Rentrée littéraire 2023 - "Les Instants suspendus" de Philippe Delerm
« Ce n'est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l'avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. le train n'a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu'une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d'un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »
Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies.
Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l'été dans la chaleur de la chambre. le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…
Philippe Delerm n'invente pas ces moments, il les réveille en nous. Il leur donne une dimension d'horizon infini. On ne savait pas qu'on abritait tous ces trésors, Delerm les met en écrin. Entre humour subtil et nostalgie, un recueil dans la droite ligne de ses grands succès, La Première Gorgée de bière, La Sieste assassinée ou Les Eaux troubles du mojito.
Philippe Delerm/5
10 notes
Résumé :
«Souvent, monsieur Spitzweg va marcher au hasard, le samedi, le dimanche matin cette odeur de poulet rôti que suivront l’après-midi tant de promenades de famille à pas gourds, tant de mélancolie! Il a ses préférences, fonction de ses humeurs : le canal Saint-Martin quand il a le moral, et les Buttes-Chaumont, les jours de nostalgie. Mais il aime aussi ne pas savoir vraiment où il se trouve, arpenter l'anonymat des boulevards extérieurs, puis prendre une radiale et p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1)
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En ajoutant ce titre dans ma biblio, je me rends compte que Philippe Delerm a utilisé ce personnage, M. Spitzweg dans d'autres livres. C'est marrant, je vais penser à les découvrir prochainement. Cela expliquerai pourquoi j'ai eu l'impression de tomber dans une histoire déjà établie dans ce si court roman ;-) M. Spitzweg est un personnage du quotidien assez commun, on pourrait lui ressemble et peut-être aussi se mettre à la course à pied... Un reflet d'un voisin ou autre...
Citations et extraits (2)
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Il est un déplorable élève de musée.
La toile qu’il finit toujours par préférer, c’est ce petit coin de jardin découpé par par une haute fenêtre, entre deux salles. Certes, on pourrait lui opposer que pour ces toiles-la,un musée désert ferait l’affaire. Mais la jubilation à regarder par la fenêtre est d’une toute autre essence, quand, tout autour de soi, la foule se compresse,et qu’après tant de servilité processionnaire on se sent tout à coup affranchi, différent.,
La toile qu’il finit toujours par préférer, c’est ce petit coin de jardin découpé par par une haute fenêtre, entre deux salles. Certes, on pourrait lui opposer que pour ces toiles-la,un musée désert ferait l’affaire. Mais la jubilation à regarder par la fenêtre est d’une toute autre essence, quand, tout autour de soi, la foule se compresse,et qu’après tant de servilité processionnaire on se sent tout à coup affranchi, différent.,
Contrairement à ce qu'on pourrait penser, le quotidien, c'est ce qu'il y a de plus difficile à partager
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