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EAN : 9782845639485
484 pages
XO Editions (13/09/2018)
3.55/5   87 notes
Résumé :
Surnommé « le Stephen King chinois », Cai Jun a 40 ans et vit à Shanghai. Ses romans se sont vendus à plus de 13 millions d’exemplaires.

Chine du Nord, juin 1995. Shen Ming, jeune et brillant professeur, est suspecté d’avoir assassiné une lycéenne, quelques jours après, il est poignardé près de l’école, dans une usine désaffectée. Neuf ans plus tard, le mystère s’épaissit. Les présumés meurtriers du professeur sont envoyés, eux aussi, au royaume des... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 87 notes
Quelle bonne surprise ce roman ! C'est mon premier polar chinois…

Tout souriait donc ce jeune professeur de chinois, Shen Ming, puisqu'il enseignait dans un lycée réputé, allait se marier et entrer ainsi dans une famille prestigieuse. Tout à coup, tout s'enraye, on trouve une de ses élèves sur le toit du lycée morte, empoisonnée par une mixture à base de fleurs de laurier rose. Et par-dessus le marché, la rumeur affirme qu'il avait une liaison avec elle.

Tout le désigne donc, et durant son interrogatoire bien sûr tout le monde le lâche, il est forcément coupable mais pas de preuves. Cela n'empêche pas qu'il soit renvoyé de son lycée, uniquement sur la foi des on-dit. Mais, deux jours après, on le retrouve mort poignardé dans « la zone de la démone » !

Tout le monde désire enterrer cette histoire, à l'exception d'un policier intègre, Huang Hai, qui va continuer à enquêter pour trouver le coupable…

Coup de théâtre, des années plus tard, un jeune garçon Si Wang affirme se souvenir et l'auteure nous entraîne dans une belle histoire de réincarnation : Shen Ming a-t-il traversé la « rivière de l'Oubli » comme le pensent certains ?

Tous les protagonistes jouent un rôle, et ceci à travers le temps : on a ainsi des va-et-vient entre la période où ont eu lieu les trois meurtres, la période actuelle et d'autres évènements anciens qui s'articulent et inter-réagissent.

Ce n'est pas l'histoire d'une vengeance, Si Wang cherche à comprendre et non à restaurer à tout prix, l'honneur perdu de Shen Ming. L'auteur nous parle aussi du rôle de la rumeur, de la malveillance dans ce récit, du chacun pour soi, de l'enseignement dans son pays et de la place des professeurs ou leurs relations avec les élèves. Elle évoque aussi la famille, les relations parents-enfants qui semblent tellement éloignés de nous.

Si Wang est très attachant et l'auteure joue sur les subtilités de prononciation de son nom pour donner encore plus de mystère, et d'ésotérisme ; dans une note elle nous apprend que :

« Siwang » prononcé un peu différemment et écrit avec des caractères différents signifie « La mort »

Alors qu'en fait la mère de Si Wang lui révèle que :

« Je regardais au loin et j'avais l'impression d'entendre quelqu'un m'appeler, c'est pourquoi j'ai choisi le caractère « Wang » qui signifie « regarder au loin » pour ton prénom. »

On a parfois l'impression de tourner en rond, mais tout à coup l'auteure introduit un fait, un autre thème et, comme le boléro de Ravel, l'histoire s'étoffe et le mystère s'épaissit. On découvre les personnages peu à peu mais Jun Cai nous envoie régulièrement sur des fausses pistes ; on ne s'ennuie pas une seconde dans ce voyage dans la Chine profonde, sa culture, son mode de vie…

Les réflexions sur le temps, la séparation sont également très intéressantes et l'auteur nous livre régulièrement des extraits de poètes chinois pleins de mystère et de sagesse, ce qui me fait réaliser l'immensité de mes lacunes dans la littérature chinoise que j'ai longtemps tenue à distance, lui préférant les auteurs japonais…

J'ai beaucoup aimé ce roman, car la réincarnation, le cycle des existences, le karma m'intéressent, même si c'est abordé de façon romancée.

Il s'agit du premier roman de cet auteur, surnommé le Stephen King chinois, traduit en français. Son univers me plaît et j'aimerais bien lire un autre de ses romans.

Merci encore à NetGalley et aux éditions XO qui m'ont permis de découvrir et apprécier ce roman.

Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Quel plaisir de découvrir une plume différente avec une intrigue qui oscille entre Polar et thriller fantastique. En publiant cet auteur chinois vendu à plus de 13 millions de livres, XO éditions permet à ses lecteurs de plonger dans une intrigue hors du commun et de découvrir par cette plume un pan des traditions et croyances chinoises. Je ne me doutais pas de ce que j'allais découvrir, même si cette petite phrase d'accroche, surnommé « le Stephen King chinois », faisait son petit effet sur moi et laissait présager une petite découverte sympathique.

Et je dois dire que je n'ai pas du tout été déçue, même si le démarrage est assez déstabilisant, on se fait vite à la plume de l'auteur et malgré quelques longueurs ou répétitions d'un chapitre à l'autre, on a envie de savoir comment tout cela va se terminer.

Ce qui m'a le plus déstabilisé au départ, c'est le tutoiement ! Je n'ai à ce jour, jamais vu un flic tutoyer son suspect... Une fois la surprise passée, il faut juste intégrer que nous sommes dans une Chine communiste et que les règles sont différentes, que ce soit dans l'attitude des personnages, cette déférence que nous occidentaux n'avons pas... Mais parfois également cette attitude servile de certains...

La lecture commence avec une liste des différents protagonistes et c'est appréciable, car on peut facilement se perdre avec des prénoms aux consonances différentes de celles que nous connaissons.

L'auteur construit une intrigue très bien ficelée, la traduction est très fluide et rend bien cette atmosphère oppressante propre à ce genre, tout en faisant ressortir l'emprunte particulière de l'auteur.

On suit une enquête, menée sur plusieurs années, parsemée de fantastique où la réincarnation joue un rôle prépondérant. On apprend beaucoup de choses sur les croyances populaires chinoises et notamment sur la réincarnation et sa perception.

Que l'on croit à ces histoires ou pas, ces croyances, superstitions ont le mérite de montrer l'importance du monde des esprits, en les mettant au centre de son intrigue l'auteur nous permet de mieux comprendre les traditions et la mentalité chinoise.

Une ambiance fantastique et surnaturelle, ancrée dans la réalité, grâce à cette enquête qui n'a rien de surnaturelle, puisque plusieurs meurtres non élucidés ont bien eu lieu. Une intrigue très bien ficelée dont on savoure chaque ligne, grâce à l'auteur qui nous transporte parfois à la limite de l'inconcevable. Notre regard occidental sera plus critique, plus extérieur et pourtant l'intrigue a un côté fantastique prenant et haletant, mais tout en étant emprunt de poésie. Cette poésie palpable grâce à cette fascination que nous avons de l'Asie.

La résolution de l'intrigue, qui court sur plusieurs années, happe le lecteur qui est pris entre les filets de l'auteur et lorsque l'on pense que justice est enfin rendue, un retournement de situation vient tout remettre en question. Et même si justice est faite, on ne peut que se demander comment cela aurait été appréhendé en occident. Les délais de prescriptions inexistants permettent une justice peut-être plus équitable... Ou du moins une justice sans terme échu. La Chine communiste prend tout ce sens et pourtant elle n'est pas exempte de trafics en tout genre et de corruptions.

L'être humain est également décrit dans ce qu'il a de plus sombre et de plus vil sous couvert d'égalité. Il y a un côté "modernisme" qui est inexistant notamment dans les descriptions de la rue, avec la restauration de rue et les immeubles décrépits.

La noirceur est autant présente dans la description humaine que dans le tableau environnemental décrit. C'est sombre, glauque, crasseux comme un parallèle entre l'être humain et les murs qui l'enferment...

L'auteur parsème son intrigue de références poétiques et c'est rafraîchissant, car on sort de cette lecture enrichie de quelques notations et surtout de quelques auteurs à découvrir...

Je remercie sincèrement XO éditions ainsi que NetGalley, pour la découverte de cette plume et surtout pour l'envie que cela m'a donné de me tourner vers des auteurs différents et de nouvelles perspectives de lecture.
Lien : https://julitlesmots.com/201..
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Un polar chinois qui donne dans le fantastique avec des morts qui se réincarnent et cherchent vengeance.

Le suspens s'établit dès la première ligne, avec une victime qui annonce qu'elle mourra. Une introduction originale, on a hâte de connaître la suite.

Puis, comme le mort est un enseignant, on a un aperçu du système scolaire chinois, très compétitif, avec le stress des examens qui permettent d'accéder aux universités… mais seulement si le pedigree est également irréprochable!

C'est la Chine de la fin du vingtième siècle, avec les édifices qui sont rasés pour y construire de nouvelles tours, avec des capitalistes qui font beaucoup d'argent, mais qui peuvent aussi être ruinés rapidement.

Pour ce qui est de l'intrigue, la mythologie de la réincarnation, on y croit si on veut, mais dans le roman, ce n'est pas un mystère dont on peut douter, c'est une caractéristique essentielle du personnage. Pour ma part, je n'ai pas vraiment été convaincue.

J'ai aussi été incrédule face à l'invraisemblable habileté de tous ces meurtriers chinois, des hommes ou des femmes, qui d'un seul coup de couteau trucident leur ennemi. Jamais leur lame ne glisse sur une côte, le couteau va toujours droit au coeur et le décès est toujours immédiat.

Un avis mitigé, un livre que je vais oublier (sans avoir besoin de la soupe de Mengpo…)
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La rivière de l'oubli Cai Jun X.O éditions.#LaRivièreDeLoubli #NetGalleyFrance.
Sheng Ming est un très jeune professeur de Chinois. Enfin la vie semble lui sourire. Il a obtenu un poste dans un excellent lycée, il va se marier à une belle et fortunée jeune femme et enfin pouvoir vivre comme il le souhaite sans avoir à se préoccuper de comment gagner son bol de riz au quotidien. Mais voilà il lui faut lutter contre l'ostracisme et la jalousie... Les évènements vont s'accélérer. Une de ses jeunes élèves va mourir empoisonnée, les faits sont contre lui. Sans travail, humilié, accusé à tort le bout du tunnel reste sombre. Fou de rage et de colère il tue le censeur de son lycée persuadé de sa culpabilité et se rend ensuite à la Zone de la Démone pour y trouver la mort! Comment va t'il pouvoir se réincarner si le meurtrier n'est pas identifié?
L'inspecteur Huang Hai ne lâche pas l'affaire. Intervient alors à ses côtés Si Wang, un gamin au regard surprenant, à l'intelligence inouïe et qui semble se souvenir .... de Sheng Ming.Commence alors une enquête patiente minutieuse semée de rebondissements, de morts , de chasse à l'homme. Mêlant à la fois le pragmatisme et les traditions et croyances traditionnelles, Cai Jun nous offre un superbe roman. Certes c'est un roman policier avec meurtres, enquêtes, policier mais à la lectrice que je suis il a offert un regard différent sur une culture millénaire que je connais si mal. Emaillé de superbes poèmes choisis dans la littérature classique chinoise, ce roman se lit vite et bien. Une fois familiarisée avec les noms des différents personnages tout s'enchaine et la qualité de la traduction n'est surement pas étrangère au plaisir de lecture.
Un grand merci aux éditions X.O via NetGalley pour ce partage.
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On commence par un crime, on finit par la résolution du crime , entre les deux presque 500 pages...

Que se passe t-il au milieu ? Difficile de raconter, on est dans notre monde, en Chine et aussi dans un monde de fantômes , la noirceur de certains personnages et la poésie qui s'invite tout au long :ce roman est un savant mélange .

Il faut se laisser porter par les flots et suivre les méandres de cette rivière tumultueuse qui emporte vers l'oubli, un oubli long à venir, apprécier les photos de la Chine et des Chinois que nous offre l'auteur et se bercer des vers qui rythment le récit.

Fantastique, policier, social, poétique se roman a de multiples éclairages , peu importe c'est une lecture qui m'a enchantée, charmée par je ne sais quel effet de magie .
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Si l’âme existait, je pourrais quitter mon corps et regarder mon cadavre. Je pourrais aussi voir mon assassin et me venger en devenant un esprit malfaisant. Je hanterais à jamais la Zone de la Démone et même le lycée Nanming pour y répandre la souffrance que j’ avais subie, car le monde après la mort ne connaît pas le temps.
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On peut supposer qu’à la naissance un enfant conserve le souvenir de sa vie antérieure, qu’elle ait été longue ou courte, pénible ou heureuse. Les souvenirs, quels qu’ils soient, sont enchevêtrés dans le cerveau du bébé. C’est la raison pour laquelle les nouveaux-nés pleurent tant. Peu à peu ils oublient jusqu’à ne plus se souvenir de rien. Quand ils commencent à marcher, leur cerveau est vide.

(XO, p. 160)
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Jusque-là, je n'avais jamais cru les vieux livres qui prétendaient qu'il fallait, après la mort, franchir la porte de l'enfer et traverser les sources Jaunes avant d'atteindre le pays des Morts. Il fallait encore traverser la rivière de l'oubli en franchissant le pont sur les eaux tumultueuses pour être réincarné. Une vieille femme nommée Mengpo attendait à l'entrée du pont qu'on ne pouvait franchir qu'après avoir absorbé la soupe qui permettait d'oublier la vie antérieure.
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- Mais tu ne sais pas ce qu’on ressent quand on est tué. Le pire n’est pas la douleur physique, mais plutôt le fait d’être transformé en un autre après la mort, de dire adieu à tous ceux que tu as connus, de recommencer ta vie dans la peau d’un bébé et de perdre toute l’expérience acquise au cours des vingt premières années de ton existence.
- Je ne crois pas aux fantômes, mais raconte-moi quand même tout ce que tu sais, que ce soit la réalité ou le fruit de ton imagination. Je t’écoute, détective fantôme.
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如果死后还有人记得你,那就不算真正死去。至少你还活在那些人身上。

(Si des gens se rappellent de toi après ta mort, on peut considérer que tu n'es pas vraiment mort. Au mois tu vis encore à travers eux.)
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