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EAN : 9782253152354
284 pages
Le Livre de Poche (13/02/2002)
2.7/5   25 notes
Résumé :
Combien d'hommes sur cette Terre ont imaginé leurs derniers instants et tenté de réciter la phrase marquante qui les fera entrer dans l'histoire. "J'étais né en perdant ma mère et mon grand-père", dit Moe. Le grand-père de Moe Insanguine n'avait rien imaginé et pourtant, les trois lettres qu'il prononce au moment de mourir vont verrouiller les destins, remplir des espaces vides et en créer d'autres : le pèr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Les anciens, notamment dans les antiphonaires du Moyen Âge, considéraient la quinte diminuée, c'est-à-dire, l'intervalle par exemple de do à fa# comme « diabolique ». On en a un excellent exemple dans un épisode de Kaamelott. En revanche, cet intervalle a fait les choux gras du jazz et du rock dans le premier morceau du premier album de Black Sabbath, intitulé justement « Black Sabbath », les deux premières notes de guitare, c'est le « diabolus ».
Quel rapport avec Yann Apperry et son roman me direz-vous ? Je dirais plusieurs : la musique d'abord qui hante -si l'on peut dire- ce roman, celle des plus anciens, des romantiques, des musiciens de jazz et la noirceur, la mort qui est présente dès les premiers chapitres et restera dans tout le roman jusqu'au bout. Et puis il y a ce personnage central qui semble semer la mort même, ce diabolus qui impose l'écoute du jazz à son vieux professeur de piano, ces autres personnages masculins ou féminins qui ont tous une étrangeté, de la fille qui parle à l'envers à l'ami, Lazarus Jesurum (revenu des morts ?) obsédé par la mort d'un jeune garçon dont la soeur, magnifique, apparaît comme la muse
Moe Insanguine (sans sang et pour cause !) naît autour de deux morts : celle de sa mère après l'avoir fait naître et celle de son grand-père qui, dans un dernier souffle lui donne son nom. La scène se passe en Italie, prévenons ceux qui n'ont fait ni d'Italien (comme moi) ni de latin que des passages sont dans ces deux langues. Pareil pour la partition à la fin de l'ouvrage, d'ailleurs je serais curieux de voir ce que ça donne. Ayant toujours eu un mal de chien à déchiffrer et n'étant qu'un très médiocre pianiste, je vais essayer de l'entrer sur un logiciel, note à note. Mais je digresse encore ! Les noms, on s'en est douté, donnent un indice sur le statut des personnages Sigismondo, le grand-père (ci-gît ce monde ?) ou Otello (ôtez l'eau ?) père, chasseur émérite, jaloux du talent de son fils, le professeur Paolo Durante, qui dure…etc. Et puis il y a le battement du métronome, les secondes que l'on tue. On n'y va pas de main morte avec la symbolique.
Ne parlons du « name-dropping », cette mode littéraire de parsemer de noms propres existants ou ayant existé, ne serait-ce que pour montrer sa culture. Il y a là en effet un grand étalage de confiture, il semble que Yann Apperry ait voulu tout mettre : le vocabulaire foisonnant, la phrase proustienne (mais n'est pas Proust qui veut), les termes musicaux, les grands noms du jazz ou de la musique classique, le héros romantique hugolien qui « porte malheur à tout ce qui l'entoure », la vie, la mort, le sexe indéfini, bref, tout cela confine à l'indigestion.
Attiré par le titre et assez enthousiaste à la lecture au début, on se perd vite dans le fatras de ce roman qui passe du coq à l'âne (comme je l'ai fait sous forme de clin d'oeil dans cette chronique) et qui, somme toute me semble enflé de prétention avec ses mots, ses phrases, sa culture virtuose, un peu, justement comme un musicien (il en est !) qui voudrait éprouver sa technique durant un interminable solo et ennuierait très vite son auditoire. N'est pas non plus Quignard qui veut dans sa sobriété érudite et intéressante. C'est en plus un des rares romans où j'ai lu en diagonale des pages entières et que j'étais heureux de finir. Tout ça pour ça ?
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4ième de couverture : "Orphelin de mère, petit-fils d'un baron de la pègre de Chicago, Moe a grandi en Italie, auprès d'un père ivrogne et brutal. Mais a sept ans, la rencontre d'un maitre organiste lui révèle la musique.

Dès lors, Moe va se convaincre qu'un air se cherche en lui, que tous les évènements de son existence conspirent à la création de sa "Ballade ad vitam aeternam".... Anna Lisa, puis Adrianna, celles qu'il aime , son ami Lazarus Jesurum seront témoins de la lente éclosion de l'oeuvre.

Mais est-ce en raison du diabolus in musica, cet intervalle rebelle qui, du Moyen Age à l'ère du jazz, sème la discorde, que la musique de Moe semble porter la mort ?"

Ce livre a été lu dans le cadre d'un partenariat avec Bob et le livre de poche.

Il y a des livres qui malgré leurs nombres de pages réduits semblent long à lire et dont on a qu'une envie c'est d'en voir la fin. C'est le cas pour ce livre qui malgré ses 280 pages m'a paru interminable. Pour cela plusieurs raisons : d'abord c'est un roman sur la musique classique qui use (et abuse) des termes techniques qui pour un profane dans ce domaine nous fait décrocher de l'histoire. le style très alambiqué et ampoulé rempli de vocabulaire très recherché qui nous oblige a ouvrir un dictionnaire tout les deux pages pour essayer de comprendre a quoi fait référence l'auteur. Les personnages excessifs dans leurs propos et leurs sentiments. Cette impression de voir évoluer des personnages dans une époque lointaine alors qu'ils sont censé vivre dans la notre. Une histoire qui ne m'a pas intéressé un seul instant car je l'ai trouvé décousue et très obscure.

Ma note 1/10.

A noter que ce roman a reçu le prix Médicis 2000 ce qui prouve qu'il doit posséder certaines qualités.
Lien : http://desgoutsetdeslivres.o..
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Moe Baldassare Insanguine, petit-fils de Don Sigismondo - un des barons de la pègre de Chicago - et fils d'Otello, brutal et taiseux, revient sur son existence. de sa mère, morte en couches le jour même où Don Sigismondo rendait son dernier soupir, remettant son âme entre les mains de Dieu ou du Diable, Moe ne connaît que des détails insignifiants concernant celle-ci. Ce qu'il a appris d'elle, c'est qu'elle aimait chanter et possédait une belle voix. Elle avait aussi la nostalgie de son pays, l'Italie, que son mariage avec Otello avait été arrangé. Parce que Otello était tombé sous le charme d'une certaine Judith - future pianiste de confession juive -, venue à Chicago y poursuivre des études de musique auprès du professeur Piotr Wrangell. Qu'était-elle devenue, cette pauvre Judith, qui avait voulu - innocemment - sortir Otello de son milieu, de ses fructueuses et illicites affaires de famille ? Elle qui menaçait l'équilibre de ce monde calfeutré, clôt, silencieux, par la pureté de ses sentiments, que lui était-il donc arrivé ?
Lien : http://dunlivrelautredenanne..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
"En haut, les violons. Juste, en dessous, l'alto. Ensuite vient l'empereur Hydraule, celui que tu m'as entendus jouer. En dernier, les bassons et les contrebassons qui portent bien leurs nom, puisqu'ils sont tout en bas, au propre comme au figuré. Mais le plus extraordinaire, c'est qu'ils ont beau se suivre, tous ces instruments, ils sonnent pourtant en même temps. Il faut lire de gauche à droite et de haut en bas. C'est là une complication par rapport au langage courant, je te le concède, mais n'est-elle pas souveraine? Personne ne peut parler de plusieurs bouches à la fois ou lire tout ensemble plusieurs phrases d'une histoire sans perdre le fil ou se fêler la voix. Même ceux qui maîtrisent quelques langues ou perdent leur vie dans les bibliothèques. Mais la musique ne souffre pas d'aussi pauvres limitations"
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Lorsque sa voix se lézardait, c'était en moi que s'éprouvait la déchirure. et si sa voix manquait une note, l'excédant d'un quart de ton ou ne l'atteignant pas, je trouvais plus de justesse dans les modulations inexactes de son timbre qu'à l'écoute de toutes les voix d'école, cultivées et infaillibles. Et si sa voix se tarissait c'était moi que le silence apostrophait, et c'était moi qui m'emplissais d'un souffle, qui me gonflais de toutes les paroles en réserve, mais aussi des complaintes, des rires, des soupirs et des cris qui interloquaient Arsène, ponctuaient sa chanson.
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"...Vous connaissez la bulle du pape Jean XXII, Datée de 1322. Ecoutez."
Le docteur Stuckenschmidt ouvrit sa mallette - un modèle plus récent que le mien, mais je préférais ma mallette à la sienne, de loin - et sortit un document photocopié qu'il me lut : " Certains disciples d'une nouvelle école, mettant toute leur attention à mesurer les temps, s'appliquent par des notes nouvelles à exprimer des airs qui ne sont qu'à eux. Il coupent les mélodies , les efféminent par le déchant. les fourrent quelques fois de triples et de motets vulgaires, en sorte qu'ils vont souvent jusqu'à dédaigner les principes fondamentaux de l'Antiphonaire et du Graduel, ignorant le fonds même sur lequel ils bâtissent, ne discernant pas les tons, les confondant même, faute de les connaître. Ils courent et ne font jamais de repos, enivrent les oreilles, et ne guérissent point les âmes."
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C'était le même soir, c'était en même temps ; au Memorial Hospital, sur Berg-op-Zoom Street, un enfant venait au monde. Sept bloks plus loin, au 18, Danbury Avenue, le cœur d'un vieil homme rabiotait quelques minutes à l'inconnu. Entre une salle d'accouchement à l'éclairage cru et la pénombre familière de la chambre, entre son devoir de père et le sacerdoce d'une filiation unique, le combat était perdu d'avance, pour lui comme pour ma mère et moi, parce qu'il n'apprendrait jamais de la bouche de Sigismondo ce qu'il voulait tant savoir, parce que ma mère s'éteignit sans me connaître, sans le revoir.
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Je suis certain, tous les jours qu'il gravissait la colline pour tirer les registres de l'orgue et abîmer son âme dans les couloirs de ses gravures, balayait les allées de l'église, coupait son bois, attisait le feu, s'endormait en musique et se réveillait au son du diamant claquant au bout de sillon sur le tourne-disque - je suis certain, disais-je, qu'une présence manquait à son bonheur. Il avait attendu huit ans, presque jour pour jour, huit années solitaires et studieuses, en compagnie de Frescobaldi, de Bach, de Bruxtehude et de Haendel, que je tinsse debout, que la sauterelle bondît, hors d'atteinte, dans les épis, et que mon père m'apprît, ces mêmes années interminables, à lui survivre.
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Videos de Yann Apperry (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yann Apperry
Yann Apperry, l'auteur de Ottoline et le Vétérinaire des monstres, lauréat de la Pépite fiction juniors, revient sur sa journée au Salon du livre et de la presse jeunesse en Seine-Saint-Denis.
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