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EAN : 9782234046382
127 pages
Stock (08/04/1996)
4.01/5   61 notes
Résumé :
Un beau jour Joaquim Soares da Cunha cesse d’être l’employé modèle et respecté de tous qu’il a toujours été, il abandonne sa femme et sa fille à leur misère bourgeoise et devient l’un des pochards les plus aimés des bas-fonds du port, des bistrots de Bahia. On le surnomme Quinquin-la-Flotte (parce qu’il exècre l’eau). Sa famille le renie et l’ignore, – jusqu’au jour où elle apprend sa mort, se réveille, veut lui offrir un enterrement conforme à sa dignité. Néanmoins... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Je lis volontiers des livres écrits par des auteurs étrangers, et parmi eux il y a des écrivains sud-américains. Pour l'instant, je n'avais encore pas ouvert un seul livre de Jorge Amado, auteur pourtant très connu, dont le titre qui me parle le plus est "Bahia de tous les saints". Pour me défendre, je confesse que je suis beaucoup sollicitée et que ma nature est de papillonner parmi les livres. Devait arriver ce qu'il s'est produit! En fouinant dans une boîte à livres, j'ai déniché un ouvrage passablement abimé. Il avait du être lu et relu, celui-là! Peu épais, j'ai surtout été intriguée par le titre : Les deux morts de Quinquin-La-Flotte... Curieux...! C'était une bonne manière de découvrir l'univers de cet auteur brésilien... Je me félicite d'avoir "cueilli" ce livre, car j'ai apprécié sa lecture et il m'aura donné envie de lire d'autres ouvrages de Jorge Amado. le titre pourtant? Oui, le titre... et la suite aussi... la mort, le cercueil, la veillée funèbre, les croque-morts... et puis deux trépas annoncés, ce n'est pas rien! Oui, certes! Mais il y a beaucoup d'humour, de légèreté, de facéties... et même si la faucheuse est-là, l'auteur donne de bonnes raisons de rire... J'ai beaucoup apprécié les personnages et aussi l'ambiance de ce roman dont l'action se déroule dans les bas fonds de Bahia, au milieu des ivrognes, des prostituées, des parias et des miséreux.
Un excellent roman, dont je conseille la lecture.
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Une belle trouvaille de plus dans la boîte à livres que ces Deux morts de Quinquin-la-Flotte. Il s'agit d'une novella de Jorge Amado, un grand nom de la littérature brésilienne... que je ne connaissais que de nom jusqu'ici.

Le récit est un formidable pied-de-nez au conformisme boursouflé de la petite bourgeoisie de Bahia. Avant de devenir Quinquin-la-Flotte, fameux descendeur de tafia et ami des vagabonds et des putains, il était Joaquim Soares da Cunha, respectable fonctionnaire de la Perception, marié à une respectable harpie et père d'une respectable copie conforme de la mère. Jusqu'a ce qu'il envoie tout balader pour se perdre dans les bas-fonds de Bahia et vivre enfin comme il l'entend.

Et voilà qu'il est mort, ce bon petit père toujours gai et taquin! Et voilà la respectable famille - la fille, le gendre, le frère et la soeur de Quinquin - prête à remettre le grappin sur son cadavre, effacé ces dix années de turpitude pour l'enterrer dans la dignité. Mais sans trop débourser tout de même. Au prix où va la vie, on ne peut plus se permettre de mourir presque.
La veillée funèbre est une pure merveille de causticité dans le face à face entre le père et la fille dont l'orgueil éclate de partout d'avoir remiser son triste paternel dans un costume neuf (de piètre confection cependant; toujours bien bon pour ce boit-sans-soif et pour être rongé par les vers).

C'est sans compter sans l'arrivée des quatre grands amis de Quinquin, dont le chagrin n'a d'égal que la descente de tafia. Commence une nuit mémorable pour l'assemblée mortuaire et le défunt.

Cette novella est un petit bijou à lire, ciselé finement avec beaucoup d'ironie mais également de vrais sentiments. Jorge Amado, à ce que j'ai pu voir de ses autres titres, se fit le chantre des petites gens de Bahia. Sa tendresse pour eux transparaît à  chaque page et fait de la lecture de ce court récit un très beau moment.
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Quinquin la Flotte n'a pas toujours été ce clochard joyeux qui anime les rues des bas-fonds de Bahia. Il a mené il y a quelques années de cela encore l'existence bourgeoise d'un fonctionnaire reconnu et respecté. Mais un jour, il a craqué devant l'attitude de sa femme et de sa fille vis à vis du futur mari de celle-ci. Il y a reconnu la situation misérable à laquelle il s'était soumis sa vie maritale durant et il est parti. Pour ne plus revenir, et donc errer dans les bas-fonds.
C'est d'ailleurs en buvant un verre d'eau, croyant boire du rhum, suite au scandale qui s'ensuivit que l'appellation de Quinquin la Flotte fût labellisée.
Il s'est recréé là les liens affectifs qu'il n'avait jamais eus, avec ses compagnons de rhum, la belle métisse sa maîtresse, … Bref il a découvert une existence qui lui était inconnue.
Sa famille a fait comme si Quinquin la Flotte avait disparu, honteuse de l'élément reproche vivant.
Et puis voilà, (c'est le début du roman), que sa maîtresse découvre Quinquin mort sur son lit, pendant son sommeil.
On perd alors tout repère puisque Jorge Amado = Brésil = Amérique du Sud = onirisme débridé = … les deux morts de Quinquin la Flotte, puisque décidément rien ne peut se passer simplement dans un roman sud-américain.
C'est flamboyant, dans l'emphase et l'exagération en permanence. La vie bourgeoise et maritale en prend un vieux coup entre les oreilles. La femme bourgeoise aussi !
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Si le titre est mauvais, le choix d'avoir traduit quincas par quinquin pour je pense une question de sonorité ( j'aime les sonorités de la langue portugaise, quinquin ne sonne pas comme quincas, prononcez quïncas)
ce livre est peut être un des meilleurs de Jorge Amado.
Nous sommes transportés dans les rues du pelourinho, à boire cachaça sur cachaça, à penser à l'amitié, de celles que l'on garde jusqu'à la mort.
Un hymne à toutes ces personnes qui se rassemblent pour boire un verre, car c'est le seul moment où nous nous sentons vivant, avant de reprendre nos activités.
Un livre qui rend hommage à la ville de Salvador et aussi un livre qui est intemporel pour sa vision de l'amitié.
Le texte est court, un très bon moyen de rentrer dans l'univers de Jorge Amado, une des plus grandes voix de la littérature brésilienne qu'il faut absolument découvrir si on s'intéresse à ce pays.
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A sa mort, le vieux Quinquin-la-Flotte, ivrogne notoire, pourrait enfin redevenir le père respecté qu'il n'a jamais été. Que nenni ! C'est sans compter sur ses amis de bombance et sur l'ironie même de Quinquin.

Seul Amado était capable de - réussir et - redonner vie à un mort. Une véritable interrogation sur le sens de la vie, cachée derrière un prodigieux exercice de style en forme de farce. Un très bon départ pour se mettre à dévorer toute l'oeuvre de l'immense Jorge Amado.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
A cette heure-là, dans les rues de Bahia circulait déjà la nouvelle de la mort soudaine de Quinquin-La-Flotte. Les petits commerçants du Marché ne fermèrent pas pour autant leurs boutiques en signe de deuil, mais ils majorèrent immédiatement les prix des balangandas, des cabas en paille et des figurines en terre cuite qu'ils vendaient aux touristes, ce qui était une manière de rendre hommage au défunt. Aux abords du Marché se formèrent des rassemblements tumultueux qui évoquaient des réunions politiques à la sauvette, avec des gens courant de côté et d'autre. La nouvelle s'envolait, empruntait l'ascenseur Lacerda, voyageait dans les trams en direction de la Calçada et se rendait en autobus à Feira de Santana. Paula, la gentille négresse, fondit en larmes devant son plateau de gâteaux au tapioca. Ce soir-là Quinquin-La-Flotte ne viendrait pas lui conter fleurette ni reluquer sa gorge avantageuse en lui faisant des avances indécentes qui l'obligeaient à rire.
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Les circonstances qui ont entouré la mort de Quinquin-La-Flotte restent jusqu'ici très confuses. Il y a des doutes à dissiper, des détails absurdes, des contradictions dans les dépositions des témoins, des lacunes diverses. Aucune certitude en ce qui concerne l'heure, le lieu et les dernières paroles. La famille, appuyée par des voisins et des connaissances, maintient avec intransigeance la version d'une mort tranquille un beau matin, sans témoins, sans éclat, sans paroles, qui aurait eu lieu quelque vingt heures avant l'autre mort dont la nouvelle fut propagée et commentée au déclin d'une nuit où la lune s'abîma dans les flots et où des faits mystérieux se produisirent au large des quais de Bahia.
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Le cadavre avait été livré aux bons soins d'une entreprise de pompes funèbres dirigée par un ami de l'oncle Eduardo. Vingt pour cent de remise!
L'oncle Eduardo donnait des explications.
- Ce qui est vraiment cher, c'est le cercueil, et aussi les taxis s'il y a beaucoup de monde. Une fortune y passe! De nos jours, on ne peut même plus mourir...
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Dans le salon, le marchand de statues pieuses admirait un portrait en couleur de Quinquin, un vieux portrait remontant à une quinzaine d'années, celui d'un monsieur bien mis avec faux-col, cravate noire, moustaches en pointe, cheveux lustrés et joues rosées. A côté, dans un cadre identique, l'oeil accusateur et la bouche dure, Dona Otacilia en robe noire à dentelles. Le marchand de statues pieuses étudia cette physionomie acariâtre.
- Elle n'a pas une tête à tromper son mari... par contre, ça devait être un os dur à ronger... Une sainte femme? Je ne le crois pas...
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Les circonstances qui ont entouré la mort de Quinquin-La-Flotte restent jusqu'ici très confuses. Il y a des doutes à dissiper, des détails absurdes, des contradictions dans les dépositions des témoins, des lacunes diverses. Aucune certitude en ce qui concerne l'heure, le lieu et les dernières paroles. La famille, appuyée par des voisins et des connaissances, maintient avec intransigeance la version d'une mort tranquille un beau matin, sans témoins, sans éclat, sans paroles, qui aurait eu lieu quelque vingt heures avant l'autre mort dont la nouvelle fut propagée et commentée au déclin d'une nuit où la lune s'abîma dans les flots et où des faits mystérieux se produisirent au large des quais de Bahia. Et pourtant, entendues par des témoins dignes de foi, abondamment glosées le long des rampes et jusque dans les impasses les plus reculées, ses dernières paroles furent colportées de bouche en bouche car elles représentaient, de l'avis de ces gens-là, autre chose que de simples adieux à ce monde : un "message au contenu profond", comme dirait un jeune auteur de notre temps.
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Video de Jorge Amado (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jorge Amado
Adriana Brandão auteur de "Les brésiliens à Paris, au fil des siècles et des arrondissements" vous parle d'un texte et d'un auteur important pour elle : "Dona Flor & ses deux maris" de Jorge Amado.
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