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EAN : 9782213711256
Fayard (21/08/2019)
3.21/5   352 notes
Résumé :
« J’avais commencé à hiberner tant bien que mal à la mi-juin de l’an 2000. J’avais vingt-six ans... J’ai pris des cachets à haute dose et je dormais jour et nuit, avec des pauses de deux à trois heures. Je trouvais ça bien. Je faisais enfin quelque chose qui comptait vraiment. Le sommeil me semblait productif. Quelque chose était en train de se mettre en place. En mon for intérieur, je savais – c’était peut-être la seule chose que mon for intérieur ait sue à l’époqu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (85) Voir plus Ajouter une critique
3,21

sur 352 notes
Dépression au fond de la 84 ème rue de Manhattan. La narratrice, une jeune femme de 26 ans, veut dormir. Elle ne veut plus être en représentation, ne plus rendre de comptes à personne, ou plutôt si, uniquement à son médecin à qui elle a affirmé être insomniaque. Mais elle n'est pas insomniaque, elle tout simplement malheureuse.

Son médecin, l'inquiétante docteur Tuttle est une grande pourvoyeuse d'anxiolytiques, somnifères et autres calmants plus étonnant les uns que les autres. Dormir pour oublier.

Oublier la mort de ses parents trop tôt disparus. Oublier Trevor et tous les amants de passages, médiocres et prévisible et si sûrs de ne pas l'être. Oublier les habitants riches et botoxés de son immeuble de luxe de l'Upper East Side. Oublier la galerie qui l'emploie et ses artistes pas aussi subversifs, irrévérencieux ou choquants qu'ils prétendent être. Hiberner au moins une année jusqu'au mois de septembre de l'année 2001.

Éloge d'un renoncement, observation clinique d'une aboulique, description littéraire d'une paresseuse ou tout simplement portrait d'une rêveuse idéaliste ? « Mon année de repos et de détente » raconte aussi une lutte radicale contre l'ultra moderne solitude chère à Souchon, un acte absurde contre un monde absurde. Ottessa Moshfeh vient d'écrire une drôle de fable, envoutante, hypnotique, réjouissante et surtout très morale.

On l'aime cette jolie fable morale post ou pré 11 septembre, très branchée, très name-dropping à la Beigbeder..Si on voulait être méchants ( si si ca nous arrive parfois, ) voilà typiquement ce qu'il pourrait nous pondre si par le plus grand des hasards, Frédéric Beigbeder avait du talent......

Plus généralement, ce qui est terrible c'est que les bons gros romans américains sont la plus part de temps très bons....et difficilement ou mal imité par les français, mais si les américains se mettent à écrire de très bons petits romans existentiels et moraux que va-t-il rester aux français.....????


Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'ai tenté de résister mais j'ai fini par baisser les bras, au bout de deux chapitres…

L'héroïne (tout à fait le terme qu'il convient, vu ce qu'elle ingurgite !) a tout pour elle : WASP, riche car elle a hérité de ses parents avec lesquels les relations n'étaient pas au beau fixe, mais cela n'a jamais empêcher d'accepter un héritage) mince, blonde, garde-robe qui va avec, décide de faire un « break » : dormir pendant un an, par n'importe quel moyen.

Une amie boulimique alcoolique continue à venir la voir malgré tout, ce qui donne des échanges au ras des pâquerettes. Pour avoir des médicaments elle consulte un psychiatre, le Dr Tuttle, complètement cinglée, qui délivre plusieurs ordonnances à la fois, toutes plus démentes les unes que les autres. Au niveau déontologie, comme au niveau prescriptions, c'est vraiment limite.

On début, on sourit un peu, mais contrairement à ce qu suggère le résumé, on ne rit même pas jaune, tant c'est affligeant.

On visite toute la pharmacopée des anxiolytiques, aux somnifères en passant par les neuroleptiques et les médicaments inconnus au bataillon … Mieux vaut relire le Vidal c'est plus drôle.

Et dire que le résumé promettait ceci en guise d'appréciation : « le meilleur roman existentialiste qui n'ait pas été écrit par un auteur français. » selon Kirkus Review

Je pensais m'amuser un peu, c'est râpé, ce style de littérature n'est vraiment pas pour moi, confinement ou pas… et en plus,la couverture était peu engageante, j'aurais dû hésiter…

Un grand merci à NetGalley et aux éditions Fayard qui m'ont permis de découvrir cette auteure …

#MonAnnéeDeReposEtDeDétente #NetGalleyFrance
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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J'ai refermé ce livre passablement énervée, avec la désagréable impression d'avoir perdu mon temps. Pourtant, le pitch était intrigant, la quatrième de couverture invitait au lâcher prise et préparait à quelque chose d'assez drôle. Non seulement je n'ai pas ri un instant mais j'ai trouvé l'ensemble vulgaire, sans surprise et sans intérêt. Peut-être suis-je imperméable à ce genre d'humour ? En tout cas, je cherche encore ce qui aurait dû dessiner un sourire sur mes lèvres. Et je découvre, perplexe, les articles élogieux qui fleurissent dans la presse... L'auteure tente une atmosphère à la « Sex in the city » mais son héroïne, « pauvre petite fille riche malaimée qui cherche un sens à sa vie » est si inconsistante qu'il m'a été très difficile d'éprouver le moindre sentiment à son égard, positif ou négatif. Impossible de se raccrocher à l'écriture, sans intérêt non plus. C'est un roman bâti sur du vide, peut-être y a-t-il un concept, un peu comme pour les oeuvres d'art contemporain ? Mais dans ce cas, il me passe au-dessus de la tête.
C'est le danger avec les romans qui se revendiquent « méchamment drôles » : si ça tombe à plat, ce qui est le cas ici pour moi, l'effet boomerang est dévastateur. Peut-être un étudiant en pharmacologie y trouvera-t-il un moyen de réviser ses cours sur les narcoleptiques et autres anti-dépresseurs ? C'est à peu près la seule finalité que je lui vois.
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"La belle au bois dormant" ou La petite fille riche.
Mais ici, point de prince charmant bravant une forêt hostile pour aller embrasser et réveiller sa belle.
Non, ce n'est pas un conte de fée, loin de là.
Par contre, on a bien la mauvaise fée Carabosse qui, penchée sur le berceau, annone quelques incantations et mantras hostiles et mortifères. Sa propre mère, suicidée aux médicaments et à l'alcool, une presque mère, égocentrique et névrosée à l'excès.
Voici donc une belle jeune femme, dont le prénom nous sera inconnu (mais qu'importe), riche, rentière grâce à l'héritage de ses parents, décédés tous les deux.
Une dépression gravissime lui plonge la tête sous l'eau, elle se noie de chagrin et de cauchemars, se gavant de psychotropes à longueur de journée, dans le seul but de dormir, dormir et dormir.
À chacun ses petits trucs pour échapper à la réalité, à chacun ses plaies, ses errances et son profond mal-être.
Et puis, il y a ce pauvre Trevor, un ex totalement mufle, égoïste qu'elle ne voit que pour des relations sexuelles dénuées de plaisir, d'amour ou même de tendresse. Elle se salit et c'est bien normal puisqu'elle se déteste.
Un peu d'humour, mais si peu en fait, avec le personnage de sa psychiatre, totalement déjantée, une folle, qui lui délivre tous les médicaments que la narrarrice lui demande.
On y rencontre également son amie Reva, pauvre petite chose, superficielle et dépressive. Et oui, elle aussi.
J'ai pu voir que les critiques ne sont pas bonnes.
Pourtant, j'ai adoré.
C'est très bien écrit, profond, et sincère.
Alors oui, il ne se passe RIEN. Et alors ? le vide abyssal qu'elle ressent tient le livre finalement, ce vide qu'elle comble en dormant.
Le vide occupe tout le livre, il le modèle, le remplit, l'habite. Étonnamment.
La partie difficile a été pour moi cette période où les médocs avalés à outrance ne lui font plus rien, elle les prend comme des cachous. Mais elle ne dort pas.
Je définirais ce livre de thriller psychiatrique, car j'ai voulu connaître la fin, je l'ai littéralement dévoré.
Sur le chemin de ce livre, une petite fille m'est apparue, fragile et maltraitée, qui dormait elle aussi, choisissant le néant du sommeil pour oublier une mère toxique, un bourreau, une sorcière.
Le sommeil comme refuge.
C'est sans doute pour cela que j'ai tant aimé ce livre.
En souvenir de cette enfant qui, sans médicaments, dormait parfois vingt heures sur vingt-quatre.
Cette enfant qui fuyait le réel absurde et angoissant.
Je l'embrasse de tout mon coeur, ma soeur, mon double, mon alter et go.
Un livre que je n'oublierai jamais
Comme un écho à mon histoire.
Merci.




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Mon année de repos et de détente est le récit, à la première personne, d'une très belle jeune femme de 26 ans qui décide en 2000, après avoir perdu ses deux parents et son travail dans une galerie d'art contemporain, de faire une pause, de se mettre entre parenthèses dans son appartement, pendant un an.
Pour cela, elle consulte une psychiatre, dont le degré de pathologie semble excéder celui de ses patients et dont l'empathie est quasi nulle, simule auprès d'elle des problèmes d'insomnie, et se voit prescrire, à jet continu, des quantités phénoménales de psychotropes.
Elle - nous ne connaîtrons pas son nom - consomme, jour et nuit, barbituriques et anxiolytiques pour dormir et s'anesthésier. Les rares moments où elle ne dort pas, elle reçoit la visite de son amie Reva, ou regarde, à hautes doses, des films populaires ou des séries TV.
Ce livre est étonnant, voire détonnant. Avec ce flot de médicaments cités à longueur de pages, de films ingurgités par l'héroïne, il a un effet hypnotique, mais en même temps, il soulève de nombreuses questions.
Cette jeune femme, dont la beauté nuit à des relations affectives et sociales correctes, n'est pas une toxicomane. Sa consommation de drogues relève d'une démarche volontaire qu'elle maîtrise parfaitement. Quel en est le sens ? S'agit-il vraiment d'une quête de repos ? Elle semble avoir besoin de se réinitialiser, comme un ordinateur, de repartir à zéro, de faire le vide, dans ses pensées et ses émotions, et de redémarrer. Ou peut-être s'agit-il tout simplement du processus de deuil de ses deux parents et de leur maison.
Le ton du livre est tragi-comique, la distance avec les personnages maximum.
Ottessa Moshfegh se livre à une critique virulente des dérives de la société américaine. Elle nous offre une sorte de conte moderne sur les effets de la surconsommation, sur le vide abyssal qu'elle peut générer, sur les étranges rapports que les américains entretiennent avec le corps, la nourriture et la beauté. Il est ici souvent question d'apparence physique, d'ingestion, de remplissage.
A noter, dans cet univers froid et déshumanisé, une relation avec son amie Reva, analysée et décrite avec beaucoup de finesse et de subtilité, une relation comme peuvent en avoir les filles, empreinte de jalousie, de rivalité, de tendresse et de compréhension.
Au final, le monde de l'écrivaine n'est peut-être pas si désenchanté. Elle nous laisse entrevoir, malgré les menaces, des solutions, des issues, des possibilités de régénération et de sublimation.
Très intelligent.
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critiques presse (3)
Telerama
17 septembre 2019
Avec son titre ironique, “Mon année de repos et de détente”, le deuxième roman d’Ottessa Moshfegh s’offre une place de choix dans cette rentrée littéraire. Mais sous les dehors caustiques de cette histoire de retraite volontaire, plane une gravité bien dosée.
Lire la critique sur le site : Telerama
Bibliobs
13 septembre 2019
En plein deuil, l’héroïne d’Ottessa Moshfegh décide de se jeter dans les bras de Morphée. Un roman féroce, signé par la sensation littéraire américaine du moment.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeFigaro
12 septembre 2019
Ottessa Moshfegh décrit au scalpel une société mortifère. En 2000, une jeune New-Yorkaise, belle et argentée, décide de consacrer son temps à dormir. Décapant.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Quelque chose était en train de se mettre en place. En mon for intérieur, je savais - c’était peut-être la seule chose que mon for intérieur ait sue à l’époque - qu’une fois que j’aurais assez dormi, j’irais bien. Je serais renouvelée, ressuscitée. Je serais une personne totalement nouvelle, chacune de mes cellules aurait été régénérée assez de fois pour que les anciennes ne soient plus que de lointains souvenirs nébuleux. Ma vie passée ne serait qu’un rêve, et je pourrais sans regret repartir de zéro, renforcée par la béatitude et là sérénité que j’aurais accumulées pendant mon année de repos et détente.
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Le week-end, je faisais ce que les jeunes New-Yorkaises comme moi étaient censées faire : je me faisais faire des lavages intestinaux, des soins du visage, des mèches, je fréquentais une salle de sport hors de prix, je restais allongée dans le hammam jusqu’à devenir aveugle et je sortais le soir en portant des chaussures qui me cisaillaient les pieds et me collaient une sciatique. Je rencontrais des hommes intéressants à la galerie, de temps en temps. Je couchais à droite et à gauche, par phases, je sortais, d’abord beaucoup, ensuite moins. Rien n’a jamais marché comme prévu en matière d’ « amour ». Reva parlait souvent de « se caser ». Pour moi, c’était synonyme de mort.
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Méditant là-dessus dans la chambre noire de Reva, sous ses draps tristes et pelucheux, je ne ressentais rien. Je pouvais penser à des sentiments, des émotions, mais je ne pouvais pas les faire surgir en moi. Je n'arrivais même pas à identifier l'endroit d'où provenaient mes émotions. Mon cerveau ? Ça n'avait pas de sens. L'irritation était ce que je connaissais le mieux -un poids sur ma poitrine, une vibration dans mon cou comme si ma tête montait en régime avant de décoller de mon corps. Mais cela semblait directement lié à mon système nerveux -une réaction physiologique. En allait-il de même pour la tristesse ? La joie ? Le désir ? L'amour ?
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Ah le sommeil. Rien ne pouvait me donner autant de plaisir, autant de liberté, le pouvoir de sentir, de bouger, de penser, d'imaginer, loin des misères de ma conscience éveillée. Je n'étais pas narcoleptique - je ne m'endormais jamais sans le vouloir. Une somnophile. J'avais toujours adorer dormir. C'était une chose que ma mère et moi, quand j'étais petite, aimions faire ensemble. Elle n’était pas du genre à rester assise pour me regarder dessiner, ou à me lire des livres, ou à jouer à des jeux, ou à me promener au parc, ou à préparer des gâteaux. Là où on s'entendait le mieux, c'était quand on dormait. Page 57.
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A la Bodega, j’ai pris deux cafés et une tranche de carrot cake préemballée, j’ai acheté tous les sacs poubelle que les Egyptiens avaient en stock, puis je suis remontée chez moi et j’ai tout emballé. Tous les livres, tous les vases, toutes les assiettes, les bols, les fourchettes, les couteaux. Toutes mes vidéos, y compris la collection Star trek. Je savais que je devais le faire. Le sommeil profond dans lequel j’allais bientôt entrer, si je voulais en ressortir régénérée, exigeait que je fasse le vide complet. Je ne voulais que des murs blancs, des sols nus, de l’eau de robinet tiède. J’ai emballé toutes mes cassettes, mes CD, mon ordinateur portable, mes bougies intactes, tous mes stylos et crayons, tous mes fils électriques, mes sifflets anti-viol et mes guides Fodor sur des endroits où je n’étais jamais allée.
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Videos de Ottessa Moshfegh (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Ottessa  Moshfegh
Extrait audio de "Nostalgie d'un autre monde" d'Ottessa Moshfegh
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