L'auteur a 22 ans et c'est son tout premier roman, ce qui explique les quelques maladresses dans le style et les nombreux clichés de l'histoire, comme les truands et autres bandits de toutes sortes qui ont tous un coeur d'or par exemple.
Le livre a reçu le "Prix de Beaune 2014" aux Editions du Masque.
L'histoire est très sympa, c'est près de 600 pages d'actions, de suspense et de rebondissements, qu'on verrait bien adapté en film.
Tout les ingrédients d'un thriller y sont : un jeune psychopathe de 19 ans qui a découpé son père et sa petite soeur à la hache, l'ambiance glauque des prisons, un zoo sordide où sont exposés au public les pires criminels, des braqueurs, des tueurs à gage, des enfants kidnappés, des flics acharnés et une cavale infernale.
Pas de répit dans l'histoire, l'intrigue tient la route malgré plein de raccourcis un peu simplistes par moment, du genre : " untel a fait un truc horrible mais ça s'explique car il a subi tel sévice quand il était petit ", et le tout n'est pas toujours amené finement, mais n'oublions pas que l'auteur est à peine plus âgée que son héros.
J'ai toutefois passé un excellent moment avec ce roman complètement addictif et je reconnais m'être attachée à certains personnages même s'ils me paraissaient bien caricaturaux au début.
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- C'est pour ça que tu ressembles à un enfant...dans ta tête t'as toujours treize ans.
Damien grimaça. Elle eut un petit rire triste
- C'est pas pour t'insulter. Mais c'est normal que tu fasses pas ton âge. C'est difficile de grandir normalement quand on est en prison.
- Même avant...
- quoi ?
- Avant la prison aussi c'était difficile.
Il se sentait plus vide qu'il ne l'avait jamais été, comme si son esprit avait déserté son corps. Il avait déjà senti cette sensation. Elle lui était familière. A la maison...chaque fois qu'il avait subi des coups. Et par-dessus tout le jour où il avait pris la hachette, dans le garage. Une coquille vide. Un caillou. Il regardait la scène de l'extérieur, dans une dissociation salvatrice qui lui permettait de ne pas accepter la réalité des faits. La fuite ultime, celle qui mobiliserait ses dernières défenses.
Il s'appelait Boris et il avait été condamné pour des actes de nécrophilie sur des cadavres qu'il avait volés dans des cimetières. – Hommes et femmes confondus, je fais pas de discrimination, lui confia le nécrophile au cours d'une promenade. Son passe-temps favori l'avait conduit à franchir la ligne rouge et à tuer une jeune femme, pour bénéficier d'un corps un peu plus frais. – Mais je m'y suis pris comme un manche. Je suis pas du tout un tueur, moi. Je me suis fait choper le lendemain.
Mais si tu choisis de crever, ils auront tous gagné. Ta mère, la justice, tout ceux qui t'ont broyé, ils ricaneront comme t'as pas idée. A ta place je choisirais de vivre, juste pour ne pas leur laisser le plaisir de la victoire.
Il alluma rageusement une cigarette.
- Bon vent, petit con.
...il avait tellement perdu l'habitude de poser des questions qu'il n'arrivait pas à les formuler. Les cailloux ne sont pas curieux. Trahir son intérêt reviendrait à effriter les couches de granit qu'il s'était composées au fil des années.
SMEP 2017 : En tête à tête avec Cloé Mehdi