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EAN : 9782812606373
208 pages
Editions du Rouergue (05/03/2014)
3.07/5   22 notes
Résumé :
Dans une ville en bord d'océan, un jour d'été lumineux, une famille enterre un homme appelé Julius. Il y a le père médecin, la mère galeriste, la grand-mère et les deux enfants. Pendant que le cercueil est porté vers le cimetière accroché à la falaise, chacun se souvient de ce bel homme élancé, à la peau noire comme de l'ébène, débarqué dans leur vie ordinaire un jour d'équinoxe. Qui était donc cet inconnu qui en quelques semaines leur a ouvert l'horizon ? Pourquoi ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
C'est à peine une histoire, presque une vision hallucinée que ce roman qui s'ouvre sur l'enterrement sous un soleil de plomb de Julius, un étranger à la peau d'ébène recueilli par une famille bretonne et qui emporte avec lui son propre mystère. On ne sait presque rien de lui, la narration passant de main en main entre les cinq membres de la famille et sa présence auprès d'eux relevant du fugace, de l'éphémère, voire de l'onirique.
Mais il ne s'agit en rien d'une parenthèse évanouie puisque la présence de ce Julius à la parole messianique et nimbé d'un parfum absolu a quelque chose de salutaire. Il illumine l'existence de chacun, les bouscule en leur renvoyant de manière franche sans être tranchant leurs illusions et frustrations avant de disparaître...à la manière d'un Christ qui se sacrifie pour le salut des autres ?
On retrouve dans ce roman atypique le tropisme de Fabienne Juhel pour le mystère nimbé de mysticisme, cette volonté de propulser l'histoire dans un dimension spirituelle étonnante avec un homme énigmatique porteur de l'essentielle vérité. Sans oublier cette étrangeté aérienne, éthérée qui nous accompagne dans la lecture à travers des fulgurances poétiques qu'elle n'a jamais abandonnées. Il y a une dimension légère et évanescente qui s'empare du lecteur alors même que le récit n'exclut pas paradoxalement les sentiments de culpabilité et de cynisme.
Mais l'auteure m'a surprise en donnant à lire un texte extrêmement sensible qui, au-delà de la puissance d'évocation qui éveille tous les sens, recèle une coloration introspective plus forte que dans ses précédents romans.
Il y a toujours un je-ne-sais-quoi qui séduit chez Fabienne Juhel, même si je dois reconnaître que je n'ai pas retrouvé le charme découvert avec Les oubliés de la lande.

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Julius aux alouettes et un étrange roman.
On suit dès le début un cercueil dans une étrange procession un peu acrobatique avec des « stations ».
Les personnages se dévoilent peu à peu, on ne sait pas trop qui est qui au début.
- Julius doit être enterré tout nu ! avait dit Lola
Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises.
Peu à peu les personnages nous parlent de ce Julius qui a débarqué dans leur vie. Julius à la peau noire, très noire.
Ils disent « j'ai tué Julius » chacun à leur tour. Ils disent aussi « Julius c'est moi qui l'ai rencontré le premier »
Julius le mystérieux qui se dit ELU, qui nous dit qu'il va devoir repartir, qui s'immisce dans la vie de Lola la simplette, pas si simple que cela, de Brian au coeur généreux, de la grand-mère Léonie que la vie n'a pas ménager et aussi des parents, un médecin altruiste et sa femme qui ont accueillis cet homme sans aucune question.
Tous parleront de Julius, de leur rencontre, des moments passés avec lui.
Tous diront comment il a bouleversé leur vie.
Et Julius nous tient un langage étonnant « Je suis venu faire de mon corps, cette passerelle qui vous relie au paradis vert de l'enfance »
Cet étrange étranger, comme il dit.
Qui délivre un message, parle des anges, du ciel, de Dieu ..

J'ai aimé ce roman jusqu'à la page 143 pour son mysticisme, ces phrases comme dans un souffle, la beauté des personnages, la présence si forte de ce Julius qui semble si « vivant » et son message. Je me suis régalée des mots, des images, de cet amour débordant…

Après….Je n'ai pas compris où l'auteur voulait en venir. Pourquoi ce chapitre l'amour. Une suite logique au cheminement de la vie sans doute puisque tout se terminera par la mort. Un passage obligé ? Un réconfort avant le drame ? Un cadeau d'adieu ? Mais non vraiment je n'y ai pas trouvé d'intérêt. Dérangeant même.
On retrouve Julius dans un dernier chapitre, Julius qui n'est déjà plus là…

Je relirai ce livre parce que c'est un livre fort et poignant.
Fabienne Juhel a une superbe écriture.
Alors ce Julius je ne sais pas s'il est venu pour notre rédemption, en tout cas il n'a pas une haute opinion de nous les hommes….
Julius, à la peau d'ébène, bouleversant.
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Un jour d'été dans un petit village près du Cap Fréhel en Bretagne, une famille enterre Julius. Un homme arrivé un beau matin lors de la marée d'équinoxe par voie de mer tout de blanc vêtu et à la peau d'ébène. Sous un soleil de plomb, le cercueil où repose Julius est transporté dans un petit cimetière qui surplombe la falaise. Julius n'était pas un membre de la famille mais désormais il va reposer avec les leurs. Julius est porté en terre alors qu'eux portent la culpabilité de sa mort : la grand-mère Léonie dont les yeux voient la vie en noir en blanc, sa fille Marie qui tient une galerie d'art et son mari Alban médecin, Lola leur fille aînée adolescente surnommée la simplette et Brian, leur fils un solitaire qui aime passer du temps dans la nature. Derrière le mot accident qu'ils emploient à mot couvert se cache le pourquoi de la mort de Julius.

Chacun se remémore sa rencontre avec Julius et les semaines qu'il a passées en sa compagnie. Marie lui a proposé naturellement de rester chez eux car elle possède deux chambres pour les artistes en résidence. Julius accueilli dans la maison familiale et qui chaque matin " le corps aimanté vers la mer" disait à voix haute son Chant du monde "une incantation sous la forme d'un inventaire génésique". Alors que la radio diffusait ses tristes nouvelles d'un monde de violence, il remerciait celui qu'il appelait Père. A travers chacune des cinq personnes de la famille, l'histoire de Julius nous est contée. Julius venu jusqu'à eux car "dépourvus de violence et d'amertume. Des hommes tels qu'ils furent conçus à l'aube des temps(..). Des hommes dont la grande main est encore capable de poser une attelle à l'oiseau blessé, de construire un pont au-dessus des torrents, de tracer une route au milieu d'une forêt, sans en chasser les tribus et les bêtes alentour. Je cherche des hommes qui croient encore aux miracles.(...) Car je suis venu déciller vos yeux à la lumière du monde. Et qu'est qu'une histoire? me demanderez-vous à la suite. La narration d'un miracle. " Julius accompagne Alban lors de ses visites à ses patients, écoute Brian lui raconter comment chaque vie aussi minuscule soit-elle sur terre a son importance. Il aime passer du temps avec Léonie la grand-mère pour qui la vie n'a pas été toujours rose et qui a perdu la foi après le décès de son mari. Marie s'est découverte un amour pour une femme, Alban le sait et l'accepte. Marie se partage entre sa famille et sa maîtresse. Et Lola s'éprend de Julius.

la suite sur :
http://fibromaman.blogspot.fr/2014/03/fabienne-juhel-julius-aux-alouettes.html
Lien : http://fibromaman.blogspot.f..
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Au début du roman il m' a fallu suivre le cercueil de Julius. Fatiguée, je l'ai abandonné dans un cimetière côtier accroché à la falaise : Elu, Grand Voyage, Stations du Chemin de Croix, ça n'apaise plus ma soif...
Mais, "cette petite terre qu'on appelle Bretagne", ce goût surréaliste du macabre et du religieux m'ont ramenée au livre. Et j'ai pris mon propre parcours de lecture d'abord avec Julius, le frère cadet de Jésus qui débarque au sein d'une famille bretonne. J'ai rencontré un à un les membres de cette famille et me suis régalée dans un univers tendre et décalé, parfois hilarant.
Fabienne Juhel m'a permis de rencontrer de bien belles personnes et de faire fi de tout jugement moral. Finalement c'était bien ce voyage du côté de Saint-Brieux.
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J'ai lu "Julius aux alouettes" comme une fable ou comme un conte plus que comme un roman. Comme une histoire à la frange du merveilleux qui me serait racontée par une alternance de six voix.
Cinq membres d'une même famille évoquent tour à tour l'arrivée de Julius, l'homme à la peau d'ébène,la sixième voix, son séjour dans la maison familiale, les relations que chacun d'eux a entretenu avec lui. Mais, étrangement, alors que Julius devrait être au coeur de chaque narration, son image semble n'être qu'un filigrane et ne servir de prétexte que pour que chacun puisse parler de soi. De Julius, on ne saura que ce qu'il veut bien dire. Chaque témoignage est remis en question par le suivant et nous fait douter d'une vérité intangible. Peu à peu l'histoire de chacun des protagonistes se dessine, se précise et prend finalement toute la place en repoussant Julius aux frontières de la famille. Jusqu'à l'épilogue surprenant !
L'écriture de Fabienne Juhel est picturale, infiniment sensorielle et nous fait ressentir le plus petit frémissement de feuille, une odeur de peinture, la chaleur d'un matin d'été aussi bien que les faiblesses banales des êtres à la générosité falsifiée.
Un roman intrigant qui stimule la réflexion et l'imagination.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
"Je m'appelle Julius, né pour vous servir. Je suis arrivé ce matin par voie de mer avec la grande marée d'équinoxe. Mon voyage vous semblera d'un autre siècle, lointain ou à venir. J'aurai couvert une distance pour laquelle il n'existe pas d'unité de mesure, un espace-temps qui ne se calcule pas même en années-lumière. Aucun armateur connu de vos contrées ne fabrique cette coque qui m'amène jusqu'à vos rivages et dont il ne reste rien, ou presque, à l'heure où je m'achemine jusqu'à vous. Le destin pourvoira aux soins de mon retour, sous la forme qu'il lui siéra de me donner, goutte d'eau ou matière en fusion, nuage ou flamme, et à l'heure qu'il aura décidé. Car j'aurai pris soin d'effacer auparavant mes traces. D'effacer les signes extérieurs de mon passage parmi vous. D'allumer un feu. Un brasier nourri de bois flottés et de goémons secs, afin de brouiller les pistes. On ne m'a pas autorisé à vous livrer le secret de fabrication de mon esquif. Et pourtant, nul autre vivant n'aurait pu accomplir ce voyage à ma place. Vous dire quels ouvriers l'ont confectionnée et de quels matériaux mon embarcation se compose n'ajouterait que de la confusion et de l'embarras. Seules les sternes et les mouettes pourraient en saisir les subtilités, elles qui en connaissent intimement la forme et l'usage. Elles, dont les plumes partagent l'imperméabilité du carénage. Puisque dans le fracas de leurs piaulements, elles ont autrefois scandé les manoeuvres d'accostage de ces frêles esquifs, barrés par des moines, aux heures creuses où les hommes de peine dorment encore. Tenez-vous pour l'instant à cela, je vous prie. À cette première Vérité : je m'appelle Julius. D'autres déclarations suivront. En leur temps, je vous demande un peu de patience. Car, à qui sait attendre, le temps ouvre ses portes. (...)L'Élu naît pour servir, souffrir et mourir. Et mon mystère reste entier."
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Alban m'a demandé de donner le change aux enfants
- Ils ne comprendraient pas, Lola surtout.

Non, Lola ne comprendrait pas qu'on puisse aimer à la fois un Prince et une Princesse. Un beau ténébreux de l'aube et une lune au teint de pain d'épices C'est vrai que ce n'est pas écrit dans les livres pour enfant. Dieu sait pourquoi qu'on y conte des inepties : des lapins qui parlent; des ogres qui mangent des enfants, des sirènes qui ont mal au pied, des citrouilles transformées en carosses...alors qu'on explique jamais assez aux enfants la géométrie variable de l'amour.
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Est-ce que Dieu est responsable de toute la misère du monde? Après tout, il nous a donnés les clés du jardin, un beau cadeau en vérité, et c'était à nous;, les Hommes, de nous débrouiller ensuite pour ne faire un potager, un verger et une volière qui pourvoiraient à nos besoins.
- Les Homme sont orgueilleux, dit tout à coup Julius.
Sa déclaration fait écho à ma pensée. Alors pourquoi incriminer Dieu ? Parce que comme beaucoup d'hommes, et malgré mon âge qui devrait me faire avancer en sagesse, je suis de très mauvaise foi.
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Tenez-vous-le pour dit : tout homme qui conserve de son enfance le goût du lait sur ses lèvres, tout homme qui sent reposer en son sein l'enfant d'autrefois, est un poète.
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Julius soupire.
Il dit que les Hommes ne changent pas. Qu'il leur faut des responsables, des boucs émissaires.
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