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Brice Matthieussent (Traducteur)
EAN : 9782070306633
416 pages
Gallimard (22/11/2007)
3.36/5   18 notes
Résumé :
Le lieutenant Glass est incontestablement marqué, épris de justice, capable de passer en un instant du comportement le plus intraitable à une nonchalance proche du défaitisme. Un homme complexe, bardé de diplômes qui, quoique simple flic, bénéficie de la part de sa hiérarchie, étrangement prudente, d'une sorte de paix royale difficile à comprendre. Si son « taux de nettoyage » parle de lui-même, sa vie reste une énigme. Une série de meurtres visant des récidivistes ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Si Dieu dort les anges protecteurs dansent et c'est peut être l'occasion pour les anges exterminateurs de veiller ou de se réveiller pour une justice plus équitable ou inéquitable !

Un polar déniché au gré de pioches dans des trocs de livre, un polar écrit en duo par Mark Henshaw et John Clanchy, des auteurs australiens, c'est ce qui a orienté mon choix : littérature australienne, polar et premier volet des enquêtes d'un lieutenant, j'ai pris.

L'occasion de rencontrer Solomon Glass, Sally pour les intimes et les proches, «  c'était un flic juif de quarante cinq ans » lieutenant à Oakland, accompagné, quant il l'était, par Malone, un collègue irlandais : l'occasion, pour notre ours mal léché et aux réactions imprévisibles de refourguer les vieilles vannes de son petit frère Izzy pour décoincer l'ambiance. Ca marche ou ça casse !

Ce que je n'ai pas dit encore c'est que Sally est bardé de diplômes, mais aussi homme de terrain, il a tout appris dans la rue, très sûr de lui dans le contexte professionnel, presque infaillible mais, dans le contexte familial, il est tout autre, réservé et sur ses gardes, rien à voir avec la figure qu'il montre dans un tribunal… où il peut en déstabiliser plus d'un voire même en éblouir particulièrement une : Tuesday Reed, procureur, adjointe au coroner Keeves . .

Et c'est bien au coeur d'une nouvelle affaire que Sally et Tuesday vont briser la glace qui jusqu'alors les séparaient!
Si Sally est libre, depuis qu'il est divorcé, celle qui le trouble par contre est une épouse modèle bien que très occupée mais Sally ne peut s'empêcher de fantasmer allant presque faire croire à sa mère et à son frère qu'il pourrait venir en sa compagnie pour la Bar Mitsva de son filleul !
En fait, Solomon Glass possède toutes les caractéristiques d' un personnage ambivalent et Tuesday Reed ceux d'un personnage complexe. Les masques vont-ils tombés ?

Venons en maintenant à l'enquête, une première victime proche de la mafia est décalqué à sa sortie de prison puis une autre , une cascade charriant des macchabées se déchaîne alors.
Il devient donc très urgent d'en découvrir la source.
Un assassin ou plusieurs ? Un règlement de compte entre mafieux ou un psychopathe ?
Le lieutenant va devoir rester concentré malgré ses palpitations et l'attraction qu'il ressent pour le procureur, Mme Tusday Reed.
L'oeil aguerri du lieutenant anticipe rapidement pour imaginer assez vite que, malgré les différents cas, des similitudes apparaissent dans le modus operandi et le profil des victimes : ils sont tous des criminels qui ont bénéficié de remise en détention provisoire ou temporaire.

D'ailleurs le débat est sous-entendu dès les premières lignes, le lecteur en compagnie de la famille Reed autour d'un petit déjeuner profite du fonds sonore de la radio : « … critiques du projet gouvernemental controversé de remise en liberté temporaire des condamnés... »
Tout au long du récit, le lecteur est balancé d'un camp à l'autre, et il passe du camp des représentants légaux de la justice , celui de ceux qui doivent en faire respecter les lois à tout prix, coûte que coûte et les appliquer (même si la victime a été bourreau et condamné) à celui des proches parents des victimes qui eux se sentent oubliés , souffrent et ne se sentent pas respecter par le système judiciaire en place.
Il est temps alors pour le lieutenant Glass, qui a son idée, de mettre la main sur les acteurs intransigeants de l'application de cette loi du Talion, les anges exterminateurs, pour mettre un terme à cette série de crimes.

Une intrigue bien ficelée où le lecteur a presque toutes les cartes en main bien avant le lieutenant Solomon Glass  mais cela ne gâche pas le plaisir de l'accompagner pour le suivre jusqu'à la fin dans ses investigations et ses spéculations.

Un court polar, bien rythmé, avec pas mal d'humour et des touches de cynisme, dont j'ai aimé le style.
J'ai bien apprécié le caractère et la personnalité du Lieutenant Glass et j'avoue que je lirais bien le second volet de ses enquêtes L'ombre de la chute.
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Je me suis demandé pourquoi l'action n'était pas située ? A vrai dire, je cherchais de l'australien pur sucre. Les auteurs le sont, l'intrigue, non! Elle se passe en Californie, à Oakland et Concord. Puis, au fil de la lecture, j'ai compris que peut importait l'endroit où l'on se trouvait, une ville est une ville, les bons restent les bons et les salauds, des salauds.
Ici pas de description fignolée, une rue avec ou sans nom, des maisons comme il vous plaira, un parc mais avec des arbres et des bosquets, quand même, le bar, chez Mario, où Solly a ses habitudes, avec tables et tabourets et les gens, vous et moi, les flics et leur hiérarchie, la justice et ses ministres, enterrements, cimetières, le monde, celui que nous connaissons, dans lequel nous vivons, sommes censés vivre.

C'est bien fait. Certains auteurs aiment ce style d'écriture qui pimente le récit, comme du théâtre sans décor et alors, on se fiche du décor si c'est du bon et c'est du bon, du passionnant même, du qui vous tient accroché à votre fauteuil, que vous vous dites, fichtre, que va-t-il se passer ? Vais-je faire dodo ou lis-je encore un chouia ? Morphée ou Solomon Glass ? Bon encore un little pour la nuit.

Ces pianistes à quatre mains d'auteurs ont écrit un polar d'envergure, qui fera date dans mon (petit) intellect qui en a déjà connu quelques uns. Voilà-t-il pas que des voyous de bas étage, remis en liberté conditionnelle, se font tirer comme des pigeons de ball-trap. La police n'y comprend rien ou presque. Aucun lien. Mafia ? Non, Triades ? Non, bandes ? Non. Alors qui ? Après tout, tant qu'ils se dégomment entre eux, où est le problème (comme dirait ce bon Monsieur Hoover) ? Mais un juge, même s'il était compatissant au salopard dont le papa buvait, la maman était battue et que le pauvre gosse errait, seul, dans la jungle de la rue, avait tendance à minimiser la sentence, voire à la diminuer. Non, un juge ça fait désordre et après, qui ? le maire, le gouverneur ?

Seulement voilà, les condamnés qui ne tirent pas leur peine, diminuée qui plus est, ça ne plait pas aux victimes. Comment leur en vouloir. Un groupe de soutien moral aux victimes, puisque Dieu dort, va s'occuper de faire et la police et de rendre la justice, façon Reine de Coeur chez Alice, exécutons d'abord, condamnons après.

La grande force de ce récit, outre l'écriture, est de nous communiquer, parallèlement, les agissements des uns et des autres, sans pour autant laisser deviner qui tire les ficelles et c'est un coup de maître. Ecriture déliée, facile, lisible, style élégant et captivant, intrigue à tiroirs, rebondissements et dénouement dissimulé jusqu'au bouquet final.
Que demander d'autre?
A lire.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Si Dieu dort est un excellent roman policier, où le lecteur est sous tension du début à la fin : l'intrigue est bien ficelée, les personnages ont une réelle épaisseur. Et, surtout, tout y est plausible.
Il s'agit de vengeance, sous couvert de justice : des assassins, des violeurs, sont exécutés. Il n'y a aucun lien apparents entre eux, et la police n'aurait jamais reliés ces décès sans l'inspecteur Glass et son assistant Malone. Ces deux personnages ne pourraient être plus dissemblables, à première vue : alors que le jeune Malone semble plutôt emporté, vivace, son équipier le lieutenant Glass est marqué par la vie, désabusé, comme hérissé de tessons de bouteille.
Le sujet est sensible, je pense que chacun peut hésiter devant un tel choix : doit-on arrêter une main qui exécute les pires criminels que la justice a été incapable de punir ? peut-on prendre le risque qu'ils recommencent à nuire dès leur sortie, quant au lieu de 8 ans de prison ils ressortent au bout de quatre, pour "bonne conduite" ? quand leurs peines sont ridiculement légères à cause de vices de procédure, ou en raison de leur enfance malheureuse ?
C'est un roman sombre, dense, un bon polar.
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Le livre commence par un couple qui se déchire, sobrement. Un homme et une femme qui vivent dans la même maison, mais sans se voir. Sans réellement échanger, n'ayant comme lien que leur petite fille. Puis, nous suivons cette femme dans sa vie, son métier, et nous découvrons peu a peu les facettes largement plus noires de son existence... Elle tente de faire régner une loi juste et se confronte à des supérieurs qui gèrent les affaires sur leurs parcours de golf.

Ensuite, nous rencontrons Glass !

La suite sur le blog...
Lien : http://lesmotsdenanet.blogsp..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La nuit, Salomon Grass suivait les grandes artères, les fils majeurs de la toile, accordant une oreille distraite au babil régulier de la radio, sans écouter vraiment, mais sentant dans ce badinage ininterrompu la ville bouger, respirer, aimer, souffrir et hurler autour de lui, sentant les tristes blessures familières endurées par la peau de la métropole à cause d'une rixe dans un bar d'Oakland, d'une effraction accompagnée de coups et blessures à Concord, de violences conjugales à Consolation. C'était sa ville, c'était son district .
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« Une fille délicieuse », dit Keeves en suivant le regard du lieutenant. Il saisit le bras de Glass et ils quittèrent la salle ensemble. « Absolument charmante. » Ce qui, selon le code de sa génération, devina Glass, signifiait complètement, irrésistiblement baisable. Keeves sifflotait, avec une feinte bonhomie, tandis que les deux hommes franchissaient la porte de la salle. « Ab-so-lu-ment charmante. » Oui, c'était bien ça, baisable. Il existait maints synonymes.
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« Y a-t-il un lien entre ce meurtre et celui de Jacobs ? voulut savoir le journaliste.
- Oui , répondit Glass tandis que l'autre courait derrière lui. Les deux victimes sont nées à l'hôpital. »
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des blagues irlandaises pour Malone.Mon partenaire .Tu lui as parlé, tu te rappelles ?
Irlandaises ...Enfin Solly .Il posa les mains sur la table, paumes tournées vers le plafond.Pour montrer q'elles ne contenaient rien."Les irlandais n'ont jamais eu de blagues.La littérature oui, de la littérature ils en ont à foison.Mais des blagues non.Le jour de la distribution de l'humour, les irlandais sont arrivés derniers.
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Merde. Que faisait-il debout sous la pluie à deux heures du matin, par une nuit pourrie du vendredi au samedi, dans la gadoue jusqu'aux chevilles, à discuter théologie avec un bouseux d'Irlandais alcoolo mal dégrossi, assis devant une console d'ordinateur, bien au sec, une tasse de café dans une main et l'autre...
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