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EAN : 9782709665742
J.-C. Lattès (05/02/2020)
3.8/5   20 notes
Résumé :
Howard est plus vieux que Gary, de dix mois seulement, mais cela suffit pour être le chef. Ils sont inséparables. L’aîné est beau, le petit laid. Ils n’en sont pas conscients. Pour eux la beauté se résume à un crissement de pneus de moto dans un virage, un animal décapité contre une bûche, des vêtements sur un fil à linge, les images de leur mère, la peau d’un serpent.

Ils vivent à Sweetwater, au Texas. Ils sont différents des autres garçons, plus so... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Sweetwater, Texas. Howard et Gary viennent de perdre leur père. Ces deux frères, de onze et douze ans, vont devoir apprendre à vivre avec ce drame. Ils voueront un amour indéfectible à leur mère. Ils éprouveront également une admiration sans bornes aux crotales, serpents que leur père leur avait appris à chasser. Dès lors, les deux garçons vont devenir les frères Shelby.

Ce roman m'a beaucoup touchée, de par la dualité évoquée tout au long du récit. Je peux dire que c'est une histoire éprouvante. Si je me suis laissée entraîner dans ces pages, je dois tout de même avouer que par moments, je me suis sentie également très mal à l'aise.

L'auteur a su créer une dualité unique dans le caractère de ces deux frères. Certains passages m'ont ulcérée de par leur cruauté, et d'autres m'ont touchée de par l'amour et le respect que Gary et Howard vouent à leur mère.

L'auteur a su dépeindre des personnages principaux totalement torturés, et a su retranscrire les émotions à la perfection. Il s'est compliqué la tâche, puisqu'il n'y a aucun moment où il soit resté en surface. Il a instauré beaucoup de densité aux caractères et cela, sans aucun manichéisme.

J'ai également fortement apprécié le décor choisi par l'auteur. Les descriptions sont parfaitement réalistes. L'auteur nous parle également de cette passion des crotales que partagent les deux frères. Cette passion apparaît en filigrane pendant tout le récit, du début à la fin.

La plume de l'auteur est très dense. Christophe Paviot a le souci du détail, et fait preuve de beaucoup de réalisme lors de ses descriptions. C'est intéressant, mais j'avoue que parfois cela a freiné ma lecture. Malgré tout, je dois bien admettre que cela est remarquablement bien écrit.

Un roman dense, à l'écriture tout en détails, qui mettra en exergue le quotidien de deux frères face au drame auquel il vont se voir confrontés. La dualité des deux personnages principaux est bien décrite. Une belle découverte.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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L'horizon à mains nues
Christophe Paviot
roman, JCLattès, 2020 , 397 p


Christophe Paviot est né à Rennes en 1967. Il partage son temps entre la Bretagne et la Suède. Il aime le windsurf. Il a beaucoup changé de lieux et de métiers, docker au Chili, travailleur dans une ferme de crocodiles. Il a écrit plusieurs romans.
Dont celui-ci qui a des allures de roman américain. L'action se passe au Texas, l'un des deux plus grands états des Etats-Unis, après l'Alaska, dans la ville de Sweetwater, un trou paumé, où cependant « Life is sweeter in Sweetwater ». le narrateur est extérieur.Y vivent deux frères, Howard et Gary, que dix mois d'âge, l'apparence physique -l'un est très beau, l'autre est très laid- et l'orientation sexuelle séparent. Quand ils ont onze et dix ans, ils perdent leur père tué dans une station-service par une voiture conduite par un chauffard aviné. Ses restes disparaissent dans le feu. Cette perte soudera les frangins, qui deviendront les frères Shelby.
Les deux frères s'élèvent seuls, à l'écart de tous, sauf de leur mère qu'ils chérissent. Ils ont une vision du monde très désabusée. C'est l'hypocrisie, la bêtise -le port de pantalons déchirés comme les portait Kurt Cobain, l'ultra-consommation, la vanité, l'inutilité de l'école, qui leur sautent aux yeux. Ils n'aiment pas le progrès technique : devant le nouveau paysage d'éoliennes, Howard se demande « si on peut déceler de la poésie là-dedans, ou seulement du poison ». « Le long ruban de la mue du progrès l'attriste ».Une seule chose leur plaît vraiment, c'est la chasse aux crotales avec des pinces, comme la leur a appris leur père. La petite ville de Sweetwater est réputée pour sa foire aux diamondbacks, que les deux frères ne manqueraient pour rien au monde.
Ils sont au-delà du bien et du mal, bien qu'ils respectent l'ordre. C'est ainsi qu'ils corrigent les défectuosités du monde, en envoyant un crotale vers un enfant trisomique. Ils ont le sens du travail bien fait, assimilent très rapidement de nouveaux apprentissages. Ils ont un QI supérieur à la moyenne, disposent d'extraordinaires aptitudes physiques, développent des facultés mentales incroyables. Aussi sont-ils recrutés chez les Navy Seals (Sea, Air, Land) unité d'élite militaire. Si Howard part en Irak faire la guerre, Gary démissionne. Autre chose l'intéresse.
Les frères n'ont pas de goût pour l'alcool, ni pour gagner de l'argent, « la prospérité, c'est pour les pervers, ceux qui veulent s'éloigner de la nature profonde de l'homme », ce qu'ils cherchent, c'est « un esprit de camaraderie, de l'intensité et de la confiance ». Pour l'Indien navajo avec qui ils ont noué une solide amitié, « le plaisir, c'est cette vie qui les entoure, l'essentiel c'est l'herbe qui pousse, ce sont les proches, les nuages, les oiseaux, tous les éléments qui fondent leur famille. C'est exactement ça la beauté, et rien d'autre ».
Les Shelby dévalisent de petites banques texanes avec une méthode bien à eux. Ils rencontrent un jeune couple, dont la femme, au visage dévasté, plaît à Gary et le gars à Howard. Tous les quatre sont heureux, mais les frères sont trahis et se vengeront.
C'est un roman original, le sujet est étonnant. Il n'y a pas de temps mort. Les actions sont nombreuses et surprenantes, le lecteur est maintenu dans le suspense.La musique occupe une très grande place dans le livre. La petite ville et ses habitants et leurs "conneries" sont bien rendus, on entend presque crisser les crotales. le roman offre des réflexions sur la manière de vivre, la perte d'un être cher, la conduite du monde. Les crotales venimeux offrent une métaphore pour illustrer la violence du monde. Mais deux choses gâtent ce roman, l'édition mal faite qui a laissé beaucoup d'erreurs dans les prénoms, et l'écriture de l'auteur. Certes elle épouse la souffrance compacte comme un bloc, cette « ossature invisible qui se déplace à la vitesse de la colère » qu'est devenu Gary. Mais outre sa brutalité, elle manque de naturel, et les phrases comme : Ca dure dix bonnes minutes pendant lesquelles le Fifi passe un sale quart d'heure, pour se terrer et se taire dans une zone rarement visitée par l'homme, il ne faut pas pousser à bout une fille calme, les limites d'une fille calme c'est souvent une fille qui bout, elle a failli renverser sa crème renversée, James qui sourit « lui envoie une belle plaquette de dents » finissent par agacer.
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"L'horizon à mains nues" est le récit d'une fraternité efficace, silencieuse, constante.
Gary et Howard vivent à Sweetwater au Texas. Ils grandissent auprès de leur mère seule, après la mort brutale de leur père. Malgré une vie chiche, point de crise ou d'atermoiement. Ce duo fusionne et fonctionne sans dualité aucune, ce qui les sauve jusqu'au jour où un couple entre dans leur vie....L'alliance s'accommodera-t-elle et résistera-t-elle à l'introduction de ces tiers dans leur vie ?
Quels beaux personnages Christophe Paviot nous propose ici ! J'ai fortement aimé cette histoire car nos deux héros se débrouillent, traversent les années sans dévier de la route qu'ils ont tracée. Bien qu'ils soient à la marge de ce monde et malgré leurs délits, ils sont dans la maîtrise absolue de leurs gestes, actions, paroles et conduite. J'aime énormément les personnages qui sont sur le fil mais plus encore être moi, sur un fil, derrière eux, à les observer sans qu'ils dévient, chutent, tout en restant sur le qui-vive. La narration de leur vie placée sous le signe de la chaleur, de ces serpents, de leur baraque...est très cinématographique. Une lecture superbe avec une fin majestueuse. Bravo et merci de m'avoir permis de vivre à côté de ces deux hommes que j'ai aimés.
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Au Texas, c'est dans la ville de Sweetwater que naissent les frères Shelby, il y a Howard et Gary, avec seulement 10 mois d'écart ils sont comme jumeaux, physiquement différents mais psychiquement siamois, leur vie se jouera en duo sinon rien. Ils vivent simplement, sans richesse que celle de l'amour de leur famille. Leur drame c'est la mort de leur père, un accident tragique alors qu'il prenait de l'essence à la station-service, ils n'ont que onze et douze ans. Mais ce qui rajoute de la douleur au malheur c'est le silence qui suivra, leur mère ne voudra plus jamais en reparler et naît autour d'eux une sorte de tabou avec lequel ils devront se construire et évoluer.
Les frères grandissent, se voue à leur passion pour les crotales, une espèce de serpents venimeux extrêmement dangereux qui font un bruit assourdissant avec leur queue lorsqu'ils se sentent en danger. Ces animaux, nombreux dans cette partie du Texas, sont très présents dans le livre et vont incarner une place privilégiée pour les deux frères, ces serpents deviennent un personnage à part entière.

Tout au long du roman il y a une sorte de poids, un écrasement de la fatalité, rien n'attend les frères Shelby et eux non plus n'attendent rien de la vie. Sans véritable vocation, ils vont intégrer l'armée puis une unité d'élite mais ce n'est pas pour eux et ils rentrent chez eux, très proches de leurs mères, ils ne partagent cependant pas avec elle leur nouvelle manière de gagner de l'argent.
Entre eux règnent aussi le silence, ce sont des solitaires, des solitaires toujours ensemble.
Ce roman est particulier car malgré quelques longueurs, je dois saluer l'écriture précise et détaillée de Christophe Paviot. Tous mes sens ont été mis à l'épreuve durant ma lecture, la chaleur irrespirable et l'odeur de la poussière de la terre sèche du Texas, les silences pesants et les frétillements assommants de ces crotales sauvages qui m'ont fortement angoissée avec leur caractère imprévisible et surtout mortel.
Je ne peux en dire davantage sans gâcher le plaisir de la lecture mais la fin est magnifique, je ne m'y attendais pas, habituée tout le long du roman par le flegme et une tendance à la passivité des anti-héros que sont les frères Shelby.
Une belle réussite qui fait voyager au centre de la terre des États-Unis en compagnie de deux gentils taiseux !
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Un roman assez surprenant mais prenant. Un "roman américain" écrit par un Français.
C'est l'histoire de deux frères ... et de leurs crotales qui sont également des personnages clés de ce roman, presque un thriller. Ce ne sont pas des anges, loin de là, mais ils sont rendus sympathiques sans doute compte tenu de leur attachement à la famille (père, mère, fratrie).
L'écriture est fluide, l'intrigue est bien construite, avec une montée en puissance, et le Texas profond (le paysage et les gens) est bien rendu.
Comment évolueront-ils ? La question reste posée quand on referme le livre en entendant encore le bruissement des anneaux des crotales.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Ils n’ont jamais rêvé de devenir des être hors norme, ils n’ont pas envie d’être des fils magnifiques, ou des types incroyables, non, c’est exactement le contraire qui les fait rêver. 
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Personne n’a détecté les facilités habilement dissimulées sous leur morgue, ils sont inadaptés au système et le système se hâte de conclure qu’ils sont limités. 
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C’est la première fois qu’elle enterre un homme qu’elle aime, son père est toujours vivant et puis elle ne l’aime pas vraiment. 
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Une longue ligne droite se déplie devant eux, pas celle de la vie, mais celle du bitume, de l’absence et de la mort. 
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Il n’y a qu’une chose qui leur fasse peur, c’est de sentir le manque, l’absence de leur père toute leur vie durant. 
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