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Nadine Gassie (Traducteur)Jessica Shapiro (Traducteur)
EAN : 9791030704082
480 pages
Au Diable Vauvert (15/04/2021)
4.31/5   180 notes
Résumé :
Dana est noire, Kévin est blanc. Mariés depuis peu, ils emménagent dans une nouvelle maison en Californie. Le jour de ses vingt-six ans, la jeune femme, prise d'un malaise, perd connaissance. Elle disparaît du salon, puis réapparaît quelques instants plus tard, couverte de boue.
Sans contrôler ni ses départs ni ses retours, Dana est propulsée au temps de l'esclavage et partage la vie de ses ancêtres dans une plantation du Sud.
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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Whaou....
Rarement, je suis surprise lorsque je lis un livre, souvent je lis des critiques avant, j'ai vu que le roman allait paraître, j'ai entendu parler de l'auteur, mais là, rien ... Je l'ai juste pris parce que pour un challenge, j'avais besoin d'un roman classé SF ou fantastique et qu'il était disponible sur une étagère de ma médiathèque..
Sorti en 1979 aux USA, il est disponible désormais en France aux Editions du Diable Vauvert et l'histoire est d'une originalité folle ; mais quelle bonne idée !
On est en 1979 à New York.
Contre l'avis de leurs familles respectives, Dana (jeune femme noire) et Kevin (jeune homme blanc ) sont mariés. Ils se sont connus dans une entreprise, où chacun exerçait un job alimentaire. Kevin et Dana veulent tous les deux devenir écrivains, mais Kevin a une longueur d'avance, il a déjà été publié. le 9 juin, chez elle, tout d'un coup, Dana est prise de vertige et elle se volatilise littéralement sous les yeux de Kevin, elle atterrit en 1815 dans le Maryland, berceau de ses ancêtres, dans la plantation où ils vivaient. Elle porte secours à un petit garçon Rufus, le fils du Maître des lieux, et toute sa vie se verra "appelée" à chaque fois que la vie de ce garçon est en jeu. Pour eux, les années passent implacables, mais pour elle, il s'agit juste de quelques heures ou de quelques jours, par contre, elle ne maîtrise ni ses "venues" , ni ses retours".
Propulsée dans une Amérique esclavagiste, obligée de part sa couleur, de "vivre l'esclavage de l'intérieur", contemplant la bestialité des hommes blancs , Dana souvent dans la révolte n'a pas d'autre choix que d'accepter, de composer d'autant que si elle fait quelque chose, ses ancêtres ne pourraient bien ne jamais voir le jour , et donc elle aussi..
Comme je le disais, c'est une super bonne idée que de placer un personnage "contemporain" , au XIX°siècle, avec son regard forcément plus instruit, plus féministe, plus libre. Dana c'est nous, c'est moi, c'est vous ... Et à travers ses yeux , on contemple médusé cette Amérique esclavagiste. On a beau SAVOIR, le vivre comme cela , provoque des réactions bien plus fortes et révoltées que de lire la même chose dans un livre d'histoire, d'autant que la narration est toute en finesse, nuances, gradations, et subtilité.
Un roman édifiant, instructif, révoltant, sacrément bien fichu ; et bon sang , quelle p.....de sacrée bonne idée !
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Ayant appris que le Bifrost n°108 allait avoir pour autrice centrale Octavia E. Butler, je me suis aperçu que je connaissais à peine le nom de cette femme et que je n'avais rien lu d'elle. Il était donc urgent pour moi de combler cette lacune. J'ai décidé de commencer par un de ses principaux romans, récemment réédité dans une traduction remise au goût du jour par les éditions Au Diable Vauvert. Liens de sang imagine, en 1979, l'histoire d'une femme, noire, qui voyage malgré elle dans le passé. Et se retrouve dans le sud de 1815, quand l'esclavage était la norme.

Pour la narratrice et pour le lecteur que je suis. Dès le début du roman, à peine avons-nous l'occasion de découvrir Dana, jeune femme noire, donc, mariée à un blanc, Kevin, qu'elle ressent un malaise. Sans comprendre ce qui lui arrive, elle se retrouve dans un état du Sud des États-Unis où l'esclavage est encore légal. Elle sauve un jeune garçon qui était en train de se noyer. Comme elle est noire et que le petit est blanc, les adultes présents la menacent. Un homme pointe même un fusil vers elle. Et aussitôt, elle retourne dans son présent. C'est le début d'une série d'allers et retours entre le XXe et le XIXe siècle. Peu à peu, Dana va comprendre, sinon le mode fonctionnement de ses voyages, du moins les déclencheurs. Elle semble liée à ce jeune garçon dont elle va rapidement découvrir qu'il s'agit de Rufus, un de ses ancêtres. Un fils de propriétaire terrien possédant des esclaves. Et n'hésitant pas à les punir quand il le considère nécessaire, le fouet claquant contre les peaux nues. Mais comment tout cela peut-il finir ? Et comment Dana va-t-elle survivre à cette période, elle qui n'a pas la bonne couleur de peau pour circuler sans risque, pour ne serait-ce qu'exister sans risque ?

Je tiens à préciser que si je n'avais pas regardé la date de publication originale du roman, je ne me serais sans doute pas douté qu'il était si ancien (plus de quarante ans, ce n'est pas rien en SF), tellement le discours est moderne. Même si le fait qu'Octavia E. Butler ait placé le quotidien de Dana en 1979, sans que cela influe en rien sur l'histoire, est un indice flagrant. Car le présent de Dana n'est quasiment pas décrit. Ce n'est absolument pas l'intérêt principal du roman. L'autrice veut nous montrer l'opposition évidente entre la vie pour une femme (et j'insiste bien sur « femme », car outre le racisme, ce récit dénonce également le sexisme) au XXe siècle et une autre, presque forcément esclave (car il existe quelques femmes noires libres, mais le pourcentage doit être minime) au XIXe siècle. La première peut choisir de vivre seule ou avec un homme, qu'il soit noir ou blanc. Alors, bien sûr, Octavia E. Butler ne joue pas la carte de l'optimisme béat. Elle évoque les difficultés du couple mixte avec les familles respectives. Racisme chez les blancs comme chez les noirs. Avec des arguments tellement stéréotypés que c'en est à pleurer. Et ce, d'autant que de nos jours, certains de ces arguments nous sont encore resservis avec la même conviction dans la voix. Infériorité des races d'un côté ; trahison de ses origines de l'autre.
La deuxième est donc nécessairement une esclave. Donc un objet ou un animal, au choix. Les propriétaires de ces « choses » peuvent les vendre, les accoupler, les violer, les frapper pour les dresser. Surtout les femmes, qui n'ont pas d'autre choix que d'obéir si elles veulent éviter le fouet. Et bien sûr, obéir est parfois synonyme de se laisser violer. Quotidiennement. Jusqu'à faire des enfants à leur maître. Même si cela leur donne envie de vomir. Même si cela leur donne envie de mourir. Mais il faut continuer à vivre. le quotidien de la ferme, avec cet ordre des choses établi et accepté par toutes et tous, ou presque, est effarant. Et là encore, l'autrice ne se montre pas manichéenne. Elle s'interroge sur les raisons pour lesquelles les gens acceptaient, dans leur immense majorité, cet état de fait. Et je dois avouer qu'après la lecture de Liens de sang, je comprends bien mieux ce mécanisme atroce qui amène à la survie d'un tel système. Tout cela est d'une grande force et d'une grande finesse. Tout en étant extrêmement agréable à lire.

Car Octavia E. Butler se montre d'une grande efficacité dans la construction de ce récit. le rythme varie selon les périodes : rapide, au début, pour nous permettre de prendre pied dans l'action sans trainer, avec des chapitres brefs. Et les parties qui s'allongent progressivement, à mesure que Dana comprend ce qui lui arrive, qu'elle s'intègre dans ce XIXe siècle si dur, mais si intense, à tel point qu'elle finit presque par le considérer comme son « chez soi ». de plus, les trames narratives s'entrelacent et s'enrichissent, sans pourtant se montrer complexes. Ce roman est facile à lire (je ne parle pas du fond, qui est pesant, car les thèmes abordés sont cruels) : les personnages sont suffisamment caractérisés pour que l'on ne s'emmêle pas les pinceaux ; les évènements se succèdent à un rythme plaisant et efficace.
J'ai d'ailleurs, à la lecture de Liens de sang, rapidement pensé au superbe, mais tout aussi terrifiant Nickel Boys de Colson Whitehead. Terrifiant car lui aussi a su retranscrire dans sa prose l'horreur de ces situations quotidiennes de personnes jugées inférieures à d'autres et donc obligées d'obéir en tout à l'autre. Même si c'est un parfait abruti. Ou un sadique. Ou un connard fini. Et avoir une autre preuve de la monstruosité potentielle de l'humain (je sais, je sais, on en a tous les jours) n'est pas réjouissant. Et pourtant, la lecture de ces deux romans est un plaisir. Car dans les deux cas, les auteurs sont parvenus à nous faire vivre ces époques, à nous faire aimer ces personnages. Et donc à souffrir avec eux.

Pour un coup d'essai, c'est un coup de maitre : ma première lecture d'Octavia E. Butler m'a convaincu de poursuivre dans cette voie. Liens de sang m'a enchanté par sa narration et, surtout, par la force de ses personnages : Dana, bien sûr, mais aussi Alice, l'esclave favorite de Rufus, l'ancêtre de Dana. Personnages forts, mais pas stéréotypés. Période cruelle, mais qui évite les clichés. Octavia E. Butler a su dépeindre des réalités sans pitié en finesse, sans les facilités d'usage. Avec le souci de comprendre et de faire comprendre, de partager des interrogations et de tenter d'y répondre. Un magnifique roman, vraiment.
Lien : https://lenocherdeslivres.wo..
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"J'ai perdu un bras en rentrant de mon dernier voyage. le bras gauche."
Pouvez-vous imaginer incipit plus alléchant ?
Dana et Kevin sont un couple des années 70, ils viennent d'emménager en Californie, ils sont tous deux écrivains. C'est un couple d'intellectuels, amoureux, égalitaires.
Le seul hic est le rejet par leurs familles respectives : car Kevin est blanc et Dana noire.
Par un tour de passe-passe littéraire – qui importe peu, mais est tout de même rudement bien trouvé – tous deux se retrouvent plongés dans le passé : plus précisément dans une plantation du Maryland, en 1815.
Dans un monde où être noire signifie : être esclave.
Les rapports de pouvoir auxquels ils se retrouvent confrontés, Butler les décortique d'une façon époustouflante.
Son écriture sobre, sans fioriture ni temps mort, m'a suspendue haletante jusqu'à la dernière page.
J'avais lu les deux "Paraboles" de Butler à leur sortie, et j'étais restée sous le choc. Celui-ci m'a paru légèrement en-dessous mais m'a soufflée tout de même.
(Et voilà où s'arrêtait le premier jet de mon avis.
Puis je suis allée lire les autres critiques, notamment celle de juten-doji, celle de Stoffia qui explique le contexte politique qui m'avait échappé, et celle d'Iris29 sous laquelle un commentaire conseille une biographie de Butler en vidéo très bien fichue. Merci les camarades.)

Traduction impeccable de Nadine Gassié et Jessica Shapiro.

Challenge USA : un livre, un État (Maryland)
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Un excellent livre qui mériterait une nouvelle traduction.

On y suit une femme noire de notre époque qui se retrouve catapultée au hasard au travers la vie de ses ancêtres, sur une plantation du sud des États-Unis. C'est un portrait extrêmement réaliste et recherché de l'esclave que trace Octavia Butler.

L'époque de la rédaction du roman date de l'essor du Black Panthers Party aux USA. Dans le langage militant de l'époque, on y référait souvent aux "Nanny" comme des traitres. Ces femmes qui réussissent à quitter les champs de cotton pour aller s'occuper des enfants des esclavagistes et des corvées dans le "confort" de la maison (toujours en tant qu'esclaves). le sous-entendu est qu'elle ont "grimpé" la triste hiérarchie de l'esclavage en dénonçant ses collègues et en se positionnant du côté des maîtres.

C'est ce cliché que Butler cherche à dénoncer dans ce livre. En montrant que cette tension est consciemment utilisée par les maîtres pour diviser les esclaves, et que la nanny était loin d'être privilégiée.

(À la sortie du livre, les Black Panthers ont d'ailleurs révisé leur matériel pour y intégrer cette complexité.)

Le roman explore aussi la relation entre la protagoniste et son conjoint. Ce dernier (un blanc) se montrant peut moins ouvert d'esprit qu'elle le croyait lorsqu'il se retrouve coincé avec elle dans la plantation du 19e siècle.
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Quelle belle découverte !
L'histoire est envoutante et nous emporte avec Dana à chaque fois qu'elle voyage.
On s'attache aux personnages, on vit avec eux, et bien-sur, on souffre avec eux. Chacun est composé de nuances bonnes ou mauvaises, ce sont des vrais humains avec des réactions parfaitement adaptées aux situations. Sauf Dana qui a un peu trop tendance à pardonner à Rufus, jusqu'au final.
Bref, un excellent moment de lecture. J'ai vu qu'il y a une série d'après ce livre. Je vais vite la regarder pour voir ce que ça donne car j'avoue que j'ai un peu de mal à quitter Dana.
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critiques presse (1)
Syfantasy
19 juillet 2021
Liens de Sang n’est pas qu’un roman de science-fiction parmi tant d’autres, c’est une leçon d’Histoire. Octavia E. Butler explore l’impact du racisme et de la suprématie blanche d’une très belle manière : à travers nos yeux d’hommes et de femmes libres. Liens de Sang rappelle que la liberté se gagne et que l’évasion peut coûter très chère…
Lire la critique sur le site : Syfantasy
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
«J'ai vu une femme mourir en couches», a-t-il dit. J'ai acquiescé de la tête. «On m'a raconté beaucoup d'histoires à ce sujet. Ce n'était pas rare à l'époque. Les soins médicaux étaient mauvais ou même inexistants...
-- Non, dans ce cas précis, ça n'a rien à voir avec les soins médicaux. Le propriétaire de cette femme l'avait suspendue par les poignets, et il l'a fouettée jusqu'à ce que le bébé sorte, qu'il tombe par terre.»

J'ai avalé ma salive et détourné le regard en me frottant les poignets. «Je comprends.» Weylin aurait-il traité ainsi l'une de ses esclaves enceintes ? J'en doutais fort. Il avait trop le sens des affaires. Mort de la mère, mort du nourrisson : double perte. mais j'avais entendu parler de propriétaires d'esclaves moins regardants. Une femme, sur la plantation de Weylin, avait eu trois doigts de la main droite coupés par son propriétaire précédent parce qu'il l'avait surprise en train d'écrire. Cette femme avait un enfant pratiquement tous les ans. Neuf, à ce jour, dont sept survivants. Weylin la tenait pour une bonne reproductrice et ne la fouettait jamais. Et, les uns après les autres, il vendait ses enfants...
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-- [...] Je fermais les yeux et revis les enfants occupés à leur sinistre jeu*. «La facilité avec laquelle on s'est adaptés me troublait tellement, dis-je. maintenant que j'ai vu les enfants, je comprends mieux.
-- Comment ça ?
-- Je comprends à quel point il est facile de conditionner les gens à accepter l'esclavage.»


*NB : quelques pages auparavant, la narratrice décrit une scène où de jeunes esclaves noirs jouent "aux maîtres et aux esclaves", mimant ce que sera leur prochaine vie d'adulte sans aucun pathos.
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Ici, tout individu noir était présumé esclave à moins de prouver qu'il était libre, en produisant son certificat de liberté. Un Noir sans papiers représentait une proie légitime pour les Blancs.
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J'en ai profité pour lire des livres sur l'esclavage, romans, documents, tout ce qui me tombait sous la main, même si ça n'avait qu'un lointain rapport avec le sujet. J'ai même relu certains passages d'Autant en emporte le vent. Mais la peinture de Noirs heureux unis par de tendres liens d'amour, m'était insupportable.
P. 202 & 203
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Était-ce la raison de ma présence ici ? Assurer non seulement la survie d'un gamin irréfléchi, mais garantir aussi celle de ma famille, et ma propre naissance...?
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Videos de Octavia E. Butler (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Octavia E.  Butler
Octavia E. Butler (1947-2006) est la première autrice afro-américaine de science-fiction.
En douze romans et un recueil de nouvelles, son oeuvre constitue une littérature qui pense l'oppression et la résistance. Plusieurs fois lauréate du prestigieux Prix Hugo, elle a aussi fait l'objet d'un hommage de la NASA sur... Mars ! Son chef-d'oeuvre visionnaire "La Parabole du semeur" (1993) prophétise l'avènement de Donald Trump dans un récit terriblement d'actualité, d'autant qu'il se déroule en 2024.
Pour parler de cette pionnière de la SF, Natacha Triou reçoit trois invités : Isis Labeau-Caberia, autrice de fiction et de non-fiction Jeanne-A Debats, autrice de science-fiction Marion Mazauric, créatrice et dirigeante des éditions Au Diable Vauvert
#sf #litterature #afrofuturism __________
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