Introspection où l'auteur se moque gentiment de lui-même, intellectuel lâché par son colocataire (son corps) pour maltraitance. Ce dernier décidant de prendre le devant de la scène, il faudra bien lâcher du lest et essayer de mettre en oeuvre, après bien des douleurs et des dénis, une autre forme de cohabitation.
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La médecine échoue à soulager M.Parks. Il choisit d'apprivoiser son corps, de vivre avec sa douleur et non contre elle. Témoignage précis , introspection pleine d'humour (anglais acclimaté à l'Italie!)
Une lecture salutaire si vous pensz encore que la médecine occidentale est toute puissante!
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Il n'y a rien de mystique dans cet ouvrage, mais un balancement entre la tentation de se résigner à la maladie et la volonté d'y échapper résolument. Tim Parks décrit ces attitudes disparates et les tisse ensemble, leur donne un sens.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Déployant toute la palette des effets romanesques, maniant le dialogue à point nommé, champion des modulations rythmiques, ce Calme retrouvé est récit au centuple. Dès le début, on comprend en quoi s’exprime sa calme supériorité : c’est qu’au lieu de flotter sur le supermarché de la prose en piquant ici un cliché de magazine, appariant là deux mots incongrus, Tim Parks ne raconte le monde qu’engagé dans un usage.
Lire la critique sur le site : Liberation
Par ailleurs, c'est la réalité, et dans mon cas l'heureuse vérité, à savoir qu'au moment même où le corps médical avait fini par renoncer, et moi par ne plus rien attendre de lui, alors même que je semblais être condamné à vie à la douleur chronique, quelqu'un a proposé un recours insolite : Restez tranquille, et respirez. Je suis resté tranquille. J'ai respiré. Un exercice qui a commencé par me paraître assommant, passablement douloureux, sans efficacité immédiate. En fin de compte, il s'est révélé tellement enthousiasmant, tellement transformateur, sur un plan à la fois physique et mental, que j'ai commencé à penser que ma maladie avait été un coup de chance. Si je n'étais pas le plus grand des sceptiques, je dirais qu'elle m'avait été envoyée d'en haut pour m'inviter à changer mes habitudes.
(...) la plupart des gens éprouvent de la honte si on leur dit que leurs ennuis sont psychosomatiques. Ils se sentent accusés, coupables. Il est acceptable d'avoir un corps malade, ce n'est pas votre faute, mais pas un esprit malade. L'esprit, c'est vous, le corps est simplement à vous. Choisir d'aller voir un psychanalyste parce que vous êtes malheureux est une autre affaire. Il y a une certaine respectabilité à être malheureux de façon compliquée, et la plupart des gens en conviendraient, reconnaître que l'on a besoin d'aide professionnelle est une preuve d'humilité et de bon sens. Mais quelqu'un qui rend son corps malade parce qu'il refuse d'admettre que son esprit ne va pas bien, parce qu'il refoule ses peurs, ses désirs et ses conflits, n'est qu'un perdant.
Quand je voyais un tableau, ou un film, je m'efforçais aussitôt d'ordonner ses plaisirs et ses défauts en mots. Mon cerveau débitait à toute allure un petit compte rendu, un essai critique. La majeure partie du plaisir des films et des tableaux, c'était précisément cette activité verbale, après. Et même pendant. J'écrivais le compte rendu pendant le film, tout en regardant le tableau. Tout devait être vécu à travers le langage, sinon ce n'était pas vécu du tout; au point que je n'avais pas réellement vu un tableau ou un film (ou un match de football, d'ailleurs) tant que je n'y avais pas pensé en mots, ou mieux que je n'en avais pas parlé, ou mieux encore que je n'avais pas écrit dessus, en mots voulus, respectueux d'eux-mêmes, soigneusement organisés. Alors je possédais le film ou le tableau. En ceci, j'imagine, j'étais assez proche de ces pauvres gens qui n'ont pas véritablement été en vacances s'ils ne peuvent pas s'en montrer les photos. (p. 172)
Conclusion. C'est une grosse erreur d'imaginer qu'on peut revenir à une meilleure relation avec son corps en se contentant de le malmener en le jetant dans l'action extrême. Dans mon cas, il était temps de trouver comment sortir de ma situation délicate sans chasser une forme de tension en plongeant dans une autre.
Résolution.Si j'écrivais un jour sur cette "maladie", ce serait une fois guéri, quand elle ne serait plus une "affection". Et alors, avec les mots les plus simples.Pas d'ours blancs au poil qui se fracassait. Pas de littérature maniérée aux dépens du bien-être.
(...) Seule une culture qui s'efforçait de maintenir le corps et l'esprit séparés pouvait avoir besoin d'employer un mot tel que psychosomatique. Pour recoller les morceaux. Et ce mot était toujours associé à la maladie, en particulier le genre de maladie sournoise et opiniâtre que la médecine occidentale ne sait pas guérir. Ainsi le corps et l'esprit ne font qu'un seulement lorsque l'esprit angoissé rend malade la machine corporelle. Ou lui fait croire qu'elle est malade. Quand, en réalité, elle ne l'est pas. Et parce qu'elle n'est pas réellement malade, le médecin peut s'en laver les mains, ou vous envoyer chez un psychiatre.
[
Tim Parks :
Le silence de Cleaver]
Dans les locaux de la Fondation Deutsch de la Meurthe à la Cité Universitaire Internationale de Paris,
Olivier BARROT présente le
roman de
Tim PARKS traduit de l'
anglais : "
Le silence de Cleaver".
Olivier BARROT en lit quelques lignes et en raconte la trame. Un
journalisteanglais vedette se retire du monde et voit sa retraite dérangée par l'arrivée de son fils.