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EAN : 9782818000052
272 pages
P.O.L. (04/03/2010)
2.78/5   16 notes
Résumé :
"Tous les fils ne sont pas faits pour devenir des hommes."

Daniel a été adopté très jeune par une immigrée polonaise et son petit mari français. Fasciné par cette mère et sa plantureuse beauté rousse, il s'efforce à la fois de lui obéir et de lui ressembler : or si obéir à sa mère signifie être un homme, lui ressembler signifie être une vamp en guêpière. Pris entre ces exigences contradictoires, il renonce à la sincérité et relègue ses avatars féminin... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'avais lu il y a quelques années Les garçons de l'été de la même autrice (sous le nom de Rebecca Lighieri), un ouvrage que j'avais profondément détesté. Si celui-ci n'est pas un échec complet car malgré des lourdeurs, il est assez relativement bien écrit, sa lecture n'a pas été agréable pour autant.

L'autrice se penche sur les marginaux parisien.nes du XXIème siècle et plus particulièrement sur la communauté trans et immigrée, en dépeignant le quotidien nocturne d'une boîte de nuit MTF où la personnage principale travaille. Cette dernière s'adresse directement au lecteur pour se faire conteuse d'un milieu qu'elle traverse et éprouve. J'ai trouvé la protagoniste attachante malgré tout les stéréotypes que Emmanuelle Bayamack-Tam s'est acharnée à lui coller à la peau. Marie-Line est une femme trans, elle a été adoptée et n'est pas aimée de ses parents adoptifs, elle est décrite comme étant laide, a un travail marginal qui repose sur le bon vouloir de son amant, est accro à l'héroine, n'a aucune relation amoureuse épanouissante.

On se demande quelle est la vision qu'a Emmanuelle Bayamack-Tam des personnes trans et LGBTQI+. La fiction a toujours bon dos pour disséminer des représentations transphobes. Pas une seule fois, elle n'a genré Marie-Line au féminin alors même qu'il n'y a aucun doute sur son identité de femme. La boîte de nuit queer où la protagoniste travaille ressemble à une cage à folles burlesque, au sein de laquelle les seuls traits de personnalités de ses client.es sont relatifs à une identité de genre totalement caricaturale. Ielles se déchirent, sont rongé.es par la vanité et sont incapables de nourrir des relations qui ne soient pas superficielles ou issues de l'énergie du désespoir.
Voilà une fiction de plus qui donne une représentation négative et sans nuances de la précarité émotionnelle et matérielle que cela induit d'être LGBTQI+ et racisé.e sous le capitalisme. La seule chose qu'Emmanuelle Bayamack-Tam octroît à ses personnages, c'est la haine de soi et la toxicomanie.

le plus dérangeant est le lien hyper clair que fait l'autrice entre le désir d'être femme et le désir incestueux qu'a Marie-Line pour sa mère. de plus, la personnage ressent une très forte excitation sexuelle à chaque fois qu'elle se fait humilier. Encore une fois, tout est dépeint comme si cela devrait être le propre de sa condition. Il n'y a rien de plus énervant que de ressentir ça sous la plume d'une agrégée de Lettres Modernes blanche qui essaie de faire des effets de style et de se la jouer subversive en parlant d'un milieu qu'elle n'a sûrement jamais cotoyé...

Il n'y a aucune possibilité de respiration dans cette fiction qui agit comme un étau. Les moments de joie et d'apaisement dont chaque existence est constituée sont totalement bannis de la narration. Cette dernière souffre d'ailleurs de nombreux trous : à aucun moment on ne comprend réellement pourquoi Marie-Line se met à répondre à des annonces de rencontres pour prisonnier.es. Et l'histoire avec Armand coupe court sans aucune raison. On peut supposer que ce n'est qu'un moyen maladroit de faire intervenir d'autres figures sociales sans leur accorder la moindre profondeur.

Pour Emmanuelle Bayamack-Tam: que l'on soit une banlieusarde immigrée des pays de l'est comme la mère de Marie-Line, une femme trans adoptée, une punk toxicomane comme son amie, où un prisonnier, la vie n'est que désintérêt et souffrance.

Ce roman est une catastrophe.
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Aujourd'hui je vais évoquer La Princesse de. d'Emmanuelle Bayamack-Tam. Elle est notamment l'auteur d'Arcadie et sous le nom Rebecca Lighieri d'Il est des hommes qui se perdront toujours et Les garçons de l'été.
Comme souvent avec cette autrice les protagonistes sont un peu marginaux, un peu abîmés. le narrateur de la Princesse de. est un garçon qui se représente dans une identité féminine et se sent femme. Voici l'incipit du roman, avec la première phrase choc : « de toutes les femmes du bus, je suis la seule à être un homme. Par voie de conséquence, je suis aussi la seule dont la féminité ne soit pas un théâtre clinquant mais une certitude aussi intime qu'incontestable. » La Princesse de. est l'histoire de vie d'un jeune homme de vingt-cinq ans, Daniel, qui se considère comme femme et se produit en travesti dans un spectacle sans grande envergure dans une boite de nuit sous l'identité de Marie-Line. le bus dont il est question est celui qui conduit à la maison d'arrêt où sont incarcérés les copains ou les maris de toutes les : « Katia, Séverine, Amel, Jessica, Fatoumata, Cindy. » Daniel/Marie-Line va pour sa part rendre visite à Armand, l'homme avec lequel elle a entretenu une correspondance et dont elle est éprise. Pourtant cette romance est bancale, vouée à l'échec, il n'a aucune considération ni empathie pour elle, mais elle est dingue de lui et accro à sa médiocrité virile et machiste. le personnage principal évoque sa famille (d'adoption) avec sa mère Barbara qui idéalise ce fils qui n'est pas fait pour devenir un homme. Barbara est une femme d'origine polonaise, plantureuse qui fascine son fils qui la vénère. Daniel s'interroge sur son genre et sa sexualité, il est un Mtf même si son processus de transformation n'est pas achevé. Il consomme beaucoup d'héroïne pour tenir et voir la vie en couleur. Dans son adolescence Daniel rencontre Arcady qui devient son amant, son mentor, son employeur et son confident. Grimé et costumé en Marie-Line elle s'exhibe dans le cabaret pour des danses lascives dans un univers étriqué et un peu glauque. Elle sympathise aussi avec Cindy croisée à la prison qu'elle décide d'héberger chez sa mère pour lui éviter les longs trajets pour rendre visite à son copain. Toutes ces histoires intimes s'entrecroisent et le roman fourmille de portraits attachants et d'incises crues et bien senties.
Emmanuelle Bayamack-Tam poursuit avec La Princesse de. son oeuvre littéraire autour des marginaux à la sexualité borderline. le roman est très réussi, aucune outrance exagérée n'apparait, le ton est crédible, l'auteur se fond parfaitement dans le corps et la personnalité de son/sa protagoniste.
Voilà, je vous ai donc parlé de la Princesse de. d'Emmanuelle Bayamack-Tam paru aux éditions POL.

Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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Daniel/Marie-Line est une femme trans pour qui la nuit se vit à l'Arcadia. Là, sous les projecteurs elle est Michael ou Prince, et de temps à autre, suce Arcadie quand celui-ci se décide à jouer le rôle de patron. Ça permet surtout à Daniel Marie-Line de régner sur ce petit monde nocturne. À l'instar de son chez elle.

Parce que Daniel Marie-Line, à la maison, s'embourbe en étant juste Daniel afin de ne pas froisser sa mère (adoptive et polonaise) et son père (adoptif et marin). Enfin ça c'est surtout avant que le père ne quitte sa femme pour un utérus qui lui vaudra une « vraie » famille.

C'est certainement aussi pour ça que Marie-Line entretient une correspondance avec Armand, et que le roman commence quand Marie-Line est dans le bus qui la conduit à la prison dans laquelle séjourne Armand et qu'elle déclare que de toutes les femmes du bus elle est la seule à être un homme.

Pas question d'en dire plus sur l'histoire de la Princesse de.

Ce que j'aime avec Emmanuelle Bayamack-Tam c'est (re)découvrir les planètes construites disséminées de ci de là afin de créer un univers, qu'elle parsème d'étoiles filantes, souvent destinées à vivre des histoires tragiques, crues, glauques, passionnées et merveilleuses. Sa mythologie est digne des meilleur.es personnages grec.ques que t'as lu dans ta vie, juré craché c'est un fait avéré.

C'est jamais dégueulasse à outrance, c'est même tout l'inverse. Maintenant tu sais pourquoi je jubile un peu à chaque nouvelle parution.

C'est dit, c'est tout. À ton petit tour minou.
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Je n'ai pas du tout accroché !! Je me suis sentie gênée en le lisant . Pourtant le thème me plaisait ...
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
De toutes les femmes du bus, je suis la seule à être un homme.
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Videos de Emmanuelle Bayamack-Tam (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Emmanuelle Bayamack-Tam
Si le rapport entre Mickael Jackson et Britney Spears semble aller de soi (spoiler : les paillettes et la chanson), que vient faire l'autrice Emmanuelle Bayamack-Tam dans l'équation ? Il suffit d'ausculter son nouveau texte "Autopsie mondiale" pour y voir plus clair…
#littérature #popculture #theatre
______________ Écoutez d'autres personnalités qui font l'actualité de la culture dans Les Midis de Culture par ici https://youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDrrNrtLHABD8SVUCtlaznTaG&si=FstLwPCTj-EzNwcv ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture
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