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EAN : 9782807002319
148 pages
M.E.O Editions (01/02/2020)
3/5   5 notes
Résumé :
Les beaux jours d’Annette s’arrêteront à sa puberté : telle est la sentence proférée par une de ses grands-mères. Ce ne sera pas l’unique prédiction empreinte de stéréotypes, voire de superstitions, à laquelle la toute jeune fille est confrontée. Durant ses années de jeunesse, elle va craindre pour sa vie, mais aussi chercher à comprendre, à trouver le sens de l’existence dans le monde du vivant et des humains. Contrairement à sa cousine Jeannette, qui, elle, rester... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
C'est l'histoire d'une jeune fille qui grandit dans un lieu et à une époque où les superstitions sont légion.
Petit à petit, nous la voyons grandir et se construire en s'émancipant de ces croyances, de ces prédictions. « Arrêtez ! Qu'est-ce que « vo » faites ?!!... Allez ! Tirez vos pi d'là » ! Ne jamais prendre de bain quand on a ses règles.
A l'école, elle est bonne élève et trouve dans les livres, dans l'écrit, dans l'art, des références lui permettant d'élargir ses horizons.
Dans le même temps, Jeannette, cousine de sa mère, s'enfonce jusqu'à la déraison dans un univers de superstition, de culpabilité.

Un écrit tout en respect de ces petites gens et de leur foi. Qui dénonce sans fureur ni rage mais plutôt avec tendresse, mélancolie combien briser un tel carcan peut s'avérer fastidieux, douloureux.
J'ai éprouvé amitié et compassion pour Annette qui, obligée de renoncer à ses rêves les plus brillants, fait son chemin sans heurts, sans cris, en se respectant autant que possible. La littérature, la réflexion lui sont d'un grand secours pour élaborer ses repères et s'équiper d'une boussole qui la guide dans les hauts et les bas de son existence.

Je suis née quelques années après l'époque où l'auteure situe son roman.

Ce parcours, je crois le reconnaître, sans doute l'ai-je vécu sur une tonalité quelque peu plus rebelle.

Je remercie l'auteure pour cet ouvrage, ode à l'émancipation d'une femme ordinaire. Témoignage humaniste susceptible d'éclairer toutes celles qui, de nos jours encore, subissent pareils anathèmes.
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Avant de débuter cette critique, je tiens à remercier les éditions M.E.O. ainsi que Babelio pour m'avoir fait parvenir cet ouvrage lors de la Masse Critique de janvier 2020.

Dans ce récit à la première personne largement sinon complètement autobiographique, Annette (Annie) nous donne à découvrir la transformation d'une toute jeune fille en la femme qu'elle est aujourd'hui, au travers de plusieurs transitions et difficiles remises en question. Aspirations, désirs, comportement, place dans le monde, sexualité, parentalité... Beaucoup de sujets, comme autant d'étapes à franchir, pour un livre cours, mené tambour battant. Ces moments d'introspection, inspirés par sa réflexion pétrie d'imaginaire et de mystères sans réponses, vont la conduire, souvent malgré elle et poussée par un entourage entre deux époques, à plusieurs grands paliers qui conditionneront sa vie, la jalonnant de révolte, de peur et de tourments.

Quand Annette voit son corps se réveiller et s'exprimer, elle s'étonne des réactions de sa famille, et des différences de plus en plus prononcées entre elle et sa cousine Jeannette, de quelques années son aînée, à qui la famille la compare beaucoup. Ces deux lettres qui les séparent, ce JE, sera le point de départ d'une réflexion sur sa vie de femme en devenir et sur sa relation d'affection mêlée de dégoût et de pitié qu'elle voue à sa cousine, cette dernière restant engluée dans une foi qui tourne à l'obsession.
S'extirpant d'un carcan qui la conduisait à des souffrances similaires à celles de Jeannette, Annette s'affirme.

Le style est simple, mais non dénué de jolies tournures. Des passages sont parfois un peu durs, témoins de la cruauté de la vie. Si Annie Préaux aborde certains aspects de son être sans fard, c'est bien pour montrer qu'il n'y a pas lieu d'en avoir honte ou d'ériger en tabou les choses qui font d'une jeune fille une femme. Et qu'accepter qui on est ne doit pas être fait au détriment de soi.

Si le texte est agréable à lire et relate une époque que les jeunes générations peineront sûrement de plus en plus à s'imaginer vivre, il est surtout cathartique pour son autrice. J'ai aimé aller à la rencontre de ces sentiments, mais ce témoignage a surtout une valeur toute personnelle.
J'ai néanmoins beaucoup apprécié les dernières pages, qui donnent à comprendre plus avant la démarche de cette écriture.

Merci encore pour ce beau cadeau, et bonne lecture à tous !
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Annette est persuadée que sa vie s'arrêtera à la puberté. Une certitude formulée par une de ses grands-mères. Durant ses années de jeunesse, elle appréhende l'instant fatidique, craint pour sa vie, anticipe ce qu'elle ne parvient pas à imaginer. Que se passera-t-il à l'heure définie ? Son existence basculera-t-elle vraiment ? Chercher à comprendre l'a aidée à voir se déplier les semaines. Contrairement à sa cousine Jeannette, enferrée dans la certitude d'être promise à l'enfer, la jeune fille se regimbe et refuse de se soumettre à des superstitions d'une autre époque. Prix RTL-TVI pour son premier roman, Annie Préaux raconte le parcours d'une lycéenne a priori ordinaire, plutôt studieuse et amicale, coincée dans un monde où l'influence de certains aînés endigue tous projets d'avenir. L'occasion surtout de dénoncer le fanatisme religieux et des préceptes bibliques tels que toute femme qui perd du sang est impure. Sans railler qui que ce soit, elle parle d'un temps qu'on espère révolu, même si on sait qu'une mauvaise interprétation des textes sacrés peut mener à des extrêmes fâcheux. Puis, malgré les menaces et les prédictions, la vie se poursuit et mène les adolescentes d'hier à un âge vénérable, rythmé par la beauté des jours et la force qui permet de voir, avec ténacité et courage, à travers l'obscurité profonde.
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Le récit de l'autrice nous plonge dans la vie d'Annette, une jeune fille de douze ans qui vient d'être réglée pour la première fois et à qui sa grand-mère annonce que « les beaux jours sont finis ». Spontanément, l'héroïne répond in petto (et le lecteur aussi) : ah, bon ?

Nous voilà plongés dans le quotidien de la jeune héroïne, caractérisé par la vie simple du Borinage. Fille de parents issus du monde ouvrier, Annette nous livre des anecdotes et des éléments clés de son histoire qui montrent tantôt sa difficulté à habiter son corps de future femme, tantôt son questionnement par rapport à l'éducation qui lui est donnée, dont certaines injonctions la brident parfois, révélant les peurs inconscientes et les espoirs cachés de ses parents.
Lien : https://le-carnet-et-les-ins..
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Dans un instant, je sortirai ma langue pour que le curé y dépose l'hostie. Une mauvaise pensée me traverse l'esprit : n'est-ce pas la seule et bienheureuse circonstance où on peut tirer la langue à quelqu'un ?... J'ai une sorte de hoquet. Je presse mes mains jointes sur ma bouche et mon nez. Attention ! Le fou rire sacrilège me guette, comme un sale petit coup satanique. Tout en le réprimant de mon mieux, je respire mes doigts joints encore tout imprégnés de l'odeur des fraises que j'ai chinées dans le jardin avant d'aller à la messe.

Aaah ! Mais je les ai mangées, ces fraises, me rendant par là même indigne d'accueillir le corps du Christ : je ne suis plus à jeun ! J'ignore comment je parviens à m'empêcher de vomir, de tomber, de me sauver. Probablement à cause de la fil des paroissiens qui me tient serrée dans son mouvement d'inéluctable chenille.

J'arrive donc devant le prêtre, ouvre la bouche et la referme sur cette pastille qui ressemble aux cachets de bonbons sûrs que j'achète au petit magasin du coin de ma rue. Elle va fondre doucement, tandis que je retourne à ma place, m'agenouille, la tête dans mes mains, poisseuse d'hypocrisie, persuadée que même si j'évite de lui donner un coup de dent et par conséquent de sentir le sang du Christ couler dans ma bouche, ma gorge, mon estomac, mes intestins, et... bref, je suis quand même en train de faire glisser le corps sacré de Jésus dans mon estomac tout encombré de la bouillie des fraises.
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Voilà qui n’arrange pas ma mauvaise impression à propose du Créateur : je ne comprends pas qu’on appelle Bon Dieu ce sale type qui insuffle la douleur de l’enfantement à la première de toutes les femmes du monde. Et tout ça pourquoi ? Parce qu’elle a voulu réfléchir, savoir distinguer ce qui est bien de ce qui est mal et ne pas obéir aveuglément, comme une idiote. Comment respecter, voire « adorer » ce Dieu dont la pédagogie n’a rien d’épanouissant ?! Personnage qui, en plus, me semble passablement injuste et cruel, car la « punition » atteint non seulement la rebelle, mais aussi ses descendants qui n’ont rien demandé, son compagnon et même le sol qu’il cultivera pour survivre ! Mon indignation fait sourire mon père : « Ce sont des hommes qui ont inventé cette espèce de conte, ne t’y trompe pas, Annette ! »
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Au lycée, j’ai un professeur de dessin fabuleux, qui obtient de beaux résultats avec chaque élève, même la moins douée pour les pinceaux. Je l’adore. Vu ma passion pour la peinture et le problème que je rencontre, elle me propose de venir chez elle profiter de ses conseils et de son atelier autant que je le voudrai. Mes parents refusent catégoriquement. Pas question de perdre mon temps avec des « futilités » ! « La peinture, ce n’est pas un métier ! dit mon père. Et en plus, tu es bonne élève, tu pourras faire n’importe quelles études et devenir tout ce que tu voudras. »
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Video de Annie Préaux (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Annie Préaux
une enquête de Anne-Sophie Malice pour l' ACTU-tv du 23 octobre 2011 sur la romancière Annie Préaux, Grand Prix du Hainaut et le Centre Culturel "La Maison d'Anna" qu'elle anime à Eugies, près de Mons
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