Cette année encore, Gérard Collard et les libraires de la Griffe Noire vous proposent à l'apporche des fêtes de fin d'année, plusieurs idées cadeaux sous forme de coffrets :
COFFRET DE NOEL
Coffret Polar poche
Le syndrome de Croyde de Marc Welinski aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/77357-divers-litterature-le-syndrome-de-croyde.html
La nuit n'est jamais complète de Niko Tackian aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/78126-poche-la-nuit-n-est-jamais-complete.html
L'Affaire Léon Sadorski de Romain Slocombe aux éditions Points
https://www.lagriffenoire.com/89329-divers-polar-l-affaire-leon-sadorski.html
Coffret détente poche
Lettres à Stella de Iona Grey et Alice Delabre aux éditions Pocket
https://www.lagriffenoire.com/81414-divers-litterature-lettres-a-stella.html
La pâtissière de Long Island de Sylvia Lott et Lorraine Cocquelin aux éditions J'ai Lu
https://www.lagriffenoire.com/?fond=produit&id_produit=91491&id_rubrique=338
Nora Webster de Colm Toibin et Anna Gibson aux éditions 10-18
https://www.lagriffenoire.com/88187-divers-litterature-nora-webster.html
Coffret littérature poche
Magic TimeMagic Time de Doug Marlette et Karine Lalechere aux éditions 10-18
https://www.lagriffenoire.com/76601-divers-polar-magic-time.html
Le chagrin des vivants de Anna Hope et Élodie Leplat aux éditions Folio
https://www.lagriffenoire.com/87463-divers-litterature-le-chagrin-des-vivants.html
Churchill m'a menti de Caroline Grimm aux éditions Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/63342-romans-churchill-m-a-menti.html
Coffret Histoire
Speer de Martin Kitchen et Martine Devillers-Argouarc'h aux éditions Perrin
https://www.lagriffenoire.com/94858-encyclopedie-speer--l-architecte-d-hitler.html
Je suis Jeanne Hebuterne de Olivia Elkaim aux éditions Stock https://www.lagriffenoire.com/89143-divers-litterature-je-suis-jeanne-hebuterne.html
Liberia de Christophe Naigeon aux éditions Tallandier
https://www.lagriffenoire.com/79515-romans-liberia.html
Coffret histoire poche
Le secret du docteur Barry de Sylvie Ouellette aux éditions de Borée https://www.lagriffenoire.com/86135-romans-le-secret-du-docteur-barry.html
L'impératrice cixi de jung chang aux éditions Tallandier
https://www.lagriffenoire.com/82501-poche-l-imperatrice-cixi-la-concubine-qui-fit-entrer-la-chine-dans-la-modernite.html
L'Aviatrice de Paula McLain aux éditions Livre de Poche
https://www.lagriffenoire.com/76336-divers-li
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Barry avait regagné sa tente aux premières lueurs de l'aube, les cheveux en bataille, ses vêtements à peine boutonnés, n'ayant même pas pris la peine d'enrouler autour de sa poitrine la large bande de tissu qui servait à la dissimuler ; ...
Barry portait en son âme un secret nouveau mais combien plus délicieux.
Comment les gens peuvent-ils être si aveugles, si détachés, si peu conscients de la misère humaine, quand elle se trouve seulement à quelques mètres devant eux? Depuis bientôt six mois, je croise tous les jours des touristes qui ne viennent ici qu’avec la seule intention de se payer du bon temps. Ils ne se gênent nullement pour se départir de leur précieux argent, du moment qu’ils obtiennent quelque chose en retour.
Je parie que ce sont ces mêmes gens qui, de retour en Angleterre, se targuent de donner leurs sous à quelque œuvre charitable.
Aucun enfant n’est innocent du péché de ses parents ! . Pourquoi pensez-vous que les orphelinats débordaient de ces enfants qui n’auraient pas dû naître ? Des enfants du vice. Parce que les gens ne savaient pas se retenir. La fornication a des conséquences que l’on doit assumer Aujourd’hui, les femmes y échappent grâce à l’avortement et à la pilule, et regardez ce que ça donne : une société où tout est permis !
On a beau être un criminel de longue date, vraisemblablement blasé par une vie de misère, il y a de ces choses qui chamboulent même les êtres les plus endurcis. Puis, imperceptiblement pour les autres, les deux hommes frissonnèrent, presque en même temps.

- Eh bien, il devrait intervenir ! l’interrompit Barry. C’est une question de santé élémentaire, et le bien-être de la population est sous sa responsabilité. Depuis des années, ces gens profitent impunément du manque de législation pour vendre à tout un chacun huiles, potions et herbes variées dont les propriétés curatives sont plus que douteuses, lorsque les produits ne sont pas carrément nocifs. J’estime qu’il faudrait à l’avenir exiger une formation en pharmacie dispensée par une université européenne pour prétendre au titre d’apothicaire !
- Encore une autre de vos brillantes idées ! soupira Cloete en mettant le carnet de côté. Vous vous imaginez comment cela va être accueilli ? Partout où vous passez, vous trouvez moyen de vous attirer les foudres de plusieurs. Eh oui, on commence à trouver votre zèle dérangeant dans certains milieux…
- Tant pis ! lança Barry en faisant un petit geste désinvolte de la main. Je sais que le gouverneur sera d’accord avec moi..
- C’est bien là le problème !, concéda Cloete. Tout le monde sait que vous êtes dans les bonnes grâces du gouverneur, et personne n’ose ouvertement rouspéter.
Barry soupira à son tour en signe d’impatience.
- Si je peux contribuer à améliorer la situation de ceux qui le méritent et arrêter les manœuvres douteuses de certains individus peu scrupuleux, où est le mal ?
Nous avons tous cru qu’il suffirait de vous transformer en garçon quelque temps, sachant que vous seriez assez intelligente et futée pour vous tirer d’affaire, mais nous n’avons pas pensé à la possibilité que cette situation perdure et que vous deviez continuer dans ce rôle plus longtemps que nécessaire… Et c’était sans compter l’amour…
Pour une femme, retrouver l’enfant qu’on nous a arraché, c’est toute une joie.

Barry vit dans l’attitude de Buchan l’occasion idéale de jouer le grand jeu et de lui montrer à quel point il se trompait.
- Croyez-vous vraiment que vous le feriez ? répondit Barry avec cette suffisance si bien acquise. Vous n’avez jamais rien pu interdire à vos propres enfants, sans compter que ce serait contraire à tout ce que vous prêchez. Vous vous donnez de grands airs lorsque vient le temps de défendre l’égalité des classes sociales, le droit des jeunes filles à l’éducation et toutes ces causes qui vous sont si chères. Vous êtes si fier d’avoir mené à bien cette mission, d’avoir fait de moi la première femme à obtenir un diplôme de médecine même si de ne pas pouvoir vous en vanter publiquement vous consume, même si c’est moi, qui en réalité, me suis tapé tout le travail ! Comme vous l’avez dit le jour où j’ai décroché mon diplôme, James Miranda Barry est passé à l’histoire pour une raison que nous seuls, avec Miranda et Fryer, connaissions. Même si vous en brûliez tous d’envie, il vous était impossible de révéler à quiconque ce qui vous rendait si fiers, vous le premier. Vous pensiez pouvoir faire un pied de nez à la société au moment où je me révélerais, mais cela aussi devra attendre, apparemment. Oui, tous vos beaux principes sont hautement honorables, mais seulement lorsqu’il s’agit de vos idées, n’est-ce pas ? Voici maintenant que je vous dépasse, et cela vous est insupportable, admettez-le ! Eh bien, Milord, sachez que vous ne me contrôlez plus. Je ne suis plus une créature de votre invention. Je ne vous appartiens pas !

(à propos d’une séance de dissection « clandestine » à laquelle ils viennent d’assister pendant leur formation de futur médecin.)
- Barry ! s’écria Cartwright pour le forcer à prendre part à la discussion. Tu étais présent, n’est-ce pas ? Qu’en penses-tu ? Etait-ce un exercice scientifique, ou essentiellement ludique ?
Barry préféra ne pas répondre, étant d’avis que ses compagnons de classe avaient tous raison, chacun à sa façon. Bien sûr, ça aurait été un jeu d’enfant d’en débattre avec eux de façon brillante, mais le sujet lui paraissait tellement futile, et la teneur de leurs propos, si superficielle ! Ne voyaient-ils pas qu’on leur donnait en ce moment la possibilité de devenir de grands hommes, d’acquérir les notions qui leur permettraient de soigner tant de pauvres gens ? Pourquoi accordaient-ils si peu d’importance à leurs études ? Ignoraient-ils donc le potentiel qu’ils possédaient ? Ou encore, à défaut de s’intéresser à la science qu’on leur inculquait, considéraient-ils la médecine comme une simple façon de joindre une classe sociale inaccessible à la plupart des gens ? Leur attitude était décidément navrante. Et le fait que Barry dût faire semblant d’être d’accord avec eux, de partager leurs ambitions pour ne pas trop se les aliéner était tout aussi consternant.

Là, comme partout, il lui suffisait de saluer gracieusement les autres invités ou spectateurs en arrivant et en repartant, sans jamais s’éterniser ; elle prétextait toujours une somme de travail colossale pour se soustraire aux conversations insipides et insincères.
Cela valait mieux ainsi et ce n’était pas si loin de la vérité. Les relations sociales demandaient beaucoup de temps, une chose qui lui faisait défaut à ce moment de sa carrière. Tant pis si cet excès de sobriété contrastait trop fortement avec l’exubérance coloniale. Elle était maintenant un chirurgien expérimenté et un administrateur dévoué. Sa satisfaction du travail bien fait était une récompense en soi. Sans compter que tous ces gens ne l’intéressaient aps. Chaque fois qu’elle s’aventurait dans le grand monde, Barry réalisait à quel point elle n’aurait jamais pu en faire partie. Comme on le lui avait fait réaliser depuis si longtemps, la classe supérieure entretenait un mépris considérable pour les petites gens. Et elle aurait pu jurer que c’était pire en Jamaïque. C’était une chose d’endosser son personnage, de faire semblant d’être quelqu’un d’autre, mais c’en aurait été une autre de côtoyer ses congénères et de les entendre constamment rabaisser ceux qui avaient eu la malchance de ne pas naître riches.