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EAN : 9782756069210
144 pages
Delcourt (13/01/2016)
4.15/5   271 notes
Résumé :
En Iran, les jeunes ne sont pas plus libres aujourd'hui.

Rien n'a changé depuis l'arrivée au pouvoir de Hassan Rohani et l'accord signé avec les grandes puissances occidentales sur le contrôle du programme nucléaire iranien.

Ces témoignages ont été recueillis sous la présidence de Mahmoud Ahmadinejad puis durant celle de son successeur, Hassan Rohani, qualifié de réformateur par la communauté internationale.

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Critiques, Analyses et Avis (76) Voir plus Ajouter une critique
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" Bella ciao, Bella ciao, Bella ciao ( Hymne de la jeunesse Iranienne)
Nous nous réveillons d'un sommeil dans une nuit sans rêves
Nous veillons jusqu'à demain.." Yarhzin Kiyani chanteuse Iranienne.

La BD montre un dessin terrible:
Une mère manipulant sa propre fille comme une marionnette, en tirant sur les fils accrochés à ses bras, ses jambes et son crâne.
Parce ce qu'elle a subi , sa fille doit le subir aussi?
Parce qu'elle n'a jamais appris à réfléchir par elle-même?
Parce qu'elle rabâchait les versets du Coran sans les comprendre?
Parce que les femmes n'ont pas d'existence propre?
Pour la Tradition: les hommes ont droit de vie et de mort sur les femmes?
Pour l'Honneur de la famille, pour le Guide Suprême ,etc ?

Il y a Gila et Mila ( qui ont gravé leur nom sur un arbre) et d'autres. Elles/Ils parlent des mariages arrangés ( avec parfois des vieillards) et de l'amour, de la virginité ( avec certificat de virginité exigé ) et de leur famille.
Et aussi... de leurs RÊVES !

Il y a de jeunes divorcées, des femmes considérées comme des traînées...
"Pas de tristesse, nos coeurs sont proches. de ta gorge à nos voix
La grappe de ma colère et de ta colère . Est assoiffée de pluie
Bella ciao, Bella ciao, Bella ciao". Un chant pour "Femme, Vie, Liberté " depuis la mort de Masha Amini, arrêtée et assassinée pour un voile mal porté.
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Ils s'appellent Gila, Mila, Saviosh, Kimia, Zeinab, Omid, Ashem, Nima, Saeedeh, Soban, Jamileh ou Leïla.
Ils habitent Téhéran, Ispahan, Bandar Abbas, Yazd, Mashhad ou Shiraz.
Ils ont entre 20 et 30 ans.
Ils habitent tous l'Iran, un pays où s'aimer semble difficile. Des mariages arrangés par les familles, des baisers volés à l'abri des regards.
Malgré un régime totalitaire, malgré un nouveau président au pouvoir, malgré la tradition, ces jeunes ont choisi de s'aimer.

Sous le pseudonyme de Jane Deuxard, un duo de journalistes et un couple à la ville. Un couple qui arpente les rues de Téhéran ou d'Ispahan, toujours clandestinement, afin de recueillir ici et là ces quelques témoignages de jeunes femmes ou jeunes hommes qui, face à eux, peuvent enfin parler librement. Ils évoquent ainsi l'amour, bien sûr, mais aussi la virginité obligatoire, les mariages arrangés, les hommes de main du régime qui sillonnent les rues, l'alcool prohibé, le voile, le Mouvement Vert, les rêves d'évasion... Des témoignages forcément édifiants pour tout occidental. Des témoignages utiles pour mettre en lumière ces conditions de vie particulières et ces coutumes.
Graphiquement, Zac Deloupy nous offre un dessin plutôt simple mais efficace.
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Love story à l'iranienne, c'est un magnifique roman graphique en immersion auprès de la jeunesse iranienne d'aujourd'hui. Les deux auteurs, Jane Deuxard au texte et Deloupy au dessin, donnent ici voix de manière clandestine à de jeunes iraniens, par le recueil de leur témoignages.
Le sujet de cette BD, façon reportage, est de parler d'amour, sujet vaste, inspirant et excitant, surtout lorsqu'on est dans un pays libre, mais voilà nous sommes en Iran, le propos là-bas est un peu plus compliqué à aborder, vous l'imaginez...
Nos deux auteurs ont tout d'abord dû feindre le couple parfait, marié et tutti quanti.
Leur investigation les amène dans un voyage à travers l'Iran, Téréhan, mais d'autres villes aussi comme Ispahan, Shiraz, Yazd... Des noms qui pourraient faire rêver. Ici le rêve est un rêve de liberté, presque impossible à imaginer désormais...
Nos investigateurs découvrent rapidement l'état des lieux et la manière dont leurs protagonistes y font face :
« La loi et les familles veillent à ce que les hommes et femmes ne se fréquentent pas dans l'espace public s'ils ne sont pas mariés ou liés par des liens de parenté. »
Grâce à la confiance et l'empathie, ils vont rencontrer quelques personnes représentatives de la jeunesse iranienne. Ils ont entre vingt et trente ans. Ils s'appellent Gila, Mila, Saviosh, Vahid, Kimia, Zeinab, Omid, Ashem, Nima, Saeedeh, Soban, Jamileh, Leïla.
Des femmes, des hommes... Certains jeunes hommes reconnaissent la situation difficile, la déplorent, d'autres feignent de l'ignorer.
De jeunes femmes mariées témoignent aussi.
De jeunes femmes divorcées aussi pour lesquelles c'est la double peine : être femme dans une république islamique et être considérée comme trainée...
Forcément, ce sont des témoignages glanés dans la clandestinité.
Privés de liberté, les jeunes avouent ruser d'astuces pour exprimer leur amour, mais cela ne peut être à ciel ouvert. le ciel ouvert, l'espace public, est dédié à ce qui est uniquement autorisé : la prière, le voile, être en couple seulement si on est uni par les liens indéfectibles du mariage...
S'aimer et le témoigner par les gestes devient alors, par-delà les ruses d'ingéniosité, un véritable acte de résistance autant face à sa famille que devant le pouvoir religieux en place.
On pourrait naïvement penser que s'aimer clandestinement ne doit pas être trop compliqué, une chambre d'hôtel, un coin de nature un peu à l'extérieur, éloigné de toute fréquentation... Mais voilà, les choses sont un peu plus compliquées :
« Les relations sexuelles avant le mariage sont officiellement interdites. Les belles-familles n'hésitent pas à réclamer un certificat de virginité si elles le souhaitent.
C'est le témoignage d'une société brutale, qui verrouille tout, renvoyant un pays pourtant bien présent dans le XXIème siècle à l'obscurantisme le plus arriéré des temps anciens. Et encore, certains temps anciens, si je vous en parlais... mais bon, c'est un autre sujet...
Privée de liberté la jeunesse iranienne l'est absolument. Mais d'amour, point !
Ici le pouvoir entend par tous les moyens contrôler le territoire intime de celles et ceux qui s'aiment : leurs sentiments, leurs regards, leurs gestes, leurs peaux, leurs corps, leurs battements d'ailes... Tout est fait pour dissuader la transgression, se cantonner dans la norme.
Parfois il y a aussi des dénonciations, c'est à cela qu'on reconnaît aussi les dictatures bien installées.
Le découragement, la sensation d'être prise au piège, l'envie honteuse de vouloir parfois ne plus vivre... La parole de certaines jeunes femmes est terrible.
C'est ici l'aveu d'un bonheur interdit.
Les patrouilles de police sont omniprésentes.
Mais parler, c'est aussi se sentir moins seul...
Les jeunes iraniens ont des rêves échevelés, mais n'osent même plus les imaginer.
Le roman graphique évoque en filigrane le soulèvement de la jeunesse en 2009 et la réélection contestée d'Ahmadinejad qui avait entraîné la « révolution verte » avortée dans l'oeuf.
La république islamique contrôle tout, même les réseaux sociaux.
Souvent, ces jeunes ont des rapports sexuels, mais pas complets pour ne pas menacer l'intégrité de la jeune femme... Je vous ai dit, c'est une société qui contrôle tout, même l'hymen des jeunes femmes...
Certains font l'amour quand même, bravant les interdits, parfois excités par le seul risque qu'ils prennent. S'aimer sans entrave, n'est-ce pas le plus bel acte de résistance face à la barbarie ?
Souvent, le seul espace privé est la chambre d'hôtel, se cacher comme des amants infidèles...
Parfois les jeunes femmes n'ont personne à qui se confier... Nous sentons cette parole salutaire.
Le propos est servi par un dessin où le trait est parfois décalé pour servir l'absurdité des situations vécues par les protagonistes, nous voyons des monstres se déployer, un oeil gigantesque qui contrôle tout, la mère d'une des personnes interviewées transfigurées en hydre de Lerne, autant de têtes pour tout surveiller, tout contrôler... Mais je trouve géniale l'image, car ce sont autant de têtes à couper, comme l'un des travaux d'Hercule...
Et pendant ce temps-là les mollahs vont à Dubaï réaliser leur fantasmes avec des prostituées...
J'ai appris ici que, parfois, certaines jeunes femmes qui ont eu des relations sexuelles avant le mariage se font reconstruire l'hymen.
Parfois l'une des jeunes femmes interviewées reconnaît : « le problème, c'est la tradition, bien plus que le régime ». On pourrait s'étonner de ce propos. J'ai compris plus tard ce que la jeune femme voulait dire... La révolution islamique de 1979 est venue sur un terreau propice et les parents de cette jeunesse ont été des activistes de cette révolution, espérant un monde meilleur, un renouveau... Cependant ils n'imaginaient pas ce que ce régime produirait...
Aujourd'hui, c'est la désillusion. La jeunesse en veut autant à leurs familles attachées à la tradition qu'au régime islamique.
J'ai beaucoup aimé cette bande dessinée, son sujet, son dessin et son dessein, on pourrait croire à mon propos que la situation est désespérée. L'une des dernières planches offre toutefois un espoir : la jeunesse, indiquant que les mollahs ont besoin de la jeunesse pour survivre... Terrible cohabitation à défaut d'harmonie... ! Et puis parfois il y a des printemps révolutionnaires... À condition que cette jeunesse qui se dit désespérée en amour décide une bonne fois pour toutes de renverser ces crétins de dictateurs à soutane qui s'envoient en l'air à Dubaï... Ils en ont la force, il leur manque juste... (pardon j'allais dire un mot, un cri du coeur, mais qui aurait peut-être choqué)... encore le désir... Il faut peut-être juste renverser Papa et Maman tout d'abord...
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Quels coquins ces mollahs ! Pendant qu'ils enfoulardent tout un pays, ils profitent de l'argent du pétrole et de pas mal de libertés. En dessous des soutanes, palpitent ...en apparence seulement, des petits coeurs pétris de dévotion, plutôt soucieux de maintenir les privilèges d’une caste.

Cette BD est une enquête menée dans un pays compliqué . Deux journalistes mènent des interviews mobiles, en taxi, dans les parcs, partout où bavarder l'air de rien paraît normal, auprès de jeunes iraniens pour leur demander comment se passe leur vie amoureuse.

Rencontres compliquées, mariages tardifs arrangés, frustrations généralisées, poids des traditions, rares sont les jeunes qui suivent leur inclination dans une société où les mères et belles-mères font autant la police des moeurs que les gardiens de la révolution. On se demande alors s'il s'agit vraiment d'un patriarcat.

Alors se développent sur tous ces interdits des stratégies de contournement assez astucieuses. La liberté trouve quand même le chemin dans ce climat oppressant . Cette BD, coup de coeur de ma médiathèque, nous donne du pays une vision plus complexe qu'il n'en a l'air. La terreur, n'est pas un dispositif plaqué de l'extérieur, mais repose sur des façons de faire ancestrales pour les perpétuer, et ainsi museler tout le monde.

De cette servitude plus ou moins volontaire, certains veulent s'extraIre en quittant le pays, désabusés de ne pouvoir faire évoluer les choses. On rappelle alors les révoltes réprimées dans le sang, soubresauts d'une jeunesse nombreuse pleine de rêves perpétuellement déçus.

Un texte informatif intéressant et émouvant, un trait et des couleurs douces, une technique qui explose le cadre de la case, pour faire carnet de voyage, je vous recommande la lecture de cette BD, elle va au delà des clichés que nous avons sur l'Iran.
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Intriguée par le titre qui donne déjà une autre image de l'Iran que celle des conflits politiques relayés par nos médias.

Oui ! Les jeunes s'aiment en Iran ! Mais est-ce si facile dans un pays aussi conservateur et traditionaliste que l'Iran d'aujourd'hui ? Pas nécessairement, même si comme tous les système, le système iranien a aussi ses failles et des téméraires qui n'ont pas peur de prendre des risques pour s'aimer - ou pour se confier à un couple de journalistes occidentaux.

Les témoignages présentés sont très variés et n'offrent pas une vision trop unilatérale de l'Iran, ce qui permet de ne pas trop s'ennuyer dans la lecture de cette bande dessinée.
Pour ce qui est des graphismes, ils restent assez basiques, permettant ainsi d'attirer davantage l'attention du lecteur sur le récit.

Et puis, finalement, on ne parle pas que d'amour (beaucoup, certes, mais pas que), en réalité cette bande dessinée témoigne plus de ce que c'est d'être jeune en Iran aujourd'hui - pour les relations amoureuses, le mariages, les études, la surveillance du régime, l'espoir d'une vie meilleure, les désillusions quant à un changement de politique, etc

Bien plus qu'un simple recueil de témoignages ou catalogues de points de vue, Love story à l'iranienne permet aux lecteurs qui ont des connaissances ultra basiques et fragmentaires sur l'Iran (comme moi !) de mieux comprendre ce qu'est ce pays dont on ne parle que sous des aspects assez négatifs. Et surtout, il m'a permis de mieux comprendre les liens entre la révolution de 1979 et le régime des ayatollahs.

Un bon complément aux lectures de Marjane Satrapi et Chahdortt Djavann ( " Les putes voilées n'iront jamais au Paradis ! ") et au documentaire de Mehran Tamadon ( "iranien ").

Encore une preuve que la lecture permet une meilleure compréhension de ce qui est loin et différent de nous, qui peut nous effrayer mais nous ressemble tellement...
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critiques presse (3)
BoDoi
05 août 2016
Plein d’anecdotes terribles, révélant une société verrouillée, brutale et hypocrite, l’album dresse un portrait assez désespéré de cette jeunesse privée d’amour et de liberté.
Lire la critique sur le site : BoDoi
BDGest
03 février 2016
Un panorama complet et contrasté sur l'ingérence d'un Big Brother dans ce qu'un homme et une femme ont de plus intime.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
19 janvier 2016
C’est une immersion dans un univers de résistance à l’échelle individuelle et l’empathie que l’on peut ressentir à la lecture de ces entretiens où la parole est libre et largement portée par le trait de Deloupy.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (72) Voir plus Ajouter une citation
L'époux doit subvenir aux besoins de sa femme. S'il ne possède pas de voiture, d'appartement, de situation professionnelle stable, un jeune homme a peu de chances de trouver une épouse, ou alors elle sera beaucoup plus pauvre que lui. Les belles-mères iraniennes ont la réputation d'être très exigeantes: leur beau-fils doit être beau, exercer un boulot prestigieux qui paie bien.
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Il n'existe pas de statistiques officielles sur le nombre de reconstitutions d'hymen pratiquées, mais le phénomène est devenu courant malgré le prix élevé. Celles qui n'ont pas les moyens se suicident parfois, de peur que leur famille ou futur mari ne découvre qu'elles ont perdu leur virginité avant le mariage.
Commenter  J’apprécie          190
Le mariage temporaire, le Sigheh, est l'une des institutions chiites les plus controversées. Il permet d'avoir des relations sexuelles en dehors du mariage traditionnel. Le Sigheh peut durer de quelques minutes à plusieurs années. Il est validé par les mollahs eux-mêmes. Ils l'ont réhabilité après la révolution de 1979.
...
Disons que les mollahs ne s'en privent pas.
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Hassan Rohani, présenté comme réformateur, a remporté la présidence en 2013. Les lois et la répression ne se sont aucunement assouplies. Selon Amnesty International, du 1er janvier au 15 juillet 2015, il y a eu en Iran autant d'exécutions par pendaison que pour tout 2014.
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Le mariage traditionnel iranien passe par le Khastegari. Les parents d'un garçon repèrent une fille intéressante. Il prenne contact avec sa famille. Si celle-ci répond favorablement, ils viendront se présenter officiellement. On parle plus affaires que sentiments.
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Rencontre avec Swann Meralli et Serge Deloupy
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