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François Gaudry (Traducteur)
EAN : 9782864244301
126 pages
Editions Métailié (07/05/2002)
3.45/5   22 notes
Résumé :
Dans l'Argentine de 1977, sur fond de dictature militaire et de lutte antisubversive, torture et intimidation sont à l'ordre du jour "Lune chaude" raconte une histoire d'obsession, de sexe et de crimes. L'auteur nous plonge dans l'atmosphère fébrile, chaude et humide du Chaco argentin.
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Si vous cherchez un livre qui torturera votre sens moral, alors félicitations : vous êtes au bon endroit. Luna Caliente, c'est le genre de roman à la frontière des genres qui dérange, qui vous mettra VRAIMENT mal à l'aise.
En un mot, voilà le topo : pédophilie. En deux : un viol. En trois : elle aime ça.
Ça y est, vous commencez à vous sentir mal ?
Attendez. On vient à peine de commencer...

Pour situer le contexte, Ramiro Bernárdez vient tout juste de rentrer au pays après huit ans d'absence et va rendre visite à un vieil ami de son père, Braulio Tennembaum. Il se trouve qu'il a une fille de treize ans (et non pas quatorze comme le dit la quatrième de couverture - l'éditeur n'assumait pas ?) et qu'en la voyant, les désirs sexuels de Ramiro s'emballent. le voilà plongé dans un cercle vicieux, jusqu'à se retrouver au poste de police plusieurs fois, jusqu'à mentir et même tuer...

c'est improbable qu'un homme de trente-deux ans ne soit pas capable de réfréner ses pulsions envers une gamine de treize ans (aussi belle soit-elle) simplement parce qu'elle l'a fixé toute la soirée et que son pied a effleuré sa cheville. Quand même, il est loin de l'adolescence, le gars. Ça fait longtemps qu'il aurait dû être capable de gérer ses désirs. Et puis une fillette, aussi bimbo et peste soit-elle, ne peut pas aimer se faire violer - à quoi pensait donc l'auteur ?

Pour toutes ces raisons (et pour d'autres que je ne vous dévoilerai pas), je pense qu'il y a une bonne part de surnaturel dans cette oeuvre. Ce qui me fait dire cela, plus spécialement, c'est la toute dernière phrase de l'épilogue. Si vous faites comme moi et qu'il vous arrive de lire la dernière page pendant votre lecture, surtout ne le faites pas avec Luna Caliente. Jamais. Je me suis spoilé une sacrée chute.



Malgré le fait que je n'ai pas du tout aimé l'histoire, je dois admettre que Mempo Giardinelli écrit très bien. Son langage est clair, simple et direct. C'est admirable. Les personnages sont réalistes et je n'ai pas pu m'empêcher de souhaiter que Ramiro ne subisse pas les conséquences de ses actes - qui sont malgré tout affreux et qui auraient mérité une punition.
J'ai été fascinée par Araceli, jeune beauté un peu chaudasse sur les bords (mais quels secrets cache-t-elle ?).
Bref, la mayonnaise a pris pour les personnages et l'écriture. Et si vous aimez les histoires glauques, malsaines et érotiques, lisez ce livre.
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Bestial. C'est là, je crois, l'épithète qui sied le mieux à ce roman.

Après avoir obtenu un prestigieux doctorat en droit à Paris, Ramiro, le héros, retourne dans son pays, l'Argentine, en pleine dictature militaire. Bien décidé à faire carrière, il rejoint sa province natale, le Chaco, région frontalière du Paraguay. le climat politique est pesant, mais la chaleur des nuits chaqueñas l'est encore plus : ne contrôlant plus ses pulsions à cause de cette « lune chaude » qui a donné son titre au roman, Ramiro viole la fille de 13 ans d'un vieil ami de son père décédé puis la tue.

Bestial, ce roman l'est sans aucun doute car il fait appel à nos pulsions les plus animales. Racontant à la manière d'un road trip mi-thriller, mi-humouristique (si, si !) la fuite de Ramiro vers le Paraguay – pays d'Amérique du Sud où se réfugient traditionnellement les voyous, assassins et autres trafiquants –, Mempo Giardinelli opère un véritable tour de force moral et littéraire. Jamais on ne sent d'empathie pour cette petite fille violée puis tuée, toujours on se sent haletant avec Ramiro dans la course contre la montre qu'il tente de mener pour passer la frontière. Va-t-il sauver sa peau, c'est-à-dire la nôtre ?

Luna caliente est, cela ne gâche rien à au plaisir coupable d'une telle lecture, un roman très bien écrit et très bien traduit. À la fois très réaliste et fantastique (et assez fantasque), il met au jour de nombreux thèmes symboliques de la culture latino-américaine : la lune si l'on pense au symbolisme aztèque de la complémentarité entre les astres lune et soleil, le Paraguay eden idéalisé et pourtant repaire de personnages bien peu fréquentables, le machisme qui interroge Ramiro dans des soliloques absolument exquis, la dictature militaire largement moquée et tournée en ridicule.

À la fois drôle et violent, tout en démesure, ce roman est bestial, diabolique, angoissant. Et pourtant, il est impossible de s'en défaire tant que l'on n'a pas tourné la dernière page. À lire donc, à condition d'avoir le coeur bien accroché !

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Lune Chaude. Âme sensible s'abstenir. Ce récit est particulièrement pervers, pas seulement par son sujet mais également par sa trame, sa narration, son contexte, ça poisse, ça palpite, c'est oppressant d'angoisses, de chaleur et d'urgence. C'est un véritable abime.

Mempo Giardinelli met en scène, sur une écriture qui semble distanciée, les troubles et la folie dans lequel son personnage principal est pris lors de son retour, après des études universitaires parisiennes, dans un pays où l'on traque et on enrôle, ce sont des affaires d'ordre politique, d'intérêt national, c'est un processus où le véritable ennemi c'est la subversion, l'objectif est d'exterminer le terrorisme, pour instaurer une société nouvelle… le lecteur est littéralement cerné, serré de toutes parts, par le rythme, le suspense, englué dans les pensées de Ramiro entre dégoût et rage, dans les rouages abjects de la dictature.

Trois jours et trois nuits de décembre 1977. Argentine. Folies meurtrières.

« Ne vous imaginez surtout pas que nous sommes en France, docteur«

C'est toute la puissance, tout le dérangeant, de ce roman écrit en 1983 – du noir, du vrai – qui libère les monstres et les fantômes, de rendre toute cette dimension de violence humaine dans ce/du contexte des années d'horreur argentines.

C'est infernal, c'est excellent.
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Mempo Giardinelli, qui se réclame de l'héritage de Hamlet et Chandler, excelle à peindre des atmosphères perverses tout en renouvelant le genre policier à l'aide d'un fantastique qui oblitère ou complique la résolution finale de l'énigme. Témoignant des années de plomb de la dictature, l'extrême noirceur de cette oeuvre met au jour la tartufferie d'une petite bourgeoisie argentine ambitieuse à laquelle il ne manque qu'une légère impulsion pour sombrer dans la barbarie la plus frénétique.
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Mempo Giardinelli, qui se réclame de l'héritage de Hamlet et Chandler, excelle à peindre des atmosphères perverses tout en renouvelant le genre policier d'un fantatstique qui oblitère ou complique la résolution finale de l'énigme. Témoignant des années de plomb de la dictature, l'extrême noirceur de cette oeuvre met au jour la tartufferie d'une petite bourgeoisie argentine ambitieuse à laquelle il ne manque qu'une légère impulsion pour sombrer dans la barbarie la plus frénétique.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
La noche cayó con grillos tras los últimos cantos de las cigarras, y el calor se hizo húmedo y pesado y se prolongó después de la cena, rociada de vino cordobés, dulzón como el aroma de las orquídeas silvestres que se abrazaban al viejo lapacho del fondo de la finca. Ramiro nunca sabría precisar en qué momento sintió miedo, pero probablemente sucedió cuando descruzó las piernas para levantarse, al cabo del segundo café, y bajo la mesa los pies fríos, desnudos, de Araceli le tocaron el tobillo, casi casualmente, aunque acaso no.
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Quand ils eurent fini, ils restèrent serrés l’un contre l’autre, à écouter leurs respirations. Ramiro ouvrit les yeux et vit le tronc de l’arbre, un énorme lapacho, et dans les plis de l’écorce il lui sembla entrevoir ce mélange d’interrogations, de terreur et d’excitation que lui inspirait Araceli. Il crut découvrir qu’il étreignait quelque chose de rusé, de funeste, d’exécrable. Mais il vit aussi ce qu’il y avait de sinistre dans sa propre conduite : c’était lui qui avait corrompu la jeune fille.
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Il ne comprendrait jamais les femmes. Il avait toujours pensé que c’était ça qui était bien avec elles, qu’elles soient imprévisibles, mais à présent, cette idée même le désespérait, il voyait bien que c’était un critère machiste. En vérité, ce qu’il ne comprenait pas, c’était la condition humaine.
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C'était la faute de la chaleur, elle stimule la mort. Elle fait varier ses formes. La chaleur, on dirait qu'elle fouine en chacun de nous, et on ne s'en rend pas compte. Mais elle provoque la mort, cette vieille chose, toujours nouvelle comme les grands fleuves.
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C’était peut-être cela le machisme, cette seconde d’épouvante que nous ressentons quand nous affrontons la femme.
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