Ma dernière lecture des Éditions Denoël était ardue, c'est le moins que l'on puisse dire, alors rien qu'avec le titre de ce roman, je sais que cette lecture sera plus agréable. La couverture elle aussi appelle au vacances, un bloody mary à la main et "My funny Valentine" en fond sonore. ...
D'ailleurs l'esprit des vacances est bien présent. Paul part chaque année en vacances en Corse, avec un couple d'amis, les enfants de chacun et la petite copine. Seulement cette fois, il ne vient pas accompagné de sa femme, mais de sa nouvelle amie, Delphine, qui pendant un mois va devoir éviter les mines. Elle n'est pas du même milieu que Paul et ses amis, de plus l'ombre de l'ex-femme plane de partout, surtout dans le coeur de la fillette de Paul. Mais il y a aussi Valentine, une bombe ambulante qui perturbe les hormones de la gente masculine de la maisonnée. Mais le danger n'est pas où on l'attend.
Le prologue frappe fort. le lecteur sait dès les premières phrases qu'un drame est en train de se jouer, dont il ne connaîtra l'issue qu'à la fin du roman. Donc les vacances ne vont pas être reposante. Car à chaque tournure de phrase, il va tenté de deviner, de comprendre les tenants et les aboutissants de chaque relation, de chaque parole, de chaque sous-entendus.
Christine Détrez dépeint avec finesse les psychologies des personnages. En passant, il faut savoir qu'elle est sociologue, donc ceci explique cela.
Le roman se déroule sous le regard d'un seul personnage, dont le lecteur connaîtra toutes les pensées et sentiments, Delphine. La pièce rapportée dans cette famille recomposée. le maillon faible pour ainsi dire, même si personne ne le formule ainsi, il y a un certain ressentiment de par la position qu'elle occupe maintenant. L'autrice développe des thématiques intéressantes, de même que les expériences qu'elle fait avec ses personnages. Et si untel faisait ça, comment réagirait tel personnage?... le lecteur sent l'oeil de l'observatrice sociologue derrière ces approches.
Page après page, l'auteure fait monter la tension, à travers les relations mais également avec la météo, qui devient de plus en plus violente à mesure que la situation dégénère, pour finir en un orage assourdissant. L'ambiance de cette maison de vacances devient progressivement extrêmement tendue, voire insoutenable. Tout est dans le non-dit et de petits gestes qui vus de l'extérieur pourraient paraître insignifiants. En parallèle des adultes, le groupe des adolescents est une bombe à retardement, dont le minuteur n'est autre que Valentine, qui provoque avec plaisir. Et l'atmosphère oppressante commence à se détériorer. (...)
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