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EAN : 9782823608595
621 pages
Editions de l'Olivier (01/10/2015)
3.59/5   27 notes
Résumé :
Après le grand succès de La Rose pourpre et le lys, Le Livre des choses étranges et nouvelles est la nouvelle épopée littéraire de Michel Faber. L'Angleterre, dans un futur proche. Face à diverses catastrophes écologiques, les hommes partent coloniser les galaxies lointaines. Peter Leigh, un jeune pasteur, est ainsi recruté par une mystérieuse entreprise ultra puissante. Sa mission : séjourner quelques mois sur la planète Oasis et évangéliser ses habitants. Ravi de ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ces choses étranges et nouvelles que le titre évoque ne le sont que pour le public qui les reçoit, qu'on le nomme oasiens, aliens, ou d'un mot qui se rapproche le plus de leur langage les SLM. Car le pasteur Leigh effectue une très lointaine mission, après un voyage intergalactique en hibernation pour rejoindre une équipe de terriens qui eux aussi ont quitté notre planète moribonde.
Il a laissé en Angleterre sa compagne, témoin à distance de la folie des humains et de la colère des éléments qui se déchainent : guerres atomiques, tsunamis et effondrement d'un système non viable.

Cette mission serait-elle une alternative pour sauvegarder l'espèce humaine? Les choses ne sont pas si claires que cela. Les membres de l'équipe ont été choisis selon des critères obscurs, et en tout cas ce sont pas des spécimens dont le profil génétique et social permet d'envisager un nouveau départ.

De même, notre évangéliste n'est pas un conquérant. D'ailleurs , les étranges êtres qui peuplent la cité locale sont on ne peut plus dociles et bienveillants vis à vis à la parole divine. Ils sont curieusement avides de médicaments et les troquent contre la « fleur blanche », ressource naturelle qui évoque la manne, et qui permet aux humains de fabriquer des succédanés de leurs mets habituels. Pas d'agressivité,, beaucoup de méfiance, on n'est pas dans un récit d'éradication de l'autochtone pour s'établir dans un nouveau monde.

Tout ceci est assez peu original et a été mille fois écrit. Alors qu'est-ce qui fait la différence pour ce roman qui relève clairement de la science-fiction?

C'est la manière dont est analysée l'évolution psychologique du personnage principal. Isolé à des années lumière de sa terre d'origine, témoin impuissant du chaos qui s'y installe, et conquérant sans obstacle d'un peuple étrange et rallié sans restriction à sa cause. C'est un univers lisse, qui rend fou, qui fait voler en éclat les repères temporels, et les bases de la communication en usage chez les humains. A vaincre sans péril, on perd son âme, et son passé.

L ‘ambiance est très particulière, en raison du décor, mais pas uniquement.
Une suite serait-elle envisagée? Beaucoup de questions restent en suspens : la nature et les intentions des indigènes, les buts réels de cette mission, le devenir de la terre….
Il y a la matière à poursuivre le propos, dont je serais une lectrice inconditionnelle.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Alléchée par toutes ces choses étranges et nouvelles annoncées dans le titre, mais aussi par les très bonnes critiques des lecteurs anglais et par l'alliance originale de la science-fiction et de la religion, j'avais des attentes élevées. Trop, probablement, puisque j'ai terminé ma lecture avec des sentiments mitigés.

Certes, j'ai été intéressée par l'histoire du pasteur qui part sur une planète lointaine évangéliser les autochtones, alias Oasiens pour ceux qui les aiment bien et Aliens pour les autres, ou encore Amis-du-Christ-Numéro-X comme choisissent de s'appeler les extra-terrestres qui se convertissent au christianisme...

Là, il est confronté à des problématiques essentielles, comme la rencontre avec l'autre, l'individualisme ou la foi, mais aussi à des soucis plus personnels, car sa femme Beatrice n'a pas pu le suivre dans cette aventure et que la distance transforme leur relation. Il a enfin des préoccupations pratiques, notamment la suppression dans la Bible de tous les mots en s, t ou g que les Oasiens n'arrivent pas à prononcer, sans appauvrir le Texte.

Mais je n'ai pas ressenti grand chose dans cet univers aseptisé, les colons compagnons de Peter ayant été choisis pour leurs compétences techniques et leur indépendance farouche et les Oasiens étant des petits êtres gentils mais plutôt ennuyeux et dont on ne sait finalement pas grand chose. La planète elle-même est lisse, sans montagnes, sans paysages, presque sans animaux...

Même la relation entre Peter et Bea m'a semblé désincarnée, au point que les scènes de sexe ou de fantasme étaient bizarres et fades. Peut-être était-ce voulu par l'auteur, pour montrer à quel point l'intimité repose sur des échanges au quotidien. Cela dit, cette froideur de tous les instants a été pour moi la chose la plus étrange et la plus nouvelle du roman, et pas qu'en bien !

Après ma lecture, je suis retournée voir les critiques enthousiastes des youtubeurs ou des journalistes anglo-saxons pour voir ce qui les avait tant séduits; apparemment, c'est la richesse des thèmes abordés, le rendu d'un monde sans chaleur humaine qui peut rendre fou, l'histoire accrocheuse, le parallèle entre Peter et l'auteur, qui perd sa femme de manière beaucoup plus prosaïque et tragique au moment où il rédige ce roman. Là-dessus, je ne peux que les rejoindre... un peu...

Challenge Pavés 8/XX
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Livre étonnant, mettant le lecteur dans des états contradictoires...
Va falloir développer un peu, difficile de résumer... et d'y donner une note...

Il faut déjà connaitre le contexte personnel de l'auteur à la rédaction, ainsi que ses vues sur les croyances et religions.

Toutes proportions de distance gardées, j'ai vécu une situation similaire: la difficulté, malgré l'écriture régulière, de transmettre les différences de situations à l'être aimé, l'un vivant une expérience de découverte et d'apprentissage grisante, l'autre se retrouvant dans la 1ère vague de machin19... Car vous aurez compris que c'est le centre du livre, cette histoire d'amour entre le narrateur et sa femme, leur correspondance qui est décrite de manière fine, réaliste, en tout cas qui a fait résonner beaucoup de choses vécus pour moi.

Ce livre tient debout grâce à cette finesse d'écriture des sentiments du héros (de l'auteur), et qui permet d'accepter le "dispositif" autour.
Faber, avec "Under the Skin", nous avait joué à travers la science-fiction, la revanche, en quelque sorte, de la Controverse de Valladolid, où des extra-terrestres anthropophage jouaient le rôle des conquistador.

Ici, le dispositif est plus complexe, en tout cas moins présumable en quelques concepts. La planète, les colons, les "aliens", tout est diffus, sans grand relief ni menace, loin des canons du genre SF.

La pasteur, sauvé par Dieu de la toxicomanie, grâce à sa femme, n'utilise, en plus de sa sensibilité, que les évangiles comme matrice de compréhension du monde. Autour, les autres "colons", athées, semblent complètement insensible, comme sous une forme d'Asperger.... en fait, pour résumer trivialement, on se dit rapidement que tout le monde est peu limité dans ce livre (avant que le personnage de Florès ("simiesque"... (SIC)) ne vienne relever le niveau pour les humains...). Mais la finesse vient du fait que rien ne permet de l'affirmer, malgré le fait qu'une personne comme Gaël Giraud, jésuite, aurait déjà fait bouffer sa bible à ce brave Peter...

Livre émotionnel, énervant, troublant, bref, une réussite
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A propos de son dernier roman, en 2014, Michel Faber a confié au New York Times : "Je voulais que ce livre soit la chose la plus triste que j'ai jamais écrite." L'épouse qui a partagé sa vie pendant 26 ans est décédée d'un cancer alors qu'il achevait "Le livre des choses étranges et nouvelles", oeuvre fleuve de 620 pages qui emprunte à la science-fiction comme La rose pourpre et le lys se nourrissait du roman victorien, tout en transcendant le genre dans des proportions inouïes. Alors, comment résumer ce livre aux thématiques tellement riches ?
L'histoire est celle d'un pasteur choisi pour évangéliser la population d'une planète lointaine colonisée appelée Oasis. Là, il va rencontrer des "créatures" qui l'accueillent comme un guide spirituel capable de leur décrypter les messages de la Bible (que les oasiens appellent le livre des choses étranges et nouvelles). de plus en plus proche des autochtones, de l'amie du Christ numéro cinq et des autres, même s'il ne peut rien percer de leurs mystères, il vit là les moments les plus intenses de son existence. Mais en dehors de ses missions, il est confronté à d'autres individus, ces colons de la base, des scientifiques qui lui apparaissent comme déshumanisés, sans désirs ni souvenirs dans leur mémoire. Dans le même temps, il communique avec sa femme restée sur terre via une messagerie et souffre de la séparation avec son âme soeur, d'autant que celle-ci, de plus en plus dépressive, lui raconte les dérèglements climatiques, les guerres et le chaos qui s'ensuivent comme annonciateurs de la fin du monde. Point n'est besoin d'en dire plus. le roman a un caractère volontairement répétitif -les oasiens, les colons, les messages échangés- et une situation qui se dégrade sur tous les fronts. Comment la foi peut-elle résister ? Comment un amour, aussi fusionnel soit-il, peut-il survivre à l'éloignement et surtout au fait que deux personnes toujours ensemble auparavant vivent pour la première fois des expériences totalement opposées ? Oui, c'est un livre fondamentalement triste et aussi frustrant car bien des éléments ne sont jamais explicités mais d'une qualité littéraire et suggestive phénoménale. de la SF qui touche à la métaphysique et aux grandes questions de l'humanité, entre Solaris et 2001, mais encore ailleurs, dans une dimension étrange et nouvelle, captivante pour qui n'a pas peur de s'immerger dans une grande plongée vers l'inconnu où les réponses ont bien moins d'importance que les questions.
Michel Faber a dédié le livre à l'amour de sa vie, désormais défunt : "Pour Eva, toujours."
Lien : http://cin-phile-m-----tait-..
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Cet ouvrage est étonnant. Catalogué un peu partout comme un roman de science-fiction, il est en réalité à la fois bien plus et bien moins que cela. de la science-fiction, il n'y a guère, finalement, que la présence de ces Oasiens, habitant une nouvelle planète, et vers lesquels le héros, un pasteur anglais, est envoyé en mission.

L'histoire aurait tout aussi bien pu prendre place dans une tribu amazonienne inconnue, l'histoire ne s'en serait pas trouvée beaucoup changée. A ce titre, je trouve que le côté S-F laisse à désirer, pour moi qui ai dévoré des douzaines d'oeuvres du genre.

Pourtant je ne regrette pas un instant cette (très) longue lecture. Au-delà du subterfuge consistant à placer l'intrigue sur une planète lointaine, le roman est riche. Très riche même. Les descriptions des personnes sont fouillées, l'épaisseur de leurs caractères est bien réelle. Leurs réactions, toujours naturelles, ne jettent pas un instant le doute sur la plausabilité du récit.

Le roman n'est pas réellement triste. du moins je ne l'ai pas perçu comme tel. "Amer" conviendrait mieux je crois. Amertume de la déliquescence de notre société moderne, hyper technologique, et dans lequel la communication électronique brouille les vrais rapports et dilue les sentiments.

Pour moi ce livre restera avant tout une réflexion sur notre société 2.0. Un des meilleurs.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Je ne suis jamais allé au catéchisme. J'ai fait l'école des hautes études éthyliques et toxicomaniaques. Un parcours professionnalisant en décoration intérieure de cuvettes de WC avec des stages répétés en cellule de dégrisement.
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Padre, ne me dites pas que vous êtes un de ces chrétiens décaféinés qui se trimballent avec des hosties sans cholestérol? Garanti sans dogmatisme, pauvre en culpabilité, faible teneur en jugement dernier, 100% de sectarisme en moins, sans apocalypse ajoutée? Peut contenir quelques traces de Juif crucifié.
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Sur le mur il y avait un bouton rouge qui portait la mention URGENCE, mais aucun qu'il aurait pu presser en cas de profonde PERPLEXITÉ.
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Video de Michel Faber (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Faber
Bande annonce de la série, The Crimson Petal and The White, adaptation du roman de Michel Faber, La rose pourpre et le lys.
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