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Pascal Ory (Autre)
EAN : 9782226487865
128 pages
Albin Michel (27/09/2023)
4.5/5   9 notes
Résumé :
Le 3 avril 1945, Léon Blum et sa femme furent extraits du camp de Buchenwald et, au bout d’un mois de pérégrinations, ils se retrouvèrent dans un hôtel du Tyrol italien, où, le 4 mai, ils aperçurent les premiers casques américains.
Ce journal du dernier mois de captivité de l’ancien président du Conseil français, montre, à travers le récit des vexations et des menaces, la persistance de l’espoir en l’homme, et surtout apporte la preuve, s’il en était besoin, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les livres se rencontrent, se croisent, coïncidences ou hasards, à moins que l'attention ne soit rendue plus sensible à un nom, à une époque, par les lectures précédentes. En décembre, je terminais « Par-delà l'oubli », histoire romancée de René Blum, le plus jeune des quatre frères de Léon. La dernière visite à la librairie, il y a deux jours, m'a conduite, je ne sais pas comment, à ce petit livre (110 pages comprenant une préface de Pascal Ory), souvenirs de Léon Blum de son dernier mois de détention par les Allemands, jusqu'au 30 avril 1945.
René avait été assassiné à Auschwitz plus de deux ans avant, Léon l'avait-il su ?

Léon Blum, en détention en France depuis septembre 1940, avait été transféré à Buchenwald comme « otage d'état » par les Allemands, début avril 1943. Il y avait passé les deux années suivantes, dans une maison à proximité du camp, avec sa femme qui l'avait rejoint délibérément, et avec Georges Mandel, otage comme lui, mais assassiné en juillet 1944.

La progression des armées alliées entraîne l'évacuation du camp de Buchenwald. Blum et sa femme sont emmenés en voiture le 3 avril 1945, à Ratisbonne, après une étape de quelques heures au camp de Flossenburg. Puis près de la frontière tchécoslovaque, à Schoenberg, où ils vont rester une douzaine de jours. C'est là qu'ils apprennent la mort de Roosevelt dont Léon Blum se sentait très proche. Ils en repartent le 16 avril pour Dachau. Ils y trouvent des personnalités venues de tous les horizons : un ancien ministre des Finances allemand, le Dr Schacht ; le chancelier autrichien, le Dr Schuschnigg ; un membre du service secret britannique, le capitaine Best, enlevé à La Haye ; trois généraux allemands plus ou moins impliqués dans l'attentat du 20 juillet 1944 contre Hitler ; un officier de l'aviation soviétique, neveu de Molotov ; les fils du régent Horthy et du maréchal Badoglio...

Dachau est évacué à son tour, le 26 avril. « le dévidement du camp durait à coup sûr depuis de longues heures, car, lorsque nous nous engageâmes enfin sur la route, en profitant d'un intervalle entre deux colonnes, nous doublâmes pendant peut-être quinze kilomètres l'interminable défilé (...) C'est quelques jours plus tard que la 7e armée américaine devait ramasser les cadavres par milliers. » Léon Blum et sa femme arrivent à Innsbruck où ils rejoignent d'autres otages : « Nous sommes maintenant cent cinquante, de tous pays et de toutes conditions. Venus de toutes les prisons d'Allemagne, nous avons fini par converger vers ce camp sordide. de filtrage en filtrage, il s'est déposé là comme un résidu des adversaires les plus détestés, des sujets ou des vassaux les plus gravement suspects de trahison. Nous formons le dernier carré, le dernier bataillon des ennemis et des otages. »

Il y a encore un transfert avant la libération avec l'arrivée d'une division américaine. Une libération que ni Léon Blum ni sa femme, ni leurs compagnons n'osaient espérer, quasiment persuadés que les SS les exécuteraient tous, plutôt que de leur laisser une chance de recouvrer la liberté. Cette angoisse ne les a pas quittés pendant un mois, en particulier quand ils devaient quitter un lieu pour un autre : y arriveraient-ils vivants ou seraient-ils tués en route ?

Récit concis, clair, qui évite la grandiloquence et ne devient dramatique que dans le constat des traitements infligés aux déportés ou l'observation des souffrances des civils allemands.

La lecture de la préface de Pascal Ory est indispensable avant d'entrer dans le récit, pour ceux comme moi qui ont des incertitudes sur le déroulement des faits et sur les évènements de la vie de Léon Blum : rappel de ses écrits antérieurs et remise en contexte historique, éclairent parfaitement les écrits de ce « Dernier Mois ".

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J'ai découvert, grâce à ce récit, la vie d'une partie des prisonniers politiques et la débâcle des groupes SS, aux portes de la Libération et de la capitulation du IIIème Reich.
Ce récit, à travers les mots de Léon Blum, apporte un complément sur le Dernier Mois des camps.
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critiques presse (1)
LeMonde
16 novembre 2023
Ces bribes d’un journal où le chef du gouvernement du Front populaire accepte, ­contre sa réserve coutumière, de lier vie publique et vie privée, témoignent de la force de son espérance et de sa foi en l’homme.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Cette embellie personnelle prend tout son sens à la lumière d’une tragédie absolue à laquelle Léon ne fait aucune allusion, sans doute parce qu’au moment où il rédige ses notes, il en ignore le détail : celle de son frère cadet René (...) Parce qu’il est « le frère de Léon Blum » il a refusé à plusieurs reprises de quitter la France. Le 12 décembre 1941, il fera partie de la rafle dite des « Notables ».
(Préface de Pascal Ory)
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Les grands bombardiers venus de l’ouest ont survolé Ratisbonne. Ils remontent à présent la belle vallée romantique que nous avons descendue hier. Les voici sur Neustadt. Nous revoyons la petite ville paisible, si distante de la guerre, et qu’écrasent en cet instant les bombes de deux tonnes. Nous revoyons les enfants qui jouaient sur le pas des portes ; la petite fille aux grâces précoces, qui dansait sur le trottoir avec son bout de ficelle…Nous pensons aussi aux petits gosses qu’en France on arrachait des bras de leurs parents, avant le départ en trains plombés pour les camps de concentration…Maudits soient ceux qui, à force de cruauté, ont déchaîné sur ce monde la contagion de la haine !...
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