L'éditeur présente ce livre comme un essai court (moins de 200 pages). Jusque-là je n'ai rien à redire. Par contre, je ne partage pas du tout leur avis sur le qualificatif accordé à la lecture du texte. Je n'ai pas trouvé cette lecture "aisée", bien au contraire. Si ce texte est adressé à tous ceux qui aiment la littérature et la font vivre, qu'ils soient simples lecteurs et lectrices, enseignants, bibliothécaires, libraires... Je pense qu'une culture littéraire classique est recommandée puisque prise pour acquise par l'auteur. Ce n'est pas la référence à la chanson populaire (vraiment ?) qui ramènera le texte plus proche de mes références. Il faut dire que mes études scientifiques n'ont pas participé à mon goût pour la lecture et celle-ci est plus romanesque que classique.
Ceci étant dit, et le lecteur potentiel averti, j'ai pu tout de même apprécier certains propos. Je pense notamment au perpétuel débat autour de la fin de la littérature. C'est à nouveau là que nous voyons que derrière ce mot se cachent de très nombreuses réalités. On peut apprécier la littérature pour la beauté de son texte, pour le message qu'elle véhicule, parce qu'elle continue longtemps après sa création à avoir des effets, conservant ici toute sa pertinence. Celle-ci justement peut être de nombreuses natures tant qu'elle arrive à garder l'adhésion d'un lectorat, même si celui-ci évolue voire diffère de celui escompté.
C'est cette conception large et ouverte de la littérature qui justifie l'intérêt que chacun doit y porter et contribue à affirmer sa nécessité pour la démocratie. La démonstration la plus vive reste l'interdiction de l'accès à l'école pour certaines populations ou bien encore la censure étatique pour contrôler les foules.
Cette lecture, loin d'être aisée, a le mérite de faire réfléchir, notamment sur le rôle de chacun dans la littérature plurielle et émancipatrice.
Commenter  J’apprécie         20
Découvert grâce à l'opération Masse Critique, je me suis lancée dans cette lecture qui promettait d'être aisée pour les amoureux de la littérature. Et même en ayant fait des études littéraires, donc en ayant lu la plupart des ouvrages cités, je n'ai pas vraiment réussi à accrocher, pour le lire en une seule fois. J'ai préféré lire un passage de temps en temps pour que cela soit plus léger, sans en venir à bout totalement.
Commenter  J’apprécie         00
J'avoue au moment de la masse critique Babelio, ce documentaire m'interpellait et m'invitait à le sélectionner rien que par son titre et sa quatrième page de couverture "vous aimez lire, la littérature compte pour vous ". Je n'ai pas réussi à rentrer dans cet essai plutôt à destination des universitaires.
Commenter  J’apprécie         00
Reste qu'il y a des effets. Que ces œuvres d'art continuent d'être discours puisqu'il se passe quelque chose quand elles se produisent en dehors de leur situation première. En termes plus techniques, ces discours se détachent de leur valeur d'usage première, ils se « désancrent » de leur situation d'énonciation initiale mais c'est en passant à d'autres. Il arrive aussi, à l'inverse, que des discours à qui ont été faits pour un usage en contexte immédiat, tels un plaidoyer, ou un cours, ou encore une lettre de Madame de Sévigné, s'en sont ensuite trouvé détachés et sont passés en littérature ; pas de frontière étanche, plutôt un espace scalaire, on y reviendra également.
En matière de création, chacune et chacun fait évidemment à son gré. Reste qu'une réflexion sur ce qu'on fait pour faire adhérer, et à quoi, ne peut nuire. Peut faire au moins un peu songer à quels récepteurs on suppose en écrivant, à ce quon imagine qu'ils imaginent et si l'on croit possible de le modifier ou non. Songer un peu à expliciter si l'on envisage un divertissement, un passe-temps, une opinion à promouvoir, un savoir à transmettre, ou une expérience de pensée, une connaissance par empathie.
Disons qu'ainsi, de 1995, deux nouvelles querelles résument les enjeux littéraires des mutations scolaires: clivages à propos de la question "quoi?"
- quelle littérature enseigner et
- du "pour quoi faire?"
- à quels usages.
Intégrée à la Comédie française depuis bientôt trente ans, la comédienne Florence Viala joue dans "La Cerisaie" de Tchekhov, mise en scène par Clément Hervieu-Léger, et dans "Guermantes", dernier film de Christophe Honoré... L'occasion de revenir sur une longue carrière à jouer la comédie.