Atticus Cody, éleveur et pétrolier du Colorado, attend la visite de son fils cadet, Scott, de retour du Mexique pour les fêtes de fin d'année. Des années auparavant, ce même fils a malencontreusement provoqué le décés de sa mère en conduisant trop vite en état d'ébriété. Il demeure un contentieux entre le père et son fils, une mère ou une épouse a quitté cette terre à cause de la bêtise d'un fils.
Dans la littérature américaine, Atticus demeur le père de Scout et Jem dans le grand roman d'
Harper Lee :
Ne tirez pas sur l'oiseau moqueur. Que
Ron Hansen prénomme son personnage principal Atticus est selon toute vraisemblance une démarche volontaire de l'auteur. Quel sens donner à ça ? Atticus est même le titre original du roman.
Dans mon souvenir, l'Atticus d'
Harper Lee est un avocat confronté à la défense d'un jeune noir accusé de viol sur une blanche. Dans cette Amérique du Sud, autant défendre la chute des feuilles d'un chêne l'automne venu... L'Atticus de
Ron Hansen est tout aussi droit et morale. Il fera référence plusieurs fois dans le roman à la simplicité d'une vie conduite dans les pas du christ en opposition à la vie dissolue menée par son fils au Mexique et qui selon toute vraisemblance l'a conduit directement au suicide.
Très bien construit,
Soleil de cendre (quel titre imbécile ! pourquoi ne pas avoir garder l'Atticus original ?) trouve son rythme dans les pas d'Atticus Cody, veuf mais toujours père, et recherchant dans un Mexique dont il ne parle pas la langue des indications lui permettant de comprendre comment son fils, Scott, a bien pu se tirer une balle de carabine en pleine tête. Comment en est-il arrivé là ?
Ron Hansen réussit à fixer par des touches légères tout le désarroi et la tristesse d'un père à qui on apprend le suicide de son enfant. On assiste d'abord à son impuissance et puis, béats, à sa renaissance, à sa quête de vérité.
Presque à la façon d'un roman noir,
Soleil de cendre happe son lecteur jusqu'à ses dernières lignes qui tireront enfin toute cette histoire au clair. Ce tête à tête avec Atticus Cody fût presque aussi agréable que de rencontrer Atticus Finch quelques années plus tôt, pari réussi pour
Ron Hansen.