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EAN : 9782710384175
208 pages
La Table ronde (17/08/2017)
2.94/5   24 notes
Résumé :
On sait, depuis Hôtel de Lausanne ou Les Ombres de Marge Finaly, que Thierry Dancourt excelle dans les portraits de femme. Il convient d’ajouter aujourd’hui, à sa galerie romanesque, Solange Darnal, l’héroïne à la fois séduisante et rêveuse de Jeux de dame.
Solange, au début des années soixante, promène sa silhouette élégante et solitaire entre le Paris de la Porte Dorée, le Berlin d’avant le Mur et la mélancolie de Trieste sous la pluie. On roule en Volvo P1... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Impossible en parcourant Jeux de dame le nouveau roman de Thierry Dancourt ( découvert en 2008 avec Hôtel de Lausanne, qui avait obtenu le prix du premier roman) de ne pas penser à Patrick Modiano tant leurs univers semblent se rejoindre, et même se confondre par endroits.

Jeux de dame, comme les ouvrages du récent Prix Nobel comptent bien plus par son atmosphère et les mystères qui s'en dégagent que par l'intrigue, forcément déceptive.

Ici, Jeux de dame est entièrement centré autour d'un personnage féminin- Dancourt préfère largement les portraits de femmes à ceux des hommes- Solange , un personnage totalement insaissisables, dont la moindre action (les musées qu'elle visite, les promenades en voiture qu'elle fait, les voyages soudain à Berlin) dégagent un vrai aura de mystère que le Paris et le Berlin des années 60 qui sert de cadre à (la mince ) intrigue ne peuvent qu'alimenter.

Un personnage froid, détaché, presque exterieur à sa propre vie qui charrie un nombre d'énigmes qui ne seront pas totalement résolus par le dénouement. Jeux de dame a un coté un peu décousu tant et si bien qu'il ne faut pas s'attendre à une mécanique de roman d'espionnage parfaitement huilé mais plus un roman d'ambiance élégant et racé qui mélange passé et présent avec un certain style..

Cependant, difficile de surpasser le maitre.. face aux grands chefs d'oeuvre du maitre ( Villa triste, un pedigree), ce Jeux de dame ( jeux d'âme?) qui se lit avec curiosité mais sans passion est quand même quelques coudées en dessous..
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Avant notre époque de « fake news », les experts du renseignement évoquaient des « manipulations » orchestrées par des agents … parfois « retournés ».

Wladimir VOLKOFF a publié deux ouvrages « la manipulation » et « le retournement » qui font autorité sur ces sujets dont John LE CARRE s'est souvent emparé.

Thierry DANCOURT revisite cette problématique en s'intéressant aux « informations » qu'une certaine presse occidentale publia en février 1961 lors d'une mystérieuse mission Spoutnik en se fondant sur un enregistrement des communications émises depuis le vaisseau spatial.

D'où provenait l'enregistrement ?
Comment était il parvenu dans les mains des services occidentaux ?
Etait il authentique ?

Autant de questions essentielles, sur lesquelles nombre de « médias » n'opèrent guère de vérifications, car « priorité au scoop » !

Et, en 1961, en pleine guerre d'Algérie, à la veille du vol de GAGARINE, à quelques mois de la construction du mur de BERLIN, qui allait prendre le temps d'analyser les données brutes ?

Thierry DANCOURT rappelle qu'en 1961, le SDECE fut ébranlé par la rumeur d'un mystérieux réseau SAPHIR … monté par le KGB pour infiltrer nos services, et sur cette idée nous offre un roman curieusement titré « jeux de dame » qui met en vedette une « marionnette » menée de main de maitre par ses « officiers traitants » tenant la dite victime par son passé parisien en 43/44 à l'époque de la collaboration … et de la gestapo ...

Nous suivons Solange DARNAL du musée parisien des Colonies au quartier Napoléon à Berlin que l'auteur ressuscite d'une plume adroite et souvent nostalgique avant de l'accompagner dans sa fuite vers Trieste où son destin la rattrapera inexorablement.

Entre temps son agenda aura alterné entre Pascal, incarnation de « l'idiot utile » pour reprendre une terminologie soviétique, Marc et Néron, son compagnon le plus attachant !

En 200 pages, plaisantes et rapides à lire, voici un roman publié en collection blanche par la Table Ronde, où j'ai peur qu'il rate son lectorat naturel … lecteur de collections noires ?
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Il y a parfois, rarement, un livre qui semble avoir été écrit pour soi, et c'est alors un vrai bonheur de lecture. J'ai une tendresse particulière pour ce roman, choisi sur la liste de l'opération masse critique de septembre, et qui a vraiment été une jolie découverte. le titre et le résumé m'avaient tout de suite attirée et c'est donc avec beaucoup de joie que j'ai appris que j'avais été sélectionnée pour le recevoir. Je me suis plongée dans la lecture avec délectation et, surprise ! le début de l'histoire se déroule dans le XIIe arrondissement de Paris, où j'ai moi-même vécu enfant, et en particulier autour du musée des colonies (rebaptisé ensuite Musée des arts africains et océaniens et encore plus tard Musée de l'histoire de l'immigration).
C'est un vrai bonheur pour moi de redécouvrir des lieux que je connais à travers les yeux d'un écrivain, surtout lorsque le style et la plume sont aussi élégants que ceux de Thierry Dancourt.
Outre le lieu, ce roman semble aussi avoir été écrit pour moi parce que j'aime les personnages féminins, les secrets, les double-vies et l'élégance des années 60. Je me suis donc rapidement et naturellement identifiée à Solange, et j'ai eu beaucoup de plaisir à la retrouver un peu chaque jour, me limitant volontairement à quelques pages pour prolonger ma lecture plus longtemps.
Je ne trouve pas que Solange soit froide ou distante, au contraire, elle parle volontiers avec les gens et raconte ses souvenirs d'enfance à Pascal avec beaucoup de tendresse et de nostalgie.
L'intrigue peut être jugée faible mais cela ne m'a pas déplu. Ce roman est comme une succession de scènes dans un film : la plupart du temps les scènes se déroulent dans des lieux clos, décrits de manière détaillée, y compris les jeux de regards, d'entrées, de sorties, les portes, les fenêtres, la place des personnages dans le décor et les uns par rapport aux autres. On a aussi souvent des indications de lumière ou de météorologie, tout cela nous permettant de nous figurer avec précision l'ambiance de la scène. de plus, comme au cinéma, il y a des ellipses temporelles entre chaque scène, de quelques heures à quelques années, et c'est au lecteur de s'imaginer ce qu'il a pu se passer entre les deux.
J'ai trouvé l'écriture très subtile, chaque mot est choisi et les remarques les plus anodines d'une voisine ou d'un gardien de musée prennent tout leur sens à la fin.
Alors, oui, on peut regretter le manque d'épaisseur de l'intrigue, on aimerait en savoir plus sur cette affaire d'espionnage qui se conclue bien vite, mais c'est peut-être ça l'idée du roman justement : on rencontre Solange, on l'effleure, on apprend à la connaitre, et puis elle nous échappe...
Un grand merci à Babélio et aux éditions de la table ronde pour la découverte de ce roman que j'ai beaucoup aimé.
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Double jeux

Solange Darnal vogue entre Paris et Berlin. Au début de ces années 60, le colonialisme est encore prégnant, Solange déambule Porte Dorée et y croise Pascal, chargé de trier et répertorier les trésors littéraires du musée. Un jeu de séduction s'instaure entre les deux jusqu'à ce Solange quitte Paris pour Berlin où son travail l'accapare.

On saisit rapidement que Solange mène une double vie, et amoureuse entre Pascal et Marc, son boss à Berlin, et professionnelle entre le métier avouable qu'elle présente à Pascal et le job d'espion qu'elle assure à Berlin.

L'enjeu du livre n'est pas tant l'histoire que son atmosphère. Car oui, cette histoire a une gueule d'atmosphère. Tout (d'accord, pas tout mais une bonne part) du brio de Thierry Dancourt est de donner à sa langue littéraire une coloration d'époque, à son style une patine surannée pas du tout désagréable, bien au contraire. C'est léché mais pas artificiellement : l'écriture de Thierry Dancourt est exactement celle de cette époque, comme on en lit peu, comme on n'en lit plus, en un mot comme en cent comme elle devrait être pour cette histoire.

Elle confère à ce livre un charme à nul autre pareil et on se laisse porter par les phrases, par les ellipses qui allègent la lecture, la rendent plus aérienne, par le rythme faussement langoureux qui tend à endormir le lecteur pour le réveiller vers la fin par un rebondissement qu'on peut voir venir de loin mais qu'on ne cherche pas à déflorer, pas trop tôt, pour rester dans ce cocon un peu hors du temps. Comme on voudrait que cette lecture dure un peu plus longtemps.

La forme est au diapason du fond. Ce n'est pas forcément rare en littérature mais quand c'est à ce point bien fait, il faut le souligner.

Tout comme Thierry Dancourt laisse en suspension plein de scènes, de dialogues sans les jouer jusqu'au bout, alors que le lecteur devine parfaitement ce que ne dit pas ou ne montre pas l'auteur, il laisse en suspension les vies de Solange et de Pascal pour mieux laisser le soin au lecteur d'imaginer leurs suites.

Thierry Dancourt procède tout en finesse, par petites touches, un peu jaunies, un peu décaties mais tellement savoureuses et qui ont quelque chose d'authentique. Thierry Dancourt suspend le temps à travers son récit pour le plus grand bonheur de ses lecteurs.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-Tz
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Un livre que j'avais pris au hasard du vide bibliothèque de babelio, je ne connaissais ni l'auteur ni le résumé.
Je suis malheureusement passé totalement à côté de cette lecture.
Le style était joliment travaillé, chaque mot semblait avoir son importance, il y avait beaucoup de subtilité et de précision dans les descriptions et dans la façon de raconter l'intrigue.
A part le personnage principal, très travaillé, les autres personnages étaient bien plus secondaires. Malheureusement, l'héroïne est tellement mystérieuse et évanescente que je n'ai pu m'attacher à elle ni me faire une idée de sa personne.
Ce roman m'a laissé un gout d'inachevé car je suis restée en dehors de l'histoire du début à la fin. J'ai eu l'impression d'avoir commencé une trilogie par le dernier tome, qu'il me manquait des éléments essentiels pour comprendre ma lecture. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé.
Un roman très mystérieux qui semble savoir trouver son public, mais qui laissera certains lecteurs sur le bord de la route.
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critiques presse (1)
LeMonde
01 décembre 2017
Années 1960 entre Paris et Berlin, Pascal et Marc. A quoi l’héroïne de « Jeux de dame », roman modianesque, joue-t-elle ?
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Protégez notre source passait avant tout, vous vous en doutez, mais dès l’instant où elle n'avait plus besoin, et pour cause, d'être protégée…

— Et alors, l'agent qui prétendait être en relation avec Fischer? Agent «double», par conséquent…

C'est bien comme cela que vous dites, n'est-ce pas ?
Une expression amusée défendit les traits de Jeanson :

- Oui c’est possible

Eh bien, le parcours de cet agent débutait par des fréquentations laissant à désirer, celle, en particulier, pendant la guerre, d'un réseau communiste qui le conduirait à son interpellation par la Gestapo et à son incarcération, durant plusieurs mois, en 1943, à la maison d'arrêt de Fresnes. Deux ans plus tard, à la chute de Berlin, les archives allemandes tombaient aux mains des Soviétiques, lesquels en tireraient des fiches concernant les activités sous l’Occupation de personnalités françaises en vue, ainsi que de personnes étant passées, de près ou de loin, pour une raison ou pour une autre, dans la ligne de mire des Allemands : résistants, antifascistes, communistes... Il se trouvait que certaines d'entre elles seraient engagées par la D. S.T. après la Libération, ce qui, dans le cas des communistes ou sympathisants, ne manquerait pas, il allait sans dire, d'être «embêtant». (Au cours de ces années-là, les enquêtes préalables au recrutement étaient sommaires, une simple formalité, «trois questionnaires noircis à la hâte sur un coin de table», et puis tout baignait alors dans une telle confusion: qui était qui, véritablement, qui avait fait quoi sous l'occupant...)

—Les Russes finissent bien entendu par pointer le bout de leur nez, le menacent de tout déballer, etc., et voilà notre agent solidement ferré, qui se retourne sans faire trop d'histoires.

C'était là une hypothèse, car ses motivations étaient peut-être tout autres : idéologiques, financières, personnelles, les trois à la fois... Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, l'oiseau s'était envolé.

- Ce qui nous pose un problème, évidemment, mais en pose aussi un à nos camarades slaves, parce que non seulement ils ont perdu pour partie leurs yeux et leurs oreilles chez nous, mais, ce qu’ils n’aiment guère non plus, ils savent dans la nature, depuis quelques années, quelque part, quelqu'un connaissant quelque chose sur eux : leur fonctionnement, leurs méthodes, leur niveau de connaissances sur certains sujets. Ils sont furieux, semblerait-il, et le jour où ils lui mettront le grappin dessus, nos camarades slaves...
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Solange revenait vers eux. Elle s'avançait avec précaution, dans la pénombre en regardant où elle posait le pied. Rejetant une mèche de cheveux derrière son oreille, elle s'aperçut qu'elle avait perdu une des épingles qui les retenaient; celle ci avait du tomber tout à l'heure sur le canapé de la bibliothèque. Quand elle passa devant le cadre bleu de l'aquarium des napoléons, celle cise découpa en ombre chinoise
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D'autres nuits, je le sais, il y aura d'autres nuits. Il est différents, ou alors c'est moi qui, avec lui, suis différentes. Dans ses bras, j'oublie. Dans ses yeux, je ne pense plus à la peur, plus à la honte. Son corps est mon grand voyage, son visage mon horizon, ses doigts mes barreaux de ma prison merveilleuse.
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Dehors, il s'était remis à neiger et de gros flocons s'agglutinaient autour du lampadaire, papillons blancs attirés par la lumière.
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Solange planta son regard dans le sien, l'y laissa de longs instants, sans rien dire - le regard perdu, fatigué, à bout, du naufragé que l'on vient de hisser hors de l'eau, se dit-il.
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