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EAN : 9791037108616
240 pages
La Table ronde (08/04/2021)
3.71/5   12 notes
Résumé :
1960. Cécile est mariée, vit à Paris et entretient une liaison avec Franck, rencontré en Suisse à l’époque où ils collaboraient à une émission pour la RTS. Depuis, les deux amants se retrouvent régulièrement côté helvète. De chambres d’hôtel en gares de province, leur histoire s’est construite avec les silences de Franck, qui se renferme dès que l’on évoque le passé. Cécile n’insiste plus, continuant de fumer ses Du Maurier et avalant de l’Alka-Seltzer comme de l’ea... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Les secrets du cadavre dans la crevasse

Thierry Dancourt a exhumé les pages troubles de l'Occupation et un fait divers dans les Alpes suisses pour construire un roman tout de nostalgie et de mystère. Modianesque en diable!

Dans Jeux de dame, l'héroïne s'appelait Solange Dorval et fumait des State Express 555. Dans les années 1960, elle circulait en coupé Volvo P1800 beige. Il est aisé de faire le parallèle avec Cécile Caprile, l'héroïne de Silence radio, le nouveau roman de Thierry Dancourt. Nous sommes toujours à la même époque, même si nous remonterons par la suite jusqu'aux années troubles de l'Occupation. Cécile fume des Du Maurier, avale de l'Alka-Seltzer comme si elle prenait un verre de soda et voyage beaucoup en train. Quand on fait sa connaissance, elle est à Genève, dans l'attente de regagner Paris où elle vit désormais. Une ville qu'elle connaît bien pour y avoir grandi et fait des études dans un établissement privé et où il lui arrive de croiser certains membres de la bande dont elle faisait part. Elle a ensuite travaillé pour Radio Lausanne, participé à un projet de pièce radiophonique et fait la connaissance de son futur amant. En suivant son mari à Paris, elle a conservé sa double-vie et revient régulièrement en Suisse pour retrouver Franck. Cette fois, les amoureux vont passer quelques jours à Vals, dans les Grisons, la station réputée pour son eau minérale Valser.
L'ambiance est parfaitement adaptée au paysage, avec ses zones d'ombre et ses mystères, ce silence dans un endroit où ne semblent vivre que le gardien – autre homme étrange – et Richard, l'ami de Franck.
C'est dans ce décor de neige qu'ils vont apprendre la découverte d'un «corps gisant au fond d'une crevasse, conservé quasiment intact par le glacier». L'article de journal précise que la gendarmerie de Chamonix qu'il s'agit de «l'un des deux alpinistes disparus sur le versant sud de l'aiguille du Tour il y a une dizaine d'années. Certaines fractures constatées laissent supposer que, avant de chuter dans la crevasse, l'homme a glissé le long de la pente sur une centaine de mètres.» Une découverte qui va secouer Franck, puisqu'il n'a guère de doute sur l'identité de cet homme, et le pousser à partir. Voilà Cécile isolée avec Richard. Voilà aussi pour Thierry Dancourt l'occasion d'un second bond en arrière. Car l'accident des années cinquante trouve sa source dans les années quarante, à l'époque trouble de l'Occupation. C'est avec un sens aigu de la tension dramatique que l'auteur va livrer les indices, reconstruire l'histoire. À la manière d'un Modiano qui aurait croisé John le Carré, il nous offre tout à la fois un formidable thriller, une difficile quête aux souvenirs et une formidable réflexion sur la duplicité et les jeux de rôles que les circonstances nous font quelquefois endosser, presque à notre insu. C'est subtil et servi par un style classique, parfaitement au service de l'intrigue.


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Thierry Dancourt joue avec les registres, pioche ici et là, auteur d'ambiance qui anime ses personnages sur les toiles de fond plus vraies que nature auxquelles il donne naissance. Entre roman historique, policier et gothique, espionnage et romance, Silence radio s'ancre en 1960 puis recule, et recule encore pour expliquer son présent... (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2021/04/13/silence-radio-thierry-dancourt/)
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« Elle se sentait bien, là, entre les panneaux décorés de scènes bucoliques, les corniches moulurées, les éléments en stuc, dans ce lieu d'un autre temps à l'atmosphère surannée, en compagnie de cet homme que paradoxalement, au fil de leurs rencontres, elle avait le sentiment de cerner de moins en moins. »

J'ai noté cette pensée de Cécile, car c'est exactement ce que j'ai ressenti en lisant ce roman. Lu en un dimanche pluvieux, je m'y suis trouvée bien, comme bercée par un film d'époque colorisé qui habilement m'aurait cueillie, charmée puis captivée. Silence radio commence en Suisse dans les années 60. le début évanescent n'a pas eu le temps de me laisser à distance, car je me suis vite retrouvée happée par le passé des personnages et L Histoire.

Silence radio, ce sont tout d'abord des paysages, des scènes en clair-obscur et une certaine qualité de silence. Fumée de cigarette exhalée dans un souffle, l'infime éclaboussure d'un crawl parfait, le crissement de la neige sous les pas. Thierry Dancourt pose une atmosphère, les Alpes suisses, une station thermale désaffectée, un régisseur solitaire et deux amants venus s'y retrouver pour quelques jours. Nous sommes en 1960. Cécile et Franck se sont rencontrés il y a neuf ans, lorsqu'ils travaillaient tous deux pour Radio Lausanne. Elle est mariée, aime nager, fumer des Du Maurier et boire des Alka Seltzer. de lui, on sait qu'il élude les questions et cultive ses secrets. le régisseur, Richard, est un ami de longue date et lorsque Franck un matin s'absente et ne revient pas, il décide de dévoiler à Cécile certains pans du passé de son amant.

Thierry Dancourt nous emporte alors dans le Paris de l'occupation, dans un ballet d'intrigues et d'échauffourées, d'identités et de frontières. J'ai beaucoup aimé être emportée dans cette histoire rythmée par juste ce qu'il faut de rebondissements et de surprises, pour que les pages tournent toutes seules. Thierry Dancourt brosse à mots choisis de beaux portraits humains et son style élégant à la prose un peu glacée, alterne parfois abruptement avec de belles envolées d'émotions.

J'avais aimé Jeux de Dame, le précédent roman de Thierry Dancourt, j'ai préféré Silence radio, plus profond et prenant. Certains des personnages me resteront.
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Quand la nuit referme son piège sur les montagnes d'un paysage en négatif, emprisonnant les personnages dans un décor en noir et blanc.
Seule brille la lune, reflet de leur âme trouble et troublée. Une clarté froide, un éclairage sépulcral baignant l'horizon de leurs éclats d'immatérialité.
Une atmosphère de l'effacement, un tableau de nuit et de brouillard comme écho aux personnages nébuleux, dont les contours s'estompent comme la lune mangée par la brume, dont la parole s'efface comme les étoiles gommées par les nuages, dans lesquels s'engouffrent les souvenirs.

Évanouies les vies, effacée l'humanité, quand le silence est tout ce qu'il reste, tombant en flocons, nappant le monde d'un vernis d'irréalité, piégeant les âmes pour l'éternité dans le mirage d'une vérité brouillée.
Dans l'obscurité de l'oubli.

Silence radio sur les étoiles, elles qui résistent au brouillard comme ils ont résisté à la barbarie, dans lesquelles se reflète un passé qu'il ne faudra jamais oublier. Annonciatrices d'un futur brillant auquel ils ont cessé de croire.
Comme autant d'éclat d'espoir dans le noir.
Lever les yeux vers elle dans un ultime acte de résistance.

Thierry Dancourt manie une langue délicate et subtile, dont chaque mot est le coup de pinceau d'un tableau au sfumato vaporeux en clair-obscur.
Dans ce roman à l'atmosphère envoûtante, le lecteur, enveloppé par la brume des mots, est emporté d'un registre à l'autre, voguant du roman noir au roman d'espionnage, du mystère à la nostalgie, du silence de l'oubli au bruissement des souvenirs.
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Un livre intéressant, complexe, parfois trop peut-être, qui entremêle les temps, les lieux et les personnages.
Des déambulations très cartographiques dans les rues de Genève ou dans Paris occupé où circulent de sinistres voitures noires conduites par de sinistres hommes en noir. Des confins désertés de l'alpe suisse aux brumes de Ferrare, ce tango des espions a un petit quelque chose de John le Carré, avec son agent traitant russe débonnaire et désenchanté en pleine guerre froide et sale.
On a envie mais on a du mal à y croire vraiment et même deux très beaux personnages de femmes ne suffisent pas à vous captiver.
Déçu...
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critiques presse (3)
LeFigaro
29 avril 2021
Une femme a rendez-vous avec un amant mystérieux dans une station thermale en faillite.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeSoir
26 avril 2021
Des années 60 à la Seconde Guerre mondiale, « Silence radio » tire des fils à travers le brouillard.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Lexpress
12 avril 2021
Que ce soit le style, les ambiances feutrées, les personnages mutiques, les lieux ou les ambiances, tout dans ce roman renvoie à l'univers du prix Nobel bredouilleur.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Raymond Dardel considère son bol de gaspacho. Février 1951: six ans ont eu beau s’écouler, c'est chaque fois la même chose, le même sentiment de malaise, peut-être de honte, c’est comme si chaque fuis, lui, Raymond, n’y avait pas droit, Il ne peut s'empêcher de penser à ses camarades qui ne sont pas rentrés, ses camarades restés là-bas — au Struthof, pour ce qui est de Perrine, exécutée d’une balle dans la nuque le surlendemain de son admission; à Auschwitz, pour ce qui est d’Oleg Vetrov, mort de fatigue après que Dardel et lui y ont été transférés suite à l’évacuation du Struthof à l’été 1944 —, ou à ceux qui se sont évanouis sans laisser de traces: Lucien Ariston, probablement torturé puis pendu dans les sous-sols de la Direction générale de la sécurité du Reich à Berlin; la psychiatre Alexandra Brantov, un temps détenue à la prison de Fresnes, avant, sans doute, d’être oubliée au fond d’une geôle nazie, méconnaissable. Le même malaise, oui, devant son bol de gaspacho, comme si, à tous, il leur avait ôté la nourriture de la bouche. p. 160
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INCIPIT
— Qu’est-ce que je vous sers, madame Caprile ?
— Un Alka-Seltzer.
— Votre café en même temps ou ensuite ?
— Ensuite, je vous prie.
Le San Remo est un restaurant italien qui, l’après-midi, fait salon de thé, et on peut alors y prendre une boisson chaude avec des petits gâteaux, des « pièces sèches », comme on les appelle. Habillant les murs, de hautes glaces, des trumeaux, des décors en stuc, des panneaux en bois peint représentant, dans les tons bleus, des scènes champêtres et des personnages du folklore, par exemple Arlequin. Des banquettes recouvertes de velours bordeaux. Une moquette épaisse, aux motifs géométriques, sur laquelle on a l’impression de rebondir. Au bout de la salle, la paroi vitrée donne rue des Eaux-Vives, où tombe, limpide, fluide, une lumière printanière. De l’autre côté – le San Remo forme l’angle –, l’avenue Pictet-de-Rochemont file en direction de la route de Chêne, qui conduit à Chêne-Bougeries.
Cécile Caprile est attablée non loin de la desserte des pièces sèches. À ses pieds, le sac de voyage dans lequel elle a rangé quelques affaires de montagne, des vêtements chauds. Elle consulte la carte, hésite, se demande si au lieu des sablés aux amandes auxquels elle est, dit Franck, « abonnée », elle ne goûterait pas plutôt à leur nouveauté : le délice meringué.
— Cécile, quelle surprise…
Elle redresse la tête. S’approchant d’un pas vif, une femme d’une trentaine d’années vêtue d’un tailleur gris chiné, un manteau de demi-saison pendant à son bras, un journal à la main.
— Rosy…
Cécile se lève, et les deux jeunes femmes s’embrassent. Rosy s’écarte, prend du recul :
— Montre-moi comme tu es élégante, ma chérie.
Lentement, elle détaille Cécile de la tête aux pieds – polo, pantalon corsaire serré à la taille, souliers vernis noirs –, puis :
— Je peux m’asseoir cinq minutes ?
Elle suspend son manteau au dossier de la chaise, pose le journal sur la table.
— Mais naturellement, Rosy.
Installée en face de Cécile, elle déboutonne la veste de son tailleur :
— Quelles températures nous avons, mon Dieu, pour un début d’avril. Alors, ma belle, te voilà de retour parmi nous ?
— Non, Rosy, pas exactement. Tu sais, mes parents habitent toujours là, je viens leur rendre visite tous les deux ou trois mois.
— Oui, tu me l’avais dit la dernière fois. Il y a combien de temps ? Bien quatre ans, non ?
— Environ. Et d’ailleurs ici même, au San Remo.
— Tout juste. Tu es une habituée ?
— C’est… sur le chemin… entre leur domicile et la gare…
Le garçon dépose sur la table un verre d’eau et une soucoupe contenant une pastille d’Alka-Seltzer.
— Avec le café, lui demande Cécile, pourrez-vous m’apporter votre nouveauté ?
— Le délice meringué ?
— Le délice meringué.
Se tournant vers son amie :
— Pièce sèche, Rosy ? Boisson humide ?
— Allez, je me laisse tenter… Discrète entorse à mon régime… personne n’en saura rien…
Elle déplie la carte, la parcourt en la tapotant de l’index. Cécile la regarde. Rosy et son allure, sa mentalité de petite-bourgeoise des bords du lac… Mais elle-même, Cécile, quelle est son allure, quelle est sa mentalité ? Ne fait-elle pas partie, comme les autres, de cette petite bourgeoisie des bords du lac ? Ou n’en ferait-elle pas partie, sans toutes ces complications ? Et que lit-on d’une vie sur un visage ? Que saisit-on de celle de Cécile, en quelque sorte divisée – ou multipliée – par deux depuis si longtemps ?
— Pour moi ce sera un macaron au chocolat et un thé noir.
Le serveur prend son calepin, humecte un doigt pour aller à la page suivante et se met à écrire. Une graphie appliquée, ample, stylisée.
— Tu l’as vu noter ma commande ? observe Rosy après son départ. Des pleins et des déliés, presque.
— Oui, il a toujours fait ça. Le service est long, long… Et pour peu qu’il ait à s’occuper de plusieurs clients… Un jour que je le remarquais, il m’a répondu qu’une commande joliment notée est le gage d’une commande correctement exécutée.
— Diable.
Cécile laisse tomber dans son verre le comprimé effervescent. Il tournoie sur lui-même, mû par sa propre disparition.
— Mal de tête, ma chérie ?
— Comme chaque fois que je suis de passage à Genève.
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Après que Cécile a quitté la pièce, Franck explique qu’un article intitulé «Nouvelles macabres de l'aiguille du Tour» relate la découverte, il y a deux semaines, d’un corps gisant au fond d’une crevasse, conservé quasiment intact par le glacier. On y fait le lien avec un accident survenu à cet endroit par le passé: sous réserve d’une confirmation par les archives de la gendarmerie de Chamonix, l'officier interrogé par le journaliste pense que c’est celui de l’un des deux alpinistes disparus sur le versant sud de l’aiguille du Tour il y a une dizaine d’années. Certaines fractures constatées laissent supposer que, avant de chuter dans la crevasse, l’homme a glissé le long de la pente sur une centaine de mètres. Mais pourquoi seul l’un des deux corps a été retrouvé? Et ces cartouches de 7,65 L pour pistolet automatique, dans une poche?
— Le sac à dos était ouvert, continue Franck, et tout autour il y avait des mousquetons, un réchaud, une gamelle, un emballage du Vieux Campeur, etc.
Papiers d’identité endommagés, en grande partie effacés. p. 43
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— Comme tu y vas, Franck. Parle-moi plutôt de ton Richard et son ancien hôtel…
En réalité, explique-t-il, un ensemble hôtelier adossé à un centre thermal actuellement en faillite. Ce centre, Aqualis, créé autour d’une source d’eau chaude, a connu de belles heures au cours des années qui ont suivi son ouverture il y a dix ans, en 1950, avant de subir la concurrence de stations aux tarifs meilleur marché, plus traditionnelles, et surtout moins perdues, si bien que l’établissement a fermé ses portes après seulement neuf années d’activité. Il a accueilli des colonies de vacances et des classes de neige, mais là encore cette reconversion aura été de courte durée, à croire que l’endroit, déjà cruellement touché par une avalanche meurtrière, endeuillé ensuite par la mort accidentelle de deux ouvriers sur le chantier de construction, est frappé de malédiction. Plusieurs sociétés d’investissement ont manifesté leur intérêt, apportant dans leurs cartons des idées de nouvelle affectation, hôtel de luxe, maison de repos ; toutefois, rien n’est fait à ce jour.
Quand il a pris son poste, Richard a quitté l’appartement qu’il habitait au village pour un logement de fonction dans l’un des quatre immeubles composant l’ensemble. Fonction… La personne chargée de le recruter lui a parlé, simplement, de « veille » : veille sur les différents bâtiments, veille sur les allées et venues, veille sur les mouvements alentour.
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Richard, à l'instar de beaucoup de personnes, de beaucoup de choses, doit se loger dans l’un de ces tiroirs de l'existence de Franck qui lui demeurent verrouillés. Elle a l'habitude, et lui aussi, Franck, a l’habitude, en vertu de l’accord muet qui, depuis tant d’années, clôture leurs territoires respectifs. Que connait-il de la vie de Cécile à Paris? De l'appartement du quartier de l’Opéra qu'elle partage avec Georges, son mari? De son amie Claire? De ses travaux de lectrice pour une maison d’édition de livres d’aventures? p. 49
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