Pour ceux qui, de près ou de loin, s'intéressent à la littérature, les ouvrages de
Jean Starobinski sont des classiques incontournables. La plupart du temps, on ne peut plus lire un auteur après sa critique par
Starobinski comme on le lisait avant, même chez les écrivains que nous pensions connaître tels que Rousseau,
Montesquieu,
Diderot et tant d'autres. Son siècle de prédilection est le XVIIIème avec les Lumières ; il a tenté de les prolonger, c'est-à-dire de renouer l'alliance entre la raison (y compris scientifique) et la littérature, grâce à sa capacité à associer rigueur scientifique et sensibilité littéraire.
Plus connu pour ses travaux sur les lumières et la mélancolie,
Jean Starobinski s'est également intéressé à la poésie, aux beaux-arts et à la musique. «
La Beauté du monde », un livre de 1320 pages, rassemble de nombreux articles, publiés de 1946 à 2010, qui témoignent de son insatiable curiosité et de son intelligence critique. Les articles portent sur la littérature (
Ronsard,
Baudelaire, Mallarmé…), la peinture (Goya,
Balthus, Michaux…), et sur la musique (Monteverdi, Mozart, Mahler…).
Jean Starobinski est un des seuls a avoir fait de la critique une forme d'art, c'est au partage de son regard qu'invite cet imposant ouvrage dont le titre renvoie à la mission qu'il s'est assignée : lire, regarder, écouter et transmettre «
la beauté du monde ».