quitte jamais sa cape noire étoilée.
Marc aura comme intention tout d'abord, de se débarrasser de ce lourd fardeau, mais la force du récit, c'est de nous raconter l'évolution de Marc, sans manichéisme, la fibre paternelle va se réveiller, sans tambours ni trompettes, au contraire, tout en douceur, en subtilité, s'appuyant sur des petits détails, des complicités qui se construisent par petits bouts, laborieusement. Cette manière fait ressortir les émotions, on s'attache à Tim, bien avant Marc, qu'on a envie de secouer, mais les auteurs ne tombent pas de ce travers, et en retour, c'est moi, lecteur qui me fait secouer par mon jugement trop facile d'observateur extérieur.
C'est une lecture troublante, touchante et forte, sur un sujet sensible, l'autisme et plus encore sur la démission parentale face au handicap.