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Je hais mon chien". le titre m'avait fait sourire, moi qui n'aime pas les chiens en général, mais seulement certains en particulier. J'étais donc content de pouvoir lire ce livre grâce à l'opération Masse Critique de septembre 2023.
L'histoire de Paul, quadragénaire dont la vie est sur de mornes rails et qui décide du jour au lendemain que sa chienne Marie-Laure est responsable de son manque d'ambition professionnelle, artistique et surtout sentimentale semblait donc aussi décalée qu'intéressante.
Le procès que dresse dès lors Paul à Marie-Laure en se constituant juge et bourreau est marqué par quelques belles trouvailles sur la carence et le chantage de l'affect dans la relation homme/animal.
Cela s'arrête malheureusement là puisque c'est surtout le prétexte pour l'auteur de revenir sur l'ensemble de la vie de son personnage : son travail, ses parents, les femmes, la religion, les femmes encore, son initiation sexuelle... tout y passe ou y repasse et finit par former un tout indigeste de complaintes, de rébellion bourgeoise et d'autosatisfaction. Car il faut le dire, Paul est un connard. On s'en aperçoit évidemment dès la deuxième page lorsqu'il décide de battre son chien, mais le suivre sur 150 pages m'est devenu rapidement déplaisant. Même si on ne peut retirer à l'auteur une prose fluide, quoique ponctuée de vulgarité un peu inutile, le récit met du temps à trouver sa fin. Celle-ci est d'ailleurs un peu expédiée.
Une mention spéciale doit être décernée aux trop brefs passages écrits du point de vue du chien, deux pages seulement sur le livre, mais qui auraient être davantage exploités dans la construction du récit.