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EAN : 9782754811996
184 pages
Futuropolis (08/10/2015)
3.82/5   67 notes
Résumé :
En se replongeant dans ses cahiers intimes, notes, croquis, photos prises au Japon lors de ses nombreux voyages, le désir est venu à Igort de faire un livre sur la culture japonaise. Il faut dire que c’est un domaine qu’il connaît bien. Il est l’un des rares auteurs occidentaux à avoir travaillé directement pour un éditeur japonais, et cela, durant onze années. Après avoir fait un tour d’horizon de l’édition manga au Japon vue de l’intérieur, les méthodes de travail... >Voir plus
Que lire après Les Cahiers Japonais : Un voyage dans l'empire des signesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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MASSE CRITIQUE BD – DECEMBRE 2015
Merci à BABELIO et à l'Editeur.


C'est véritablement un petit bijou cette BD (une couverture cartonnée, une multitude de pages et des dessins magnifiques). C'est tout simplement LE voyage dans le JAPON d'hier et d'aujourd'hui.
C'est la découverte du JAPON par IGORT qui va ainsi apprendre à se connaître lui-même et ensuite découvrir les us et coutumes de ce pays.
A découvrir absolument pour les amoureux du JAPON et pour ceux qui souhaitent mieux l'appréhender au travers de bulles/planches splendides.
J'ai été conquise.
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Tout d'abord, je remercie Babelio pour leur opération Masse Critique et puis les éditions Futuropolis pour l'envoi de ce magnifique album.

Je répète magnifique album car avant de parler du contenu, il faut parler du livre en lui-même. Couverture épaisse, qualité du papier, couleur choisis tout se marie a merveille et donne un album sublime.

Pour ce qui est de la BD, je ressors conquise mais avec quelques bémols.
Commençons par le positif, Igort, l'auteur nous fait découvrir son Japon, le Japon qu'il a connu il y a pas mal d'année maintenant. "Je mentirais si je disais que tout a commencé de façon inattendue. Avant d'y poser le pied pour la première fois, au printemps 1991, je rêvais du Japon depuis au moins 10 ans." C'est un voyage que nous propose ici l'auteur, on y rencontre toute sorte de personnages, au fur et a mesure d'anecdotes diverses et variées.

Les dessins sont magnifiques, différents styles se côtoie au fil des pages et donne un ensemble très réussi.

Ce qui m'a déplu par contre c'est que toutes les anecdotes que nous raconte l'auteur n'ont pas vraiment de fil conducteur, tout se suit comme dans un catalogue. On passe d'une anecdote a l'autre sans vraiment comprendre. Je suis donc perplexe par rapport a la construction de la BD.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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"Ce livre est une machine à remonter le temps. Il m'a permis de voyager pendant deux ans à reculons, à l'est de moi-même. de redécouvrir des lieux, de revivre des émotions." (Igort). Peu de lecteurs le savent : cela fait plus de 20 ans que le dessinateur italien s'intéresse au Japon (ayant travaillé pendant onze ans avec Kodansha, son éditeur japonais). Parfois contrarié, souvent surpris mais toujours émerveillé par les codes de ce pays à l'inestimable tradition du dessin, Igort à travers son voyage initiatique au pays du soleil levant, livre quelques clés de décryptage sur cette culture aussi déconcertante que fascinante. Grâce aux somptueuses planches de ces Cahiers japonais inspirés de ses notes, croquis, dessins, mais aussi de ses rencontres et collaborations, Igort invite à une fabuleuse et poétique découverte de la culture nippone : du suicide rituel de Mishima à la légende d'Abe Sada en passant par le cinéma de Kurosawa, le réalisme animé de Takahata, la magie féérique de Miyazaki ou la peinture absolue de Hokusai, ce voyage dans l'Empire des signes (cf. l'essai de Roland Barthes du même nom) est un superbe condensé de ce qui fait la richesse et le mystère du Japon d'Igort...

Difficile de rédiger le compte-rendu de cet album sans évoquer l'intention de l'auteur : "Je mentirais si je disais que tout a commencé de façon inattendue. Avant d'y poser les pieds pour la première fois au printemps 1991, je rêvais du Japon depuis 10 ans. C'est à dire que j'avais commencé à le dessiner de manière presque inconsciente dans les pages de ce qui allait devenir ma première BD : Goodbye Baobab. Ce que je cherche ? Cette question m'accompagne désormais depuis presque 25 ans. Progressivement, ce lieu mystérieux m'est entré dans la peau. Langueurs et nostalgie s'installant en moi m'ont même amené à y vivre pendant une courte période, dans les années 90. Ce livre raconte la poursuite d'un rêve et la découverte de cette évidence, à laquelle il faut se rendre, que les rêves, on ne peut pas les attraper." (p.7). Igort entend-il par là qu'au bout de 25 ans, il n'est pas encore parvenu à saisir l'essence profonde de l'esprit japonais ? Dans son dyptique Cahiers russes / Cahiers ukrainiens, on découvrait un Igort militant pour la cause des oubliés. Avec cet album, c'est à un Igort mélancolique que l'on a à faire. Brossant avec lyrisme un Japon torturé par ses propres démons, le dessinateur rend un brillant hommage à l'Empire des signes en racontant sa quête inassouvie...

"Le Japon était devenu pour moi l'écrin des désirs et surtout le paradis de tous les dessinateurs". Mais pas seulement aurais-je envie de dire. Et pour cause, si le point de départ de cet engouement d'Igort pour le Japon part de ce constat, son travail a ceci de magique qu'il brasse l'art japonais au sens large : on évoquait plus haut, le dessin (mangas, Ukiyo-e, film d'animations, le Geki-ga de Mizuki), le cinéma (Seijun Suzuki, Kitano), la poésie (l'art du Haiku de Basho), le bushido (code d'honneur des Samouraïs observé par Mishima)... Mais l'auteur aborde aussi le Kiku No Seku (fête du Chrysanthème), la tradition des Sumos, les secrets de l'Iki (code des Geishas basés sur séduction, énergie spirituelle et renoncement), le statut social des Burikamin (caste inférieure japonaise)... en alternant hommages oniriques et anecdotes de vie ou de travail... On découvre ainsi que la collaboration d'Igort avec l'éditeur Kodansha a donné naissance à Yuri, un personnage "sempaï" (mignon) adulé par la population locale. On part également à la rencontre de Miyazaki (Mon voisin Totoro), Tanaka San (Gon), Ozamu Tezuka (Astro le robot) qui ont durablement marqué le dessinateur. Et puis, Igort partage également toutes ces choses qui lui ont appris à évoluer dans l'empire des signes et qui font de ces cahiers, un trésor de lecture, un merveilleux voyage en somme...
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Sur près de 200 planches, Igort clame son amour du Japon. Un amour à l'arrache. Fait de sueur, de frustration, d'envie... Jamais Igort ne mentionne de félicitations, d'honneur, de remerciements... L'Empire du Soleil Levant se mérite. Ce n'est pas donné à tout Européen de dessiner des mangas au Japon.

Cet amour, Igort est parfois arrivé à me le communiquer. Je dis bien "parfois", car le principe de cahiers, c'est que cela se feuillette et que c'est fatalement décousu. On passe d'un sujet à un autre. On évoque les maîtres, modernes, contemporains ou classiques. On contemple des estampes, redessinées par Igort. On passe en revue les débuts d'Igort. On survole le fait divers de Sada Abe qui émascule son mari au terme d'une errance faite de rejet, de pauvreté et de prostitution. Et ainsi de suite.

Le graphisme est somptueux. Les portraits. Les évocations. Les paysages. Les estampes. Mais le propos est parfois dilué et le récit s'en ressent. D'où une certaine lassitude parfois. Mais j'ai éprouvé de l'admiration pour Igort, pour son parcours, et du respect pour l'homme. J'ai aussi, et c'est le plus important, envie de découvrir son oeuvre.
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Ces cahiers japonais proposés par Igort sont une très belle incursion au pays du soleil levant, qui m'a d'abord ennuyée – un tout petit peu ! le temps de m'habituer au propos – puis assez vite captivée (retournement de situation assez incroyable !).

Le dessinateur Igort, de nationalité italienne, a vécu quelques années au Japon. Il retrace ses souvenirs, surtout professionnels puisqu'il a travaillé avec une maison d'édition de mangas. Parallèlement, il intègre dans son récit ses rencontres avec d'autres créateurs japonais, vivants ou non.

Ces Cahiers Japonais sont donc l'occasion pour lui de tenter de synthétiser ce qu'il a capté de l'esprit du Japon, et d'approcher ce qu'il y cherchait.

A défaut d'attraper son rêve, Igort partage avec le lecteur ses sensations, ses émotions et ses nombreux étonnements face à ce pays.

L'ouvrage s'offre comme une promenade, au gré des découvertes d'Igort, qui se déplace à pied, en métro ou en bus. Il nous invite dans son logement dont les plans dessinés rendent bien compte de l'exiguïté à laquelle il s'accoutume aisément. Déroutante au départ, puisqu'il ne semble pas y avoir de logique rationnelle, la lecture passe ainsi de l'histoire d'Abe Sada, l'inspiratrice et protagoniste du film l'Empire des Sens (très beau récit dans le récit, quasi clos sur lui-même), à la place de la culture des chrysanthèmes au Japon, fleur emblématique du pays. L'auteur évoque aussi les « burakumin », « ces personnes que leur profession mettait au contact du sang ou qui avaient des activités considérées comme dégradantes », dont les descendants sont encore aujourd'hui rejetées. A l'aide de photos, dessins, et même quelques cartes géographiques, Igort retrace l'histoire étonnante de ces gens. Entre-temps, il détaille par ci par là quelques grands noms de l'animation, tel Miyazaki ou encore Takahata, l'auteur du « tombeau des lucioles », sans oublier quelques artistes phares du Japon comme Hokusai…

Ce qui est tout à fait captivant en lisant cette BD, c'est qu'on apprend beaucoup sur le Japon et sa culture fort riche, Igort nous précédant et nous faisant partager son savoir acquis au fil de sa vie. Ce livre donne littéralement envie d'approfondir cette riche culture. Tout comme les Ignorants de Davodeau, qui citait un certain nombre de BD incontournables, Igort nous renvoie vers les mangas de Tanaka San, l'auteur de « Gon », vers les écrits de Tanizaki (l'auteur du célèbre « Éloge de l'ombre »), vers Mishima, dont il retrace en dessins l'existence, vers l'auteur d'haïkus Matsuo Basho (né en 1644)… Évidement, difficile de tous les citer, dommage d'ailleurs qu'à la fin de la BD il n'y ait pas d'index !

Cette BD est une pure merveille, qui convie le lecteur à un voyage immobile mais ô combien instructif. Et les dessins sont très variés : Igort insère et mélange des travaux du passé, imagine quelques planches sur tel ou tel auteur de manga, se représente aussi avec ses connaissances, ajoute des photos, des peintures… L'ouvrage porte bien son nom : les Cahiers Japonais, comme un journal intime de ses découvertes, de ses relations et sensations. Une façon aussi de faire défiler sa vie, mais avec beaucoup de pudeur. Une bande dessinée comme je les aime, pointue mais accessible, pédagogique mais originale, simple mais aussi complexe, en un mot : superbe !
Lien : http://blogs.lexpress.fr/les..
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critiques presse (2)
BoDoi
01 mars 2016
Dessins soignés, formes multiples, Igort imite les maîtres et se fait plaisir.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Telerama
12 novembre 2015
Reste un chant d'amour érudit aux teintes ocre et sépia, des planches dessinées tout en délicatesse où Igort nous livre les clés de son panthéon.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (17) Voir plus Ajouter une citation
Le papier enveloppe les objets, dans ce rite de l’emballage qui nécessite la feuille oblique (en losange) et non orthogonal (en carré, comme chez nous). Sur le couvercle des boîtes, souvent en carton vergé, sont imprimés des idéogrammes par simple gaufrage, invisibles en apparence, sur lesquels le papier d’emballage créera d’autres transparences. Le toucher et la vue, le jeu du voir et du ne pas voir, deviennent un art, un rite qui tourne ici au sublime selon la coutume qui prône “le don” comme geste de partage symbolique plus important que le cadeau lui-même.
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Le papier, ici, au Japon, c'est quelque chose d'important. Je reste à observer pendant de longues minutes les éditions aux couleurs envoûtantes d'Osamu Tezuka ou de Sampei Shirato...
... puis je prends 2 petits volumes de Suiho Tagawa, je les ouvre et la magie opère.

Ce qui m'envoûte, ce n'est pas seulement l'odeur presque séculaire qui donne au papier le pouvoir d'évoquer les millions d'événements dont le livre a certainement été témoins...
... mais aussi les couleurs vives que la patine ivoire du vieillissement a rendues poignantes. Mon cœur exulte. Je feuillette page après page en essayant de savourer le plus possible ce que je vois.

Et dedans je vois beaucoup du Japon, je vois l'auteur Suiho Tagawa, très jeune, qui remet les pages originales de ses mangas à Kodansha, dans les années 30...
... dans ce petit immeuble que j'ai moi-même fréquenté, aux puissantes colonnes de marbre, avec des pièces aux plafonds très hauts.

Clac Clac. J'entends résonner le son des getas et des talons. Je vois les révérences rituelles avant toute discussion, les tasses de thé bouillant, les cigarettes allumées dans les réunions pour décider du merchandising qui, dans le cas de Tagawa, jeune homme de génie, a été tout à fait comparable à ce qui a été produit pour Disney à cette époque-là.

Il y avait des objets en bois, des jeux en fer-blanc, des montres avec le corps et le visage des personnages qui prenaient vie, qui s'animaient, qui ne voulaient pas rester confinés sur le papier.

Il se dit que Tagawa commençait à avoir du mal à distinguer le monde réel de celui des rêves. Le pouvoir du papier !
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Bien vite, j’ai appris à apprécier le caractère intime, recueilli des choses. Bien que Tokyo soit une mégapole de presque 9 millions d’habitants, la structure de la ville garde cette dimension d’agglomérat de villages. (…) Cette ville avait le don de me calmer, de laisser déposer sur le fond le sable de mon existence.
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J'allais périodiquement dans ma librairie préférée du quartier Jimbocho, tout un immeuble de 8 étages qui hébergeait des livres anciens, des photos, des mangas, des affiches de films (celles des westerns des années 60 étaient mes préférées, avec les Indiens et les cow-boys personnifiés par des acteurs japonais, une merveille !).
Et, après avoir admiré le style des graphismes pour lesquels les Japonais n'ont rien à envier à personne, j'achetais des dizaines de cartes postales fanées et de menkos. Les menkos sont des cartes à jouer dessinées avec les héros des mangas ou des mythologies populaires (samouraïs, lutteurs de sumo, héros de guerre, puis plus tard joueurs de base-ball).
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Katsushika Hokusai a été un maître incomparable dans l'art de l'ukiyo-e, les estampes japonaises. Grand parmi les grands, renommé pour la hardiesse de ses solutions, pour la force de ses visions. Il a vécu 89 ans.

Sa gloire fut grande et sa vie légendaire. Ce que l'on sait moins, c'est que l'insigne Hokusai a été en butte à l'incompétence des graveurs.

Ces derniers calquaient son dessin et le gravaient sur une tablette de bois, matrice pour l'impression, mais ne s'en tenaient pas à l'original : ils interprétaient comme bon leur semblait nez et oreilles, suivant la mode du temps.

Hokusai se sentait offensé par une telle pratique et ne cessait de leur écrire : "Gravez les yeux sans la paupière inférieure. C'est important. Et les nez en suivant ces deux exemples. Et non à la manière d'Utagawa. Des nez de ce genre sont exécutés avec une technique au pinceau erronée. Je sais que la mode est au style d'Utagawa, mais moi je suis Hokusai."

La lettre qui priait l'éditeur de s'adresser au graveur attitré d'Hokusai, un certain Egawa, le seul en qui le maître avait confiance, était illustrée par des exemples. Et elle se concluait par un : "Je vous supplie d'accorder une pensée à ce vieil homme sans espoir." Formule souvent utilisée par les mendiants de cette époque.
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Vidéo de  Igort
Voici les ouvrages qui vous attendront dès le 8 février 2023 en librairie ! de l'actualité la plus chaude avec Igort qui raconte la guerre en Ukraine au jour le jour, à celle anticipée par Jared Muralt dans La Chute, vous passerez par un documentaire passionnant sur les corvidés (les oiseaux noirs, quoi) dans La Femme Corneille, et une fiction française et rurale dans La Meute !
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