Jérôme Ferrari, prix Goncourt 2012, est à l'honneur de cette nouvelle séance du cycle « En lisant, en écrivant ».
Qui est Jérôme Ferrari ?
Professeur de philosophie, Jérôme Ferrari obtient en 2012 le prix Goncourt pour le Sermon sur la chute de Rome, saga familiale inspirée par une phrase de saint Augustin : « le monde est comme l'homme, il naît, il grandit, il meurt.» Son dernier roman, À son image (2018), se penche, à travers l'histoire d'une photographe de guerre, sur le pouvoir évocateur – mais aussi l'impuissance – de la photographie.
En savoir plus sur les Masterclasses – En lisant, en écrivant : https://www.bnf.fr/fr/master-classes-litteraires
Jérôme Ferrari/5
5 notes
Résumé :
De janvier à juillet 2016, à la demande du journal La Croix, Jérôme Ferrari se prête au jeu de la chronique hebdomadaire. Il aborde en vingt-deux textes des sujets en apparence aussi divers que la déchéance de nationalité, la liberté d'expression, la réforme de l'orthographe ou l'indigence rhétorique, le cynisme et la bêtise de nos responsables politiques. Au lendemain des attentats de 2015, qu'il constate la déconnexion croissante entre les mots et la réalité ou dé... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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Ce livre est un recueil de chroniques hebdomadaires écrites dans le journal La Croix de janvier à juillet 2016, et chacune d'entre elles traite de sujets variés comme le terrorisme, la liberté d'expression, la réforme de l'orthographe, ou encore l'indigence intellectuelle de nos responsables politiques.
Je ne connaissais Jérôme Ferrari que de nom et je n'avais jamais rien lu de ses écrits. Mais j'ai apprécié au-delà de toute mesure son ironie grave qui n'est jamais désinvolte ou moqueuse, la finesse de sa pensée, la qualité du style, la richesse de son vocabulaire, et enfin l'ampleur de ses références culturelles.
Il fait le constat amer de la déconnexion croissante entre les mots et les faits réels et déplore l'emprise grandissante de la peur et du ressentiment. Certaines phrases à elles seules méritent l'achat du livre.
La lecture de ces chroniques m'a semblé être une véritable bouffée d'air frais dans un monde de plus en plus aseptisé.
Je ne connaissais Jérôme Ferrari que de nom et je n'avais jamais rien lu de ses écrits. Mais j'ai apprécié au-delà de toute mesure son ironie grave qui n'est jamais désinvolte ou moqueuse, la finesse de sa pensée, la qualité du style, la richesse de son vocabulaire, et enfin l'ampleur de ses références culturelles.
Il fait le constat amer de la déconnexion croissante entre les mots et les faits réels et déplore l'emprise grandissante de la peur et du ressentiment. Certaines phrases à elles seules méritent l'achat du livre.
La lecture de ces chroniques m'a semblé être une véritable bouffée d'air frais dans un monde de plus en plus aseptisé.
Citations et extraits (5)
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Supprimer d'urgence toutes les disciplines dont l'intérêt pratique est, depuis toujours, plus que douteux : la philosophie, les lettres, les langues anciennes, les langues vivantes boudées par les marchés, l'histoire quand elle ne sert pas les intérêts idéologiques de la nation, mais aussi une grande partie des mathématiques ou la physique fondamentale. On parviendrait ainsi rapidement à une simplification drastique des programmes qui pourraient être établis en fonction du besoin des entreprises. L'éducation nationale n'aurait plus à former des êtres humains mais des consommateurs et des salariés.
Mais je ne suis pas ingrat. Je suis heureux de profiter, alors que tant d'hommes vivent à l'intérieur de leurs frontières comme derrière des murs de prison, d'une liberté de déplacement que Freud n'aurait pu imaginer, je suis heureux d'avoir vécu en paix, et je sais bien que le confort se paye toujours au prix de l'aveuglement et de l'indifférence.
Les exigences de la publicité ou de l'audimat et celles de la démocratie sont incompatibles. L'exercice réel de la citoyenneté dépend davantage de la formation du jugement que du droit de vote, et il est évident qu'aucun publiciste, aucun directeur de programme n'a intérêt à s'adresser à des hommes aptes à juger par eux-mêmes.
Comme la presque totalité du personnel politique, il se contente d'accompagner servilement les mouvements d'opinion et d'asséner, l'œil noir et l'air viril, des lieux communs d'une absolue platitude.
Il était en retard, comme doivent l'être les chefs.
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