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EAN : 9782266311915
432 pages
Pocket (07/01/2021)
4.44/5   800 notes
Résumé :
Après le succès de Et soudain, la liberté, coécrit avec Evelyne Pisier, voici le nouveau roman de Caroline Laurent. Au coeur de l'océan Indien, ce roman met à jour un drame historique méconnu. Et nous offre aussi la peinture d'un amour impossible.

Certains rendez-vous contiennent le combat d'une vie.
Septembre 2018. Pour Joséphin, l’heure de la justice a sonné. Dans ses yeux, le visage de sa mère...
Mars 1967. Marie-Pierre Ladouceur vit ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (228) Voir plus Ajouter une critique
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Il faut absolument lire ce livre, ce roman de Caroline Laurent, car il éclaire un drame de l'histoire récente trop peu connu, mis sous le boisseau pour servir les intérêts des puissants, ceux qui exploitent le peuple sans aucun état d'âme.
Qui connaît les îles Chagos ? J'avoue mon ignorance et je remercie celle qui m'est chère de m'avoir, cette fois encore, poussé à lire Rivage de la colère.
Perdues dans l'Océan Indien, près de l'Équateur, les îles Chagos (Diego Garcia, Peros Banhos, Salomon et d'autres atolls) dépendaient de l'île Maurice, colonie britannique depuis 1814 après avoir été françaises. Nous y avions amené des esclaves originaires de Madagascar et du Mozambique pour y exploiter la noix de coco…
Rivage de la colère débute en 1967 quand arrive un jeune Mauricien, Gabriel, qui vient seconder l'Administrateur installé à Diego Garcia. Là, Marie-Pierre Ladouceur vit heureuse dans cette nature préservée, même si elle travaille comme les autres à l'exploitation des noix de coco pour produire l'huile de coprah. Gabriel et Marie se rencontrent et s'aiment malgré leurs différences et les préjugés. Elle est déjà mère d'une petite Suzanne, tombe sous le charme du nouvel arrivant, le séduit mais les jours heureux vont bientôt se terminer subitement. En effet, un référendum permet à Maurice d'obtenir l'indépendance mais un accord secret cède l'archipel des Chagos aux Anglais qui ont un accord avec les États-Unis voulant y créer une base militaire.
Toute la population est évacuée en quelques heures, sans ménagement, embarquée dans la cale d'un cargo pour Maurice. Là-bas, ces familles laissées à l'abandon, vivent dans un bidonville. Tout cela, Caroline Laurent me l'a fait partager, vivre intensément aux côtés de Marie, de Gabriel et surtout de Joséphin, leur fils qui ira jusqu'à la Cour Internationale de la Haye pour obtenir réparation.
Mais que de souffrances ! Que de blessures ! Que de vies sacrifiées si injustement ! Toutes ces existences balayées, ces femmes et ces hommes humiliés à cause de la couleur de leur peau, spoliés, chassés sans ménagement, traités comme on traitait autrefois les esclaves.
Malgré l'arrêt de Cour de la Haye, le combat continue car aucune exécution n'est encore intervenue pour que les Chagossiens puissent revenir vivre sur leurs îles. Dans sa postface, Caroline Laurent confie ses origines mauriciennes du côté maternel et replace son roman dans le cadre historique pour que nous soyons pleinement conscients d'un drame un peu trop vite oublié.
Rivage de la colère est un roman historique déchirant, remarquablement écrit et bien construit. J'ai pleinement adhéré à cette histoire qui m'a appris une autre facette honteuse de l'histoire de l'humanité qu'il est possible encore de réparer.

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Très récemment j'ai pu voir sur France 2, un excellent documentaire intitulé : Décolonisations, du sang et des larmes qui nous rappelait qu'une société qui ne parvient pas à assumer un héritage, si encombrant et honteux soit-il, est vouée à se déchirer.
En lisant Rivage de la colère, ce magnifique roman, je n'ai eu de cesse de repenser à ce film.
Si le Royaume-Uni semble bien s'en sortir et avec une certaine humanité, en acceptant l'indépendance de l'île Maurice le 12 mars 1968 suite au référendum du 17 août 1967 où le oui l'avait emporté, une clause classée Top Secret révèle un gâchis monstrueux et un complet désintérêt pour la souffrance humaine : "l'indépendance de Maurice était conditionnée au "détachement" de l'archipel des Chagos" (l'archipel des Chagos avait été rattaché à la colonie Maurice en 1903). Un accord secret était passé entre le Royaume-Uni et les États-Unis pour louer Diego Garcia, un atoll de l'archipel des Chagos aux Américains, un projet de base navale étant en vue. Un plan en trois étapes était prévu par les Britanniques : "D'abord, encourager les départs volontaires, sans préciser aux voyageurs que le retour sur l'île leur serait interdit. Ensuite, pousser les gens à partir d'eux-mêmes en stoppant l'acheminement de vivres et de biens via les navires de ravitaillement. Enfin, face à d'éventuels récalcitrants, ne pas hésiter à employer la force".
C'est cette sombre histoire que Caroline Laurent retrace superbement.
En alternant deux récits, celui assez bref de Séraphin, le fils qui raconte le combat qu'il mène pour pouvoir revenir sur cette île, ayant pris dans cette lutte, la suite de sa mère et celui de la vie de cette dernière Marie-Pierre Ladouceur, racontant la vie sur l'île, sa rencontre avec Gabriel et les conséquences qu'ont pu avoir l'indépendance de l'île Maurice et ce fameux dossier Top Secret sur sa vie, sur leur vie et celle des autres Chagossiens.
Le récit de Marie débute en mars 1967 et se situe sur la plage de Diego Garcia, sur l'archipel des Chagos. Elle est la première à apercevoir le cargo "Sir Jules" chargé de tant de rêves : "Un royaume se déversait sur les plages de l'île. Des denrées introuvables à Diego, comme le riz, la farine, ou le sucre ... du vin, du tissu, du savon, des médicaments...." Les hommes sortent des entrepôts et elle, va aussitôt à la parcelle où les femmes écalaient les cocos pour les prévenir. Sa soeur Josette attend avec impatience l'arrivée du curé qui pourra l'unir à Christian. Et voilà que débarque un beau jeune homme, à la peau couleur "thé au lait", il arrive de Port-Louis, s'appelle Gabriel Neymorin. Il est le nouveau secrétaire de Marcel Mollinart, administrateur de l'île et qui possède la plantation de coprah. Des tonnes de ce coprah sont exportées chaque année vers Maurice et le reste du monde et Gabriel devra veiller avec lui sur sa production.
Dès les premières pages, j'ai été embarquée dans ce roman imprégné de couleurs, d'odeurs, de sentiments, de sensualité, d'exotisme. J'avais l'impression d'être moi-même sur la plage de cette île paradisiaque. Mais bien vite, dans cette vie simple et heureuse va se profiler un changement quasi imperceptible au début, qui va progressivement enfler jusqu'à ce moment où tout va basculer lorsque les derniers Chagossiens vont être convoqués sur la plage par des soldats Britanniques. Ces derniers leur demandent de rassembler quelques affaires, seulement l'essentiel, ils doivent évacuer Diego Garcia pour Maurice sur le champ.
Les regards perdus, les lamentations, l'incompréhension : le désarroi est total. Pourquoi doivent-ils quitter leur île, qui l'a décidé, quand reviendront-ils ? Autant de questions pour lesquelles aucune réponse n'est apportée
Quelle sensibilité, quelle justesse l'autrice a su rendre dans cet exode ! C'est d'une tristesse inouïe.
Que d'émotions ressenties tout au long de ce roman sur l'exil et la révolte dans lequel la fiction permet de faire connaitre à chacun ce drame historique, cette injustice incommensurable.
Grâce à ce roman historique et à travers l'épopée de Marie Ladouceur, j'ai d'abord découvert ces îles Chagos dont j'ignorais l'existence, et surtout le terrible destin qui a été réservé à ses occupants lorsqu'en 1971 ils ont dû quitter leur île et n'ont jamais pu y revenir. Une île vidée de ses habitants pour l'installation d'une base américaine.
Caroline Laurent fait revivre ces conditions de transport dans les cales du cargo, l'accueil inexistant sur l'île Maurice et l'obligation alors pour survivre de rejoindre un bidonville, sans jamais tomber dans le misérabilisme, mais en donnant à ses personnages tout le courage et la force nécessaires pour vaincre ces moments qui ne devraient jamais exister. On ne peut être que scandalisé par de tels traitements. Des faits dont les médias se sont désintéressés et dont ils ne parlent toujours pas, bien que la Cour internationale de justice de la Haye, la plus haute juridiction des Nations Unies ait jugé, en 2019, que l'administration britannique de l'archipel des Chagos, dans l'Océan Indien, ne devait plus exister plus de 50 ans après l'annexion, jugée "illégale" de l'archipel par le colonisateur britannique. Une victoire symbolique pour les Chagossiens même si l'avis n'est pas contraignant.
Merci à Caroline Laurent pour cet ouvrage au souffle puissant qui a été pour moi un véritable coup de coeur et qui a remporté le Prix Maison de la presse 2020 !

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Les avis Babelio sur ce roman sont tous extrêmement élogieux et c'est amplement mérité tant ce roman a du souffle, du coffre, de la chair et du coeur. Rivages de la colère, c'est une histoire d'exil et de révolte, c'est une quête de justice d'une romancière engagée qui conçoit la littérature comme un puissant porte-voix permettant de dénoncer, informer et sensibiliser sur un drame méconnu de la décolonisation.

En 1968, l'accès à l'indépendance est jour de fête pour l'Île Maurice, le début du désastre pour les populations des Chagos. Cet archipel, situé au Sud des Maldives, en plein coeur de l'océan Indien, dépendait jusque là de Maurice qui lui-même dépendait du Royaume-Uni. Sauf que, suite à un accord secret entre les indépendantistes mauriciens et le gouvernement Wilson, les Chagos reste dans l'escarcelle britannique, excisés du territoire mauricien contre compensation financière, sacrifiés sur l'autel de la guerre froide pour être loué aux Etats-Unis qui y installent une base militaire sur l'île principale de Diego Garcia. Les Chagossiens doivent quitter leurs terres pour faire place nette. Sauf qu'ils n'ont pas été consultés, qu'ils ont été expulsés sans préavis ni indemnisation, avec des restrictions de médicaments et nourriture, tous les chiens de l'île gazés. Près de 2000 personnes sont ainsi déportés, livrés à eux-mêmes dans les bidonvilles de Maurice, abandonnés. Tragédie tristement universelle de la pauvreté, du racisme et de l'ignorance.
Ce récit d'un peuple analphabète, pauvre, descendant des esclaves malgaches installés aux Chagos pour travailler dans des plantations de coco, écrasé par l'Histoire est d'autant plus terrible qu'il est vrai. Caroline Laurent, elle-même originaire de Maurice, s'est longuement documentée mais jamais on ne sent le poids de ses recherches. Elle choisit la baguette magique de la fiction et de sa puissance d'incarnation pour entraîner le lecteur dans une autre vie que la sienne et faire naître empathie, indignation et stupéfaction.

Pour cela, il faut des personnages forts aux voix qui portent. La construction, habile, alterne deux arcs narratifs distincts mais fortement reliés. Un premier raconte le parcours de Marie-Pierre Ladouceur et de sa famille à partir de 1967. le deuxième fait passer la narration à son fils Joséphin dans les années 2000.

Marie-Pierre Ladouceur fait partie des superbes héroïnes, presque trop parfaite mais inoubliable. Chagossienne, femme du peuple, noire, ouvrière dans le coprah, n'ayant jamais tenu un livre, un enfant dont le père pourrait être deux hommes, qui tombe éperdument amoureuse de Gabriel Neymorin qui appartient à l'élite créole mauricienne. L'histoire d'amour, déjà compliquée au départ du fait des origines sociales de chacun, est évident secouée dans les affres de la déportation. Péripéties attendues mais efficaces. C'est en tout cas Marie-Pierre qui va sonner l'heure de la révolte, se muant en activiste prête à tout pour retrouver son île, manifestations, grèves de la faim, heurts avec la police s'en suivent.

Le deuxième arc narratif est une histoire de transmission. Joséphin prend le relais dans une tache à la Sisyphe lorsque les Chagossiens entament un marathon judiciaire revendiquant le droit de retourner dans leurs îles, les Chagos étant inaccessibles, totalement verrouillées pour les civils depuis 1968. Ce personnage est inspiré de la lutte d'Olivier Bacoult, président du Groupe Réfugiés Chagos. Sa voix scande le récit pour interpeller directement le lecteur. Ainsi, en 2019, la CIJ ( Cour internationale de justice, plus haute juridiction des Nations-Unies ) reconnaît l'illégalité de la séparation des Chagos de Maurice, résolution à titre consultative invitant le Royaume-Uni à mettre fin à son administration des Chagos, aussitôt déboutée par la Cour suprême britannique.

le bras de fer David contre Goliath est toujours en cours. Caroline Laurent lui donne une visibilité extraordinaire grâce à ce récit poignant et douloureux qui donne dignité à un peuple bafoué chassé de chez lui comme il y en a trop aujourd'hui.

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Premier coup de coeur de l'année, un merveilleux livre et un roman vraiment intéressant que chacun de nous devrait lire.


L'injustice est courante dans notre monde, et nous sommes souvent bien loin d'imaginer ce qui se trame par-delà les mers.


Caroline Laurent nous en confie un bel exemple. Ce récit, elle le tient de sa mère qui fut témoin de ces années terribles durant lesquelles, les habitants de Chagos, archipel perdu dans l'océan indien, plus particulièrement les gens de Diego Garcia la plus
grande de ses îles, furent chassés de leur lieu de vie, exclus de leur île où ils vivaient simplement sans argent, profitant des bienfaits de la nature et échangeant le coprah qu'ils produisaient contre des denrées.

Cette terre de leurs ancêtres, elle leur fut volée lorsque L'île Maurice, ayant obtenu son indépendance en 1968 dut céder l'archipel aux britanniques qui le louèrent aux Américains afin qu'ils y construisent une base militaire.

Les familles furent déportées à Maurice et abandonnée à leur sort, elles se logèrent dans les bidonvilles. Ce récit sous forme de roman, raconte l'histoire de Marie qui aura un enfant de Gabriel, un Mauricien employé sur Diego Garcia comme secrétaire du représentant de l'île Maurice, et de sa famille.

Avec les protagonistes, on respire, on accueille ce que Diego Garcia offre, on pleure les victimes de la colonisation, on se révolte de tant de cruauté et d'indifférence à l'égard des apatrides que deviennent les chagossiens.

On apprend beaucoup, on participe au combat des chagossiens qu'on a tenté de tromper, profitant de leur illettrisme, leur promettant des sommes importantes en dédommagement, car depuis les années 70, les chagossiens luttent pour retrouver la terre de leurs ancêtres, la retrouveront-ils un jour ?

Ce récit m'a amenée à me documenter sur ce combat inégal, et difficile. En cherchant des renseignements, on apprend qu'en 2016, les britanniques ont reconduit le bail des Etats-Unis pour vingt ans.


Toutefois l'espoir est permis : en janvier 2020, Maurice annonce la possibilité de porter plainte contre les responsables britanniques pour crime contre l'humanité, et le 25 mai 2020, une nouvelle carte publiée par l'ONU fait apparaître l'archipel comme territoire Mauricien.


J'espère que beaucoup liront ce roman, ne serait-ce que par compassion pour ces gens à que l'on a spoliés, privés de leurs identité et de leurs ancêtres.

Challenge Multi-Défis

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Merci à Caroline Laurent pour ce voyage vers une destination jusque-là inconnue, et qui le serait sûrement restée si je n'avais paslu ce récit. Les Iles Chaos, un petit archipel dans l'Océan indien, où vivent sereines quelques familles autochtones, dont la vie est rythmée par l'arrivée des cargos qui amènent denrées et étrangers. Marie-Pierre Ladouceur succombe rapidement au charme de Gabriel, un mauricien qui débarque sur l'île pour venir en aide à l'administrateur colonial. Et succomber veut dire donner un frère à sa fille ainée. Ils s'aiment, sans aucun doute ces deux-là, même si la « prématurité" de Joséphin, peut semer le doute.

Oui mais voilà, lorsque l'indépendance de l'Ile Maurice est décrétée, les Iles Chaos sont vendues à l'Angleterre pour en faire une base militaire. C'en est fini du paradis, c'est même l'enfer qui attend les Chagossiens, l'enfer dans les bidonvilles de Maurice où ils sont ignorés, dans ressource et sans possibilité de travailler. La ferveur et le militantisme de Marie-Pierre suffiront-ils à avoir gain de cause?

Ce récit basé sur des faits historiques est d'une part très instructif, puisque c'est l'existence même de ces îles que l'on découvre, ainsi que l'histoire de la décolonisation britannique.Mais on succombe aussi au romantisme de la liaison amoureuse de Marie-Pierre et Gabriel, parfaitement intégrée dans le récit et qui lui confère ce qu'il faut d'humanité pour être autre chose que le rapport de faits anciens, goutte d'eau dans l'océan des abjections de l'iniquité coloniale.

J'ai énormément aimé ce récit, que l'auteur nous confie avoir entendu de la bouche de sa grand-mère mauricienne, renforcé par une sérieuse documentation pour analyser ces données historiques.

Superbe
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critiques presse (6)
BDGest
07 novembre 2022
Avec subtilité, le scénariste expose les enjeux et les conséquences de cette affaire, et, ironiquement, livre la conclusion dans une note en bas de page, comme pour insister que les hommes et les femmes de Chagos ont été exclus de leur propre histoire.
Lire la critique sur le site : BDGest
Sceneario
02 novembre 2022
Le récit est fort, d’autant plus qu’il est réel et marque profondément. Comme on peut le sentir, l’affliction immédiate due aux expulsions est bientôt remplacée par la colère, une colère tout d’abord unitaire puis collective et enfin générale. Le scénariste marque des points à toutes les pages eu égard à cette souffrance que l’on ressent à toutes les pages et au déséquilibre de la lutte engagée pour toucher au plus haut. Par ce biais, il suscite une réelle adhésion du lecteur.
Lire la critique sur le site : Sceneario
LigneClaire
07 octobre 2022
Une adaptation bien construite sur ce qui se transforme en procès contre l’Angleterre mais on garde le suspense.
Lire la critique sur le site : LigneClaire
Culturebox
31 janvier 2020
Tout en finesse, Caroline Laurent nous embarque dans son roman écrit comme une fresque, et l'on suit avec avidité ses personnages attachants, et terriblement touchants, écrasés par l'Histoire, qui peu à peu vont retrouver leur dignité dans le combat. Eux qui sont pour la plupart analphabètes, reprennent vie grâce aux mots de la jeune écrivaine.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaCroix
17 janvier 2020
Chaque vie compte sur cette terre. Ce roman le prouve, mettant en lumière, pour la première fois, l’injustice faite aux 2 000 habitants de l'archipel des Chagos. [...] Caroline Laurent tisse une intrigue amoureuse autour de la lutte de ce peuple.
Lire la critique sur le site : LaCroix
LeFigaro
16 janvier 2020
Une manière efficace d’incarner l’histoire des habitants d’un «paradis perdu aux franges de l’océan, broyé un jour par les mâchoires d’un monstre».
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Citations et extraits (211) Voir plus Ajouter une citation
J’accuse le gouvernement anglais de nous avoir monnayés et sacrifiés sur l’autel de la guerre froide.
J’accuse le Premier ministre Harold Wilson de nous avoir rayés de la carte de notre propre pays.
J’accuse les dirigeants mauriciens de l’époque d’avoir trahi l’indépendance.
J’accuse les élites coloniales de nous avoir laissés dans l’ignorance – pas d’école, pas de livres, pas de révolte.
J’accuse l’armée américaine d’avoir fait de notre île une citadelle d’acier.
J’accuse le silence qui entoure depuis trop longtemps notre drame.
Il est temps de faire tomber les masques. (page 127)
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Je me souviens des couleurs.
Le reste, vidé, oublié.
Le soleil descendait dans la mer et la mer n'était plus bleue mais orange.
Le rouge des femmes.
Le noir de la cale. Nos peaux tassées.
Le gris cendre d'un chien.
Je me souviens du vert, du beige et du kaki.
Et au milieu de tout ça, les pleurs de ma mère.
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Elle était si chargée qu'elle ne pensa même pas à regarder une dernière fois sa maison. Si elle l'avait fait, elle aurait vu une pièce vide au parfum d'exode, la caraille encore pleine de graisse sur le plan de travail, le thé refroidi, la gazinière éteinte, l'écuelle de Mérou, le lit sur lequel, dans une existence déjà lointaine, elle avait aimé et donné la vie.
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Ça veut dire quoi, l'indépendance ? Qui est indépendant ? L'êtes-vous vous-même ?
J'ai longtemps cru en ce rêve. Liberté, autonomie. Applicable aussi bien en politique que dans l'intimité. Je t'aime, je ne t'aime plus, si je ne t'aime plus je pars, ma vie ouverte aux quatre vents. Je crois que je me trompais. L'indépendance, je veux dire la pure, la véritable, l'absolue, n'existe pas.
On est toujours le colonisé d'un autre.
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Sur la plage, le spectacle était une désolation. Toutes les familles s’entrechoquaient, avec des paniers, des draps bourrés d’affaires à l’image de ce qu’elle avait fait elle-même, les regards perdus, hagards, les lamentations, l’incompréhension. Pourquoi les arrachait-on à leur île ? Qui avait décidé ça ? Quand reviendraient-ils ? Le désarroi était total. (pages 162-163)
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Videos de Caroline Laurent (24) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Caroline Laurent
Caroline Laurent vous présente son ouvrage "Ce que nous désirons le plus". Parution le 18 août 2022 aux éditions Les escales. Rentrée littéraire automne 2022.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2642081/caroline-laurent-ce-que-nous-desirons-le-plus
Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube.
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