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EAN : 9789973580801
272 pages
Elyzad (17/09/2015)
4.06/5   56 notes
Résumé :
Un chantier s'installe à proximité du campement de la tribu des Oulad Mahmoud. Rayhana, la nièce du chef, tombe sous le charme d'un ingénieur. Du jour au lendemain, ce dernier disparaît, en même temps que le chantier. Rayhanna découvre qu'elle est enceinte et doit abandonner l'enfant, avant que sa famille décide de la marier de force.
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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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C'est une histoire banale. Celle d'une jeune fille abandonnée par un bel indifférent après qu'il soit arrivé à ses fins.
Ensuite tout est allé très vite, trop vite pour Rayhana. Pour fuir la honte d'un enfant hors mariage, sa mère lui enlève le bébé à sa naissance. La jeune femme fuit son village en emportant le tambour sacré de la tribu, comme pour une ultime vengeance ou pour se protéger des maléfices.
Elle part en espérant retrouver cet enfant qu'elle a à peine eu le temps de tenir dans ses bras.
Tout au long de son chemin, Rayhana nous conte son histoire et sa vie dans le désert Mauritanien.
Les chapitres entrecroisent le présent et le passé pour reconstruire la chronologie du récit en délivrant beaucoup d'informations sur la vie nomade, sur les rites et les traditions.
J'ai suivi Rayhana, j'ai eu peur pour elle, chaud avec elle, espéré avec elle, tant l'écriture de Beyrouk est précise dans ses descriptions, belle et poétique.
Il nous propose le magnifique portrait d'une femme courageuse et volontaire.
La presse a peu parlé de ce livre magnifique, alors, écoutez-moi, lisez le !



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Il n'y avait ni lune ni étoiles ce soir- la. La luminosite s'était éteinte et le ciel ne parlait pas. Il n'y avait plus de couleurs ni de formes. Les dunes et les arbres avaient fondu dans le noir sidéral. Je tournais les yeux partout pour traverser les ombres. C'est la 1 er fois que je lis un livre de cet auteur. Je psalmodiais des sourates pour me protéger. J'étais heureux de ce mutisme des choses. Je savais qu'ils ne me retrouveraient pas facilement. Que le noir les aveuglerait. Tous les bergers l'avaient dit. Sans oublier, sans faiblir, il faut éviter de tomber. Et moi, Rayhana si fragile et menue, je n'avais peur de rien. J'étais prete a tout. Combien de temps j'avais marché ? Je ne savais pas. J'entendais bruire mon estomac. Il aurait peur de voir une femme dépenaillée et souffrante, un djinn. le chef hurlera blesse dans son stupide orgueil.
Le rezzam,le fanion sacré qui jamais ne devait être touche par des mains impures. le tobol sacré a été souillée. Il a chuté. Je ne ressentais aucun remords meme j'exultais.
Je ne demandais rien au berger que j'avais rencontré. le drapeau qu'avaient porté
nos pères, était salis. Ce tambour ne va plus gronder pour vous. Une minuscule portion de douleur sera incomparable au gouffre qu'ils avaient creusé en moi. J'avais effacé les sourires satisfaits. La faim se réveilla en moi. Je n'avais plus rien à voir avec eux parce qu'ils m 'avaient interdit d'aimer. J'avais effacé leurs sourires satisfaits.Je n'étais plus de nulle part , je devais seulement m'éloigner. Je poussais devant moi, en ahanant fort, le tambour sacre. Mesmes pied s'enfonçaient dans le sable, et je m'affalais parfois sur le ventre. Maintenant je suis sur le reg ou les pierres sont tranchantes. J'ai faillis hurler tant je souffrais. J'avais trouvé le pays des cailloux qui écorchent les pieds mais ne retiennent pas les traces. Les regs ne savent pas pardonner à ceux qui s'arrêtent de marcher. J'avais peur, peur. J'avais peur de ma mère. le ciel me refusaient cet honneur et de se taire en plus.
Il m'ecrasait sous sa voute. Les gouttes de pluie me giflerent le visage. La pluie est un merveilleux don du ciel. Je dodelinais de la tête. Je sentais comme un intrus. L'argent chez nous ne servait à rien de bien utile. C'est ça me dit'elle. Tu peux te passer d'argent. Lui dit elle ? Quand je passais devant les tentes, je sentais les regards me suivre. J'entends déjà les septs youyous. Cela n'avait pas de sens.
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« Je ne sentais pas vivre les choses autour de moi, j'étais au milieu d'une jungle muette, les innombrables bruits me traversaient l'ouïe mais ne remuaient rien en moi … »

Puissant, ardent. Un monde de contrastes et pourtant il est un. C'est presque inimaginable ce fossé dans si peu d'espace. C'est le même désert, qu'il soit en sable ou en brique. Bédouins ou hommes des villes, le tam-tam résonne partout. La voix du désamour ou de l'amour, qui l'emportera ? Les traditions ?
Le tambour des larmes, de Beyrouk publié en poche par les Editions Elyzad est comme toujours un petit bijou.
J'ai beaucoup apprécié ce roman qui parle des femmes, de leurs conditions de vie, des différentes castes entre elles dans le Nord de la Mauritanie, des tribus du désert à celle des pêcheurs imraguen en passant par la ville d'Atar. C'est une vision complète de différentes conditions féminines décrites au travers de ce roman avec une plume qui immerge dans un autre monde, car il y a des mots qui dépaysent, imprègnent, soufflent un air d'ailleurs enivrant, déroutant et qui crient à la douleur du ventre des femmes.

« … rien qui puisse m'être adressé, pas comme dans notre désert ou même à Atar où on tendait l'oreille la nuit quand quelque chose parlait, parce que ce bruit-là savait où il allait. »
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Dans le désert mauritanien, une jeune fille fuit son campement emportant avec elle le tambour sacré, symbole de la fierté de sa tribu . Elle sait qu'en volant ce rezzam, elle commet le pire des actes et met ainsi sa vie en danger. Les hommes de la tribu la traqueront , la tueront s'il le faut pour le récupérer mais peu importe, elle veut se venger en les dépossédant comme elle l'a été . Pour qu'ils goûtent eux aussi à l'amertume et à la honte.
En s'échappant Rayhana part à la recherche de ce qu'on lui a volé pour éviter le déshonneur de sa famille, son bien le plus précieux...
Tel un griot passeur d'histoire qui peut chanter les louanges d'un lignage ou en révéler les secrets honteux , l'auteur à travers du récit de la fuite de Rayhana nous fait découvrir un monde inconnu où se télescopent la modernité et les traditions séculaires, celles d'une organisation féodale où l'esclavage est encore cours.
Mbarek Beyrouk est un journaliste et écrivain mauritanien d'expression française qui maîtrise le verbe à la perfection. Dans ce roman, il nous conte la magie du Sahara et de son peuple mystérieux capable du meilleur comme du pire.
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Ce titre est une révélation. Une magnifique histoire touchante et prenante. Une fin qui vous coupe le souffle. Je pensais que j'avais fait le tour de la littérature africaine mais il n'en est rien. Je souligne aussi le travail de l'éditeur qui propose un bel ouvrage soigné et sans coquille. Beyrouk a bien mérité son prix…Un grand coup de coeur qui me relance sur le continent africain.
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critiques presse (1)
Actualitte
22 mars 2017
Mais il faut lire et faire lire ce livre. Pour éclairer.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Atar et ses habitants ne m'aimaient pas. Ils me dévisageaient, hilares, comme si je venais du ciel, ou d'une contrée bizarre, ils chuchotaient, ils ricanaient, je les entendais bien, "C'est une bédouine !", et alors ! répondais-je en moi-même, croyez-vous que j'en ai honte, croyez-vous que vos saletés de citadins, vos yeux perdus sans destin, les prisons où vous habitez, les montures sans vie que vous utilisez, croyez-vous que tout cela me tente, vous croyez-vous meilleurs, vous qui ne vous arrêtez pas pour parler, qui ne vous saluez même pas quand vous vous croisez, ou si peu, pressés pour survivre, seulement survivre, sans goûter au temps ?
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Ma mère et moi, je me disais aussi, nagions dans deux mers séparées : nous ne nous rencontrerions jamais plus, nous n'aborderions jamais les mêmes vagues, nous ne saurions peut-être jamais plus nous regarder vraiment.
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Pourquoi appeler des lendemains qui se taisent, des échos qui ne répondent pas, quémande des mains encore inconnues, tracer des sentiers aux ramifications infinies, réfléchir aux choses que refusait l'esprit.
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La seule personne que laissa indifférente l’apparition des étrangers fut certainement ma mère. Mais rien ne la troublait plus, ma mère, ni les mauvais vents, ni les hivers rudes, ni les sécheresses. Elle avait, dirait-on, depuis longtemps traversé, sans se retourner, le Sahara des inquiétudes et des doutes.
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- Je sais bien, vous les hommes, vous n'avez que ces mots à la bouche, "la loi et la religion", surtout quand cela vous sert....
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