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EAN : 9782070144808
192 pages
Gallimard (27/02/2014)
2.87/5   38 notes
Résumé :
Trois jeunes femmes ont disparu à Malabourg. Les amours cachées, les conditions matérielles délicates et la rumeur s’imposent alors entre les gens comme des obstacles et des fantômes.
L’hiver suivant, Alexis et Mina quittent le village. Lui s’exile en France pour apprendre à composer des parfums. Elle s’installe à des centaines de kilomètres de la mer pour tout oublier. Ils se retrouveront quelques années plus tard à Montréal.
Malabourg se déploie en... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Un roman de moeurs, de meurtres et de parfums.

Ça commence comme un polar : un village isolé, un lieu fictif, quelque part en Gaspésie québécoise. Des filles disparues, des crimes jamais élucidés, parce qu'il ne faut pas trop chercher à savoir…

Une adolescente rejetée qui a des doutes et a peur d'être la prochaine victime. Un garçon bizarre qui aime les plantes et ne ressemble à personne.

Puis une rupture de ton dans le roman, on quitte le village et ses meurtres. On se promène à Montréal en passant par Paris et New York.
Les anciens de Malabourg se retrouvent, le garçon est devenu créateur de parfums.

Retrouveront-ils un jour régler les comptes de Malabourg et ses habitants?

Un roman déconcertant par ses changements de cap, mais une écriture fine et fort agréable.
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Si le premier chapitre de Malabourg exhale une note florale parfumée ce n'est cependant pas de l'eau de rose que cette histoire distille ensuite jusqu'à la fin. Trois jeunes filles en cachent une quatrième, aux yeux de chat, dans ce roman aux métamorphoses successives dont les senteurs enivrantes se chargent rapidement d'effluves nauséabonds. Et passé le premier émoi on sombre vite dans l'effroi. Écriture franche et insolente trempée dans la rudesse du climat et l'immensité des paysages canadiens. Beautés naturelles et noirceur humaine s'enroulent dans le même ADN tandis que les charmes de la botanique se diffusent sous une plume déjà un peu experte, entre pesanteur et volatilité, créant un concentré subtil (génétiquement modifié ?) qui m'a personnellement conquise. Perrine Leblanc que je découvre, signe ici son deuxième roman.

Situé entre mer et montagne sur la rive nord de la baie des Chaleurs (Québec), c'est à la géographie et au climat de Gaspésie que le village de Malabourg, où se déroule le roman, doit son invention. Construit le long d'une route nationale qui contourne une réserve indienne, à l'ombre d'une forêt de conifères entourant un vaste lac qui sert aussi de patinoire durant les longs hivers glacés, rien ne distingue à première vue ce Malabourg fictif d'une autre bourgade réelle de la contrée, jusqu'à ses habitants ou ses commerces et lieux emblématiques. L'horticulteur local et ses chats, la pharmacie-librairie, le phare et la marina, l'école secondaire, les jeunes qui font du hockey et louchent du côté de Montréal passés vingt ans, les baby-boomers, la police et le maire à la figure de Janus. Et comme partout les croyances et les superstitions, les joies et les pénibilités de la vie ; côté plaisirs : la rivière à saumons et la tenancière de bar qui dirigeait bordel à Toronto, sans oublier le vagabond de passage.

Oui, mais sauf qu'à Malabourg, dans ce micro-climat propice à toutes les bizarreries olfactives, une jeune fille disparaît, puis deux autres. Ce récit n'est pas une enquête policière et tourne le dos aux narrations convenues. Les yeux de la jeune Mina d'ascendance amérindienne et soi-disant un peu folle, le "nez amoureux" de l'artisan fleuriste créateur de parfums, Alexis, parviendront-ils à purger Malabourg de ses miasmes aussi bien que n'importe quel commissaire en gabardine ? Au lecteur d'en décider s'il accepte de s'aventurer des rives du Saint-Laurent à la Provence et, de Grasse à Montréal, pour retrouver la trace de trois fleurs fauchées trop prématurément.

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J'avais entendu beaucoup d'éloges à propos de cette jeune auteur, dont le dernier livre (L'homme blanc) avait été salué par la critique. C'est donc avec certaines attentes que j'ai abordé ce livre.

Malabourg dresse le portrait de la région, la région profonde, au coeur d'un Québec aux hivers rigoureux, d'ou émerge parfois une certaine poésie. Au coeur d'un tableau majestueux, l'horreur survient : le meurtre de trois jeunes femmes, ensevelies sous la glace d'un lac. L'univers des habitants du village en est bouleversé et pousse vers le départ les deux protagonistes de l'histoire.

Malheureusement, je dois m'avouer très déçue. L'histoire, d'une linéarité ennuyante, ne souffre d'aucune fantaisie. L'auteur aborde beaucoup de thèmes, mais ne prend le temps d'en creuser aucun. Elle laisse l'impression d'un roman écrit trop vite.

On rencontre très tard les deux héros principaux, Mina et Alexis, et tout deux m'ont parût très fades, lisses, sans grand intérêt. Dans la deuxième partie du roman, les deux personnages entament une nouvelle vie à Montréal, tout d'abord séparément, pour ensuite se retrouver et se lier. L'un des deux, devenu parfumeur, laisse l'auteur nous livrer quelques clichés sur le métier en question, le tout étant doucereux et pénible à souhait. La passion pour les pierres précieuse de Mina est à peine plus supportable. le ton diffère tellement de la première partie, si dure, qu'on se croirait dans un autre livre. À vrai dire, les deux parties du roman n'ont que très peu de chose en commun. le lien entre les deux histoires s'effrite trop vite.

La dernière chose qui m'a choquée, et qui a probablement valu à ce livre une critique si dure de ma part (alors que sous d'autre apport, il pourrait s'avérer correct), fut le traitement, à la fin du livre, de la crise étudiante de 2012 au Québec. Abordée comme un évènement quelconque, à peine expliquée, l'auteur en parle comme d'un joli spectacle, un peu futile, malgré l'aura de danger dont elle pare le "dragon" (sa métaphore récurrente pour la foule).
La pauvreté de son discours à ce sujet n'est pas du à l'ignorance, car je l'ai elle-même entendu discourir, à la radio, du sujet. Je ne sais pas trop a quoi l'attribuer... à la paresse? Il est difficile de croire que quelqu'un qui connait très bien le sujet peut négliger tout à fait d'en faire une analyse le moindrement intéressante. Une crise sociale comme celle qui a ébranlé le Québec cette année ne s'évoque pas avec quelques phrases toutes faites.

Pour finir sur le point positif (car il y a en a un), j'ai découverts chez cette jeune auteur un talent littéraire certain. Bien qu'il ait servit une histoire banale, l'écriture de ce livre présentait d'intéressantes qualités : fluidité, vocabulaire éloquent et bien utilisé (exception faite des passages sur la parfumerie). On découvre quelques perles, une écriture qui sait surprendre.
En bref, je ne saurais recommander ce livre, mais je vais m'attaquer moi-même, lorsque je trouverais le temps, au premier roman de cet auteur, afin de me faire une meilleure idée de son style. À voir...
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En refermant ce livre, je me suis demandé qu'est-ce que je venais de lire au juste. Dans une première partie on relate des meurtres de jeunes filles, toutes plus ou moins liées. Aucun suspense puisque le tueur est rapidement connu et se pend tous aussi rapidement devant l'imminence de sa dénonciation. Aucun indice sur ses motivations , aucun élaboration réelle quant aux effets sur les proches des victimes; on enfile les faits, point à la ligne. Un deuxième temps aborde quelques personnages du village, sans but précis, juste de temps de placer quelques clichés sur les Indiens. Une troisième partie, possiblement une tentative maladroite de récupérer le tout, s'attache à un parfumeur qui élabore une nouvelle recette pour sa blonde. Bref ce court roman part dans tous les sens sans jamais arriver nulle part. Dommage car, surtout au début, l'écriture nous surprenait agréablement à certains moments.
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Malabourg est une petite contrée du Canada, dure et hostile, un peu à l'image des relations humaines entre les personnages………
Ne parlons pas des sentiments amoureux qui ne reflètent pas le ciel bleu !!!
Trois jeunes filles sont assassinées, mais attention, il n'y a pas d'intrigue, pas de roman policier en perspective. Très rapidement, le mystère sur le responsable est levé et l'on passe à la seconde partie du roman.
Totalement différente de la première partie, on y rencontre les véritables protagonistes du livre. Un aspirant parfumeur et une étudiante.
D'ambiance glauque et sinistre, proche de la série Broadchurch, si vous l'avez vue, on est plutôt dans la rencontre et l'histoire d'amour rose-bonbon. le tout sur fond de manifestation étudiante…..
Et voilà, c'est déjà fini…
Tout est effleuré, mais rien n'est vraiment creusé. Il n'y a pas vraiment d'adéquation entre la première et la seconde partie du livre.
L'écriture est plaisante, les chapitres, courts et concis mais voilà, je suis passée complètement à côté de ce récit qui n'a pas su retenir mon attention.
Il faudra que je lise le premier roman de Perrine Leblanc afin de me donner une idée complète de son travail. A suivre…… !!!
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critiques presse (2)
Chatelaine
02 juillet 2014
Avec Malabourg, elle a su créer un climat envoûtant.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
LaPresse
31 mars 2014
Ce qui étonne dans ce deuxième roman, c'est cette sensualité, plutôt absente de L'homme blanc, son premier roman qui lui a valu le Grand Prix du livre de Montréal et le Prix du Gouverneur général.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
C'est Alexis. Il a le menton en galoche, les yeux ronds et rapprochés comme ceux des Anglais, une grande bouche aux lèvres minces, mangées, qui s'étirent dans un sourire de timide qu'il n'offre pas souvent aux autres. Il vend des fleurs et des plantes. Il offrait des roses à Geneviève, avant sa disparition. il a associé toutes les jeunes filles de Malabourg à une fleur. Geneviève, sa préférée, c'était la rose de Damas.
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Mina n'est pas très prolixe. Elle a les dents mal plantées. Elle sourit peu et rit en pinçant les lèvres. Dans l'inventaire des filles de Malabourg dressé par Alexis, Mina, c'est le pissenlit, la dent-de-lion. En langue morte : dens leonis.
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Alexis est venu à la parfumerie en passant par l’herboristerie du Nouveau Monde, où les plantes et fleurs sont plus sauvages que les hommes.

(Gallimard, p.150)
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Les petits s’accrochaient aux lampadaires en hurlant de joie, inconscients du danger naturel qui prenait la forme d’une tempête ; leurs impers gonflés par des bourrasques les transformaient en petits bateaux à voile amarrés.
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Il versait une pension à son père, paternel vieux jeu dont l'ancêtre, arrivé dans la région en 1663, était un Godard. Jean Brown contrôlait tout à la maison, y compris les comptes de sa femme.
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Videos de Perrine Leblanc (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Perrine Leblanc
Lucie Leroy de la librairie Mollat vous présente son coup de coeur pour “Gens du Nord”, le nouveau roman de Perrine Leblanc !
« Au coeur du conflit nord-irlandais, la naissance d'un amour délicat qui se lit comme dans un souffle. Un faux roman d'espionnage, fondé sur les silences et les non-dits, un texte pudique qui plonge le lecteur envoûté dans une délicieuse brume… Un bijou ! » *** En 1991, un journaliste français, jaloux de son indépendance, trouve son compte dans les poudrières du monde et les histoires d'amour vécues comme des parenthèses. Attiré par le récit, animé par le besoin d'informer ses lecteurs et séduit par le jeu, il se lie sur le terrain avec des hommes qui renseignent l'État et d'autres qui militent pour la décolonisation en Irlande du Nord. Une jeune journaliste québécoise fascinée par Samuel Gallagher, un écrivain irlandais qui nageait dans les eaux troubles de l'IRA avant d'être exécuté par un groupe paramilitaire près de Belfast, part à la recherche de son sujet. "Gens du Nord", c'est l'histoire d'une rencontre sur l'échiquier de la guerre qui fait exploser les secrets.
*** En savoir plus : https://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Blanche/Gens-du-Nord
+ Lire la suite
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