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EAN : 9782923530673
164 pages
La Peuplade (05/11/2013)
3.75/5   100 notes
Résumé :
Un mécanicien décide de tout abandonner pour aller visiter son père malade, à l'autre bout du continent. Mais la route est longue à bord de la vieille bagnole et une étrange panne d'électricité, qui le poursuit, complique le trajet. Dans ce labyrinthe en ligne droite, le danger guette, l'essence se fait rare, la soif tenaille et les souvenirs montent des embuscades. En chemin, l'homme embarque une femme mystérieuse et un type excessivement volubile, qui provoqueront... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (16) Voir plus Ajouter une critique
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C'est un road trip apocalyptique. Un homme décide, lors d'une panne d'électricité généralisée, de quitter son travail et de traverser le pays pour aller voir son vieux père qu'il n 'a pas vu depuis plusieurs années et avec lequel il n' était pas resté en très bons termes. Il prend sa vieille voiture et entreprend ce long voyage d'ouest en est, l'auteur ne nomme ni les personnages ni le pays, je pense qu'il pourrait s'agir du Canada. Au fur et à mesure qu'il avance dans son périple, on voit que la situation se dégrade, toujours pas d'électricité, presque plus d'essence, la police contrôle et bloque l 'entrée des villes, les magasins sont pillés, la violence et la délinquance augmente, l' insécurité aussi. Tout le monde se méfie des nouveaux arrivants.. L'homme, rivé à son volant continue d'avancer en conduisant sans répit, il prend une femme et un homme en stop.
L'auteur nous décrit,au fil des kilomètres, les scènes apocalyptiques et les paysages désolés que notre conducteur traverse. La route se déroule comme le fil d'Ariane pour mener l'homme vers son village d'origine, la tension augmente avec la fatigue et la chaleur écrasante.
L'auteur crée cette situation apocalyptique et étrange, sans donner beaucoup d'explications, on ne sait pas grand chose sur l'endroit , l'époque et les personnages, ce flou permet une plus grande liberté d'interprétation, cela peut se passer n'importe où, n'importe quand, l'auteur soulève des questions sans donner de réponses.
Road trip hypnotique et envoûtant on se laisse embarquer, avec le conducteur, sur ce bitume qui se déroule sans fin, à travers un pays sans nom, dans sa quête du père.
La suite de ce roman se trouve dans "le poids de la neige", le second roman de l 'auteur aussi énigmatique que le premier.
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« le Fil des Kilomètres ». C'est le premier roman écrit par Christian Guay-Poliquin (2013, La Peuplade, 230 p.), distribué en France (2015, Phébus, 192 p.). Ecrivain québécois, né à Sant Armand, à 80 km au sud de Montréal. Etudes à l'Université du Québec à Montréal (UQAM). D'après l'auteur « J'ai travaillé dix ans sur mon premier roman avant d'être accepté par une maison d'édition. J'ai eu la chance de me faire dire que ce n'était pas bon, qu'il n'était pas à point, que j'étais capable de mieux. Chaque fois, je me décourageais, et deux ou trois mois après, je reprenais mon manuscrit pour le retravailler. Ça a porté ses fruits : le deuxième livre m'a seulement pris six mois à écrire ».
« le Fil des Kilomètres » c'est le début d'un cauchemar généralisé. C'est le périple d'un mécanicien qui prend la route pour traverser le Canada d'Ouest en Est pour aller au chevet de son père qu'il n'a pas vu depuis une dizaine d'années. Cela, c'est la parte « road movie » de 4737 kilomètres, celle qui ressort d'une lecture rapide. Lecture introduite par un court poème « C'est l'histoire d'un homme qui veut revoir son père / d'un labyrinthe en ligne douce / et des paysages qui défilent / des maisons abandonnées / des milices aux bords des routes / des villes obscures / l'histoire de la fatigue et de la solitude / des fabulations, des rencontres et de l'alcool / l'histoire d'un accident de voiture ».
Sauf que, dans un cauchemar, rien n'est simple. Un « road movie » à l'envers, d'ouest en est. La recherche du père ou/et le détruire ? L'ambiance générale : une gigantesque panne. Les personnages ? des survivants ou des images de la mythologie. Bref, une histoire en cul-de-sac, sans queue ni tête. Si ce n'était un roman, québecois de surcroit, on se rapporterais à Pierre Dac. « Un homme parti de rien pour arriver à pas grand-chose n'a de merci à dire à personne ». Surtout si c'est pour arriver autre part.

Reprenons. le livre commence par cinq poèmes « 1. le Labyrinthe », « 2. La bête », « 3. L'étranger », « 4. le Labyrinthe », « 5. le Labyrinthe ». Avec ces passages inquiétants « Celui qui pense avancer en ligne droite trace de grands cercles concentriques. Celui qui fait demi-tour ne revient jamais sur ses pas ». Que dire de la bête « L'effet de surprise est le dernier soubresaut qu'elle accorde ». Et du mercenaire étranger qui tient à la main « une bobine de fil rouge ». Il entre dans le labyrinthe « Mais il s'agit d'une nuit sans yeux luisants, sans bruit de sabots et sans respiration qui accélère. Une longue nuit ».
Puis commence le voyage au « Kilomètre 0 ». le jeune mécanicien est dans son garage, victime d'une panne généralisée d'électricité. « Tout vient de s'arrêter. Plus un bruit. Il fait noir comme dans le ventre d'un moteur en panne ». Dans une ville pétrolière de l'ouest du Canada, peut être Fort McMurray, en Alberta. « Normalement, après une coupure de courant, les génératrices prennent le relais. Mais il ne se passe rien ». Et ensuite « Mais cet après-midi, rien ». Il décide alors d'aller rendre visite à son père qu'il n'a pas vu depuis longtemps « Je sors de la douche et m'essuie avec une serviette encore humide de la veille. Dans la chambre, je trouve une paire de jeans et une chemise fripée. Je m'habille en vitesse, prends un peu d'argent dans ma réserve, compte mes cigarettes, évite le miroir et détale ». Dehors tout est noir sous la pluie, sauf un halo orange de la raffinerie dont les flammes « trônent jour et nuit ». Pas ou peu de traces de vie. « La ville s'étend avec des allures d'immense chantier en désordre. Tout est en construction. La population grimpe, mais elle n'est constituée que des travailleurs qui arrivent et repartent aussitôt leurs contrats achevés. … quand le vent souffle, on entend le bourdonnement des camions, le claquement des pelles mécaniques et le rugissement des dinosaures de la raffinerie ». A part cela, les gens travaillent « dix heures par jour ; sept jours par semaine », le tout dans un « royaume de poussières ». Aucun contact entre eux. « Chacun son quart de travail. Quand on va se coucher, d'autres se lèvent et on se croise comme dans les rêves dont personne ne se souvient ». C'était déjà un cauchemar « tous les jours finissent par se ressembler. Sans que rien ne change ». S'y ajoute la méga panne d'électricité. « Tout est enfoui dans l'obscurité ».
Seul contact, un coup de fil de son père qui souffre d'une sorte de maladie d'Alzheimer « le cancer de la mémoire ». Comment a-t'il pu téléphoner ? Où vit-il ? un « ancien village minier ». Ce sera le retour « Vers mon village. Vers la maison. Vers mon père ». Mais là encore, c'est un retour, l'opposé au « Manifest Destiny », expression du journaliste John O'Sullivan pour justifier l'expansion de la « civilisation » (blanche) vers l'Ouest. « C'est notre destinée manifeste de nous déployer sur le continent confié par la Providence pour le libre développement de notre grandissante multitude ».
Commence alors une longue errance en voiture. Plus il va vers l'Est, et plus cela empire, comme si la panne d'électricité durait déjà depuis longtemps et progressait. « Début de l'après-midi. Tout vient de s'arrêter. Plus de bruit. Il fait noir comme dans le ventre d'un moteur en panne ». Essence de plus en plus rare. Deux auto-stoppeurs, un homme, volubile et suspect, et une femme, silencieuse et mystérieuse. A-t-elle d'ailleurs existé « Quelle femme ? Il n'y avait aucune personne du côté passager ». le ciel prend des couleurs étranges. Dans le rétroviseur apparaît l'ombre de la Bête. Sur sa route, des villes à l'abandon, des communications coupées, des milices improvisées, une atmosphère de guerre civile, avec pillages. « On dirait presque des charognards se rassasiant d'une carcasse fraîche ». Tout cela confirme le coup de téléphone affolé du père. « Des gens étaient venus chez lui. Qu'ils voulaient les clés de la voiture, la nourriture, l'argent. Ils sont entrés et ont gueulé très fort … . Ils étaient quatre. Ils ont fouillé la maison en renversant tout ».
Le Labyrinthe, maintenant. C'est de toute évidence le mythe du Minotaure, enfermé par Dédale dans son labyrinthe à Naxos, qui se nourrit de chair humaine, que Thésée viendra combattre, avec l'aide d'Ariane et son fil. Dans le mythe, la Bète est tuée, Ariane est sauvée et devient la compagne de Dionysos.
Pour ce qui est du mythe, et de ses différentes réécritures, mon choix ira à « Ariane dans le Labyrinthe » de Philippe Bollondi (2015, Le Nouvel Attila, 252 p.). Replacer le mythe dans un parc d'attraction moderne, déjà, il fallait le faire. de plus, Cnossos, c'est le plus grand de toute la Crète. Et dans le palais on croise un Minos vieilli, quasi sénile. Pasiphaé a sombré dans l'alcool. Est-ce l'origine du naufrage de la civilisation crétoise, comme le prétendent Stéphane Foucart dans « La Guerre de Troie a-t-elle eu lieu ? » (2014, Vuibert, 128 p.), et surtout Eric Cline « 1177 avant J.C., le jour où la civilisation s'est effondrée » (2915, La Découverte, 264 p.). Bref, dans le palais crétois, rien ne va plus dans le couple royal. Autour d'eux, les communicants, soit Dédale qui a pris du galon. La fille, Phèdre est une nymphomane. Survient Thésée « En toute modestie, je viens proposer mon savoir-faire de héros grec, afin de vous débarrasser de la bête immonde ». On dirait une promesse électorale. Il faut dire qu'il débarque dans l'ile avec son attachée de presse. Puis lire. Ariane voulant s'enfuir avec sa valise à la main, et malgré ses talons inappropriés, voilà qui change de nos déités. Quant au Minotaure…Il est vrai que le temps a passé depuis le palais du mythe, et sa transformation en parc d'attractions. Une vente de billets en chute libre, et voilà que les gens aux petits métiers s'inquiètent, et on les comprend. Réduits à chercher et trouver des expédients pour boucler leurs fins de mois. « Boniface était guichetier à l'entrée du Labyrinthe, attraction principale du Royaume de Minos ». Mais il fait bien son travail, il propose même à Ariane de porter sa valise, quel brave homme. Réduits à des fantasmes pour assumer une libido inassouvie. En combinant le tout, on arrive à recréer du mythe.
Le labyrinthe en question échappe aux définitions et descriptions précédentes bien que le neuvième chapitre soit implicitement nommé « le fil d'Ariane ». « C'est un lieu plus vaste que toute vie humaine. On peut y errer pendant des années sans jamais repasser au même endroit. C'est un lieu où tout échappe à l'emprise des mains et du regard. […] C'est un lieu sans repères, où l'oubli du monde extérieur est plus fort que toute mémoire. Les galeries, les salles et les intersections ont été construites de manière à confondre tout sens de l'orientation. Chaque couloir est imperceptiblement incurvé et l'arc de tous ces murs enchevêtrés suit la rondeur de la Terre. Celui qui pense avancer en ligne droite trace de grands cercles concentriques. Celui qui fait demi-tour ne revient jamais sur ses pas ». Il est vrai qu'il n'existe aucun repère spatial ou temporel. La Bête en soi, n'est pas mieux lotie. « La silhouette se fond dans les ombres du décor. Son regard est éclatant comme un miroir ». L'apprenti Thésée, en stage d'insertion, puis intérim, non plus. « Un jour, aux portes du labyrinthe, un mercenaire venu de très loin prétend avoir l'étoffe d'un héros. […]. Il dit à tous ceux qui veulent bien l'entendre qu'il se prépare à entrer dans le labyrinthe pour en ressortir vivant, les vêtements tachés du sang de la bête. Comme tant d'autres avant lui, il dit qu'il est capable de conjurer les mauvais sorts. de renverser le cours des choses. D'une main, il tient une lourde épée, de l'autre, une bobine de fil rouge ». Il est vrai que l'on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre, ni les taureaux avec un chiffon blanc.
Pour faire plus véridique, cette partie est narrée à la troisième personne. Ne pas confondre le mythe et les racontars, les torchons d'avec les serviettes ou les spartiates d'avec les sandales en cuir tressé. Est-ce une façon de conjurer le passé ?, sachant que le grand-père avait une ferme où il élevait des bisons (le minotaure des Canadiens). Un de ces bisons a été tué par le fils, donc le père du narrateur, sans nom. Plus tard, il se vengera, via la destruction de la voiture de sa femme s'est suicidée. Minotaure – bison – voiture, est-ce une façon de revisiter l'évolution darwinienne à la mode québecoise. Et dire que le père soufre du « cancer de la mémoire ».
Retour sur « le fil rouge d'Ariane ». C'est l'autostoppeuse cueillie au bord de la route qui fuit son passé sans pouvoir y échapper. C'est aussi sa trace que l'on perd après l'accident, puisqu'il n'y avait « aucune personne du côté passager ». Sans fil conducteur, comment sortit alors du labyrinthe ? Il est temps de changer de mythe et de passer à Icare. « Là-haut, tout sera plus clair, tout sera plus beau et enfin je pourrai m'abandonner à la lumière. Enfin, je serai délivré de la sagesse, de la mesure et du devoir. Pendant ce temps, toi, mon fils, tu battras des ailes. Et plus tard, bien plus tard, tu jetteras un coup d'oeil derrière toi. Ton coeur se serrera sûrement dans ta poitrine. Tu auras beau regarder partout, tu ne me trouveras pas. […] Tu ne verras que quelques plumes virevolter dans les rayons du soleil. Alors, alors seulement, tu seras délivré à ton tour, tu pourras continuer ton chemin, sans te soucier de moi ». le père sans le fils et le fils sans le père. Il était temps que les deux se retrouvent.
En plus du mythe crétois, on retrouve dans le roman les mythes de la Bible avec le retour du Fils Prodige et le Bon Samaritain. Non pas que l'un aille avec l'autre. Pour les caler dans le roman, il faut se reporter aux têtes de chapitres. Rien ne se passe au début pendant les huit épisodes du « Kilomètre 0 ». A l'autre bout, ce sera trois fois le « Kilomètre 4736 », avec le retour du fils prodigue dans la maison paternelle.
On voit que l'on est arrivé, après près de 5000 kilomètres de « road movie » à une histoire qui n'en est pas une, mais une suite de reconstitutions de mythes. On est loin de la simple histoire « Un mécanicien décide de tout abandonner pour aller visiter son père malade, à l'autre bout du continent ». C'est un peu comme si Madame Bovary se résumait à « une femme de pharmacien de Yonville s'ennuie. Amant et arsenic écourtent la narration ».
Une réussite évidente de la part de la Peuplade. Il est intéressant de voir que quelques libraires (indépendants pour la plupart, se préoccupent autant de ce qui se passe et s‘écrit au Canada, pour l'instant au Québec. Donc en joual, en attendant ce qui se publie au New Brunswick ou le français, le Chiac, est une langue de combat. Lire par exemple Herménégilde Chiasson, un très grand poète, ou pour découvrir le chiac, les livres surprenants de France Daigle.

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Métaphore de la vie, de la quête du sens, une étrange histoire de labyrinthe débute l'ouvrage. Elle continuera par bribes au fil du récit.
Il fait chaud, lourd, oppressant. Nous sommes dans un univers sans repère géographique précis. Un homme (il ne sera jamais nommé) fatigué, usé par la vie, entreprend un long périple à travers le continent, pour revoir son père avant sa mort. Un voyage de plus de 4000 km sur des routes désertes, au coeur de paysages désertiques ou apocalyptiques. Une mystérieuse panne d'électricité s'est soudainement abattue sur tout le pays, alors qu'il débute son voyage. Quelle en est la cause ? Durera-t-elle ?
Impuissants et incapables d'obtenir des réponses à leurs questions, certains paniquent et fuient. D'autres profitent de la situation. Pillages, rackets, agressions se multiplient. Homo homini lupus est. Très vite, ce qu'il y a de plus vil en chacun semble exacerbé par cette panne et la chaleur environnante. Chaos et désolation défilent sous les yeux de cet homme qui n'a plus qu'un but, une obsession, revoir son père au plus vite.

Amateur de road movie et de grands espaces vous apprécierez les plaines immenses, les forêts vertes, presque noires, les bancs de brumes, lacs, marécages… Par petites touches subtilement posées sur ce paysage, la chaleur nous étreint au fil de notre lecture galvanisant la tension permanente. On devine que la panne est grave, que quelque chose d'étrange se passe mais on s'y jette, avançant droit devant avec cet homme.
L'auteur, dont c'est le premier roman, nous rappelle ici qu'il est temps d'aller à l'essentiel. Son écriture glisse, rectiligne ou sinueuse, à l'image de son propos. Démarrant lentement, elle dessine peu à peu une intrigue haletante, presqu'un thriller, tout en ne négligeant pas le décor, soigné, omniprésent, ponctuant la solitude du conducteur et intimement lié au récit de cette quête. C'est aussi l'histoire d'un pèlerinage, d'un voyage intérieur ; l'histoire d'une filiation distendue dont l'homme rembobine le fil, le fil de sa mémoire.
Un très beau roman, poétique et subtil.



Lien : http://argali.eklablog.fr/le..
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C'est presque en huit-clos de la ferraille d'une voiture que j'ai traversé les milliers de kilomètres parcourus par le narrateur, qui sera accompagné de la femme et du type dont jamais nous n'aurons aucun prénom, aucune identité.

Si l'on en apprend mais devine surtout de la vie du narrateur, les autres protagonistes qui seront amenés à franchir les sièges de cette voiture resteront donc juste des individus sans grand passé, accolés à une personnalité touchante pour la femme, crispante pour le type (de mon point de vue).

Notre narrateur lui même pourra être émouvant, dans sa vie de besognes à l'entrée du roman puis à la poursuite de son père pour lequel il prendra la route.

Route qui nous pèsera dans sa description à travers un monde qui devient au fil des kilomètres de plus en plus apocalyptique.

Si j'ai peiné à entrer dans le roman à ses débuts j'ai été de plus en plus subjuguée et accrochée par la suite de ma lecture. Lecture qui se montrera aisée par le succinct de ses chapitres.

C'en est même devenu un petit peu une drogue au fil des pages que de chercher à comprendre ce qu'il s'est passé dans ce monde, qui souffre à la base d'une panne électrique de grande ampleur, et de savoir quelle serait l'issue du roman.

Au final la fin ne me déplaira ni ne me plaira plus que cela car j'aurai aimé poursuivre encore et encore la route tellement ce roman est prenant.

Nous aurons peut-être peu de réponses à nos questions mais l'atmosphère dégagée par le roman s'imprègne en nous tout comme les vapeurs d'alcool qui accompagneront le voyage de nos protagonistes.

J'irai volontiers lire les autres ouvrages de cet auteur que je découvre par ce roman.
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Voilà un roman hypnotique, un road-movie sur fond de pré-apocalypse. Un homme roule, roule, roule, il déroule les kilomètres dans sa vieille voiture rouge, il veut absolument retrouver son père qu'il n'a plus vu depuis des années et qui est en train de perdre la tête à l'autre bout du continent. Une mystérieuse panne d'électricité touche tout le pays, entraînant désordre, panique, cambriolages, émeutes… à moins que ce ne soit des rumeurs. Dans le rétroviseur de l'homme, des lueurs d'incendie ou des lignes grises tandis que le soleil écrase sa voiture de chaleur. Les rencontres sont dangereuses sur cette route infinie, l'essence et la nourriture se font rares, tout se monnaye à prix d'or. Malgré tout l'homme (dont vous aurez compris que nous ne saurons pas le nom) embarque une femme puis un homme. Hasard ou coïncidence ?

221 pages égrenées en chapitres courts, au fil des kilomètres, comme un fil d'Ariane, où le style imagé, poétique entre en étrange alchimie avec le récit halluciné, hypnotique de Christian Guay-Poliquin. N'attendez pas de happy end au bout de la route mais vous aurez passé un voyage où la nature, le soleil, la forêt – la solitude – prennent le dessus sur un être humain bien fragile.

Ce premier roman nous offre une voix originale. J'ai hâte de découvrir la suite (qui peut se lire indépendamment), le poids de la neige, qui a notamment obtenu le Prix France-Québec et est publié en France.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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critiques presse (1)
LaPresse
23 décembre 2013
Premier roman de Christian Guay-Poliquin, Le fil des kilomètres se lit d'un trait ou presque. C'est d'abord sans doute à cause de l'écriture, de ce style nourri d'images tout aussi originales, vivantes et aussi bien tournées les unes que les autres.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
La raffinerie roule vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Chacun son quart de travail. Quand on va se coucher, d'autres se lèvent et on se croise sans se voir comme dans les rêves dont personne ne se souvient. (p. 27)
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En fait, même si, avec le temps, j’ai appris à faire parler les signes, à révéler le sens de certaines coïncidences, à converser avec les alentour,s ce dialogue avec le monde n’a jamais rien enlevé à l’opacité de ma solitude. Et je n’ai jamais su réellement nommer cet enchevêtrement des jours, ce martèlement géographique, ce tracé vaporeux qui fut le mien. Les explications m’ont toujours échappé. Et quand venait le temps de parler, je préférais me taire et me livrer aux voix déroutées qui gueulent dans la tête des naufragés. Les échanges avec mon père étaient brefs et on disait à peu près la même chose à chaque fois. On renouvelait les mêmes promesses en sachant qu’elles ne servaient qu’à amincir l’épais silence que nous partagions pourtant si bien. (p. 62-63)
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Etre devant mon père, dans trois jours, comme une surprise surgie de l'oubli, hors de tout entendement. Pour lui dire que ça va aller, que je suis là. Pour prendre soin de lui.
Pour racheter quelques erreurs, aussi. Et défier le passé. (p. 35)
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j'ai beau abandonner bien des choses, mon passé me talonne. avec une espèce de tête affreuse, des cornes et une gueule béante. (p; 39)
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Il me reste encore trop de kilomètres pour faire le décompte des heures. (...) Avant d'arriver. Avant de revenir. Et de voir mon père. (...)

En fait, j'aimerais voyager à la vitesse de ma pensée et être assis à l'instant aux côtés de mon père. Pour apaiser ses craintes. Ou les miennes. Pour qu'on puisse parler un peu. Ou se taire, c'est pareil. J'aimerais regarder par la fenêtre et m'en remettre avec lui à l'ampleur des arbres.
Cette maison. Cette maison dans laquelle j'ai grandi jusqu'à ce que l'enfance change de nom. (p. 56)
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Videos de Christian Guay-Poliquin (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Christian Guay-Poliquin
A l'occasion du Festival Etonnants Voyageurs à Saint Malo, Christian Guay-Poliquin vous présente son ouvrage "Les ombres filantes" aux éditions La Peuplade.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2561027/christian-guay-poliquin-les-ombres-filantes
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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