Le roman se divise en trois parties à la chronologie inversée. Il part de la zone la plus profonde des fosses abyssales, la zone hadale (-11000 m), en passant par la plaine abyssale (-6000 m), pour finir par la zone photique (-200 m). C'est la remontée que l'auteur nous convie à faire, jusqu'à la lumière, la compréhension du drame qui s'est joué, ayant fait basculer inexorablement le destin de Catherine, jeune étudiante au cégep, élevée seule par son père, et de ce dernier, maintenant surnommé le « boucher de Baie-Comeau », et incarcéré pour une peine de dix ans à la prison à sécurité maximale de Port-Cartier. J'ai été touchée par la descente aux enfers de ce duo père-fille, psychologiquement bien rendue, particulièrement par celle de Catherine, qui perd pied entre les visites à son père, l'attention médiatique négative qu'elle reçoit, et les regards sur elle qui changent.
Commenter  J’apprécie         100
Ce livre est très plaisant à lire, il n'est pas insignifiant mais il lui manque à mon goût une petite étincelle qui lui donnerait une plus grande stature. Pourtant la construction est impeccable, les thèmes abordés, notamment la vie en captivité, les abus des média et les relations père-fille, sont forts intéressants et s'insèrent bien dans le récit. Par contre le cliché récurrent du bon Indien et des méchants Blancs m'a agacé, mais rien de surprenant de la part de cet auteur que je continuerai de suivre pour ses propos authentiques et sa plume fluide.
Commenter  J’apprécie         51
L'histoire débute avec Catherine, 20 ans, qui va visiter son père incarcéré depuis 2 ans à la prison à sécurité maximale de Port Cartier dans le nord du Québec. On découvrira au fil du livre les raisons qui ont amené son père à cet endroit. J'adore le style de Biz: concis et précis. Ce petit livre (il ne fait que 140 pages) décrit bien les personnages: on saisit très bien la relation fusionnelle entre le père et sa fille ainsi que leurs désarrois. J'ai également adoré la construction du récit qui nous est raconté à rebours. Bien qu'au fil de notre lecture on finisse par déduire ce qui s'est passé pour expliquer le geste du père, Biz réussit à nous surprendre, et ce, jusqu'à la toute dernière phrase du roman, qui frappe et explique tout.
Commenter  J’apprécie         00
Il y a de ces romans qu’on n’oublie pas de sitôt. Les abysses, le nouvel opus de l’écrivain Biz, membre du groupe Loco Locass, entre dans cette catégorie. [...] Son roman policier captivant raconte les circonstances entourant le meurtre d’un chasseur américain par celui qu’on surnomme dans le livre «le boucher de Baie-Comeau».
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
C’est au cœur des ténèbres que les êtres sont le plus transparents.
«Quand deux membres citent la même phrase d’un auteur, c’est sûrement un signe de la profondeur de l’œuvre, de la “bioluminescence” du monde de Biz Fréchette».
… c’est la grand-messe médiatique mondialisée, avec ses prêtres, ses liturgies et ses fidèles. Le monde communie à l’autel du commérage et du voyeurisme.
(Leméac, p.105)
À moins de cinquante pieds devant les chasseurs. On entend l’impact sourd et le crissement des sabots sur la gravelle. La bête est là. Lumineuse. Épormyable* dans sa nonchalance et sa majesté. Grandiose dans les dernières lueurs du couchant.
(Leméac, p.133)
* « La Bête lumineuse » est un film documentaire québécois réalisé par Pierre Perrault en 1982 et « La charge de l’orignal épormyable » est une œuvre écrite en 1956 par le poète, dramaturge et polémiste québécois Claude Gauvreau.
Son cerveau butine comme un colibri chez un fleuriste. (p. 75)
L’emprisonnement est une mort citoyenne. Pour les proches, il y a bel et bien un deuil à gérer. Mais sans compassion ni sollicitude à espérer. Un deuil honteux et solitaire. (p. 34)
Donnez vos textos à la science!