Karl Marx présentait « le Marché libéral » comme « un véritable éden des droits naturels de l'homme », assertion partagée au XIXe siècle par la plupart des courants socialistes et anarchistes mais parfaitement inaudible aujourd'hui. Pourtant,
Jean-Claude Michéa se propose d'expliquer comment le recentrage de la gauche moderne sur la seule rhétorique des « droits de l'homme » l'a convertie aux dogmes du libéralisme, notamment à la « mystique de la croissance et de la compétitivité ».
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Dans ce texte d'une conférence prononcée en 2015 au congrès du Syndicat des avocats de France,
Jean-Claude Michéa propose une analyse historique fort intéressante, cependant ses conclusions restent un peu évasives. Au risque de passer pour « passéiste », il préconise, sans beaucoup s'étendre, de proposer « une autre manière philosophique de fonder ces libertés indispensables » afin de « désamorcer le principe d'illimitation qui ronge de l'intérieur l'idéologie libérale des droits de l'homme », et souligne tout l'intérêt philosophique de la critique socialiste du XIXe siècle, notamment dans ses variantes libertaires et anarchistes, qui projetait précisément de refonder l'idéal de liberté et d'égalité. Il dénonce l'hypocrisie d'un droit privé, prétendument symétrique, dépourvue de questionnement philosophique, qui justifie « l'enrichissement sans fin d'une minorité et la précarisation croissante de l'existence du grand nombre ». L'idéologie officiellement « égalitariste » se développe paradoxalement au même rythme que celui des inégalités sociales réelles. Fort de son constat, il se contente de désigner la direction opposée, limité sans doute par le format de son intervention et soucieux de répondre aux préoccupations immédiates de son public.
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