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Patrice Carrer (Traducteur)
EAN : 9782070773275
464 pages
Gallimard (01/12/2005)
3.36/5   190 notes
Résumé :
Travaillant dans une université huppée de Washington D.C., David Goldberg devient, par le plus grand des hasards, le bibliothécaire privé d'Alan Stowe. Vieil acariâtre multimillionnaire, industriel cynique et sans scrupules, Stowe est
surtout le plus grand bailleur de fonds du parti républicain. Or, nous sommes justement en pleine élection présidentielle et l'équipe du candidat sortant, un gosse de riche va-t-en-guerre, ancien alcoolique reconverti en fou de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,36

sur 190 notes
On le traque, on le poursuit, et pourtant il se définit comme « un Homme blanc, classe moyenne, âge moyen. Bibliothécaire. Bosse dans une université. Honorable. Inoffensif. »
Il est bibliothécaire chez un sale type, Stowe, qui finance les campagnes électorales du parti républicain et qui, pour arriver à être milliardaire, bétonne les campagnes, les vraies, et construit des centres commerciaux à la place des forêts.
Et la campagne électorale se joue entre une femme Démocrate (une femme ! Où a-t-elle la tête !) et un Républicain qui brigue un deuxième mandat : il peut à ce titre fomenter un semblant de rébellion, qui justifierait l'état de siège, le couvre-feu « et parmi les gens qui se risqueraient dans les rues le jour de l'élection, un Afro-Américain sur trois était sûr de se faire épingler sous un prétexte ou sous un autre. »
Alors, forcément, le bibliothécaire se demande ce que la Sécurité du territoire lui reproche. Etre juif , cela suffit-il ? parce que ses adversaires , eux, sont non seulement Républicains, de la droite extrême, contre l'avortement, contre le droit des femmes - qui doivent juste la fermer et se reproduire en silence- contre les écolos, contre les gays, et, pompon , contre les juifs.
Emplois fictifs des femmes de politiciens, achat de temps d'antenne, matraquage publicitaire, arrosage de fric, recherche de tout ce qui peut servir pour déshonorer l'adversaire, infiltration de leurs proches, mensonges surtout, car la vérité n'a aucune importance en politique, et même la vraisemblance est inutile.
Voulant attaquer le bibliothécaire, soupçonné de connaître les secrets illicites des millions arrosés par Stowe ( alors que cela le pousse à les découvrir, ces secrets) la sécurité du territoire cherche quoi inventer : vols, viol, cruauté envers les animaux… oui, ça, c'est un bon créneau, cruauté , zoophilie.
Larry Beinhart nous fait beaucoup rire : le bibliothécaire, au début du livre, parle d'une de ses collègues plutôt mince « mais je n'aurais jamais pu m'imaginer en train de la déshabiller, sous peine de me faire l'effet du Marquis de Sade effeuillant Justine en prélude à de sordides et perverses profanations ».Et une autre de ses collègues, quand elle apprend qu'il est accusé de zoophilie contre un cheval, s'étonne, elle aurait juré qu'il avait une petite bite.
Drôle, donc, ce livre sur un sujet pas du tout drôle. Pertinent, Larry Beinhart nous rappelle des épisodes connus, parfois d'ailleurs évoque des noms ou des faits réels( comme Hillary Clinton ou le 11 septembre) et « invente », bien que tellement vraisemblable, un avion rempli de politiciens démocrates qui se scratche, le rôle des grands électeurs, le Congrès qui peut tout de même , malgré tout, se faire manipuler, les doubles casquettes, les espions, tout un monde politique gouverné par l'argent.
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Prenez un brave gars comme vous et moi, c'est à dire un gars qui n'a rien à voir avec les flingues, l'espionnage ou n'importe quel autre truc potentiellement violent. Qui découvre par hasard une conspiration visant à invalider l'élection de la candidate démocrate à la maison blanche. Qui se retrouve donc très vite avec une section spéciale des services secrets aux fesses, soit un petit club de sadiques au dessus des lois et à la solde du président sortant, un républicain plus ou moins crétin et plein aux as, toute ressemblance avec la réélection à l'arracher et plus que suspecte de Georges W. Bush étant bien sûr parfaitement fortuite. Tout ça manque un peu de sentiment me direz-vous. Que nenni ! le brave gars, un juif intello avec des bouclettes sexy, rencontre au bout de quelques pages à peine une femme éblouissante qui n'est autre que l'épouse du chef de la section spéciale, et il en tombe raide amoureux tellement qu'elle est belle (et en plus elle est intelligente. Oui, des questions dans la salle ?).

Bon, je suis peut-être un peu confus là, mais on a tous les ingrédients, pesés au gramme près, du best seller calculé pour le carton en librairie et l'adaptation sonnante et trébuchante en block buster estival. L'écriture est triviale, parfois lourdingue (chaque explication est mâchouillée sur plusieurs pages pour être bien sûr que les QI inférieurs à 12 profitent aussi du spectacle), les tentatives d'humour récurrentes sensées l'alléger ont encore tendance à le plomber, et on a déjà croisé les mêmes personnages plats et sans saveur un nombre incalculable de fois. le héros est bibliothécaire, alors on a droit à un peu de poésie, un peu de philo (genre Platon nique la démocratie - rassurez-vous, ce n'est pas développé) et - surprise - à l'évocation de chansons folk des années 60 (dont la sidérante "Anathea", l'une des plus belles chansons enregistrée par la plus grande voix féminine de la musique folk nord américaine, Judy Collins - bon sang, j'en frissonne rien que d'y repenser).

A mettre tout de même au crédit de ce consensuel pavé l'explication du mécanisme de confiscation rampante de la démocratie par la coalition politico-financière républicaine, même si elle donne lieu à de trop long apartés qui débarquent souvent dans le roman comme une perruque dans le potage. La charge contre les média unanimement moutonniers et à la botte de ce même pouvoir politique et financier est également accablante. On pouvait imaginer que le journalisme étasunien était un peu plus couillu et indépendant que le nôtre (le 4e pouvoir, tout ça...) mais apparemment, aujourd'hui, on a les mêmes toutous des deux côtés de l'Atlantique.

A part ça, on ne voit pas les pages se tourner ; le pavé se dévore à une vitesse supersonique même si la chute, comme le destin de tous les personnages, n'apporte pas la moindre surprise. Alors quelque part, il faut considérer que le contrat est plus ou moins rempli. Une chose est sûre : les fans de Millénium adoreront. Côté traduction, l'excellent Patrice Carrer (qui brille chez McKinty) a fait ce qu'il a pu.

Vous trouverez sur les mêmes sujets une alerte cent fois plus percutante, car emballée dans un texte bien plus subtil, chez l'australien McGahan (Australia underground).
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David Goldberg est bibliothécaire. Son métier, « c'est de distribuer du savoir. Gracieusement. Entrez, s'il vous plaît, entrez, prenez un peu de savoir gratis, non, ce n'est pas plafonné, continuez, vous pouvez vous en gaver, non, ce n'est pas une arnaque, ce n'est pas un échantillon gratuit pour vous appâter et vous facturer plus tard, ou bien pour vous tapisser le cerveau de logos et de slogans ». Pour améliorer son modeste salaire de fonctionnaire dans une université, David entre au service d'Alan Stowe, désireux d'inventorier sa bibliothèque personnelle. Alan Stowe est un vieux capitaliste richissime mais aussi le plus généreux donateur du parti républicain, et à ce titre auréolé d'une réputation sulfureuse.


Larry Beinhart démarre l'intrigue de son roman lors d'une campagne électorale présidentielle qui met en ébullition les services secrets, hommes de mains, barbouzes en tous genres qui suspectent Stowe de détenir des documents compromettants susceptibles de nuire à la réélection du président Scott. Au pouvoir, Scott brigue un second mandat. C'est un va-t-en-guerre qui a su éviter la conscription au moment de la guerre du Vietnam, convaincu comme ses amis politiques que les classes possédantes doivent disposer d'un pouvoir supérieur à celui de la populace.

 
Face à lui, une candidate, qui si elle est élue, sera la première femme Présidente des Etats-Unis. Ann Lynn Murphy est donc une cause perdue. Parce qu'elle est féministe, les media à la botte répandent la rumeur que « le programme politique des féministes n'a rien à voir avec l'égalité des droits pour les femmes, que leur mouvement d'inspiration socialiste a déclaré la guerre à la famille et encourage les femmes à quitter leur mari, à tuer leurs enfants,  à pratiquer la sorcellerie, à détruire le capitalisme et à devenir lesbiennes ».

 
Dans ce combat de prétendants à la charge suprême qui ne le concerne en rien, David devient une cible pour les services secrets, car il pourrait être en possession d'informations gênantes. Voilà comment, à cause d'un concours de circonstances malheureux, un bibliothécaire paisible et candide se retrouve bien malgré lui au centre d'une conspiration nationale. le regard naïf de David, citoyen lambda, et sa méconnaissance des magouilles politicardes donnent à ce roman décapant tout son piquant et son humour croustillant. Inutile d'être expert en système électoral américain pour savourer les tribulations politico-sentimentales du héros, objet d'une chasse à l'homme, et qui en grand romantique tombe amoureux de l'épouse de l'un de ses plus cruels poursuivants.

 
Aussi sûrement que l'on trouve du soja dans l'Iowa, ce roman regorge de politiciens, assistants, consultants, administrateurs, chargés de mission, coordinateurs, lobbyistes, régulateurs, conseillers, bureaucrates, responsables de cabinets, chefs du personnel, d'innombrables employés qui sont aisément transposables dans n'importe quel pays et que Larry Beinhart nous donne l'impression de parfaitement reconnaître malgré leur déguisement américain. Un roman très agréable à lire, qui sous un vernis réjouissant soulève de très sérieuses questions.
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Un thriller qui dévoile la face cachée de la société américaine sous G.W.Bush ou les pouvoirs sont entre les mains d' une administration de riches faite pour les riches, contrôlée par les plus grosses sociétés multinationales, sacrifiant les plus élémentaires libertés individuelles au nom de la lutte contre un terrorisme qui, bizarrement, profite aux mêmes tout-puissants... Une peinture au vitriol ou l' auteur démonte tous les mensonges, pour en éclaircir les rouages les plus obscurs qui n'ont pas toujours été évident à comprendre pour la novice que je suis ! En toile de fond une chasse à l' homme haletante et saisissante de réalisme, un suspense captivant d' une intrigue menée tambour battant, doublée d' une documentation étonnante dont les multiples révélations montrent l' envers d' un système truqué et faussé depuis trop longtemps et permettent ainsi de mieux comprendre les véritables enjeux de demain.Ce roman a reçu le Grand Prix de littérature policière 2006
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Un vrai coup de coeur
Responsable informatique d'une grande bibliothèque publique, David Goldberg est sollicité par une ancienne collègue pour la remplacer quelques jours auprès d'un magnat de l'immobilier dans quelle classe les documents. Malgré les mises en garde de sa supérieure, David accepte l'emploi qui lui fait rencontrer des personnages officiels impliqués dans la bataille électorale pour la Maison Blanche. le candidat républicain sortant à de bonne chance d'être réélu malgré sa gestion hasardeuse des affaires. Mais contre toute attente, une ancienne infirmière du Vietnam obtient l'investiture démocrate. Désormais, les chiens conservateurs sont lâchés. David Goldberg devient le bibliothécaire privé d'Alan Stowe que tous les hommes politiques de Washington connaissent et craignent. Et David découvre qu'il est au coeur d'un vaste complot ou la lutte politique se double d'un profond sexisme. Très vite, David devient la cible de la sécurité intérieure. Aidé d'une bande d'amis bibliothécaires, il se voit obligé de retrouver l'information qui lui apprendra pourquoi sa vie est en danger.

A priori rien d'inédit dans la trame de ce thriller politique visant à dévoiler les coulisses et les manoeuvres électorales. Mais car il y a vraiment un mais le rythme le style les personnages de ce titre le distingue de bien des productions consacrées à des thèmes comparable. Nous avons là un roman haletant parfaitement orchestré ,une intrigue mené avec brio. Il est normal que ce roman ait été récompensé par le Grand Prix de littérature policière. En effet ce roman policier marque les esprits et par là même reste inoubliable même des années après l'avoir lu. de plus il est tout à fait d'actualité dans le contexte actuel des élections American où on le voit une nouvelle fois républicain et démocrate ne sont vraiment pas sur la même longueur d'onde. Une sacrée crise sociétale s'annonce
Un putain de livre de politique-fiction.

Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
A priori, il paraissait tiré par les cheveux de prétendre que la candidate d’un grand parti (démocrate)à la présidence puisse représenter une menace terroriste. Mais justement, personne ne le prétendait. L’idée, c’était de présenter Murphy comme la cible d’une menace terroriste.
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Les bibliothécaires, c’étaient la liberté. Des torches dans l’obscurité, des bastions dressés contre la fascination fascisante du pouvoir qui guettait n’importe quel gouvernement.
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Un bibliothécaire n'a pas un statut social très élevé, et nous ne gagnons pas non plus beaucoup d'argent ; plus qu'un poète, d'accord, mais pas autant qu'un type qui sait bien faire la manche. Alors, nos idéaux comptent beaucoup pour nous, et aussi l'amour des livres, l'amour du savoir, l'amour de la vérité et de la liberté d'information, le désir que les gens puissent découvrir les choses par eux-mêmes. Qu'ils puissent lire, oh, des histoires d'amour ou des romans policiers, ce qu'ils veulent. Et que les pauvres puissent avoir accès à Internet. (page 79)
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Le secrétaire d’État avait compris depuis très longtemps que la vérité n’avait aucune importance ; et, une fois franchie cette barrière, il avait découvert que même la vraisemblance était inutile. Ce qui comptait réellement, c’était une certaine indéfinissable viscosité de l’accusation, qui devait être à la fois mémorable et difficile à réfuter, de sorte que l’accusé se retrouve éternellement sur la sellette, et que tout ce qu’il dise paraisse automatiquement suspect et intéressé.
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L’homme portait une parka matelassée ; de rares cheveux blancs dépassaient de sa casquette en tweed.
Son interlocuteur lui rendait presque une vingtaine d’années. Ses cheveux étaient gris ; il avait enfilé un manteau de cachemire par-dessus son costume, mais portait aux pieds, par souci de confort, des chaussures de sport genre cross-trainer.
— Les entreprises les plus susceptibles d’aboutir sont celles que l’on aura dissimulées à l’ennemi jusqu’au moment de leur exécution, répliqua-t-il.
Il avait marmonné cette phrase, et le vieux à la casquette ne la comprit que grâce à sa connaissance de Machiavel.
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Videos de Larry Beinhart (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Larry Beinhart
Intervieuw de Larry Beinhart pour son roman "Salvation Boulevard" Vidéo en anglais
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