http://duclock.blogspot.fr/2009/05/melancolies-de-patrick-mosconi-je-ne.html
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Patrick Mosconi écrit une incessante invitation à un détour de lecture, un peu comme ces bras de fleuves que les aménagements ont mis en marge du cours principal, et qui reviennent lentement, inlassablement au cours principal pour donner leurs eaux jusqu’à l’estuaire, jusqu’à la mer immense. Dans ces bras, que les aménageurs nomment « morts », les naturalistes savent retrouver toute l’histoire du fleuve, toutes ces espèces vivantes qui ont été mises au rencard des exigences économiques et qui s’immiscent en permanence pour redonner de la vie au cours principal. Dans ces bras, au bout des doigts de l’écrivain, un clavier pour outil, ce sont ces vies reléguées qui imposent leurs existences face au flux tendu des certitudes imposées et si débilitantes.
Dans “Sans mot dit” l’auteur balade ses personnages au gré des événements et des misères qui les ont créés. Dans “Mélancolies”, nous sommes dans un huis clos, plus précisément dans plusieurs cercles clos. Chaque personnage reste confronté à sa propre histoire et se retrouve « hors de lui », obligé de « partager » ce qui lui est le plus personnel.. tout autour d’un silence pesant.. d’une incroyable convergence.
Ce qui est essentiel dans l’écriture de Patrick Mosconi c’est que, si « il écrit toujours la même chose depuis trente ans.. », la petite musique de fond de ces livres oblige de changer de disques pour les mieux apprécier. Pour ce nouvel ouvrage, j’ai choisi a contrario: Paolo Conte. Cela m’a aidé à passer les épreuves du récit.
Pascal Polisset
Il faut être bassement épris de soi pour en parler sans honte, observait un adolescent russe d'un autre siècle. Était-elle bassement éprise d'elle-même cette femme sous perfusion qui n'éprouvait aucune honte à dévoiler les pans les plus froissés d'une vie pour l'instant ajournée ?
Forum Fred Vargas/Patrick Mosconi 1/3 (Par mouvement démocrate, 2008)