AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782914704731
159 pages
Jigal (08/09/2010)
3.1/5   24 notes
Résumé :
Solo vient de purger trois ans de taule pour une bagarre qui a mal tourné. A sa sortie, son cousin Tito, un vrai dur, lui propose une affaire... Il lui suffit de voler une voiture, de l'accompagner sur un coup et de manger sa langue. Une sacrée bonne aubaine pour ambiancer toute la nuit et régler ses dettes. Mais Solo se retrouve au cœur d'une embrouille qui pue salement la mort. Au Gabon, on murmure que certains politiciens n'hésitent pas à recourir aux meurtres ri... >Voir plus
Que lire après La bouche qui mange ne parle pasVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
3,1

sur 24 notes
5
0 avis
4
3 avis
3
6 avis
2
2 avis
1
0 avis
Trois ans de taule pour une bagarre, c'est cher payé même en Francs CFA. Enfin bon, il est temps de tourner la page. Sauf que Solo, c'est son nom, il aime bien ambiancer à la tombée de la nuit, caresser la croupe des gazelles, mais pour ça il faut aussi de la thune. Alors Solo doit replonger dans ses fréquentations, son cousin Tito qui lui a tout appris et qui lui demande juste de voler une caisse, de passer par l'essenserie pour remplir le réservoir et de l'attendre... Une histoire simple, un coup à se renflouer rapidement. D'ailleurs il touche une avance. Et le soir même, c'est chaud l'ambiance. Trois ans qu'il n'avait pas levé une femme, mais pas une de ces gossettes où il faut allonger de l'argent juste pour voir leur string, alors qu'on ne s'est même pas allongés... Sodomie ou brouette, nuit chaude femme cochonne. Une lune bleue dans le maquis, nuit cochonne femme chaude.

Aaaahhh... Combien d'années que je n'avais pas mis les pieds à Libreville... La nostalgie me prend, les souvenirs refont surface, immergé que je suis par la poussière de latérite qui se soulève de la route au passage des RAV4 noirs ou des BMW grises. Je tourne le dos au soleil, l'hypermarché Mbolo où des vendeuses d'arachides s'alignent le long de la route, l'avenue Jean-Paul II si propre la journée, si chaude la nuit (si feu le pape savait ce qu'est devenu son nom). Ambiance nocturne, je m'assois dans mon dos-tourné habituel, une musique d'IAM crachée d'une grosse berline au ralenti, La vie est belle, le destin s'en écarte / Personne ne joue avec les mêmes cartes / le berceau lève le voile, / Multiples sont les routes qu'il dévoile / Tant pis, on n'est pas né sous la même étoile, je mange mon riz-yassa. Derrière-moi, c'est le défilé des belles, des gossettes et des femmes plus mûres, avec toujours cette même envie de caresser ou d'ouvrir leurs cuisses tarifées. Aaaahhhssez parlé de ma vie, j'ai envie de me dire que j'ai partagé une cour d'école avec un grand écrivain, Janis Otsiemi, revenons au Gabon. Revenons à toutes ces magouilles.

Et il n'y a pas à dire, l'auteur n'a pas peur de dénoncer, dans la truculence de la langue africaine, les travers de sa société, gangrenée à l'extrême par l'argent. La thune, au centre de tout, du gamin au premier ministre. La corruption, l'activité la plus lucrative du pays. Tout se paie en pots de vin, tout s'achète en billets sous le manteau. du braquage au maraboutage. Dernier point, des jeunes garçons sont kidnappés, leurs corps retrouvés mutilés avec leurs attributs coupés. Une affaire de plus pour la PJ. C'est une histoire sale dans laquelle va tremper Solo, mais ça tu t'en doutais déjà. Pour ambiancer toute la nuit, il faut se donner les moyens…
Commenter  J’apprécie          400
Voilà un livre qui s'il n'avait pas été écrit par un auteur gabonais aurait sûrement obtenu les foudres des autorités du pays, tant la caricature d'une société corrompue y suinte à chaque page.
Alors oui, il est écrit dans la « langue locale » et certains mots et certaines expressions prêtent à sourire, mais c'est bien tout.
L'auteur nous raconte l'histoire de Solo un p'tit gars qui sort de taule pour divers trafics et qui va se retrouver dans une embrouille qui le dépasse.
Mais au final on comprend que dans cette société les voyous de haut vol, les flics ripoux, les politiques corrompus jusqu'à la moelle s'en sortiront toujours et ce sont ceux qui tentent de survivre avec des petits trafics qui eux paieront la note.
Un roman noir qui se veut haut en couleurs mais l'apport de ces expressions locales souvent plaisantes qui pourraient l'alléger ne peut pas faire oublier le fond, entre corruption, meurtres rituels d'enfants, et autres tortures policières dont le seul but n'est pas toujours destiné à faire avancer l'enquête en cours mais à permettre aux policiers de se faire un maximum de fric.
Commenter  J’apprécie          120
Dès les 30 premières pages, deux fautes d'orthographe et un mot manquant dans une phrase, ça commence mal… Bon, passons. Je découvre avec cette lecture un vocabulaire gabonais haut en couleurs (une gossette, arriérer (= reculer), motamoter (= apprendre par coeur), un grommologue, un courbon (= virage), ou encore la tétutesse) et des expressions qui donnent parfois le sourire (« une histoire queue de chat », « chercher la bouche », « avoir le bien-être indigène ») dans l'écriture très imagée de Otsiemi. Mais très vite, c'est le trop plein ! Cette succession d'expressions et de formulations imagées (en fait, tout l'écriture est tournée de cette façon) me donnent le tournis et gênent ma lecture… Ajoutez à cela un peu trop de vulgarité à mon goût dans certains passages et vous comprendrez que je ne suis pas franchement séduite.

L'histoire ne me plaît guère plus. Beaucoup de personnages différents (j'ai un peu de mal à suivre), sans profondeur aucune, tous des malfrats aux spécialités diverses (voleurs de voiture, braqueurs de banques, escroqueurs, maîtres chanteurs ou même kidnappeurs d'enfants) ou des policiers en mal de détenus à détrousser ou tabasser.

Pour ne rien arranger, j'ai le malheur de commencer à lire en parallèle Madame Hayat de Ahmet Altan, roman à l'écriture sublime, à l'histoire entraînante et aux personnages attachants… Ma lecture gabonaise n'en parait que plus pauvre… A ce stade, en parcourant quelques critiques de Babéliotes, je veux bien comprendre que certains puissent apprécier la verve de Janis Otsiemi, mais je me dis que, clairement, ses romans ne sont pas pour moi !

Puis, vient la seconde partie du roman. Les expressions et tournures imagées sont réduites à une quantité raisonnable (les notes de bas de page sont d'ailleurs beaucoup moins fréquentes) la lecture est plus fluide, l'histoire se construit et regagne mon intérêt. Néanmoins, pour un roman policier, je n'y ai trouvé aucun suspense, aucun rebondissement et des personnages peu travaillés… l'histoire est plutôt une accumulation de tristes (ou ignobles) forfaits commis par ces voyous sans foi ni loi, parfois pincés par des flics tous plus ripoux les uns que les autres, avec en fil conducteur une corruption gabonaise omniprésente, jusqu'aux plus hautes sphères de l'Etat. le mot de la fin illustre bien la manipulation des médias à des fins politiques. Ces dénonciations de Janis Otsiemi, ainsi que la découverte colorée de vocabulaire et expressions gabonaises, auront été pour moi les intérêts principaux de cette lecture.
Commenter  J’apprécie          50
Un roman court, mais dense ! Voilà comment je pourrai décrire en cinq mots ce roman si j'avais cette contrainte. Malheureusement pour vous je ne l'ai pas donc je vais m'étendre un peu sur le sujet 😉

Une série de meurtres d'enfants secoue Kinshasa. On parle de rituels pour porter chance à certains politiciens. le commissaire a des ordres, il doit retrouver les auteurs de ces massacres. Il missionne deux policiers sur cette affaire. Mais à Kinshasa, il y a bien d'autres soucis que celui-ci.

Babette était une cinglée. Une véritable amazone. Elle n'avait pas froid aux yeux. Son histoire était presque la même que celle de toutes les fausses Blanches qu'on pouvait croiser dans cette vile.
Babette n'avait pas connu son père, un coopérant Blanc-manioc qui était rentré dans son pays quelques mois avant sa venue au monde. Sa maman en avait souffert car il lui avait fallu supporter le regard des autres. Elle était morte quelques mois après la naissance de Babette. Et Babette s'était retrouvée de matin bonheur seule dans la vie. Elle avait été recueillie par un de ses oncles alcoolo qui la prenait dans son lit pour la doublure de sa femme qu'il venait de perdre lui aussi, dès les prémices des seins de sa nièce. Puis le drame était arrivé. Un soir, elle l'avait coutoyé dans le dos. Et la déchéance avait commencé. Elle avait fait six mois de taule. Et à sa sortie, elle n'était plus la même.
La première chose que je peux vous dire c'est qu'il n'ai pas facile de suivre la multitude de personnages. Je me suis, part moment, un peu mélangé les pinceaux. Il y a environ 5 groupes de malfrats ou policiers. Donc quand je dis que ce livre est dense c'est tout simplement par ce qu'il n'a pas de temps mort.

Par ailleurs, l'auteur décortique une société gabonaise infectée par les divers larcins (vol, chantage, meurtre ), les personnages sont des flambeurs, qui picolent, se droguent et vont voir les putes. Bref une peinture très peu reluisante. On cherche les gens honnêtes ! D'ailleurs, on n'en trouve aucun !

Les flics ne sont pas mieux. Ils s'enrichissent sur le dos des divers « bandits » qu'ils rencontrent. Ils sont infidèles et menteurs. Quand aux politiciens et bien ce sont des politiciens là on est moins surpris !

J'ai beaucoup aimé l'écriture imagée de l'auteur, avec les expressions gabonaises. Les mots modifiés pour leur donner un autre sens ( Coutoyer pour donner des coups de couteau) . Cela donne un exotisme au texte qui vous fait sourire. Une véritable immersion.

Donc au-delà de ce regard critique qui vous fait réfléchir, ce roman est une plaisante lecture 🙂
Lien : https://lesciblesdunelectric..
Commenter  J’apprécie          80
Janis Otsiemi nous refait le coup de l'autopsie de la société gabonaise, une société gangrenée à tous les niveaux par la corruption et la malhonnêteté. Car tout y est bon pour récupérer de l'argent, le seul et unique leitmotiv de tout le monde. Si on avait l'habitude des policiers corrompus, arrêtant ceux qui font des excès de vitesse pour récupérer un paiement en liquide, on assiste ici à des dessous de table de plus grande envergure, avec une implication jusqu'au plus haut niveau de l'état.

Par rapport à La vie est un sale boulot, on retrouve les thèmes, les personnages et la construction classique d'un roman noir. Mais la grosse originalité de Janis Otsiemi tient en deux éléments qui donnent un énorme plaisir à la lecture de ses livres. La construction est ici plus complexe, avec plus de personnages tous formidablement vivants, réalistes et l'on suit la logique de la narration avec étonnement si ce n'est de l'effarement. Je me doutais de la corruption mais Otsiemi nous montre qu'elle a lieu à tous les niveaux et que cela devient parfaitement naturel, une sorte de moyen de survie pour tout un chacun.

Enfin, il y a le style de Janis Otsiemi. Ecrire dans le patois gabonais, tout en étant explicite pour nous, gens de la métropole est un exploit. Cela en fait un livre extrêmement plaisant, voire drôle à lire par moments. Cela nous fait voyager dans ce pays, on ne nous montre pas la façade touristique, mais ce qu'il y a derrière le décor. Ce livre est tellement bien fait que j'ai eu l'impression de lire un reportage, ce qui m'a fait froid dans le dos ; cela m'a impressionné de voir un pays entraîné dans la spirale infernale de la corruption. Décidément, Janis Otsiemi confirme de la plus belle des façons qu'il est un auteur à suivre et vous auriez tort de laisser passer cette chance de lire un livre au style direct, acéré et coloré. Un mélange exotique et détonnant.
Lien : http://black-novel.over-blog..
Commenter  J’apprécie          40

Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Babette était une cinglée. Une véritable amazone. Elle n'avait pas froid aux yeux. Son histoire était presque la même que celle de toutes les fausses Blanches qu'on pouvait croiser dans cette vile.
Babette n'avait pas connu son père, un coopérant Blanc-manioc qui était rentré dans son pays quelques mois avant sa venue au monde. Sa maman en avait souffert car il lui avait fallu supporter le regard des autres. Elle était morte quelques mois après la naissance de Babette. Et Babette s'était retrouvée de matin bonheur seule dans la vie. Elle avait été recueillie par un de ses oncles alcoolo qui la prenait dans son lit pour la doublure de sa femme qu'il venait de perdre lui aussi, dès les prémices des seins de sa nièce. Puis le drame était arrivé. Un soir, elle l'avait coutoyé dans le dos. Et la déchéance avait commencé. Elle avait fait six mois de taule. Et à sa sortie, elle n'était plus la même.
Commenter  J’apprécie          180
- Où est-ce qu'on va ? lui demanda Solo.
- Au pont d'Akébé.
Solo démarra et poussa un CD dans le lecteur de musique. C'était du rap français. IAM. Le groupe de Marseille. Il fredonna en tambourinant sur le volant :
«La vie est belle, le destin s'en écarte
Personne ne joue avec les mêmes cartes
Le berceau lève le voile,
Multiples sont les routes qu'il dévoile
Tant pis, on n'est pas né sous la même étoile
Pourquoi fortune et infortune,
Pourquoi suis-je né les poches vides,
Pourquoi les siennes sont-elles pleines de thunes
Pourquoi j'ai vu mon père en cyclo partir travailler
Juste avant le sien en trois pièces gris et BMW"
Commenter  J’apprécie          130
Koumba avait vu les quelques photos qu'elle lui avait présentées. Franchement, elles étaient cochonnes. Sodomie, brouette, écrin à bijoux, tape-cul, approche du tigre, vignes enlacées, cerf en rut... Koumba aurait sûrement flingué sa femme si c'était elle qui se retrouvait sur ces fichues photos. Il en était sûr et certain. Putain. Malgré ses quarante ans au compteur, Ginette baisait encore comme une gossette de vingt ans, s'était-il permis de penser.
Commenter  J’apprécie          130
Yussef le savait. Titot était d'une tétutesse sans égale. Il prenait toujours les choses à la rigolade. Et un de ces jours, ils se feront prendre pour une connerie. Car c'est souvent quand on s'y attend le moins que les ennuis débarquent comme la chiasse.
Commenter  J’apprécie          172
- Ne vous en prenez pas à moi, les mecs, rouscailla Solo. Vous connaissez le proverbe : "Qui avale une noix de coco fait confiance à son anus."
Commenter  J’apprécie          162

Videos de Janis Otsiemi (15) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Janis Otsiemi
Philippe Georget - Philippe Hauret - Pascal Martin - Nils Barrellon - Sophia Mavroudis - Maurice Gouiran - Jacques-Olivier Bosco - Janis Otsiemi -
autres livres classés : littérature gabonaiseVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (54) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2877 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}