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Le Rapport de Brodeck tome 2 sur 2
EAN : 9782205075403
168 pages
Dargaud (17/06/2016)
4.42/5   464 notes
Résumé :
Manu Larcenet se confronte à une adaptation, celle du chef-d'oeuvre de Philippe Claudel, Le Rapport de Brodeck. Mais lorsque l'auteur de Blast et du Combat ordinaire s'empare du texte, c'est pour le faire sien, et lui donner une nouvelle vie éclatante, sombre et tragique. Des pages d'une beauté stupéfiante, magnifiant la nature sauvage et la confrontant à la petitesse des hommes, une plongée dans les abîmes, servie par un noir et blanc sublime et violent. Un très gr... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (68) Voir plus Ajouter une critique
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♫C'est l'effet papillon
Petite cause, grande conséquence
Pourtant jolie comme expression
Petite chose, dégât immense
Le papillon s'envole, le papillon s'envole
Tout bat de l'aile♫
- Bénabar - 2008 -

Rex Flammae
lépidoptere non repertorié
La présence d'individus étrangers
quand tout va, nul ne saurait les déranger.
Pourtant quand leur intégrité est ménacée
Ceux qui ne sont pas des leurs, sont alors sacrifiés !...

Quand livrer un nom devient gage de survie
La seule morale qui prévaut...c'est la vie
Où ça commence ?
Où ça finit ?
Où la vie me conduit ?
Le trait de Larcenet toujours aussi précis
Un chef d'oeuvre de Claudel qui m'éblouit
Lumières qui vous attirent le papillon qui nous nuit...
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Une petite maison enneigée et isolée. Nichée au creux de la vallée. Un cauchemar et Brodeck se réveille brutalement. Seul le sourire de sa petite fille lui fera, pour un temps, oublier ses souffrances passées.
Brodeck, sous le joug des autres villageois, tente, autant que faire se peut, d'écrire son rapport sur ce qui s'est passé avec l'anderer. Après avoir rendu visite à l'un ou à l'autre, on lui fait clairement comprendre qu'il ne doit pas aller au fond des choses ni faire éclater une vérité que personne ne veut entendre et encore moins déterrer des secrets. Mais Brodeck veut savoir pourquoi cet étranger a été tué si atrocement par les villageois quitte à mettre en danger sa vie et celle des siens... Tandis que lui reviennent en mémoire les souvenirs des camps et ses propres souffrances...

Manu Larcenet clôt brillamment cette adaptation du roman de Philippe Claudel. Dans ce deuxième tome, les flashbacks, plus nombreux et plus violents, font la lumière sur le passé douloureux de Brodeck, sur les actes innommables des villageois, devenus des bêtes, de leur cruauté, leur peur et leur lâcheté. Des flashbacks qui plombent encore cette atmosphère déjà tendue, menaçante, presque irrespirable et cette vérité, insidieuse et blessante. L'auteur prend son temps pour installer l'intrigue et les personnages, allant jusqu'à alterner le récit avec des cases plus contemplatives. Un rythme parfaitement maîtrisé et saisissant.
Graphiquement, Larcenet fait montre d'une force et d'une intensité incroyables et d'une virtuosité étonnante. Un trait tout en finesse et d'une grande justesse, de magnifiques portraits burinés et silencieux, un noir et blanc profond et vertigineux.
Remarquable...
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Larcenet, homme multiface, aussi à l'aise dans le drolatique que dans la tragédie.

Le Rapport de Brodeck, version Larcenet, est-il fidèle au roman de Claudel, j'en sais foutre rien et honnêtement, peu me chaut.
Ce que je sais, c'est le plaisir incommensurable pris à contempler ces planches bicolores d'une élégance et d'une puissance peu communes.

Ce 2e tome lève le voile sur le mystère Anderer et sa violente disparition.
Focalisé sur ce personnage mutique et raffiné qui verse dans l'art plutôt que dans le lard, contrairement à la majorité de ses rustres contemporains amateurs de cochonaille, il n'en oublie pas pour autant notre poto Brodeck, le cul toujours vissé entre deux chaises, et une histoire personnelle propre à faire chialer le mur des lamentations.
Si vous étiez resté sur le Retour à la Terre et le Combat Ordinaire, la surprise, excellentissime au demeurant, risque bien de vous faire choir de très très haut.

Sublime et pis c'est tout.
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Après un premier tome très introductif et porté sur le mystère planant, l'adaptation dessinée du Rapport de Brock par Manu Larcenet se conclue finalement de belle façon.

Un an après L'Autre, Manu Larcenet propose le deuxième tome de ce Rapport, toujours en format « fumetti » (à l'horizontale) mais quand même dans une version cartonnée très solide. Cette fois, l'auteur va tenter de nous faire comprendre L'Indicible : qu'est-ce qui a bien pu pousser ces simples villageois à massacrer L'Autre, der Anderer ? et en effet, les réponses arrivent bel et bien, ce qui parfait l'écriture de ce diptyque. Brodeck a toujours son rapport à écrire concernant l'événement tragique qui a vu les villageois (sauf lui) commettre cet acte abominable contre un simple étranger de passage dans leur vallée, mais doit-il dévoiler le fait qu'il élabore un rapport parallèle et plus engagé ? Doit-il aussi véritablement décrire l'horreur banale qui a mené à la mort de cet étranger ?
L'indicible prend parfois les traits d'un acte jugé anodin et qui hante les esprits d'un petit village. C'est bien là le propos non simpliste mais intimiste proposé par Manu Larcenet : du protagoniste ou des villageois coupables, qui va céder en premier ? voilà l'enjeu de ce deuxième tome. Ce bras de fer psychologique, outre nous dévoiler tous les aspects encore mystérieux de l'intrigue, s'égaye aussi et surtout par un dessin toujours parlant à lui seul. Je me demande même si moins de dialogues n'auraient pas donné des situations encore plus parlantes, en jouant toujours sur les ombres inquiétantes.

Décidément, cette adaptation du Rapport Brodeck est une lecture qui se délecte de détails qui fourmillent. Bien sûr, il faut savoir l'apprécier et au terme de ce diptyque, il faut peut-être relire le premier tome pour être sûr d'avoir tout vu et tout cerné.
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Un second tome tout aussi puissant et poignant que le 1er.

Le mystère qui planait tout au long du 1er tome cède ici la place à une plongée dans le passé du village. Les failles et cicatrices sont ouvertes et exposées, les non-dits sont explicités. Mais Larcenet réussit le miracle de demeurer très pudique, malgré l'indicible qui est ici raconté, il n'y a pas de déballage malsain, pas de voyeurisme.
Il nous montre les Hommes dans ce qu'ils ont de plus laid, cédant à la lâcheté et même parfois à la barbarie et pourtant Larcenet ne prétend pas les juger de façon péremptoire. Après tout, ils sont nos semblables, ils sont nous. Derrière les horreurs qu'ont commis ces Hommes il y a souvent la peur. Décidément, la peur me semble être un noeud central de cette histoire. Même si la peur n'est pas le seul thème de cette oeuvre très riche, elle est au coeur du récit. Elle est la cause de bien des maux. C'est par peur que les villageois laissent l'armée d'occupation entrer dans la ville, c'est par peur qu'ils se taisent lorsque l'un des leurs est exécuté sommairement, c'est par peur qu'ils se rendent complices de l'épuration.... Et n'est-ce pas, malheureusement, terriblement humain que de renoncer à son humanité par peur... J'ai eu l'impression que Larcenet, sans excuser les villageois, cherchait à comprendre et à rappeler que cette origine du mal qu'est la peur est en chacun de nous. D'ailleurs les seuls personnages dont l'auteur ne cherche pas à expliquer le comportement sont les soldats nazis et ils sont représentés sous la forme de monstres, les excluant ainsi de fait de l'Humanité, eux qui ne sont pas mus par la peur mais juste par le désir de dominer et détruire.

Larcenet a signé là une oeuvre magnifique, une de celles qui marque un lecteur pour toujours. J'ai été plus qu'émue, saisie par certaines planches qui m'ont fait pleurer sur l'Humanité, sa laideur et sa faiblesse mais aussi sa beauté et sa tendresse. Ces éclats de lumière sont certes rares et brefs mais ils irradient d'une telle puissance qu'ils redonnent de l'espoir et donnent un sens à la vie. Ces lueurs ressemblent à des scènes toutes simples, par exemple à un homme qui étreint son enfant. C'est simple mais tellement beau, ça n'a l'air de rien et pourtant c'est immense. Comme cette oeuvre magnifique.

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critiques presse (1)
ActuaBD
19 août 2016
Manu Larcenet poursuit et achève de la plus belle des manières son adaptation du roman de Philippe Claudel. Il clôt ainsi un diptyque où sa description de l’âme humaine est aussi sombre que son graphisme est brillant.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
Depuis longtemps, je fuis la foule car tout vient d'elle... la guerre... et les kazerskwirs qu'elle a ouverts dans le cerveau des hommes. On peut se rassurer en disant que la faute incombe à ceux qui l'exhortent. C'est faux. La foule est un corps solide, énorme, tricoté de milliers d'autres corps conscients.
Il n'y a pas de foule heureuse ni paisible.
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C’est là la grande victoire du camp sur le prisonnier… S’il en réchappe, le prisonnier ne pourra plus jamais regarder ses semblables sans y voir le désir de traquer, de torturer, de tuer. Chaque matin, dès que je sors du sommeil, c’est la peur qui m’assaille. Je suis devenu une proie perpétuelle.
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Emélia dansait dans mes bras sous les arbres nus de janvier. (…) L'air était froid et nos joues rosées. C'était l'instant vertigineux qui précède le premier baiser, tout était comme suspendu à la mélodie qui virevoltait dans la lumière dorée du feu de joie.
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[Les papillons de la variété "Rex flammae"] vivent en petits groupes et on pense qu'il existe chez eux une sorte de solidarité qui les pousse à se rassembler lorsque l'un d'entre eux trouve de la nourriture en quantité suffisante. Ils tolèrent alors au sein de leur groupe des lépidoptères d'autres espèces... Dès qu'un prédateur survient, les "rex flammae" semblent se prévenir les uns les autres et se mettent à couvert... Les papillons, qui un instant plus tôt étaient intégrés au groupe, paraissent ne pas avoir l'information... et ce sont eux qui se font manger par l'oiseau. En livrant ainsi une proie au prédateur, ils garantissent leur survie. Lorsque tout va bien pour eux, la présence d'individus étrangers ne les dérange pas... mais dès qu'un danger se présente, qu'il en va de l'intégrité de leur groupe, ils sacrifient ceux qui ne sont pas des leurs.
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Depuis longtemps, je fuis la foule car tout vient d'elle...
...la guerre...et les kazerkwirs qu'elle a ouvert dans le cerveau des hommes.
On peut se rassurer en disant que la faute incombe à ceux qui l'exhortent.
C'est faux
La foule est un corps solide, énorme, tricoté de milliers d'autres corps conscients.
Il n'y a pas de foule heureuse ni paisible.
Derrière les rires et la musique, le sang chauffe et s'agite.
Je les ai vus, moi, les hommes à l’œuvre, quand ils ont la certitude de ne pas être seuls...
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