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EAN : 9782848052106
370 pages
Sabine Wespieser (08/09/2016)
3.35/5   158 notes
Résumé :
Dès qu’il franchit le seuil de l’unique pub ouvert dans ce trou perdu d’Irlande, l’étranger suscite la fascination. Vladimir Dragan est originaire du Monténégro. Il entend s’établir comme guérisseur. On lui trouve un logement, un cabinet médical, et sa première cliente, une des quatre nonnes du lieu, sort de sa séance totalement régénérée. Rien d’étonnant à ce que Fidelma, très belle et mariée à un homme bien plus âgé qu’elle, tombe sous le charme.
L’idylle s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (52) Voir plus Ajouter une critique
3,35

sur 158 notes
Dans un petit village perdu d'Irlande, au début des années 2000, arrive au pub un individu étrange, imposant, à la crinière blanche.
Il vient du Montenegro, s'appelle Vladimir Dragan.
Il cherche un endroit pour s'installer et exercer son art de guérisseur;
Ce sera chose faite. La consultation de soeur Bonaventure constitue ma scène préférée ainsi que celle où il est inquiété par un agent dans les bois.
Fidelma, une jeune femme en mal d'enfant va se laisser manipuler et envoûter par cet homme qui ne restera pas longtemps inconnu malgré son habileté à tromper son monde.
Il sera arrêté et démasqué en tant que le fameux boucher des Balkans, Radovan Karadzic, responsable du siège inhumain de Sarajevo, du massacre de Srebrenica....
Le travail d'Edna O'Brian est remarquable car elle nous livre un roman avec un personnage étrange et d'autres qui gravitent autour.
Elle nous montre bien les deux faces du personnages : le bourreau et le poète. J'ai envie d'ajouter une troisième, le manipulateur.
Elle ne nous livre pas les éléments en bloc, elle alterne les évènements qui se passent en Irlande imaginés par l'auteure et le passé de l'homme faisant malheureusement partie de l'Histoire bien réelle celle-là.
J'ai beaucoup apprécié le roman mais ai été parfois un peu déroutée par l'étrangeté, l'ambiance de certains chapitres en Irlande.
Le titre choisi rappelle la commémoration du siège de Sarajevo où 11541 chaises rouges ont été alignées dans la grand-rue pour rendre hommage aux victimes. Parmi elles 643 petites chaises rouges représentaient les enfants abattus.
Dans notre région, fin des années 1990, nous avons accueilli quelques Kosovars dans nos villages et nos écoles. La petite fille qui était dans ma classe dessinait des scènes atroces et plongeait sous les bancs dès qu'elle entendait un avion. Il a fallu quelques mois pour qu'elle s'apaise.

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Quand le doc arrive à Cloonoila, un petit village irlandais, personne ne sait qui il est, mais il fascine immédiatement tous ceux qu'il croise. Ainsi, l'homme qui dit s'appeler Vladimir Dragan et avoir été médecin au Monténégro est bien accueilli par les villageois. Certains l'aident à trouver un logement et un endroit pour exercer ses talents de guérisseur. Cette médecine alternative qu'il pratique avec succès lui fait croiser des femmes. Beaucoup sont attirées par lui, surtout Fidelma, qui est mariée et qui tombe de haut quand la véritable identité de Vlad est révélée à tous. Un calvaire qui n'est qu'à son début.

Edna O'Brien a choisi de délocaliser en Irlande la fugue du criminel de guerre serbe, Radovan Karadzic. Coupable de nombreux crimes - dont le siège de Sarajevo pendant trois longues années : 11541 morts dont 600 enfants symbolisés par des petites chaises rouges, et de la purification ethnique de Srebrenica : huit mille Bosniaques exécutés pendant quatre jours et quatre nuits - Karadzic est un médecin ordinaire et plutôt placide, poète à ses heures (étonnante d'ailleurs cette attirance pour la poésie d'hommes capables du pire, Staline était aussi un poète reconnu), qui est devenu à 45 ans un être sanguinaire, comme si les guerres des Balkans avaient libéré chez lui et chez d'autres des siècles de haine.

Mêlant réalité et fiction, Les petites chaises rouges est aussi l'histoire d'une femme, une innocente qui a croisé le mal absolu, qui, malgré la culpabilité et la honte d'avoir aimé un monstre, a la volonté de se retrouver, tout en sachant que ses questions resteront sans réponses - l'abomination ne peut avoir d'explication, ni de justification. Un magnifique roman, dur, touchant et inoubliable.
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Un mystérieux étranger suscite fascination--voire admiration --- lorsqu'il pénétre dans le pub de ce petit village perdu d'Irlande ..
Il en impose avec sa silhouette à la Raspoutine..
Il se dit "guérisseur ", venu du Monténégro , "réussit "à calmer les hésitants et les méfiants en soignant Soeur Bonaventure , l'une des quatre nonnes du couvent très proche.


Quant à la belle Fidelma, on peut parler de coup de foudre.

Mariée à un homme plus âgé qu'elle , elle tombe sous le charme, aveuglée par le plaisir et de mirifiques et aléatoires promesses!
Las! Peu de temps après , l'idylle s'interrompt brusquement .
Victime de sa naïveté ,dupée par son désir pour un effroyable menteur : "La Bête de Bosnie", inculpé de divers crimes, génocide, nettoyage ethnique, massacres, tortures, détention de gens dans des camps et déplacement de centaines de milliers d'habitants .......choc, répugnance, incrédulité .......la belle Fidelma n'a d'autre choix que la fuite à Londres :" Dans tous mes rêves, il y a du sang".......
D'entretien en entretien , devenue une moins que rien, elle finit par travailler la nuit pour un salaire de misére , hantée par son passé , entourée de réfugiés, qui, comme elle, subissent un quotidien dévasté par la barbarie sociale .
Beaucoup avaient fui l'horreur du pays où elles ne pourraient jamais revenir.
Toutes charriaient des souvenirs et l'essence de leur premier pays, connu d'elles seules .
"La peur qui comprimait toute leur vie se trouvait maintenant comprimée dans cette urgence d'attraper un bus ou un train pour permettre à un mari, une mère ou un cousin d'aller travailler ".

Elles étaient les gens de la nuit , à un pas des fantômes et étrangères les unes aux autres.
Elles couraient comme si elles fuyaient des catastrophes ......
Un ouvrage puissant, à l'écriture parfaitement maîtrisée , éblouissante , travaillée , qui nous offre une histoire de honte, d'effroi le plus profond, passant de l'horreur à la romance, du réalisme le plus cru à la naïveté et à l'audace , une compassion précieuse et infinie, à la rédemption et l'expiation ...... En multipliant les points de vue tout en préservant une écriture admirable, soignée, au lyrisme flamboyant dont on aimerait citer nombre de phrases tellement elles sont belles !
C'est un livre bouleversant traversé par la souffrance d'un peuple dans un pays contraint par la religion où les femmes comptaient moins que les bêtes !
Entre force du Mal et sa Dualité , le portrait déchirant d'une femme rongée par la culpabilité , une femme qui se bat seule jusqu'au bout .

Pour moi, un chef d'oeuvre et un véritable coup de coeur, j'aime les romans Irlandais et remercie les amies de Babelio qui m'ont incitée à le lire !
Mais ce n'est que mon avis, bien sûr !

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Fidelma, "la femme du marchand de nouveautés", cède au charme de l'inconnu lorsqu'elle rencontre un homme dont elle ne sait rien et qui vient d'arriver dans son petit village de Cloonoila. Hélas pour elle, il s'agit de l'un des responsables des crimes commis pendant la guerre de Bosnie (1992-1995) alors réfugié en Irlande pour échapper à la justice. Cet homme que l'auteure surnomme la "Bête de Bosnie" n'est autre qu'une incarnation de Radovan Karadžić, le "Boucher des Balkans".

Ce portrait de femme aurait pu être mémorable, une femme amoureuse d'un monstre dont elle ignore tout, jugée, rejetée et isolée, en voilà une bonne histoire. le problème c'est que je n'ai pas du tout adhéré à l'écriture d'Edna O'Brien. Je l'ai trouvé décousue, désuète et la surabondance de détails m'a beaucoup gênée, je me suis perdue dans une interminable galerie de personnages. Que cela soit dans le village de Cloonoila en Irlande ou à Londres, l'auteure nous égare dans les histoires parallèles de toutes les personnes que Fidelma est amenée à croiser. Pratiquement chacune de ces trajectoires pourrait faire l'objet d'un roman ; en revanche faire un roman avec un patchwork de personnalités bancales ou déracinées avec comme seul fil conducteur le destin d'une femme traumatisée cela m'a paru trop brouillon. le personnage de Fidelma aurait mérité d'être analysé plus en profondeur, on ne sait pas vraiment ce qu'elle ressent, culpabilité, amour, haine, dégoût, tout est ébauché, abordé en surface seulement. Hélas donc, je suis restée sur ma faim.
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J'ai ouvert ce livre, l'inconnu m'a été présenté, planté là au bord de l'eau, "visiblement fasciné, barbu, avec un long manteau noir et des gants blancs". le décor est planté. Une écriture qui coule comme "le courant de l'eau qui rugit", une écriture racée, précise, argumentée et soutenue par un vocabulaire choisi. Je n'ai pas lâché ce livre. J'ai vécu tour à tour le mystère entourant cet étranger, puis le charme et le pouvoir qu'il a dispensé, l'amour, la vérité, la haine, l'effroi, l'oppression, la culpabilité, le combat, la vie tant bien que mal. Un livre fort ou la puissance des mots traduit et décrit une fresque ou le roman s'agrippe à l'histoire sans en changer le sens, ou l'histoire s'impose au roman pour en construire la trame. Inoubliables ces petites chaises rouges.
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critiques presse (4)
Bibliobs
13 août 2018
L'Irlandaise Edna O'Brien s'est inspirée de Radovan Karadžic, le «boucher des Balkans», responsable du massacre de Srebrenica, pour le personnage de Dragan. Lyrique et tranchant, le livre raconte la tentative de rédemption d'une femme qui a donné son corps au diable. L'éternelle tentation du mal.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LesEchos
02 janvier 2017
Edna O'Brien met au service des « Petites Chaises rouges » tout son talent de conteuse. Ciselant chaque portrait, chaque scène.
Lire la critique sur le site : LesEchos
Lexpress
25 octobre 2016
Mensonges, sentiments éperdus et culpabilité hantent le récit poignant d'une paria.
Lire la critique sur le site : Lexpress
Telerama
21 septembre 2016
Edna O'Brien revient au roman (...) avec maîtrise et puissance, offrant une histoire de honte et de rédemption, multipliant les voix et les points de vue, tout en préservant sa belle écriture lyrique.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
À la télévision, un ou deux parlèrent de lui [Radovan Karadzic] comme un poète guerrier qui avait toujours eu une conviction mystique de son rôle dans l'histoire. Obscur médecin, il avait acquis la notoriété mondiale dont il avait toujours rêvé, et il était maintenant en route pour le tribunal de La Haye, inculpé de divers crimes : génocide, nettoyage ethnique, massacres, tortures, détention de gens dans des camps et déplacements de centaines de milliers d'habitants. La première chose qu'il demanda, dans le centre où il attendait son extradition, ce fut un coiffeur, si bien que sa mèche blanche et sa barbe blanche étaient maintenant quelque part, sur le sol du barbier.
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Le 6 avril 2012, pour commémorer le vingtième anniversaire du début du siège de Sarajevo par les forces serbes de Bosnie, 11541 chaises rouges furent alignées sur huit cents mètres de la grand-rue de Sarajevo. Une chaise vide pour chaque Sarajévien tué au cours des 1425 jours de siège. Six cent quarante-trois petites chaises représentaient les enfants tués par les snipers et l'artillerie lourde postés dans les montagnes à l'entour.
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Un autre incident qui a retenu l'attention du monde, c'est cette fillette de douze ans à bicyclette, insouciante ,qu'un obus a frappée,....
Cela t'a contrarié, frustré de ton fracas. Après tout, c'est toi le commandant, le chef suprême, auquel les diplomates et gros bonnets en appelaient, qu'ils imploraient de lever le siège. Comme tu les as emberlificotés...
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" (...) Je vais vous dire une chose , mes amis, on est un groupe formidable, mais on nous met un uniforme et tout ça change. À la guerre, mon frère, sais pas qui c'est. À la guerre, mon ami, sais pas qui c'est. La guerre, ça rend tout le monde sauvage. Qui peut dire ce qu'il y a dans le cœur de chacun de nous quand tout est retiré."
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On ne connaît pas les autres. Ils sont une énigme. On ne les connaît pas, surtout ceux avec qui nous sommes les plus intimes, parce que l'habitude nous trouble et l'espoir nous aveugle sur la vérité.
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